Bien ou quoi ? Vous habitez dans le coin ou quoi ?
Aujourd'hui je ne suis pas là avec une commande, mais un OS concours qui est posté sur le recueil de : Mizuuto ! Elle est adorable et ses écrits sont géniaux alors si vous êtes fans d'Haikyuu, n'hésitez pas *^*
Je vous poste cet OS car j'ai pas eu le temps d'écrire et que je suis vraiment débordée en ce moment (C'est d'ailleurs pour ça que j'ai toujours pas répondu aux commentaires, shame on me T-T) je vais me dépêcher de trouver du temps pour vous répondre les loulous, je suis tellement désolée de ne pas poster régulièrement et tout...
Petite précision : le contexte est celui de mon histoire, même si ici c'est bien moins développé. Donc ne vous en faites, c'est normal ! Et pour ceux qui la lisent, rien ne sera spoilé ;)
Bonne lecture avec mon bébou~
***
Une photo. Cette simple chose avait réussi à briser ma vie, ainsi que ma réputation au lycée. Désormais, tous me pointaient du doigt en ricanant, m'attribuant des surnoms plus rabaissant les uns que les autres. De "salope" à "grosse putain", j'en voyais de toutes les couleurs entre les murmures et ricanements sur mon passage. Et bien évidemment, à présent, j'étais seule face à tout cela, mes "amis" n'ayant pas souhaité trainer avec la sombre catin que j'étais devenue. Souvent, les gens se disent ouverts d'esprit, mais on apprend toujours au bout d'un moment que leur soi-disant ouverture d'esprit se limitait à la taille de leurs capacités intellectuelles. En somme, très petites, donc.
La raison pour laquelle j'étais à présent la trainée du lycée par excellence, était que sur cette fameuse photo, j'étais nue. Cette photo était une nude que j'avais envoyé à mon copain en première année de lycée, afin qu'il arrête de m'harceler pour que l'on aille plus loin. Grâce aux photos que je lui envoyais, il me lâchait la grappe. Mais quand je l'ai quitté au début de notre seconde année de lycée, parce qu'il se faisait vraiment très insistant, il a visiblement mal accepté notre rupture. Donc, par vengeance, il a diffusé cette photo un peu partout, l'envoyant aux gens qui étaient dans notre lycée. Ainsi était née cette réputation d'allumeuse, qui me collait à la peau.
Aujourd'hui, cela faisait donc un an que tout s'est produit, et je suis en troisième année. Les mentalités n'ont pas évolué et je reste cette fille facile qui envoie des nudes à tout va. Les insultes et murmures sur mon passage n'ont pas cessé également, et je continuais ma scolarité à Aoba Jôsai avec la tête haute et le sourire aux lèvres. Beaucoup auraient abandonné et auraient préféré changer de lycée. Mais je n'étais pas cette fille de romans faiblarde, qui subit un évènement, abandonne, puis en devient plus forte.
Souvent je me remettais en questions, essayant d'évoluer et de comprendre. Après tout, qui étaient ces gens pour déterminer si j'étais oui ou non une allumeuse ? Et surtout, qu'en aurais-je à faire ? J'assumai mon corps, et peu importait ce que j'en faisais, pourquoi devrais-je me sentir honteuse de l'avoir affiché ? Enfin, j'essayai de me rassurer de cette façon tout du moins.
Cependant, juger quelqu'un car il s'assume, cela n'en restait pas moins pitoyable. Surtout en sachant qu'au départ, j'avais été quelque peu forcée de devoir lui envoyer cette photo. J'avais accepté en pensant pouvoir lui faire confiance et me disant que nous n'avons qu'une vie, autant vivre cette dernière à fond, et ne jamais rien en regretter sur notre lit de mort.
Ainsi était donc ma philosophie de vie. Ma photo avait fait le tour des téléphones des gens de mon lycée, et je trouvais ça ridicule de m'insulter pour ça. Après tout, qu'avais-je fait de mal ? Et lui, n'était-il pas en tord de m'exposer de la sorte ? Où était l'intérêt de renier et mettre à découvert quelque chose que lui-même m'avait réclamé ? Stupide, tout comme lui l'était. L'image de la femme dans la société était tellement néfaste, que si moi j'avais montré aux yeux de tous ses photos, on m'aurait hué en m'insultant moi, et non la photo. C'était triste, cruel, mais c'était la vie. Et cette vie, je continuais à la vivre en me disait que peu importait ce qu'ils pouvaient dire, je ne devais retenir seulement ce que moi j'en pensais. Et ce que j'en pensais, c'était que les femmes devaient pouvoir s'assumer sans être insultée.
Mon idéologie était donc vraiment décalée par rapport à celle des gens du lycée, ou même ceux qui m'entouraient en général. Je n'avais jamais compris pourquoi le sujet des nudes était si tabou. Qu'il y avait-il de mal exactement ? Jamais je ne le saurais, et quelque part, ça m'allait. Je savais très bien que je l'avais fait parce que j'étais amoureuse, et que je voulais faire plaisir à mon copain, mais aux yeux des gens, cela était de la provocation pure et dure. On avait même osé me sortir que si je me faisais violer, il ne fallait pas que je m'étonne, puisque j'étais une "allumeuse". Les personnes qui me disaient ça, étaient les mêmes qui criaient au féminisme ou bien se disaient ouvertes d'esprit. Ce fut à ce moment que je découvris à quel point l'humain est hypocrite.
La sonnerie qui annonçait la fin des cours me fit sursauter, me tirant de mes pensées au sujet de qui avait pourri mes années de lycée. Je soupirai, me réprimandant intérieurement de ne pas avoir écouté le cours une fois encore. Si je continuais sur cette voie, j'allais avoir une sacré surprise lors des examens trimestriels. Lentement, je rangeai mes affaires, prenant tout mon temps en sachant très bien que ma mère n'était pas à la maison. À l'heure là? Elle travaillait encore.
Ayant terminé de ranger tout mon barda pour les cours, je me levai enfin, plaçant mon sac sur mon épaule. Je sortis de la classe sans saluer les élèves désignés pour le ménage, n'en voyant absolument pas l'intérêt puisqu'ils n'avaient pas une once de respect pour moi. Je fis à peine quelques mètres en dehors de la classe, que la voix d'un de mes professeurs m'interpella, semblant soulagé.
"(T/n)-san, vous tombez bien ! Soupira-t-il, m'adressant un gentil sourire reconnaissant. Comme vous n'avez pas club, cela vous dérangerait-il d'amener ceci au coach Nobuteru Irihata ? C'est le planning à venir pour les entrainements de volley, je devais lui apporter hier et j'ai totalement oublié ! Je lui aurais bien apporté moi-même, mais il faut que j'aille chercher mon fils à l'école... Si vous le voulez bien, pourriez-vous m'excuser auprès de lui ?
- Bien sûr, il n'y aucun soucis Harui-sensei. Merci de votre confiance. Lui souris-je, prenant respectueusement les documents de mes deux mains, le saluant d'un signe de tête."
