VALENTINA (Sous contrat d'édi...

By iamkunafa

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Il a suffit d'un regard, un soir d'été à Tepito pour que Valentina, se retrouve mêlée au cœur des affaires du... More

🖤
PROLOGUE
CHAPITRE 1: Tepito, Mexico.
CHAPITRE 2: Ruben.
CHAPITRE 3: Sofia
CHAPITRE 4: Av. Victoria Ote.
CHAPITRE 5: Cours de conduite.
CHAPITRE 6: La première Puta.
CHAPITRE 7: Mi querida niña.
CHAPITRE 8: Con plomo en la Cabeza.
CHAPITRE 9: 2 millions de Dollars.
CHAPITRE 10: Ojos verdes.
CHAPITRE 11: La Prisionera.
CHAPITRE 12: Des petits Cartels.
CHAPITRE 13: À ses risques et périls.
CHAPITRE 14: Ton bras-droit.
CHAPITRE 15: Tu prima, la puta.
CHAPITRE 16: Cette colère.
CHAPITRE 17: Ne pleure pas Valentina.
CHAPITRE 18: C'est l'heure.
CHAPITRE 19: Personne ne viendra.
CHAPITRE 20: C'est ça l'amour.
CHAPITRE 21: Le monstre est là.
CHAPITRE 22: Tu n'y échappera pas.
CHAPITRE 23: Pourquoi?
CHAPITRE 24: Puebla.
CHAPITRE 25: Pluta Villa de Guerrero.
CHAPITRE 26: Refouler ma colère. (1)
CHAPITRE 27: Refouler ma colère.(2)
CHAPITRE 28: Incontrôlable.
CHAPITRE 29: Lui.
CHAPITRE 30: Lamentable ambiance.
CHAPITRE 31: Je te retrouverais.
CHAPITRE 32: Dieu vous bénisse.
CHAPITRE 33: Skander.
CHAPITRE 34: DEA.
CHAPITRE 35: Glock 17.
CHAPITRE 36: Ses yeux.
CHAPITRE 37: En symbiose.
CHAPITRE 38: Un sale orphelin.
CHAPITRE 39: Mon nom, mon histoire.
CHAPITRE 40: Don Angel.
CHAPITRE 41: Mi hermosa.
CHAPITRE 42: Manigances.
CHAPITRE 43: Complot.
CHAPITRE 44: Amaliya.
CHAPITRE 45: Valmara-69.
CHAPITRE 46: Onze ans.
CHAPITRE 47: Cet Intrus.
CHAPITRE 48: La liberté.
CHAPITRE 49: C'est moi.
CHAPITRE 50: Une question.
CHAPITRE 51: Noklek Gee.
CHAPITRE 52: Lui pour moi.
CHAPITRE 53: Embrasement.
CHAPITRE 54: Ta patience.
CHAPITRE 55: La cohue et ma taupe.
CHAPITRE 56: Brûlures.
CHAPITRE 57: Quel connard! Quel connard!
CHAPITRE 58: Alexis Sylva.
CHAPITRE 59: Souffles courts.
CHAPITRE 60: Et après il y à moi.
CHAPITRE 61: Cicatrices.
CHAPITRE 62: Bianca.
CHAPITRE 63: Mon cerveau.
CHAPITRE 64: Famille.
CHAPITRE 65: Ta peine est mienne.
CHAPITRE 66: Consumé.
CHAPITRE 67: Les accablés.
CHAPITRE 68: À un tel point.
CHAPITRE 69: Je déteste ça.
CHAPITRE 70: Aiza.
CHAPITRE 71: Respire, hermosa.
CHAPITRE 72: On vends.
CHAPITRE 73: Naissance.
CHAPITRE 74: Aimer.
CHAPITRE 75: Tombée dans le piège.
CHAPITRE 76: Mes frères.
CHAPITRE 77: Sebastian.
CHAPITRE 78: Esteban.
CHAPITRE 79: Montre-toi.
CHAPITRE 80 : Merci.
CHAPITRE 81: Loin de moi.
CHAPITRE 82: Isla Mujeres.
CHAPITRE 83: Ma Valentina.
CHAPITRE 84: Aveux.
CHAPITRE 85: Promesses.
CHAPITRE 86: Orange et Noir.
CHAPITRE 87: Cruz.
CHAPITRE 88: Deuil.
F.A.Q
CHAPITRE 89: Défaillance.
CHAPITRE 90: Liens.
CHAPITRE 91: Un.
CHAPITRE 92: Bonne-nuit.
CHAPITRE 93: Mesa.
CHAPITRE 94: Demain.
CHAPITRE 95: Déchu.
CHAPITRE 96: Morte.
CHAPITRE 97: Papa.
CHAPITRE 98: Souvenirs.
CHAPITRE 99: Pardon.
CHAPITRE 100: Passion.
CHAPITRE 101: Leo.
CHAPITRE 102: Toi et Moi.
CHAPITRE 103: Respire, ou tu vas mourir.
CHAPITRE 104: Valentina.
CHAPITRE 105: Novembre.
CHAPITRE 106: Décembre.
CHAPITRE 107: Un an.
CHAPITRE 108: Australie.
CHAPITRE 109: Matrimonio.
CHAPITRE 110: Ismaël.
CHAPITRE 111: Porté disparus.
ÉPILOGUE.
BONUS: Alma.
BONUS: TA CINQUIÈME PROMESSE.

CHAPITRE 112: Ange-Gardien.

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By iamkunafa

Coucou les filles, ça-va? 🌹

Dernier chapitre...

Après ça, Valentina ça sera fini.

J'ai un dernier message à la fin.


Bonne lecture. 📖

Xoxo - Iamkunafa. 🍓

@𝐢.𝐚𝐦𝐤𝐮𝐧𝐚𝐟𝐚 𝐬𝐮𝐫 𝐈𝐧𝐬𝐭𝐚𝐠𝐫𝐚𝐦



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CHAPITRE 112: Ange-Gardien.
















































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Jour un.






CALEB.





On a fait le tour. On a fait le tour. On a fait le tour de la ville!

Le tour de la ville. La ville, on a fait, tout le tour de la ville!

Elles sont plus là! Pas là! Ni elles, ni les enfants! Il y a plus personne! Il y a que la voiture. Que sa voiture. Il y a plus rien.

Pas de corps. Pas de preuves. Pas de traces. Pas d'indices. Pas de détails!

J'ai rien! Rien! Rien! Et même l'homme qui a percuté ma femme est mort sous mes mains. Je n'ai rien! Rien!

Dans la cuisine. Je suis dans la cuisine. Le corps penché, les bras croisés sur le plan de travail j'ai une boule dans le ventre. Une boule, de vomi. De douleur. Une boule de malheur. Elle me fait suffoquer. J'ai du mal à respirer.

Debout.

Je reprends mes clés.

-Tu vas où?

Je mime un tour de mon index pour répondre à Esteban. Je vais refaire le tour de la ville. Le tour de toute cette putain de ville!

Et je deviens fou! Je deviens sénile! Je deviens malade! Je deviens hystérique!

Et Ruben se lève! Pas de mots je sais qu'il va venir faire ce putain de tour dans la ville!

Et je suis perdu! Je ne sais pas qui! Je ne sais pas pourquoi! Je ne sais pas comment! Je n'ai absolument aucune putain de piste pour répondre au pourquoi ma famille a disparu! Mais je sais, je sais que c'est l'Ange-Gardien!

Et un homme tel que moi, n'a pas le droit à la police ou des saloperies dans le genre. Il n'y a que moi. Et ma tête, qui bouillonne qui tourne dans la ville pour trouver, indices!