Mon professeur me remercia vivement, puis me dépassa, courant presque pour rejoindre sa voiture. Je l'observai quelques secondes avant d'apporter mon attention sur les documents entre mes mains. Il fallait donc que je les apporte au club de volley. En y pensant bien, je n'avais jamais parlé aux personnes appartenant à ce club, même à ceux de mon année. Je connaissais seulement de nom le fameux Oikawa, mais cela s'arrêtait là. D'ailleurs... il me semblait que ce brun si célèbre au lycée n'habitait pas loin de chez moi, je l'avais déjà aperçu lors du trajet matinal. Enfin, cela ne changeait rien. Ce n'était pas comme si je comptais lui parler, surtout si c'était pour m'en prendre plein la poire.
Avec hésitation, je rentrai dans le gymnase, balayant l'intérieur de celui-ci de mon regard (c/y) curieux, cherchant un adulte qui pourrait être le coach à qui je devais donner ces documents. Ne voyant personne qui semblait avoir dépassé le stade de l'adolescence, je soupirai, comprenant que j'allais devoir demander.
Prête à aller demander au garçon le plus proche de moi afin d'obtenir des renseignements, je n'en eus pas l'occasion, un joueur me remarquant.
"Oikawa-kun, y a une fan pour toi ! S'écria ce dernier, me pointant du doigt inopinément en s'adressant à un grand brun entrain de servir."
L'Oikawa en question tourna son regard marron vers moi, esquissant un air surpris qui me figea sur place en comprenant qu'il me reconnaissait. La remarque du jeune homme eut le mérite d'attirer l'attention de tous les autres sur ma personne, et en entendant les murmures, je savais très bien qu'on me connaissait. Ce constat me fit lever les yeux au ciel, et je fusillai du regard certains qui me jetaient des coups d'oeils moqueurs. Afin de pouvoir filer le plus rapidement possible, je m'avançais vers le capitaine de l'équipe, ignorant le jeune homme aux cheveux bruns et hérissés à côté de lui, qui me regardait avec surprise et compassion.
"Tu es bien Oikawa Tooru ? Lui demandai-je de but en blanc, gardant un ton le plus poli possible.
- En personne, très chère ! Par contre, je ne peux pas te parler maintenant, puisque nous sommes en entrainement, donc on pourra tenter un autre moment pour ta déclaration d'a...
- Je t'arrête tout de suite ! Ricanai-je, amusée face au quiproquo. Je dois donner des documents à votre coach, donc aucune déclaration amoureuse de ma part !"
Le brun se décomposa, ne s'y attendant visiblement pas. Juste à côté de lui, l'hérissé éclata de rire, attribuant une tape dans le dos de son ami tandis que ce dernier se lamentait en lui demandant d'arrêter de se moquer. Amusée, je regardai ce drôle du duo, ressentant leur complicité qui semblait vraiment forte. J'esquissai même un petit sourire, qui pour la première fois depuis des mois, était sincère. Quand le brun réussit à calmer son fou rire, il m'adressa un grand sourire, m'indiquant où leur coach se trouvait. Surprise de son sourire, je me figeais, puis le remerciai d'un hochement de tête, me dirigeant vers le petit couloir où la salle de réunion devait se trouver. J'y trouvais le coach en question, et pus donc accomplir ma mission, avant de le quitter sur un remerciement de sa part.
De nouveau, je dus traverser le gymnase, sentant les regards pesant de certains sur ma personne. Comme à mon habitude, je les ignorai, gardant mon regard posé droit devant moi. Au moins, cela m'évitait de le tourner vers ce beau brun qui m'avait sourit, alors qu'il savait très bien qui j'étais ainsi que la réputation que je trainais. Sans le savoir, ce garçon avait illuminé ma journée.
"Salope. Entendis-je soudainement, en passant devant deux élèves qui étaient entrain d'observer l'équipe s'entrainer."
Je m'arrêtai directement dans ma marche, hésitant entre me retourner pour leur en foutre une, ou continuer mon chemin. Pourquoi le devrais-je ? Ne pas leur répondre serait leur laisser penser que je suis une faiblarde incapable de se défendre. Je tournai alors sur moi-même, plantant mon regard (c/y) dans celui qui avait prononcé ces mots, surpris de voir que je comptais lui répondre.
"Mon nom est (T/n) (T/p), mais salope, ça marche aussi. Et toi, du coup ? C'est juste "loser" ou bien il y a quelque chose d'autre ? Souris-je avec sarcasme, de mon ton le plus hypocrite et hautain.
- J'te demande pardon, espèce de grognasse ?! S'exclama le concerné, outré de ma réponse.
- Je t'excuse, loser.
- Elle veut quoi la pute de service ? Tu le provoques en espérant qu'il te soulève ?! Rugit l'ami de celui qui m'avait insulté, ses mots aussi venimeux que le venin lui-même."
Comme à chaque fois que j'entendais ce genre de remarque, je déglutis, me convainquant que non, je ne devais pas laisser ça m'atteindre. Oui, je devais être forte, tout simplement parce que je devais rester à Aoba Jôsai malgré tout ce que je subissais. Mais être forte ne voulait pas dire que je n'étais pas humaine, et cette réputation qui continuait à me poursuivre, elle était lourde et dure à endurer. Voir ce dégoût dans tous les regards que je croisais n'était pas simple. Et le pire, était que je subissais tout ça simplement parce que j'avais fait confiance à la mauvaise personne, pensant que jamais mon copain ne me trahirait.
"Oï, si c'est pour raconter de la merde pareille, tu peux dégager du gymnase, notre entrainement n'est pas un défouloir à idiots. Intervint une voix rauque et sévère, l'agacement plus que perceptible dans sa voix.
- Iwa-chan a raison. Insulter et s'en prendre à une aussi jolie fille est vraiment inaceptable, donc je vous prierais de sortir du gymnase. Ajouta Oikawa, un sourire assez effrayant aux lèvres."
Les deux garçons ouvrirent de grands yeux, puis froncèrent les sourcils, prêts à répliquer. Mais l'aura menaçante autour des deux amis leur suffit pour partir, me jetant un dernier regard chargé de mépris. Je leur rendis bien, les regardant de haut en bas avec un sourcil arqué, l'air de dire "qui êtes-vous pour oser ne serait-que croiser mon regard ?". Ce genre d'attitude à la drama queen m'amusait, et je trouvais ça vraiment drôle de l'utiliser ainsi, bien que ce comportement ne soit pas dans mon tempérament.
"Je savais à propos des insultes, mais je ne pensais pas que c'était n'importe où tu allais ! Cela m'attriste, ô jolie princesse persécutée ! S'exclama dramatiquement le capitaine de l'équipe, prenant ma main entre les siennes, tout en se lamentant sur mon sort."
Surprise, je le laissai faire, ayant du mal à comprendre s'il était sérieux ou non. Son ami soupira en levant les yeux au ciel, ce qui m'arracha un sourire amusé. Il croisa soudainement mon regard, remarquant mon amusement évident face à sa réaction, le faisant sourire à son tour. Mon regard (c/y) se reporta à nouveau sur le brun, comprenant que lui à contrario, c'était dans son tempérament de se comporter comme une drama queen.
"Merci à vous deux, je ne pensais pas qu'un jour, deux bels apollons me sauveraient ainsi des grands méchants dragons ! Ris-je, retirant tant bien que mal ma main de celles d'Oikawa.
- Mais c'est normal, princesse ! N'hésite pas à faire à nouveau appel à nos services !
- Bien ! Pouffai-je, le trouvant vraiment très dramatique. Je n'hésiterai pas chevalier Oikawa, et chevalier...
- Iwaizumi. Iwaizumi Hajime. M'indiqua le brun aux cheveux hérissés en remarquant que je le regardais à l'attente d'une réponse.
- Je suis si connu dans ce lycée, que tu n'as même pas eu besoin de me demander mon nom ! Fit fièrement Oikawa, bombant le torse en se passant une main dans les cheveux d'un air séducteur.
- Non, ton coéquipier l'a crié quand je suis arrivée."
Une fois encore, le brun se décomposa à mes mots, ce qui fit éclater de rire Iwaizumi. J'échangeai un drôle de regard complice avec ce dernier quand son ami se mit à geindre parce qu'il se moquait, ce qui me fit éclater de rire à mon tour. Je m'étonnais moi-même de cette hilarité, n'en ayant pas eu au sein de lycée depuis des lustres. Ces types étaient vraiment à part.
"Merci encore, je vais vous laisser reprendre votre entrainement ! Bye ! Les saluai-je, me détournant pour rejoindre la sortie, un petit sourire aux lèvres."
Quand je passai le pas de la porte du lycée ce jour-là, je me sentais bien. La conversation que j'avais eu avec les deux volleyeurs se repassait en boucle dans mon esprit, ne pouvant m'empêcher de me sentir plus qu'heureuse d'avoir vécu cet instant. Ils ne m'avaient pas jugé, et m'avaient même défendu. Qu'aurais-je pu rêver de plus ?
Je levai alors mes yeux (c/y) vers le ciel, un sourire aux lèvres. Iwaizumi Hajime. J'aurais voulu l'entendre encore et encore ce nom, prononcé par cette voix grave et attirante. Son image me revint à l'esprit, repensant à ses cheveux bruns hérissés qui donnaient envie qu'on y passe les doigts, ses épaules musclées, ses yeux verts perçants, ainsi que sa particularité physique d'avoir des sourcils un peu plus épais, ce qui lui donnait un charme incroyable. Physiquement, je ne pouvais pas nier qu'il était vraiment à mon goût. Et quant à sa personnalité, rien que le fait qu'il n'ait pas hésité à me défendre, prouvait que c'était un garçon bien.
Je soupirai légèrement, redressant ma tête tout en laissant faner le sourire qui avait pris place sur mon visage. Je ne devrais pas me laisser fantasmer ainsi, peu importait combien ce garçon était gentil, jamais il ne pourrait porter attention à la catin que j'étais. Avec la réputation que j'avais, n'importe qui me fuirait, et ce malgré ô combien cette personne était gentille. Je ne devais pas m'attacher, parce que si je le faisais, me détacher de lui serait bien trop difficile. Et je ne sais pas si cette fois-ci, j'arriverais à tenir face à un autre coup de couteau, qui serait bien plus violent que les précédents. Mon cœur était bien trop meurtri pour que je me laisse aller à ce genre de choses. Et puis, je ne pouvais pas imposer le poids que je portais constamment sur mes épaules à quelqu'un d'autre. Iwaizumi Hajime resterait à jamais un mirage que je ne pourrai toucher.
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S'échouant contre les vitres des fenêtres du bâtiment, les gouttes de pluies ne semblaient plus finir de tomber. Le temps était plus humide que jamais, et un orage n'était clairement pas loin. Ce spectacle attristait et faisait râler les gens de ma classe, mais moi, je l'adorais. La pluie et moi étions semblables : rejetées de tous car un élément chez nous perturbait les autres. En l'occurrence, mon détail en plus restait cependant moins encombrant pour les vêtements.
D'un soupir, je reportai mon attention sur le cours, sentant les regards pesants des filles de ma classe sur ma personne. Depuis la semaine dernière, la rumeur s'était répandue comme quoi je couchais avec Oikawa. Le fait est que je lui avais parlé et souris, donc forcément, ça faisait fureur. Pour l'instant, à part les regards dégoûtés des gens ainsi que certains murmures peu discrets, je m'en sortais bien. Mais apparemment, je me faisais de faux espoirs.
La journée était enfin terminée, et je pouvais donc rentrer chez moi. Ce constat me soulageait plus que tout, puisque j'avais l'impression d'étouffer à cause de tous ces paires d'yeux dirigées en ma direction. Alors que je sortais du couloir en remettant mes chaussures de ville, une voix m'interpella. Je me retournai, méfiante, puis je pus voir que c'était simplement mon professeur de la dernière fois. Ce dernier me remercia chaleureusement tout en me demandant si le coach avait bien reçu les documents. Je lui affirmais que oui, avant de sourire en déclarant que c'était normal, puis de le saluer.
Perdue dans mes pensées en repensant à cette altercation cordiale entre le professeur et moi, je ne réagis pas assez vite quand mon poignet fut tiré violement sur le côté. Quand je posai mes yeux sur le dos de la fille qui me trainait à sa suite, je m'énervai, sentant une grande anxiété m'envahir. Jamais les insultes ne s'étaient transformées en coups, mais le fait d'avoir parlé à Oikawa était la goutte d'eau faisant déborder le vase apparement.
"Lâche-moi, je ne suis pas un boulet comparé à toi. Marmonnai-je, tirant sur mon poignet pour qu'elle relâche sa prise.
- En attendant, vaut mieux être un boulet plutôt qu'être une salope. Sourit-elle, s'arrêtant pour me jeter contre un mur, mon dos heurtant ce dernier violement."
Je grognai de douleur tout en me relevant, regardant les trois autres filles qui venaient de s'ajouter à la partie. Bon, il était clair que j'avais face à moi le fan club du beau brun. Au moins, les répercussions m'étaient destinées à moi et non au volleyeur qui n'avait rien fait de mal à part être bienveillant.
"Je pense qu'il est temps que tu saches ta place, (T/n)... Une moins que rien telle que toi ne devrait même pas pouvoir poser les yeux sur Oikawa-sama ! Cracha l'une des filles, donnant un coup de pied dans mes genoux pour que je tombe sur ces derniers.
- Vous êtes complètement tarées, Oikawa-kun ne vous appartient pas ! C'est un humain, pas un objet.
- La ferme, sale pute !"