Alors on sort avec Ruben. Violemment je claque portière, pour avancer véhicule. Qui crisse horriblement!

On va faire le tour! Le tour de la ville! Et je tourne dans mon île, pour retrouve, celles qui me rendent tranquille.

J'ai cœur mourant au fond du corps. Ça ne fait qu'un jour. Que ce soir chez moi, il n'y a que moi.

Le seize novembre. C'est notre anniversaire. Et quel cadeau. C'était choisi. C'était prévu. Quelqu'un sait que c'est mon anniversaire. Quelqu'un à tout fais pour me faire autant de douleur en cette date, que j'ai merveilleusement bien fêté l'année passée.

Je fais le tour dans ma ville, et devant la clinique je m'arrête. Je rêve de les voir sortir. Et peut-être que Valentina sera triste parce-que je sais que sa stérilité la tue. Mais ce n'est rien, je prendrais sur moi tes douleurs, et mes bras sauront te réchauffer.

Il faut. Il faut.

Je sors.

Je sors du véhicule. Et comme Sebastian. Il faut qu'un métal subisse haine et colère alors je frappe sur l'acier à côté! Je cogne et colère refait surface. Je brutalise et Preto ne canalise plus. Car il s'arrache. Il souffre et revient! Il devient... Terrifiant.

Et je crame. Crame. Crame en moi! Car je n'ai pas de piste! Et on s'est joué de moi! Depuis le début on se joue de moi! Et QUI!?

Brandon? Pourquoi Brandon? Mais si c'est toi Brandon. Diable que tu vas pourrir sous mes griffes.

J'attends l'appel d'un de mes gars à Tépito. Il doit me dire quand il aura attrapé Brandon. Car moi je ne peux pas bouger de cette île. Sans ma femme! Il faut que quelqu'un le fasse pour moi! Mais peut-être que lui il sait où elle est!? Bordel je suis bloqué je n'arrive plus à réfléchir.

Ruben me tapote l'épaule, et je reviens sur terre, mais mon âme est toujours brûlée en enfer! Je passe nerveusement une main sur mon visage, et je n'ose toujours pas le regarder. Car lui il a quatre enfants qui ont disparu. Quatre! Mes nièces et mes neveux!

Mahera, Cosme, Sahana et Anoir.

Quatre. Putain de gosses! Et Amaliya aussi! Elle est partie l'aînée de tous nos enfants! Pas d'Ama pour hurler Toto, partout dans la maison! Plus personne d'aussi naïf et innocent! Il nous manque cinq bébés!

Et ma sœur et Estella. Et personne ne touche à Bianca! Personne! Bordel! Bordel! Bordel!

Mes poings en sang ne me font pas de douleur! Le pire c'est quand je ne ressens plus la douleur. Ça veut dire que je sombre. Et que mon cœur de pierre aura besoin de son diamant pour le rayer. J'ai besoin, d'un amour, d'une beauté. De tendresse, de sa voix. Mais tout ça disparut. Et ça ne fait qu'un seul putain de jour!

On remonte dans le véhicule! Et on tourne encore dans la ville! On refait, aéroport, centre commerciaux, garage, granges, parcs, la place, nos maisons! On refait encore une fois, pour la millième fois le tour de la ville!

Sans succès.






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Jour deux.

Les yeux ouverts. J'attends Esteban. Il tape rapidement sur cet ordinateur. Nous sommes dans la rover, devant l'hôpital. Il fallait venir sur place. Et on l'encercle tous. Sebastian et Ruben assis sur la banquette arrière ils regardent. Je sens le stress d'Esteban! Il faut qu'il le fasse! J'ai besoin de voir! J'ai besoin de savoir! Et depuis hier il craque!

Il y est presque. On a installé comme il nous l'a demandé des branchements illégaux pour accéder aux données de cet hôpital. Mais il ne doit pas se faire repérer. Si j'ai bien compris, il ne doit pas cramer son identité.

Alors il tape. Et personne n'a pu manger. Les enchiladas qu'à fait ma femme sont dans le frigo. J'aimerais goûter et lui dire que c'est bon. Mais ça fait une journée qu'on cherche à accéder aux données. Il n'y a que lui qui peut nous aider. Comme à chaque fois, je compte toujours trop sur Esteban. Mais il y a des choses que lui seul peut faire.

Un bip.

On baisse les yeux. Il tape frénétiquement sur espace. Espace. Espace. Puis s'affiche sur l'écran, image brouillée mais suffisamment claire pour constater.

J'ai le cœur écrasé, j'entends Ruben souffler. Plus un mot pour Sebastian.

Esteban recule la vidéo, l'ambiance comme ce silence nous plombe la vie. Il recule. On se place sur la caméra qui montre l'angle du parking.

Quand elles arrivent. Et j'ai la boule à la gorge. De la voir. Et mon Dieu... Comme est belle, dans cette robe. Bordel que j'en souffre. Et je vois ma sœur qui se bat toujours avec Mahera. Elle la prend dans ses bras. Et Amaliya sort après Estella. Elle porte Cosme maladroitement dans ses bras, mais cet enfant ne dit rien malgré la position inconfortable. Valentina aide ma sœur à prendre les sièges auto. Et c'est Estella qui porte Cosme maintenant. Je vois qu'il est beaucoup plus à l'aise.

Personne ne dit mot. On regarde les filles rires avec les enfants. Amaliya fait la folle en marchant devant. J'entends Sebastian sourire quand Estella hurle à Amaliya de revenir près de la voiture. Elle court pour rejoindre sa mère et les filles sortent les poussettes jumelles.

-Où sont les poussettes, demande Ruben.

-On va voir à la fin de la bande, lui répond Esteban.

Alors la vidéo continue. Pas de son... J'aimerais tant entendre leur voix. Et la vidéo ne montre plus rien car elles arrivent sous le petit toit de l'hôpital.

Et Esteban effectue deux trois manœuvres, je ne suis pas expert en craque informatique, mais je crois qu'il archive et sauvegarde la vidéo.

Un nouvel écran noir s'affiche. Et on regarde la sortie. J'observe avec grande attention. Je ne comprends pas le visage de Valentina. Elle m'a l'air... Dévastée... Non. Choquée. Pas dévastée... Pas du tout dévastée. Plutôt, extrêmement choquée, mais ce n'est pas négatif. Je vois tout de suite, que qu'elle a l'air d'être sur un petit nuage. Et elle pleure, avec Mahera dans les bras. Qui lui essuie ses larmes.

Pourquoi? Pourquoi? Pourquoi tu pleures?

J'aimerais que tu me dises pourquoi tu pleures?

Elles avancent vers le véhicule. Bianca est en larmes elle aussi, et je ne parle pas d'Estella. Elles ont l'air de fêter une bonne nouvelle. Et devant le véhicule elles se font un énorme câlin de groupe.

Puis elles commencent à installer les enfants dans la Rover. Et je le vois tout de suite. Moi je vois. Les hommes autour d'elles qui arrivent sur l'angle de la caméra.

Des visages que je ne connais pas. Des Mexicains lambda. Mais moi je sais, rien qu'à leur démarche, que c'est peut-être les services secrets. Et quand je dis services secrets... Je parle de ceux dont personne n'a connaissance. Je parle des services illégaux. Je ne parle ni de la CIA, ni le FBI. Mais bien pire encore. Ceux dans l'ombre. Ceux qui n'ont que des hommes puissants de l'ombre comme dirigeants...

Je le sais. À la démarche. Aux lunettes. Au regard. Au costard. Je sais. Je sais. Moi je vois. Et j'aimerais leur hurler de se retourner et de voir. De voir!