Je reçus soudainement un seau d'eau froide en plein visage, me trempant de la tête aux pieds. Un hoquet de surprise s'échappa de ma gorge face au froid glacial qui m'envahit, me félicitant intérieurement de ne pas avoir récupéré mes affaires juste après qu'elle m'ait poussé.
"N'espère pas qu'on va s'arrêter là, ma grande. On va te passer l'envie de parler à Oikawa-sama. Susurra une brune en s'approchant de moi, agrippant violement mes cheveux pour me forcer à lever la tête vers elle.
- Lâche-moi immédiatement, vous êtes assez pathétiques comme ça. Sifflai-je de douleur, plantant mes yeux droit dans les siens sans flancher.
- C'est toi la plus pathé...
- Oï, vous foutez quoi ?! S'écria une voix rauque proche de nous, me laissant sourire en la reconnaissant.
- I-Iwaizumi-san ! S'exclama la brune en me relâchant, toute paniquée.
- Ne me dîtes pas que vous étiez entrain de vous en prendre à elle ? Grogna le jeune homme aux cheveux hérissés, les regardant avec contrariété.
- Mais pas du tout, on était juste entrain de...
- Iwa-chan~! Intervint la voix joyeuse d'Oikawa, débarquant derrière son meilleur ami avec un grand sourire, qui fondit en me remarquant. (T/n)-chan ? Que t'arrive-t-il ? C'est vous qui l'avez mise dans cet état ?
- On ne faisait que se défendre, Oikawa-sama ! Déclara une fille d'un ton faussement paniqué. Elle nous a attaqué, cette salo...
- Finis ta phrase, et je t'assure que mon principe de ne pas frapper les filles disparaitra illico. La coupa Iwaizumi en la regardant sévèrement.
- On n'a rien fait !"
Les deux amis échangèrent un bref regard, comme s'ils communiquaient à travers ce dernier. Leur conversation silencieuse prit fin quand ils hochèrent la tête d'un accord commun, le beau brun ordonnant aux filles de le suivre, sous les exclamations de surprise de ces dernières. L'As quant à lui se dirigea vers moi, qui avait été figée durant toute la scène. Je n'en revenais pas, venaient-ils réellement de me défendre ? Mon regard (c/y) resta vague jusqu'à ce que je sente un tissus chaud se poser sur mes épaules. Je relevai mes yeux avec surprise vers Iwaizumi, qui avait les sourcils froncés, me regardant intensément.
"Je suis désolée..., Soufflai-je, ma respiration s'accélérant tandis que je sentais les larmes me monter aux yeux, au même titre que la boule amère qui vint nouer ma gorge.
- T'es loin d'être celle qui doit s'excuser. Soupira le volleyeur, se relevant en me tendant sa main. Pendant que Trashykawa s'occupe de ces filles, je vais te raccompagner.
- Mais votre entrainement ? Contrai-je, restant sur mes genoux au sol, inquiète.
- C'est le cadet de mes soucis, là tout de suite. Le plus important, c'est toi. Déclara-t-il sans se rendre compte du double sens de ses paroles."
Les légères rougeurs qui apparurent sur ses joues me laissèrent comprendre qu'il venait de saisir ce double sens, mais il garda malgré tout sa main tendue, attendant que je m'en saisisse. Mon regard se posa sur cette même main, hésitante. Si je l'acceptais, est-ce que je le regretterai ? Pouvais-je me permettre d'accepter toute la gentillesse que m'offrait le jeune homme ? Peut-être que oui, ou bien peut-être que non, mais pour une fois, je pouvais bien accepter de l'aide. Ma main se posa alors sur la sienne, chaude et rendue calleuse par tous ces entrainements, ce qui la rendait qu'encore plus agréable. Avec force, il me releva, lâchant rapidement ma main pour récupérer mon sac, puis me le rendre en me demandant où j'habitais. Ma vie venait de prendre un tout autre tournant ce soir là, tout comme mon cœur.
~
Le chemin avec le beau jeune homme s'était fait dans un calme qui m'avait apaisé. Iwaizumi paraissait être une brute de l'extérieur, à cause de son air sévère ainsi que la façon dont il maltraitait son meilleur ami, mais en dehors de ça il était un garçon calme, et compréhensif. Si au début il m'avait posé quelques questions au sujet de ces filles, en voyant à quel point j'étais mal, il avait changé de sujet, me parlant de tout et de rien en faisant des blagues maladroites qui me firent rire. Je l'avais salué avec un grand sourire une fois arrivée devant chez moi, tentant de lui rendre sa veste. Il m'avait affirmé que ce n'était pas nécessaire, déclarant que ça pouvait attendre le lendemain.
Mes yeux s'étaient perdus quelques secondes dans le vert des siens après ses mots, sentant une drôle de sensation se créer au creux de mon ventre. Un léger voile rouge avait pris place sur les joues du volleyeur, qui m'avait salué, avec un petit air gêné qui m'attendrit étrangement. Je l'avais regardé partir avec un petit pincement au cœur, puis était rentrée à l'intérieur de ma maison. L'odeur qui se dégageait de sa veste était alors parvenue jusque mon nez, me laissant la respirer doucement. Je portai le tissus à mon nez pour l'inspirer, un drôle de sentiment apaisant venant accompagner l'odeur unique mais agréable du brun.
Quand je m'étais rendu compte de ce que je faisais, j'avais directement arrêté. Je ne pouvais pas m'attacher, déjà parce que je ne le connaissais pas assez, et ensuite parce que malgré la gentillesse dont lui et Oikawa avaient fait preuve envers ma personne, ça s'arrêtait là. Ils ne me parleront sûrement plus jamais, et je devais bien me contenter du fait d'avoir pu échanger avec eux. Des garçons populaires comme Oikawa Tooru et Iwaizumi Hajime ne pouvaient pas trainer avec une fille comme moi. La trainée de service.
Ce fut dans cet état d'esprit que j'arrivai au lycée le lendemain, la boule au ventre en appréhendant ce qui allait m'arriver. Ma carapace de force s'était effritée la veille en subissant une attaque physique, j'avais l'impression de franchir un nouveau niveau dans mon harcèlement. Si je pouvais faire semblant de garder la tête haute face aux insultes, ce n'était pas forcément le cas si on s'en prenait à moi physiquement également. Ça commencerait à en faire beaucoup trop à supporter.
Quand je franchis les grilles, je sentis directement toutes les paires d'yeux se poser sur moi, me scrutant avec mépris comme d'habitude. Je soupirai, serrant un peu plus fort la lanière de mon sac entre mes doigts, avançant en regardant droit devant moi. Je remarquais très bien du coin de l'œil certains ricanements, et quand je vis un groupe de garçons commencer à avancer dans ma direction, je paniquai. Si aux yeux des filles j'étais une catin, à ceux des garçons j'étais une fille facile à obtenir.
"Hey, (T/n) ! M'interpella un garçon du groupe, son regard vicieux me détaillant de haut en bas."