La première. C'est Bianca. J'ai haine et colère de voir qu'on met un gaz euphorique dans les poumons de ma sœur. Elle met quelques secondes à s'endormir, et Valentina rattrape au dernier moment Anoir qui allait s'écrouler. Elle constate, et hurle. Je ne sais pas ce qu'elle dit, mais c'est suffisant pour prévenir Estella.

Elle s'alarme. Mais c'est trop tard et son premier réflexe c'est de serrer Amaliya dans ses bras. Qui est totalement effrayée. Mais c'est trop tard. C'est trop tard. Parce-qu'à part les jumeaux. Même Amaliya à reçu de ce gaz euphorique.

Je constate. Les portières ouvertes. Ils ont fait ça rapidement. Sans témoins. En plein après-midi. Et aussi rapidement qu'ils sont venus. Ils repartent avec notre famille. Dans une Volvo comme Sebastian l'avait décrit.

C'est fini.

-Trace la plaque, articulais-je sèchement.

Il hoche la tête. Et il le fait. Et moi je sors. Je sors de la Rover.

Six. Six hommes.

-La voiture appartient à...

-À qui, m'écriais-je en regardant baissant la tête vers la vitre.

-À un Thaïlandais, qui... Regarde.

J'ai contourné le véhicule. Pour ouvrir la portière d'Esteban. Et je prends ce putain de PC. Je vois.

Mon frère.

Une photo de mon frère. De Casey. C'est une vieille photo. Il doit avoir... L'âge ou... L'âge où je lui ai pris sa vie.

-Quelqu'un est clairement en train de se foutre de ta gueule, hurle Sebastian en sortant de la voiture, il y a quelqu'un qui te connaît très bien et qui est en train de se foutre de ta putain de gueule! Et pour ça, il a pris femmes et enfants!

Et juste après ça. Esteban à sorti de sa poche le téléphone de ma femme.

Il me regarde les yeux grands ouverts.

-Il y a quelqu'un, articule Esteban tout blanc, il y a quelqu'un ici!

-Qu'est-ce qu'il se passe Esteban!?

-On m'envoie une vidéo en airdrop.

On s'est mis à courir. J'ai fait bouillir ce cerveau noir pour activer, scanner pour détailler.

Et putain je sais. Que rien ne passe inaperçu sous le radar de Preto. Pas même les ombres qui pensent pouvoir se jouer de moi. Et il se lève, car il comprend que moi j'ai vu son corps.

Je crois que c'est un des hommes de la vidéo. Alors ces muscles hurlent leur puissance quand j'arrache l'air pour courir. Et prendre ce corps, qui nargue ma famille.

Il ne me faut pas beaucoup de temps. Car la rage décuple mes sens. Et ma jambe crochète le corps de cet homme. Qui s'écrase au sol!

Je le retourne. J'ai envie de serrer sa gorge! Le tuer immédiatement. Mais à l'heure actuelle il représente la seule et unique source d'information qui pourra m'aider à retrouver ma famille.

Il me regarde d'un air sérieux pendant que moi je suis enragé. Je sens mes frères m'entourer. Ils me parlent mais moi j'entends pas! Je n'entends que le souffle coupé du mexicain que je condamne sous mon genou! Je serre follement sa gorge, ps assez pour qu'il meure! Il devient rouge sang!

-Où?

Je n'ai rien pu articuler d'autres. Et je répète frénétiquement la même phrase. Son visage est déterminé. Pour le moment!

Et il ne dira qu'une seule chose:

-Il choisira le moment où vous aurez le droit de mourir. Tous. Sauf elle.

Mon poing. Son visage. Grognements. Gémissements et douleur!

-Où?

Et il ne répond plus. Il sourit. Et je commence à entendre Sebastian perdre patience. Il bouillonne de rage!

-Caleb. Regarde.

Esteban. J'entends sa voix. Et d'un seul bras, ma main sur le col de l'enflure le fait se lever. Je le plaque méchamment au véhicule. Et Esteban me montre sur le téléphone de Valentina une vidéo. Sûrement celle que ce fils-de-pute a dû envoyer.

Ils les ont filmés. Juste avant de les enlever. Une vidéo rapide. Ou on voit l'angle de la vidéo plus clairement. Quand ma femme, ses sœurs et les enfants sortent de l'hôpital.

J'entends Bianca dire à Valentina, qu'elle est vraiment contente pour elle. Elles lui répètent cette phrase. Amaliya chante grossièrement. Et la vidéo s'arrêtent.

Le message: Nous sommes partout. Et nous pouvons toucher à la famille de Caleb absolument quand nous le désirons. Voilà ce que me dicte cette vidéo.

J'assiège de violents coups de poings dans le corps de cet homme. En hurlant « Où » à chaque fois!

Où? Où? Où? Où?

Où est ma famille!

Et la main de Ruben tire sur mon bras. Car je risque de le tuer à main nue!

Il nous le faut vivant. Alors je le fais avancer. Jusqu'au véhicule! J'avance! Je fourre son corps sur la banquette arrière et je le tiens sans le lâcher. Je tiens ce putain de corps ensanglanté. Il va subir, il va goûter, il va pleurer, il va supplier. Ça c'est une promesse.






֎






Troisième jour.

Dix-sept novembre.





Un anniversaire sans elle. Sans voir Bianca.

Trois jours. Et la peur nous fait tous mourir de l'intérieur.

On a que l'ordinateur d'Esteban pour nous guider. Pas de nom. Pas d'ennemis. Rien pour encaisser.

-Ton hôtel.

Je relève la tête vers Ruben. Ses putains de cernes creusent ses joues. J'ai l'impression qu'il a vieilli d'une dizaine d'années.Il est a terre, plus bas que terre. Et je dois probablement avoir la même gueule que lui! Parce-que nos cœurs ressentent le même désespoir.

Il me tend des documents. Et je regarde le noir de ses pupilles. Je n'ai pas de mots. Mais je m'étonne de garder encore les pieds sur terre, car je sens la folie me prendre doucement, et quand je perdrais le contrôle, j'espère pourvoir compter sur lui pour me rappeler que je dois réussir à me canaliser.

-Roi Roano. C'est à lui.

-Où est Brandon, répliquais-je rapidement.

-Sebastian va revenir avec lui d'ici deux heures, articule-t-il difficilement en regardant sa montre.

Je me lève. J'ai la jambe qui tremble. Oh, je me sens monter en pression. Je me sens terriblement monter en pression. Et je n'ai personne sur qui déverser la colère de mon corps. Je n'ai absolument personne. Et je tremble. Je tremble de colère. Je veux les retrouver! Je veux juste les retrouver bordel!

Roi. Roi. Roi. Roi. Roi.

Il m'avait prévenu lui aussi. Il m'a dit... Il m'a prévenu que l'Ange-Gardien finirait par me rattraper. Mais c'est lui. C'est lui, l'homme puissant. L'homme politique. L'homme qui a le bras long c'est lui! Et j'aimerais tellement savoir ce qu'il a fait du corps de mon frère. Et pourquoi, autant d'obsession!?

Je réalise que je suis en train d'écorcher mes poings sur un palmier. Je me rends compte que j'ai laissé la haine et la colère brûler mon corps crispé. Je suis en train de m'arracher, me cramer pour résister. J'ai la peau acide, et sans elles je me meurs. Je me sens mourir à petit feu! Alors je m'arrache le cœur pour souffrir! Pour m'infliger toute la souffrance que je mérite de ressentir! Je mérite autant de douleur pour ce mal que je suis. Ce démon que je suis! Et je sais que je suis horrible! Je le sais! Bordel j'en suis conscient mais le pire, c'est que moi, je l'accepte. Et ça sera comme ça. Et pas autrement. J'ai été, je suis, et je serais éternellement un être noir, à qui on a donné le droit d'aimer, et surtout, d'être aimé en retour. J'ai eu cette petite chance là, mais depuis le début. J'abîme, encore, encore et encore ces êtres innocents! J'abîme leur paix, leur innocence! Et mêmes chez elles, ces femmes ne sont pas en sécurité si moi je suis là!

J'ai le cœur brûlant, incapable de respirer, j'en souffre de leur faire autant de mal! Et pourtant la souffrance est mon mot d'ordre, je suis un être de malheur. Mais quand, c'est sur moi que s'abat la foudre, moi j'avale, j'encaisse et j'ingurgite sans problème. Mais sur elles?

Sur Mahera, Cosme, Anoir, et Sahana? Je n'ai pas de mots. Je n'assume pas.

Sur Amaliya? La petite-fille de sept ans de mon frère? Je n'assume pas.

Sur Estella? Sur cette femme qui est un soutien pour cette petite famille... Je n'assume pas.

Sur Bianca? Sur mon propre sang. Sur la chair avec qui j'ai grandi sous la peau de ma mère, non je n'assume pas!

Et Valentina? Sur ma femme? Bordel qu'est-ce que je ne lui aurais pas fait comme mal? Qu'est-ce que je ne lui aurais pas fait subir comme peur, comme douleur, comme perte, comme déchirure? Et je n'encaisse pas de lui faire toujours plus de nouvelles cicatrices. Je m'efforce d'être un homme "normal" pour elle. J'essaye, sincèrement. Je canalise cette haine qui n'entre plus chez moi quand elle est là. J'élève ce cœur ou elle est. Et j'apaise le sang sur mes mains. Entre mes crocs entre mes griffes. J'essaye d'être cet homme-là. Malgré les morts sous mes pieds. Je veux lui donner, l'amour qu'elle mérite de vivre. Mais là, encore une fois.

Caleb et Preto sont incapables de la protéger! Et ça me fume. Ça me brûle. Et je n'assume pas, d'être faible à ce point!

-Eh!

Je m'arrête. Sur ma tête je sens un tissu. Je le fais glisser entre mes mains. Je regarde le sol. J'ai mal, de tourner en rond. Je veux courir dehors et les voir là. Et pouvoir leur donner ce dont elles ont besoin pour que jamais plu, elles n'aient peur de la nuit. Je sais...

Alors j'essuie mes phalanges ensanglantées. Et Ruben me verse de l'alcool sur mes doigts. Je ne ressens rien, pourtant je suis sûr que mon corps à mal, mais, je suis comme scindé. Et quand mon cœur n'a plus sa place. Preto sait, qu'il est prêt. Et il fera, ce qui est nécessaire.

Quand mes yeux noirs de haine voient ceux de Ruben. J'y lis les larmes qu'il a essuyé. Mais je sais qu'il les a laissés s'échapper. Après tout... Il ne le montre que rarement, mais c'est vraiment le plus sensible de nous quatre. Et j'ai l'impression de ressentir le mal de ventre qui tortille ses traits de douleurs. D'avoir la gorge qui retient ces vomissements. D'avoir l'impression qu'on m'a pris mes enfants moi aussi. Je comprends, sa douleur.

Mais le cœur et noir et prêt. Et je balance le torchon par terre.

Je pénètre ma maison. Je prends une seconde pour la regarder. Car je sens, que c'est bien la dernière fois que je le fais. Je suffoque. J'ai du mal à respirer. Mais Preto est prêt, alors il me gonfle d'une confiance plus grande que nécessaire.

Pour mon père. Je vais le faire. Et oui, comme lui, je sombrerais, mais pour une Cruz. Pour mon clan. Pour ma famille.

Et je prends mes clés de voiture. Je ressors.

Et Ruben me regarde inquiet. Lui il sait. Il sait que probablement, moi jamais je ne reviendrais. Il me montre une douleur que je n'arrive absolument pas à encaisser. Alors je détourne le regard. Et on se mène vers mon véhicule, on pénètre, et le moteur vrombit quand j'accélère.

On va à la piste privée. Récupérer Brandon. Et si tu es un traître. Je le saurais. Je t'emmènerais... Loin. Loin dans l'horreur. Car il est arrivé malheur à ma famille.

Comme j'aimerais... Une dernière petite fois... J'aimerais me perdre dans le vert de tes iris. Un toute petite, dernière fois. Car je me perds certes, mais j'aime ne pas savoir ou je suis quand je plonge dans ta couleur. Car je sais, qu'au moins, je suis en paix dans cette route inconnue.





֎




ANGE-GARDIEN.





-Ah non, rigole-t-elle un peu gênée, pas du tout j'ai une fille de trois ans. Isabella.

Le sommeil. Non. La somnolence. J'y mets fin. Car mon organisme revient. Je fonctionne.

"J'ai une fille de trois ans. Isabella."

"J'ai une fille de trois ans. Isabella."

"J'ai une fille de trois ans. Isabella."

"J'ai une fille de trois ans. Isabella."

"J'ai une fille de trois ans. Isabella."

Et c'est pour ça. Que tu es morte. Mi amor.

On toque. Alors je lève les iris sur la porte. Et "Entrez" s'articule d'entre mes lèvres.





֎



CALEB






On attend dans le véhicule. Sous le soleil qui annonce la fin de l'après-midi.

On attend depuis peut-être une heure. Et je me sens bouillonner. On s'est mis à fumer. Paquets sur paquets. Combien je ne sais pas. Mais rien n'arrive à nous apaiser. Je n'arrive plus à respirer.

Je finis par sortir du véhicule. Je suis impatient sur cette piste désertique à Isla Mujeres.

J'ai l'impression de perdre mon temps ici! Je veux retourner dans les rues de ma ville pour dénicher la trappe ou elles sont cachées. Car je sais, je le sais pertinemment qu'elles n'ont pas quitté le territoire. Parce-que je joue. C'est un jeu entre lui et moi. Et à celui qui sera le plus malin. Alors à moi de trouver la planque.

Au ciel. J'entends. Les battements violents des hélices. Je relève, mais je plisse les yeux. Car les yeux bleus n'encaissent pas le soleil par le manque de mélanine. Alors ça me les brûle.

L'engin se stabilise. Il hurle la puissance du moteur de l'hélicoptère. Et à peine s'approche-t-il de la terre, que Ruben et moi courrons vers l'objet.

-IL EST OU, hurlais-je alors que les hélices n'ont même pas encore finies de tourner.

Sebastian descend le premier de l'hélicoptère. Je vois la hauteur de sa colère sur ses traits rougis de rage. Il s'approche de moi, et Esteban accourt presque pour retenir son frère. Il retient son bras, et j'arque un sourcil. Ce n'est pas le moment de s'énerver contre moi Sebastian ce n'est vraiment pas le bon moment... Oh crois-moi, que tu choisis très mal ton moment. Et il s'approche avec une haine brûlante au fond de lui. Je vois douleur et hargne. Et quand il arrive devant moi, sa main, essaye de prendre ma gorge.

J'arque un sourcil. PARCE-QUE JE BRÛLE! JE BRÛLE!

-TU LE SAVAIS, me hurle Sebastian en me pointant du doigt.

Je fronce les sourcils d'incompréhension.

-EH, cris Ruben en essayant de nous séparer.

Sebastian me met un coup de tête. Ruben s'écrase par terre parce que ma force l'a rejeté. Et si il veut colérer contre moi, qu'il le fasse. Il essaye de se battre avec moi, je suis vraiment surpris, Esteban essaie de retenir son frère. Mais rien à faire. Moi je mets des coups, il m'en met aussi, il a l'air de rejeter dans l'oxygène, tellement d'ondes acides. Je le vois... Pleurer?