Alors que j'allais ouvrir la bouche pour lui indiquer que je n'étais pas intéressée, deux silhouettes hautes et musclées prirent place à mes côtés, m'encadrant tels des gardes du corps.
"(T/p)-chan n'est pas intéressée, dommage pour toi ! Déclara d'un grand sourire Oikawa, le narguant presque.
- Oï, de quoi j'me mêle vous deux ? Retourne vers ton fan club, Oikawa. Je l'ai abordé en premier, donc c'est mon tour. Répliqua le noiraud face à nous, fronçant les sourcils d'agacement.
- Bouge, crétin. Elle n'est pas un objet. Grogna presque Iwaizumi, bousculant l'épaule du jeune homme de la sienne en passant à côté de lui.
- Et toc ! Dans ta face, le rageux ! Ricana sadiquement le brun, nous suivant avec un grand éclat de rire satisfait face à l'air décontenancé du déchet ambulant.
- Je..., Commençai-je, tournant la tête vers eux tour à tour avec de grands yeux.
- C'est régulier le fait que des gros cons viennent te faire chier comme ça ? Me demanda l'As, un air renfrogné au visage.
- ...Assez, oui. Avouai-je, d'une grimace.
- À partir de maintenant, ça n'arrivera plus, (T/p)-chan ! Iwa-chan et moi avons décidé de devenir officiellement tes gardes du corps ! Déclara fièrement le capitaine de l'équipe de volley, bombant le torse comme un paon.
- Arrête de te la péter, Trashykawa ! Grommela Iwaizumi, donnant une tape sur la tête de son meilleur ami avec un air agacé.
Les deux amis se mirent soudainement à se chamailler, le plus grand des deux pleurnichant en essayant d'éviter les coups du brun aux cheveux hérissés, de plus en plus agacé. D'un œil absent, je regardai la scène, n'arrivant pas à réaliser ce qu'ils venaient de me dire. Quand nous nous arrêtâmes dans notre marche pour nous asseoir sur un banc à l'ombre, je pris une grande inspiration, sous le choc.
"Vous êtes vraiment sérieux...? M'enquis-je, les mains tremblantes sous les émotions qui m'envahissaient.
- Iwa-chan est coincé, tu ne trouveras pas plus sérieux que lui ! Sourit le brun populaire, taquinant clairement son meilleur ami.
- La ferme, Shittykawa ! Gronda le concerné, le frappant à nouveau sur la tête.
- Vous comptez vraiment rester avec moi malgré ce que... Ce que je suis ?"
Ils s'arrêtèrent instantanément de se chicaner, me fixant tous deux avec des airs décontenancés. Il fallait dire que ma tête ne devait pas les aider, j'étais toute tremblante, les larmes aux yeux, détournant le regard pour contenir mes émotions. Du coin de l'œil, je vis Iwaizumi rougir tandis que son meilleur ami ricana en le remarquant.
"(T/p)-chan, j'ai toujours trouvé cette histoire ridicule, je serais intervenu bien avant si j'avais eu conscience de l'ampleur que ça avait !
- Peut-être, mais je ne veux pas vous imposer d'être mes amis, alors que vous êtes appréciés, et...
- Oï, arrête de raconter des conneries. On en a jamais eu rien à carrer de ce que disent les autres, donc si même cette commère de Trashykawa te dit qu'on s'en fou, tu peux être sûre que c'est le cas. Cette histoire ne regardait personne de base, et c'est pas de ta faute si ton ex est une ordure. Me coupa l'As, plantant son regard vert dans le mien, ayant son éternel air sévère sur ses traits, bien qu'une lueur de compassion résidait dans ses yeux."
Les miens s'écarquillèrent à ses mots, me mordillant la lèvre inférieure pour tenter une nouvelle fois de contenir mes larmes. J'avais toujours été forte face aux remarques, insultes et autres, mais entendre ça brisait toutes les barrières que j'avais battis, effaçant un bout de cette honte qui me collait à la peau depuis un an et demi. Sans pouvoir les retenir, mes larmes s'écoulèrent par torrents sur mes joues, des sanglots venant se saisirent de ma gorge. Je cachai mon visage dans mes mains, honteuse de leur faire découvrir cette facette de faiblesse. Et dire que pendant un an et demi je n'avais jamais pleuré, il avait suffit qu'on se montre humain envers moi pour que je laisse enfin tout sortir.
"Bah bravo Iwa-chan ! Tu l'as fait pleurer ! S'exclama Oikawa, venant tapoter mon dos. Tu es vraiment une brute, hein !
- Ta gueule, Trashykawa ! Marmonna le brun, s'approchant à son tour avec un air désolé.
- Je ne pleure pas à cause de toi, désolée... C'est juste que, j-je... Enfin, merci, tes paroles viennent d'enlever un poids énorme que je traine depuis cette foutue histoire. Soufflai-je, essuyant mes larmes en esquissant un sourire apaisé.
- Et ça fait combien de temps exactement que cette histoire a commencé ? M'interrogea le volleyeur, fronçant les sourcils.
- Un an et demi, à peu près."
Les deux garçons ouvrirent de grands yeux, échangeant un regard consterné. Ils reposèrent leurs regards sur moi, et la rage qui avait pris place dans les yeux d'Iwaizumi me stupéfia, tout comme l'étrange détermination qui s'était installé dans le regard de son ami d'enfance.
"(T/p)-chan, tu peux me croire que la semaine prochaine, tu seras la reine de ce lycée ! Rien ni personne ne résiste à mon influence ! Déclara Oikawa avec un certain narcissisme qui me fit sourire.
- T'en rates vraiment pas une ! Le réprimanda son vice capitaine, frappant une fois encore le jeune homme.
- Mais Iwa-chan, je n'ai rien fait ! Je ne rapporte que les faits ! Après tout, je n'ai pas un fanclub pour...
- Tais-toi espèce de bouse !
- Iwaaaaaa-chan, ne sois pas jaloux !
- Je vais te trucider, Shittykawa ! Déclara le brun avec un regard noir, relevant les manches de sa chemise en s'approchant du capitaine."
J'éclatai alors de rire, n'ayant jamais vu autant d'amitié et de haine à la fois dans une seule et même relation. Remarquant l'heure affichée, je me plaçai face à Oikawa, offrant un grand sourire au volleyeur.
"Oh mon dieu, (T/p)-chan, tu prends ma défense ?! S'écria le brun populaire, d'un air de drama queen.
- Tu pourras le frapper plus tard, Iwaizumi. Pour l'instant, il vaut mieux filer en cours si tu ne veux pas un billet d'absence. Souris-je en adressant un clin d'œil complice à l'As, qui rougit avant d'esquisser un sourire en coin.
- T'as raison, allons-y. Ricana Iwaizumi, se détournant alors que je le suivis, éclatant de rire en entendant les protestations indignées du capitaine.
- (T/p)-chan, comment tu peux faire ça à moi ? Je pensais que nous étions devenus amis ! S'écria dramatiquement Oikawa, nous rejoignant.
- Mais c'est toujours le cas, simplement que je trouve qu'Iwaizumi a totalement raison. Je pense que le surnom de drama queen te va bien, Oikawa. Pouffai-je derrière ma main, échangeant à nouveau un regard complice avec le brun.
- Toi aussi tu vas te liguer contre moi ? Mais dans quel monde cruel je suis né !"
Alors que le jeune homme continuait de se plaindre, il s'arrêta soudainement quand des fangirls lui donnèrent des bentos, me lançant par la même occasion des regards noirs. Le beau volleyeur à mes côtés sembla le remarquer, puisqu'il grogna quelque chose dans sa barbe, posant une main sur mon épaule en continuant notre chemin, laissant son coéquipier derrière nous.
"Iwaizumi, merci mais tu n'es pas obligé, après tout, je...
- Shittykawa est un idiot, mais il a très bien dû remarquer leurs regards, il vaut mieux que tu sois pas dans les parages s'il veut pouvoir les manipuler comme le vicieux qu'il est. Soupira l'As, fourrant ses mains dans ses poches.
- Je me sens tellement mal que vous fassiez autant de choses pour moi. Grimaçai-je, m'arrêtant en le retenant par le bras, plantant mes prunelles (c/y) dans les siennes, d'un vert intense. Même si vous avez pitié de moi, toi et Oikawa vous avez tellement mieux à faire que de vous embêter avec cette histoire.
- Écoute moi bien, (T/p). Plus personne de ce lycée ne t'insultera, nous ne faisons pas ça car tu nous fais pitié, mais parce que leurs comportements n'est pas tolérable. Le prochain qui te fait quoique ce soit, je l'éclate, fille ou gars."
Ses mots avaient beau être brusques, je me sentis tout à coup protégée, son ton et son regard ne laissant aucun doute sur le fait qu'il ne disait pas ça à la légère. Je déglutis difficilement, impressionnée par le charisme qu'il dégageait, ainsi que tout ce que cela provoquait en moi. Il était beau, protecteur et tolérant, comment ne pourrais-je pas m'attacher à lui ?
"Encore une fois, merci... Pour tout, Iwaizumi. Soufflai-je, ayant la soudaine envie de le prendre dans mes bras."
Sans que je ne comprenne pourquoi, le beau brun se figea, rougissant, tout en détournant le regard en posant une main sur sa nuque. Un doux sourire prit place sur mes lèvres face à ce spectacle. En plus d'être sexy, il était aussi adorable. Ce garçon risquait de s'annoncer dangereux pour mon petit cœur brisé. Décidant de mettre fin à sa gêne, je lui proposai d'aller dans nos classes, m'avançant dans le couloir pour joindre le geste à la parole. Il opina du chef, discutant légèrement avec moi jusqu'à ce que son coéquipier ne débarque, se vantant d'avoir déjà rallié une dizaine de filles à notre cause. Le vice capitaine le frappa en indiquant que cette histoire n'était pas un prétexte pour se la péter, révoltant le volleyeur qui déclarait qu'il ne se vantait pas. "Je dis simplement la vérité, sois pas si jaloux Iwa-chan !" Concluant leur discussion par un nouveau coup de la part du susnommé Iwa-chan, me laissant éclater de rire encore une fois. Ces deux garçons venaient littéralement de chambouler toute ma vie, et cette fois-ci, dans le bon sens.
~
La balle frappa le sol violemment suite à l'attaque de l'As, qui retomba sur ses jambes avec un petit sourire, adorant cette sensation. Depuis le banc, je l'observai, le cœur battant à tout rompre, le visage en feu, et sûrement un air niais collé au visage. J'adorais venir à leurs entrainements rien que pour voir ce doux sourire sur les lèvres du bel attaquant, qui vibrait de sa passion pour le volley. Le mieux dans le fait de regarder les entrainements, était que je pouvais observer ses muscles à tout va sans qu'on ne me surprenne en pleine séance de matage. J'étais légèrement perverse sur les bords, mais comment ne pas l'être face à un garçon aussi beau et athlétique ?
Une voix au ton joyeux m'interpella depuis le terrain, me faisant de grands signes en me sortant de mes pensées. Mon air rêveur quitta mon visage lorsque je posai mes yeux sur le capitaine de l'équipe qui me saluait vivement. J'étais arrivée il y a peu à leur entrainement, donc c'était normal qu'il ne me remarque seulement maintenant. Lorsque d'un signe de main il m'invita à les rejoindre, je soupirai mais me levai malgré tout, me concentrant au maximum pour ne pas regarder en direction d'Iwaizumi. Depuis une semaine à peu près j'avais ce genre de réflexes, craignant qu'il ne me surprenne à le regarder d'un air passionnel qui était ridicule.
"Tu as vu mes beaux services, (T/p)-chan ? Ils sont incroyables, n'est-ce pas ?! S'exclama Oikawa, tout fier.
- Ce que je vois, c'est surtout que tu es vraiment loin d'être modeste. Ricanai-je en réponse, croisant les bras sous ma poitrine en le regardant avec amusement.
- Hey, t'es pas sympa ! Iwa-chan t'influence beaucoup trop ! Râla le volleyeur, prenant un air boudeur.
- Ne dis pas de bêtises, je ne suis influencée par personne !
- Ah oui ? Vraiment ? Donc si je propose à Iwa-chan de venir là tout de suite, tu ne seras pas influencée par quoique ce soit ? Fit malicieusement le jeune homme, une fausse moue innocente aux lèvres.
- Tu fais ça, et je te pris de me croire que tous les gâteaux que je te prépare pour tes fins d'entrainements, reviendront à Iwaizumi ! Marmonnai-je, le fusillant du regard, en devenant rouge pivoine.
- Mais il en déjà lui aussi !
- Eh ben il en aura plus !
- (T/p)-chaaaaaaan ! Tu peuuuuux paaas me faire ça ! Pleurnicha dramatiquement le brun, venant poser ses mains sur mes épaules en me secouant vivement."
Une balle heurta violemment sa tête, arrachant un cri de douleur au passeur, se retournant pour incendier l'auteur de ce geste. De loin, notre sujet de conversation lui adressa un regard noir, lui ordonnant de me laisser tranquille et retourner s'entrainer. Son meilleur ami râla, sous les rires des autres joueurs tandis que je croisais le regard vert de mon sauveur. Paniquant légèrement, je lui souris, replaçant une mèche derrière mon oreille d'une main, tout en lui faisant un petit coucou de l'autre. Il rougit légèrement à son tour, m'accordant un hochement de tête avant de se détourner.
Quand mes yeux quittèrent enfin les siens, je soupirai fortement, comme si j'avais retenu ma respiration tout au long de notre échange. Les joues chauffées à blanc et mon cœur faisant des loopings dans ma poitrine, je partis m'asseoir sur un des bancs à côté du terrain, respirant lentement pour calmer mon rythme cardiaque.