Et c'est rare, c'est rare de voir Sebastian pleurer. Ça m'a choqué. Tellement qu'il m'a attrapé la gorge d'un coup sec. Ça m'a coupé le souffle. Et il n'est pas mon meilleur sicario pour rien, car il sait très bien comment étouffer un homme, dans la douleur, et sans le tuer tout de suite.

Mais.

Ouais.

Personne.

Ne baise Preto.

Pas même. Son propre frère Casey. Pas même, onze coups de couteau. Pas même les balles. Personne.

Alors.

Non. Jamais, quelqu'un devrait oser. Ce qu'il vient de faire là. C'est la mort que je lui aurais donnée, si il n'avait pas été Sebastian.

Je contourne son putain de bras, sans comprendre, sa douleur. Même si je la vois, sa main cède, et ma gorge se libère. Moi, je cogne. Cogne. Cogne. Cogne. Et je ne sens plus les mains de mes frères sur nous. Qui essaient de nous séparer. Ils essaient mais Sebastian et moi on se déchaîne. Nos poings nos pieds, se font du mal. Se détruisent et se déchirent. On s'arrache en hurlant de nos sangs, la colère, la frustration qui nous prend. Il me met de sacré pêches. Je lui mets de sacré pêches. Il est ensanglanté. Je dois l'être surement! Et parce-qu'on a absolument le même gabarit. La même technique, bordel qu'on se défoule. Et je ne sais toujours pas pourquoi il pleure. Ni pourquoi c'est moi qu'il tue.

Mais tant pis. Personne ne baise Preto.

Et jamais Preto ne se soumet.

Sauf pour elle.

Mais elle n'est pas là pour me dire d'arrêter.

Alors on s'arrache.

Et je cogne. Je crache du sang. Lui aussi. Là fatigue, tant qu'un homme n'est pas à terre, Preto ne connaît pas. Alors ma jambe, coups de pieds, et gauche, droite. Tête et genoux dans son corps abîmé.

Mais j'arrête.

Quand explose dans le sable.

Un coup de feu.

Je détourne les yeux.

Ruben?

Il vient de tirer à mes pieds.

Et maintenant c'est lui qui s'approche de nous, avec haine et colère. Presque... Comme un père. Il cale son arme dans la ceinture de son pantalon. Et m'attrape rageusement par le col et il en fait de même pour Sebastian. Il nous toise. Et je vois comme il a mûri. Il a la haine, mais comme un frère. Un bon frère, puis il nous crache:

-Je bute qui en premier bande de petites pouffiasses? JE BUTE QUI!? J'AI LE TEMPS MOI!? J'AI LE TEMPS DE MATERNER VOS MÈRES LA!? Allez vous faire foutre. Vous êtes vraiment des sous-merdes!

Il nous a lâchés. Puis il est retourné au véhicule. Il s'est assis à la place conducteur.

J'ai regardé Sebastian, qui s'est assis au sol. Il a l'air. Carrément triste. Triste. Anéanti. Mais comme nous.

Il a croisé ses bras autour de ses jambes écartées. Puis, sa tête s'est enfouie entre l'ouverture de ses cuisses. Esteban s'est approché de lui.

-Aller debout Seb...

-Lève-toi, articulais-je en lui tendant ma main.

Il ne relève pas les yeux. Je ne comprends pas. Et jamais, je ne l'ai vu plus abattu qu'aujourd'hui.

-Je savais quoi Sebastian?

-On les a tous butés là-bas. Brandon, disparu. Et dans la planque tous tes hommes étaient morts. Tous sans exceptions. C'était un putain de piège. Alors on les a tous butés. Tous, et les derniers survivants, ils ont dit, que tu aurais dû. Tu dois savoir. Ils ont dit, qu'un Cruz devrait forcément savoir... Je cite: "Un Cruz contre un Cruz. Et il n'y en aura qu'un bleu ou noir. Mais regarde ce que ton cœur t'a fait. Alors ton choix est fait. Preto aurait dû la tuer. Mais tu es tombé amoureux. Alors tu mourras pour elle." Qui aurais pu te dire ça putain... Réfléchis, articule-t-il en me regardant douloureusement.

-C... Casey... M'a dit ça une fois. C'est le seul sur cette terre à m'avoir articulé, qui du bleu ou du noir... Alors... Alors c'est lui... Ou...

Non.

J'ai tiré sur le corps de Sebastian pour qu'il se lève. Et j'ai couru jusque la voiture. Ruben s'est poussé pour se mettre sur le siège passager.

Oh non.

Non.

Tout. Mais pas ça.

Non...

Je n'ai ni souffle ni vie.

Tout, tout mais pas ça.

-Esteban, est-ce qu'il y a un hôtel appartient à Roi Roano à Isla Mujeres?





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AMALIYA.


-Arrête de pleurer, s'il-te-plaît, Anoir, s'il-te-plaît.

Mais moi aussi je pleure. J'ai mal à la tête. Les bébés, Mahera et Cosme, ils sont sur le lit. J'ai mis Anoir dans mes bras. Et Sahana elle est sur mes cuisses. Mais elle tousse. Et je suis toute seule.

Mahera elle se met à pleurer. Oh non...

-Chut les bébés.

Et quand Mahera elle pleure. Ça fait pleurer Cosme. Alors ils pleurent tous les  bébés. Mais mon papa il m'a toujours dit que c'est moi la plus grande. Et que c'est comme mes frères et sœurs. Mais je n'arrive pas à plus pleurer. Mais au moins je tiens les plus petits bébés.

Et j'ai trop peur. J'entends des bruits dans les couloirs.  On est dans une grosse chambre. Une chambre belle. Moi je suis sur le gros lit. Il est confortable. Moi j'ai peur pour Sahana. Elle fait que de tousser.

J'ai trop peur.

Normalement il y a un monsieur qui vient nourrir les bébés. Souvent. Mais ça fait un jour, personne n'est venus. Ils ont trop faim les bébés. Moi aussi, j'avais des bonbons dans ma poche. J'ai donné à Mahera et Cosme, mais ils ont trop faim. Et ça me fait pleurer. Moi j'ai trop peur.

Je serre Anoir dans mes bras. Et j'approche Sahana de mon ventre quand j'entends des voix de beaucoup d'hommes je crois. Ils parlent fort. Ils font plein de bruit.

-On le jette là?

-Il y a les gamins ici. Pourquoi tu l'as emmené ici ducon!

Ils mettent la clé dans la serrure. Mahera elle a plus peur. Elle a crié. Moi je ne sais pas quoi faire! J'ai déposé Anoir, et je suis descendue du lit. Et après Mahera elle voulait me suivre alors j'ai contourné le lit. Je l'ai prise dans mes bras pour qu'elle descende. On a failli tomber par terre. Mais ils vont rentrer. Je l'ai mise par terre. Et j'ai dit à Cosme de venir alors il est venu aussi. Je l'ai mis à côté de Mahera. Et j'ai fait glisser sur la grosse couverture. Pour faire venir les bébés. Je les ai attrapés. Pour les faire tomber par terre. J'ai réussi même si ils ont crié j'ai glissé la couverture jusque dans la salle-de-bain. Et Cosme m'a suivi en marchant. Il marche bien lui. Papa m'a dit que c'est parce-que il ressemble a Tio Toto qu'il est fort. Et j'ai mis les bébés par terre je stresse.

-Mahera! Tu dois venir!