Cela devait faire environ deux semaines que j'étais vraiment plus qu'attirée par le beau volleyeur. Chaque frôlements, paroles ou regard échangés me valaient de me faire perdre mes moyens, paniquant ou bien souriant bêtement. Je ne savais pas si je pouvais dire être amoureuse de l'As, mais une chose était sûre, jamais pour mon ex je n'avais ressenti de sentiments aussi forts. Dès le départ Iwaizumi m'attirait, que ce soit sur le plan psychique ou physique, mais depuis qu'on s'était rapproché encore plus et qu'il m'avait soutenu pendant le mois dernier, j'avais l'impression qu'il était devenu ma raison de me lever tous les matins.
Je pense qu'en partie, si je me sens tant défaillir face à sa personne, c'est parce que peu à peu, toutes ces insultes et rumeurs avaient disparus. Oikawa et Iwaizumi m'avaient soutenu jusqu'au bout, ne lâchant rien dès qu'un élève tentait de s'en prendre à moi. Et si pour le capitaine j'avais été touchée, en ce qui concernait l'As, j'en perdais vraiment les mots. Je leur étais si redevable, et j'essayais d'ailleurs de leur témoigner toute ma reconnaissance en leur préparant des gâteaux, en les accompagnant à tous les matchs qu'ils jouaient, les aidant dans les devoirs pour rattraper certains retards accumulés à cause des entrainements. À chaque fois, quand le brun populaire me remerciait avec exagération, le bel attaquant lui, me réprimandait car j'en faisais trop. Il était aussi attentif au sujet de ma santé, mes humeurs, devinant directement quand j'allais mal. En clair, j'étais proche du capitaine, mais encore plus du beau brun qui me comprenait de A à Z, et avec qui je partageais un lien unique.
Bien évidement, mon cher ami avait remarqué tout ça, et n'arrêtait pas de m'embêter à ce propos. Selon lui j'étais "la fille parfaite pour Iwa-chan, aussi violente que lui" et bien que j'aimais un peu trop le fait qu'on fasse le lien entre Iwaizumi et moi dans une même phrase, je détestais qu'Oikawa me taquine avec ça. S'il continuait, sa légendaire discretion laisserait comprendre à son coéquipier que je l'aimais un peu trop pour une amie. Et je ne voulais pas qu'il le découvre, car il méritait dix fois mieux qu'une fille comme moi. Même si les insultes avaient disparues, elles restaient gravées en moi, et je ne pouvais m'empêcher d'y penser.
"Yo. Fit une voix à côté de moi, me faisant sursauter en la reconnaissant directement.
- Iwaizumi ! M'écriai-je, devenant instantanément gênée.
- Tu vas bien, (T/p) ? J'ai l'impression que t'es malade. S'inquiéta l'attaquant, buvant dans sa gourde en me jetant un coup d'œil perçant, me détaillant pour voir si j'étais bel et bien malade.
- Quoi ? Mais naaaaaan ! Niai-je, le sang montant à mes joues."
Il arqua un sourcil en le remarquant, puis posa sa gourde. Sa main chaude vint se placer sur mon front, son autre main posée sur le sien pour comparer les températures. Mon cœur battit encore plus vite, alors que mon souffle se coupait, me laissant l'occasion de détailler son visage bien plus proche du mien tout à coup.
"Les températures sont plus ou moins les mêmes. Si t'as besoin d'un truc, n'hésite pas à me le dire. Déclara-t-il, les sourcils froncés avec un air inquiet.
- Oui mais je... Iwaizumi, tu es... Hum..., Bafouillai-je, perdant ridiculement mes moyens."
Il ne sembla pas comprendre directement, haussant les sourcils à ma réaction. Je surpris son regard détailler mon visage avec une lueur indéchiffrable dans son beau regard vert, qui descendit sur mes lèvres. J'entrouvris légèrement ces dernières, mes yeux se dirigeant vers les siennes à leur tour, une envie irrépressible de vouloir savoir le goût qu'elles avaient. Inconsciemment, nos visages se rapprochèrent encore plus, avant que nos regards ne se croisent. À l'unisson, nous nous écartâmes l'un de l'autre, comme si le contact de nos peaux les rendaient brûlantes. Il se leva d'un bond, s'excusant tout en allant vers le terrain, aussi gêné que moi. Je regardai sa silhouette musclée rejoindre un Oikawa malicieux, qui se prit un coup à peine avait-il ouvert les lèvres.
Mon souffle était encore haletant suite à ce qu'il venait de se produire, et j'avais les jambes tremblantes. Ce n'était pas la première fois que ce genre d'instants se déroulait entre nous, mais c'était bien la première fois que cela avait été aussi intense. Est-ce qu'il y aurait un moyen pour que lui aussi, ressente ce que je ressentais ?
Je me reprise, m'accordant une claque mentale. Même si c'était le cas, il méritait dix fois mieux que moi, je ne pouvais pas céder.
~
De : La drama queen qui aime les aliens
À : (T/p)
(T/p)-chan !!!!!! T-T
Rapplique tout de suite devant le lycée !!!!! Iwa-chan s'est blessé la cheville et j'ai besoin de toi, il a l'air au bord de la mort !!!! Viens le plus vite possible !
Quand j'avais reçu son message, mon sang s'était glacé, et je n'avais même pas cherché à voir plus loin. J'étais bien trop inquiète pour le jeune homme aux cheveux hérissés, donc j'avais enfilé une paire de chaussures rapidement en me précipitant vers le lycée en courant, sans me soucier du fait que de base, la course et moi n'étions pas très copains.
Pour un trajet qui me prenait vingt minutes d'habitude, j'arrivai en moins de dix, le souffle court. Cependant, il n'y avait personne devant le lycée. Je jurai, m'appuyant sur mes genoux pour reprendre mon souffle en regardant les alentours. Où pouvaient-ils bien être ?! Si c'était une blague de cet idiot, je jurais le tuer après avoir bien vérifié par téléphone que l'As allait bien. Mon portable sonna soudainement, m'indiquant que j'avais reçu un message.
De : La drama queen qui aime les aliens
À : (T/p)
Déclare toi ! On a qu'une vie, et tu as toutes tes chances ! Arrête de prendre le prétexte comme quoi tu ne le mérites pas pour fuir ! FONCE (T/P)-CHAN ! Ah, et sache que vous ne pourrez pas me retrouver une fois que ce sera fait.
La biiiiiiiiise, et protégez vous !
Révoltée, je fronçai les sourcils, prête à l'appeler pour le tuer, mais une voix qui cria mon nom avec panique me fit relever la tête, oubliant toute idée de trucider Oikawa. Le brun aux yeux verts arriva en courant vers moi, s'arrêtant net une fois à ma hauteur. Il me regarda alors de haut en bas, posant ses deux mains sur mes épaules en faisant bien attention de ne pas trop me brusquer. Quand ses yeux croisèrent les miens, un immense soulagement apparut dans ses prunelles, m'attirant soudainement contre son torse.
"Bon dieu, je vais tuer ce Shittykawa ! J'ai bien cru qu'il t'était arrivé quelque chose ! S'écria Iwaizumi, me serrant contre lui avec soulagement, ne se rendant pas compte de son action sous le coup de l'émotion.
- J-je... Iwaizumi..., Hésitai-je, posant mes mains contre ses pectoraux, essayant d'occulter le fait qu'il était vraiment musclé."
À l'entente de ma voix, il se figea, puis me relâcha, gêné. Nous restions quelques instants tous deux face à l'autre, bras ballants et regards posés n'importe où ailleurs que sur la personne face à nous. Les mots du capitaine me revinrent à l'esprit, et j'hésitai. Il avait raison, je n'avais qu'une vie. Et j'avais assez regretté mes actions pendant un an et demi en arrêtant de vivre comme l'adolescente que j'étais. Dans le pire des cas, il me repoussait et dans le meilleur, c'était réciproque.
"Iwaizumi, je... Merci déjà pour tout ce que tu as fait pour moi. Sans toi et Oikawa, je serais encore la salope du lycée, et vous avez illuminé ma vie. Mais à la différence entre toi et cet idiot, c'est que... Lui, j'en ne suis pas amoureuse..., Déclarai-je, terminant mon discours par un murmure."
Un silence morbide suivit mes mots, m'angoissant plus que jamais. À cet instant, je me rendis compte de toute l'ampleur qu'avaient mes sentiments à son égard. J'avais des sentiments pour mon ex, et j'étais amoureuse d'Iwaizumi, là était toute la différence. Il avait illuminé ma vie à sa façon, effaçant comme par magie tout l'harcèlement que j'avais subis. Les séquelles que cela m'avait laissé avaient beau persister, le soutien que l'As m'apportait me permettait d'avancer, me reconstruisant sur la base de tous les sentiments qu'il faisait naitre en moi. J'aimais l'attaquant d'un amour aussi pur qu'intense, et cela m'effrayait. S'il ne me répondait pas, arriverais-je à passer au-dessus ? Pas avant plusieurs mois.
"Je comprends que ce ne soit pas ton cas, désolée, je ne voulais pas briser notre amitié ! Ne t'en fais pas, si ce n'est pas réciproque, je ferai avec. Et puis, il y a pire dans la vie, je ne veux pas te gêner, donc ne te sens pas forcé ! Dans tous les cas, il faut avancer, et tu peux...
- (T/p). M'interrompit-il, stoppant mon débit de paroles en prenant mon visage entre ses mains, un voile rouge venant recouvrir ses joues. Eh bien, je... Juste, moi aussi.
- V-vraiment ?
- Bien sûr, sinon je ne te le dirais pas, idiote. Sourit Iwaizumi, amusé malgré sa gêne.
- Alors... Tu veux bien être mon... Copain...?
- O-ouais."
Nous nous fixâmes ainsi quelques secondes, avant que je n'éclate de rire, toute ma nervosité s'évaporant. Je me sentais si soulagée tout à coup ! Le rire rauque du volleyeur se joignit bien vite au mien, l'atmosphère se détendant enfin entre nous. Notre hilarité cessa au moment où nos regards se croisèrent à nouveau, une certaine tension prenant place dans l'air.
Comme la veille, mes yeux se dirigèrent vers ses lèvres, bien trop tentantes. Je posai une main sur son torse tout en glissant la seconde sur sa nuque, me dressant sur la pointe des pieds pour rapprocher nos visages. Le souffle du beau brun effleura alors enfin mes lèvres, comme une douce caresse qui ne servait qu'à m'impatienter plus encore. La distance entre nos deux lèvres fut rompue vivement par le volleyeur, qui ferma les yeux en m'embrassant, dans un mélange de fougue et de tendresse.
Nos lèvres se mouvèrent timidement ensemble, tous deux savourant ce contact exquis quelques instants. Ses mains qui s'étaient posées sur ma taille me tenait tout contre son torse musclé, me laissant une impression de protection que j'adorais ressentir avec lui. Notre premier baiser fut bien à son image, aussi doux que fougueux, nos souffles se faisant courts quand nous nous séparâmes.
"Wow... Tu embrasses vraiment bien, dis donc ! Souris-je d'un air taquin afin de détendre l'ambiance, les joues en feu.
- Pourtant, t'es bien la première à pouvoir me le dire. Me répliqua-t-il, un petit sourire au coin des lèvres."
Je me mordillai la lèvre inférieure en pouffant doucement, soufflant un petit "baka" en appuyant mon front contre son torse. Diable, jamais je ne m'étais sentie aussi bien que là, entre ses bras.
"Laisse moi deviner, t'es là parce que Shittykawa t'a aussi envoyé un message ?
- Qui d'autre ? Soupirai-je, relevant les yeux vers lui.
- Tsk, j'vais le buter. Marmonna le volleyeur, enfouissant son nez dans mes cheveux.
- Quelque part, c'est grâce à lui qu'on en est là, donc on peut bien lui laisser la vie sauve ?
- Mouais, il aura quand même le droit à quelques bleus.
- T'en fais pas pour ça, va ! Tu auras tout mon soutien ! Pouffai-je, me collant un peu plus à lui en entourant son torse de mes bras. Mais à part ça, tu voudrais, hum... Passer chez moi pour récupérer ta veste ?"
Le jeune homme se recula un peu, afin de pouvoir croiser mon regard hésitant. Bon, j'essayais clairement de trouver un prétexte pour passer la journée avec lui, il l'avait très bien compris. Cela le fit rire, se séparant complètement de moi en me décoiffant gentiment.
"J'imagine qu'on est parti pour un marathon Netflix ? Sourit Iwaizumi, se mettant en route vers ma maison, moi à sa suite.
- Ça me semble être un super programme. Approuvai-je, venant timidement saisir sa main de la mienne."
Le brun aux cheveux hérissés m'adressa un autre petit sourire avec de légères rougeurs aux joues. Il entrelaça alors ses doigts aux miens, me procurant ce sentiment qu'à cet instant, j'étais la femme la plus heureuse du monde. Je ne l'étais peut-être pas réellement puisque c'était une exagération, mais il n'en restait pas moins le fait qu'il me rendait bel et bien heureuse. Si de simples photos avaient gâché ma vie, une seule personne avait réussi à tout reconstruire. Et cette personne, c'était lui, Iwaizumi Hajime.
***
Bon, j'ai un peu peur des réactions face à cet Os, mais sachez que j'y tiens (car c'est bébou et que le sujet me tient à cœur) alors j'espère de tout mon cœur qu'il vous plaira malgré que je ne le trouve pas incroyable ('ｰ｀)
J'ai pas grand chose à vous dire à part que je vais mettre du temps à poster mais que je vais faire en sorte de vous répondre, je suis tellement désolée (Ｔ＿Ｔ)
Je l'aime de toute mon âme avec son air sévère (*_*)
Merci pour votre lecture les loulous, à la prochaine~
LeawifeofTodoroki