Mais elle a trop peur. Je suis sortie de la salle de bain. Et j'ai vu trois hommes. J'ai couru. J'ai crié parce-que j'ai trop peur! J'ai attrapé Mahera et j'ai fermé la porte de la salle-de-bain. Les hommes ils ont rigolé. Moi j'ai trop peur. J'ai trop mal au ventre. Et je pleure tout-le-temps. Je veux mon papa. Et ma maman. Et même mes tatas. Mes tontons. À Noël, c'était trop bien. On rigolait tout le temps. J'ai mis la couverture dans la baignoire. Et j'ai poussé Mahera pour qu'elle y aille. Et Cosme aussi. Je suis sûr qu'il a fait caca. Moi je sais un peu comment changer. Parce-que Tia Bibi elle m'a toujours montré. Après j'ai pris Sahana. Elle pleure toujours pas. J'ai peur qu'elle meurt. Ça sera de ma faute. Je l'ai posé sur la couverture puis je suis revenue chercher Anoir.

Et je nous ai cachés avec le rideau de douche. J'ai donné à boire à tous les bébés. Et même moi. Je pleure depuis tout à l'heure. Moi j'ai trop peur. J'ai trop peur!

Et il tape à la porte.

-Aller. Dehors les enfants. C'est l'heure de manger.

-On veut nos mamans!

-Et bien aujourd'hui vous aurez... Comment il s'appelle déjà?

-Brandon du con. Arrête de jouer avec les gosses. Ça ne va pas plaire au boss.

-Oh c'est bon. Ce n'est pas tous les jours que j'ai le droit de jouer avec les mioches de monsieur Espinosa. Noklek aurait dû finir le travaille, mais au lieu de ça, ce con a demandé de vendre sa Meth' ici.

-Bref laisse-moi prendre les mioches, il veut voir les petits.

-Cosme. Putain quel nom de merde. Et Anoir encore pire. Un vrai nom d'arabe. Comme ce sale irakien.

-Ouais bref pouss-.

J'entends un gros bruit. Avec les bébés on bouche nos oreilles. On crie. Il y a plein de bruits! J'ai tellement des battements de cœur trop fort que j'ai trop mal! J'espère que mon papa il va venir! Mon papa c'est lui le plus le fort. Il m'a déjà sauvé. Avec Tia Nana. Et il m'a toujours dit de faire plus attention. Parce-que lui il est pas comme tous les papas. Il m'a toujours dit de ne jamais avoir peur, parce-que peu importe ou je suis il me retrouvera toujours. Et la dernière fois qu'on avait eu un problème avec Tia Estella, il a tenu sa promesse. Alors même si j'ai peur, et je pleure. Bah moi j'ai pas trop peur. Parce-que je pense à mon papa. Et il viendra me chercher avec les bébés.

Et d'un coup plus de grognements. Plus rien comme bruit.

Ah si. La porte elle se fracasse par terre. J'ai crié. Et quelqu'un a tiré le rideau. Je me suis levée. Même si j'avais trop peur. Parce-que c'est moi la plus grande. J'ai poussé tous les bébés au fond. On crie tous. On a trop peur de mourir! Mahera elle s'accroche à mes bras. J'ai plein de morve. J'ai trop peur!

-Je ne vous ferais pas de mal...

Il parle tout doucement. Il a l'air tout mort. Il est tout rouge. Il a plein de sang. Il me fait peur.

-On doit partir. Je suis un ami de Caleb. Et de Sebastian. Et Esteban. Et Ruben aussi. Et je connais aussi Valentina.

Je ne sais pas quoi répondre. Parce-que je ne le connais pas lui! Et mon papa il m'a dit de ne pas croire ceux qui disent qu'ils sont ses amis, parce-que tous ses amis je les connais. Il a porté Cosme, j'ai tiré sur sa cheville. Cosme il hurle très fort.

Alors c'est moi que le monsieur a porté. Il m'a remis par terre avec Cosme.

-Va trouver des clés! Sur les hommes qui dorment par terre.

-NON!

-Amaliya! Tu dois trouver des clés. On va trouver ta maman.

Et il a sorti Mahera, avec Sahana et Anoir. Je ne sais pas pourquoi, je suis partie voir les hommes qui dormaient. Ils sont plein de sang. Et je regarde par terre je trouve une clé. Le monsieur me la prise des mains, et il m'a donné tout doucement Sahana. Elle est toute rouge. Je me sens pas bien. On dirait qu'elle va mourir! Je me mets à pleurer quand je la regarde.

-Ne pleure pas Amaliya. Ton papa va nous trouver. On va la soigner.

J'ai serré Sahana. Et lui il a porté Mahera et Cosme d'un seul bras et Anoir dans l'autre bras.

-Aller sort!

Et je me suis mise à courir vers la porte ouverte.

-VALENTINA!?

Il crie le nom de tia Nana. Moi je le suis le long des couloirs.

-VALENTINA! C'est BRANDON!

Ça cogne dans une porte.

-ON EST LA!

-TIA! TIA! ELLE EST LA!

-Amaliya!?

C'est ma maman! J'ai trop pleurer. J'ai mis des coups-de pieds dans la porte. Mais elle ne s'est pas cassée. Et le monsieur, Brandon, il a ouvert la porte, mais l'ascenseur au bout du couloir il s'est ouvert. Et j'ai vu plein d'hommes. J'en ai vu plein! J'ai hurlé et les bébés aussi, mais le monsieur il m'a poussé et je suis tombée dans la chambre. Je me suis sentie emportée. Je savais que c'était ma maman. Parce-que je reconnais son odeur. Et je sens plus Sahana dans mes bras. Juste les bras de ma maman que je serre de toutes mes forces. Et elle pleure aussi. Tout le monde pleure trop!





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ANGE GARDIEN


Mars 1994.

Carthagène des Indes.

Colombie.






M'arrêter? Pourquoi faire? Mais si. Je l'ai fait.

Ici. Cette terre verte ou pousse, quantité d'herbe. Et c'est ce que je cherche. Je cherche, ce qu'il y a de caché dans ce monde. Ce dont tout le monde tais l'influence. Mais, nous sommes là, malgré tout. Et papa était un sacré cogneur. Peut-être que c'est pour ça que je suis moi aussi. J'ai très mauvais caractère. Et ça, lui le sait.

Ce jour-là. Je me suis juste arrêté. Pour écouter. Le bruit des pleurs que fait ce fait de rose noire. L'odeur de la vanille, et du diamant noir.

-Des yeux aussi noirs ne devraient pas être embuées d'autant de tristesse.

Et. Quand elle les a relevés vers moi. Ce fut... Immédiat. Mon cœur a choisi. Il a choisi, des yeux noirs et des cheveux noirs. Sans appel. Et voilà, mon premier coup de foudre. J'ai vingt ans. Et c'est la première fois. Que ce cœur fond. Et qu'il veut, éviter le mal.

-Désolée. Je suis attendue. Au revoir.





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Mars 1995.

Carthagène des Indes.

Colombie.



Un an. Et l'odeur ne s'oublie pas. Quand c'est aussi sombre. Tellement sombre que vous savez que ça en devient, absolument obsessionnel. Ma Dalila. Ma plus lourde douleur. Et tes cheveux noirs auront causé la perte. La décadence d'un homme. Et tu m'endors quand ce diamant noir avance.

J'ai cherché. J'ai trouvé à chaque fois je t'ai trouvé. J'ai sombré dans autant de beauté. Enchanteresse. Mais cet amour est à sens unique. Alors je te regarde. Mais tu fuiras encore mes yeux. Tu m'as l'air... Épuisée. Mais, tellement heureuse. Et ce n'est pas grâce à moi.

Ah... Non. Ce n'est pas grâce à moi.

Mais lui... C'est lui. Et ses yeux sont plus clairs que moi. Plus vert. Plus pénétrant.

C'est donc pour lui? Que tu me fuis.

Qu'est-ce qu'il a plus que moi?

J'ai assez pour te rendre heureuse. Je serais un homme puissant.

C'est pour lui?

Il faut que je rentre au Mexique. Car ma Dalila...

Tu viens de briser un homme.

Et je sens... Que tu vas amèrement le regretter. Et moi... Également.

-"Vous n'avez pas... Fait ça..."

J'ouvre les yeux, je reviens dans le présent. J'ai souvent de grosses absences. Peut-être, qu'on arrache cette âme horrible que je sais condamnée. Je réalise que je suis toujours dans mon office.

Si j'ai fait ça. Et c'était une erreur. Et cette erreur, c'est aujourd'hui qu'elle comprendra.

-Pourquoi demander à voir les garçons?

-Roi? Toi, tu as des enfants, n'est-ce-pas?

-Une fille et un garçon.

-Voilà. Moi aussi.

Ça cogne à ma porte. Et personne n'entre. Personne. Car personne ne connaît le visage de l'Ange. Qui garde. Secrets. Informations qui pourraient bouleverser économies, politiciens. J'ai trop de poids dans ce monde. Et ça. C'est à cause de toi. Mon diamant noir.

-Monsieur! Les enfants et les femmes essayent de s'échapper!

-Rattrapez-les tous. Tuez-les tous. Sauf, Cosme et Anoir et Valentina.





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VALENTINA



Je n'ai pas le temps de vous dire. Que ça fait trois jours, que je connais vomissements, et douleur dans le fond du ventre.

Je n'ai pas le temps de vous dire que je suis absolument effrayée. Qu'on pleure sans cesse, car on a toutes peur de la mort.

Et j'assène d'un coup de genou, suivit d'un coup de tête dans la tête de cet homme.

J'interdis, tout humain de toucher mon ventre. Causer ne serait-ce qu'un seul dommage à mon corps. Et si je n'ai pas pu me battre pour Léo face à Angel. Pour mes jumeaux. Là, je me battrais jusqu'au bout pour qu'il s'en sorte. Et j'ai de telles nausées. Que j'ai peur de les avoir perdu. J'ai peur qu'il se décroche de mon utérus. Car Bowman m'a expliqué, que ma grossesse est exceptionnelle et à risque. Et que rien, ne garantit qu'ils survivent jusqu'au bout Car ces deux être ont trouvés une paroi saine sur laquelle s'accrocher au fond de moi, ils se sont frayés un chemin, pour survivre. Alors je dois tout faire pour honorer mes enfants. Je donnerais force, corps et armes, et j'utiliserais absolument tout ce qu'on m'a déjà appris.

Et oui, quand j'ai un glock 17 entre les mains. Il y a toujours la voix de Skander qui résonne dans ma tête. Moi je ne l'oublierais jamais, car ses enseignements m'ont maintes et maintes fois sauver la vie. Aujourd'hui, je sauverais ma famille. Car j'entends la voix de Caleb au fond de mon crâne me dire d'oublier. Quand je lui avais demandé de m'enseigner la mort. Il m'a dit, d'oublier.

Et ce n'est plus Valentina qui tire. Et qui plombe des vies humaines. C'est l'ombre d'elle-même. Celle qu'elle ne veut plus voir. Celle qu'elle aimerait oublier. Celle qui à commit des péchés. Celle-là.

J'entends des hurlements. Les enfants. Je suis la seule debout avec Brandon. Car il n'y a que nous deux qui savons-nous battre, et Bianca et Estella derrière moi couvent les enfants.

Parce-que je suis petite, c'est un avantage et un dangereux inconvénient. Mais comme pour Caleb, je saurais faire tomber un homme. Je saurais le tuer. Et vite.

Et j'ai un cognement dans le cœur, absolument terrible. Mon cœur pompe comme un soldat qui n'a jamais demandé à être là. Comme une armure bien trop brillante, j'assène, coup de poing et coup de pieds, et je réalise, que Pedro et Preto m'ont beaucoup mieux entraîné que ce que je n'aurais jamais pu le penser. Car j'y arrive, et la rage en moi me fait sombrer. Je dois avoir le visage en sang. Mais peu importe. Car pour s'en sortir, il faudra tuer.

-Aller, aller, aller on sort! Tout-de-suite, m'écriais-je.

Je pousse le bras d'Estella qui se lève. Et je tiens cette arme bien droit devant moi. A la première âme qui passe. Je prendrais.

Et je ne sais pas combien d'hommes Brandon et moi prenons. Mais tant que l'on avance avec les enfants, je continuerais de me répugner. Faire de moi... Cette femme exécrable. Sombre. Ce n'est plus un jeu. Et je me suis plongée si bas. Tellement bas pour l'amour. Je suis devenue, illégale, immorale, illicite, par amour. Juste parce-que ce cœur ne peut supporter d'être sans sa moitié.

La cage d'escalier. C'est ce que Caleb avait fait aux États-Unis. Alors j'y vais moi aussi. Il est monté sur les toits sur. Alors je mène le groupe en haut. Brandon il est faible. Je ne sais pas comment ça se fait qu'il arrive encore à courir. Je crois qu'il est mort, et vivant. Si il s'arrête. Il mourra.

Bianca serre Sahana et Mahera dans les bras. Je n'ai jamais vu autant d'horreur dans ses yeux bleus. Et Estella, est tétanisée, traumatisée, elle tient Anoir et Cosme. Et Amaliya sur ses épaules.

J'essaye de prendre la place de Caleb. De Preto. J'essaye d'essuyer la peur de mon cœur. Pour le rendre noir, et prêt à tuer. Et c'est ce que je fais, quand je tends le bras, je vise toujours dans l'œil. Cette habitude, ne me quitte décidément pas.

Et je trouve l'escalier de secours. Je mène le groupe. Je suis sidérée de mener le groupe. Et j'aimerais ne plus à avoir à le faire. Je me sens salie de mes morts. Je me sens pourrir de mes morts. Et s'accumule cette douleur en moi. Celle qui me hurle, que cette vie là... C'est moi, qui l'ai délibérément choisi. J'avais le choix de partir. Mais mes pas ont toujours été les siens.

Et si il laisse des traces dans la neige, je mettrais mes pieds, là, où les siens ont formé la forme. Je continuerais sur ses pas. Juste par amour.

Mais voilà, ce que l'amour m'a fait. Je suis devenue ça. Pour lui. Et je vous le répète. Ce n'est pas un jeu. Et je vous demande de réaliser, que ce dilemme, ne le prenez pas. Moi j'ai sombré. Alors je suis de l'autre côté. Je suis... Noire. Et quand on court dans ses escaliers. Je me dis, que je suis née, pure, et que la mort sera, noire.

Premier pied au sol. Je suis la dernière à être descendue. Bianca, elle sait un peu comment faire. Un regard et on s'est comprise. On s'est mise à courir vers la forêt située derrière cet hôtel reculé. Il n'y a personne ici.

Alors on court. J'ai pris Amaliya dans mes bras. J'essaye de tirer Brandon qui s'affaiblit. Je le pousse vers la forêt, que nous pénétrons. Il nous a sauvé la vie, et je sens, je sais qu'il la perdra aussi. Mais jusqu'au bout, je pousserais cet homme, pour que tout le monde sache. Qu'il n'est pas un traître. Et il est notre famille.

Alors je pousse sur mes jambes, je n'ai pas de cardio, mais quand c'est la peur qui mène, croyez-moi que l'adrénaline, moi j'en ai. J'ai peur pour mes enfants. Pour ces deux chances. Ces deux miracles de Dieu. Que j'ai attendu, deux ans. Je ne les perdrais pas. Je ne les perdrais pas. Et j'en ai perdu un. Dieu m'en donne le double.

-PAPA!

Je regarde Amaliya qui a hurlé. Et je tourne follement la tête vers sa direction. Sebastian écarquille les yeux, et tous les quatre changent de direction vers nous!

-BIANCA!

C'est Ruben. Il accélère tellement la cadence que je réalise pas qu'il puisse avoir autant de puissance dans les jambes.

Et je le vois lui...

Mon Dieu. Mon cœur se meurt.

À mesure qu'on s'approche, l'un de l'autre. J'ai vu Sebastian, j'ai vu Esteban. On s'approche. J'entends Bianca, Estella, les enfants, hurler.

Une centaine de mètres peut-être. Que la vitesse réduit d'une rapidité effrayante. Il faut qu'on y arrive. J'ai tellement envie, de retrouver ses bras. Il faut vraiment qu'on s'en sorte tous! Je me mets à pleurer! J'ai l'impression que ça fait des heures que lui et moi on se regarde de loin. Il court tellement vite, que j'ai peur qu'on se fasse mal si il m'attrape. Ils ont tous sur leurs traits la douleur et la perte.

Mais... J'entends. Pas ça! Je me mets à hurler son nom. Je hurle le nom de Caleb. Et j'ai l'impression qu'il comprend ma peur. Il l'a ressenti. Il la vit. Il la voit. Et son bras se tend devant moi.

Comme pour m'attraper. On va tous se cogner.

Je me sens faiblir, mais je n'écoute pas mon corps. J'écoute les vibrations acides que fait mon sang endiablé. J'ai une terreur bien atroce au fond du ventre à mesure que j'entends les moteurs derrière nous. J'entends, des deux roues, se faufiler entre l'espace boisés. Il n'y a pas assez d'arbres pour qu'on puisse se camoufler. Et je tends un bras. Pour lui dire que je cours pour lui. Je cours pour sauver nos vies.

Et d'abord une balle dans le silence de la nature. Moi je cours alors je me demande qui grogne de douleur. Et je sais. Brandon. C'est fini.

-Cours Ama' je t'en supplie, ne me regarde pas! COURS!

J'ai laissé tomber Amaliya. Et heureusement que je l'ai fait. Car quelqu'un m'a saisi follement par la taille. J'en ai eu mal au ventre. Et la moto fait son drift. Pour faire demi-tour. Je ne perds pas de temps pour me débattre. Je prends des risques incommensurables. Car si je tombe je prends le risque de les perdre. Et je vois au loin ils ont réussi. Caleb leur hurle de partir. Et je vois Esteban et mon mari. Eux ils continuent pour me suivre. Ils continuent pour moi. Et tirer est risqué. Vraiment risqué. Je me débats, cette moto tangue vraiment trop. Mais il y a un deuxième, un troisième, un quatrième, un cinquième motard qui m'encerclent. Ils sont lourdement armés.

Alors je me fais toute petite. Car je risque tellement là, tout-de-suite, je risque trop! Je regarde Caleb, et ça me fait peur. De voir, autant de rapidité dans sa course. Il y va tellement rapidement que je me dis qu'il pourrait se couper le souffle. Et il tend le bras. Mon cœur s'affole. Il s'arrête, positionné comme un soldat. Il tire. Et jamais il ne rate, le motard derrière meurt le crâne explosé. Et il met force et puissance pour le rattraper. Je vois Esteban tirer. Tirer. Sur les hommes autour de moi.

Et enfin, Caleb arrive à la moto. Qu'il démarre en une seule seconde.

J'ai hurlé son nom avec espoir! Tellement d'espoir que cette fois-ci, enfin on s'en sorte.

On s'est follement arrêté dans un drift. On a failli tomber. À la seconde ou mon agresseur veut descendre. Je me bats avec lui. Pour laisser le temps à Caleb de venir. J'ai tellement d'envies de réussir, et que nous soyons tous, saint et sauf, que j'arrive à mettre son corps à terre d'un coup de pieds dans l'entre-jambe de cet homme. J'y arrive, mais je sais que je dois aussi protéger mon ventre. Et quand je reçois un poing près de moi, la première chose que je fais c'est me recroqueviller pour cacher ma peau.

Alors on porte mon corps. Il y a un ponton. Nous sommes près d'une grande rivière maintenant. Une énorme rivière, qui suit son court sauvagement. Les hommes se dépêchent de longer ce ponton en bois. J'essaye d'hurler le nom de Caleb. J'entends sa moto. Ses tirs. Et on prend que quelques secondes pour monter sur un bateau. Assez gros. Un gros bateau. Mais pas trop. Moyen, peu importe!

J'ai les muscles en feu je suis essoufflée j'ai tout donné pour nous sauver. Et on me jette à l'intérieur. Le moteur gronde sur l'eau et le moteur accélère d'un coup. Je fraye un chemin pour mes yeux. Voir ou il est. Et ce bateau part, mais pas Caleb. Qui longe avec sa moto le ponton en bois, le visage est noir et emplis de haine. De peine et colère. Il est noir, d'horreurs, de dessins mortuaires.

Et sa moto, il la soulève. Il la soulève pour s'envoler. Le temps se fige, je le vois, au ralenti, dans les airs, je regarde la courbe que fait son corps. Et il s'aide de ses jambes qu'il pousse sur le guidon pour prendre plus de terrain. Et son corps subit les lois de la gravité. Quand il retombe vers le lac, et que cette moto va s'enfoncer dans l'eau. Je sais que c'est ici qu'il va atterrir.





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CALEB



Et je m'écrase. L'homme qui la tenait, meurt immédiatement. Ah... Ce cœur recherche sang pour goûter la mort. Ce corps est un assassin. Un criminel. Et il sait exactement ce qu'il doit faire. Analyser. Scinder l'esprit pour anticiper. Pour connaître en un regard les humains qui m'entourent.

Je deviens. Animal. Cannibale. Et j'arrache même avec ma dent la gorge des humains. Je n'en ai plus rien à foutre. L'ébullition que fait mon corps ronge mes veines sous ma peau, il me faut:

Du sang. Du sang. Du sang. Plein de sang. Combien. Je compte au fur et à mesure, mais je sais, qu'il y en a au moins sept. Je fais attention. Pas blesser Valentina, sinon, ça me déconcentrerait. Elle prend une arme, elle tire une fois. Et c'est le moment que je choisis pour tire son corps plus encore derrière moi. Car je hais, ce sang sur ces mains pures.

Pourquoi? Pourquoi, personne ne me tire dessus. Pourtant j'assiège des balles et des balles dans les corps. Mais, personne ne me tue? Oh... Ce n'est pas bon. C'est calme, et quand bien même je ressens le coup des hommes, ils se battent contre moi. Mais ce n'est pas suffisant car Preto est plus fort qu'eux. Il est horriblement plus fort, quand c'est d'elle qu'il s'agit. Alors j'arrache des vies de mes bras, mes jambes, des bras. J'ai sur la peau mexicaine ce sang collant et brûlant. Les veines qui vibrent elles aiment ce qu'elles font. Massacrer. Mes poings aussi, oh j'en sourirais presque si je n'étais pas aussi stressé pour elle. Je frétillerais presque de prendre vies sur vies.

Et je sais que je dois très certainement atrocement l'effrayer. Je le sais pertinemment... Mais Preto s'en fout d'elle un monstre. Il est un démon et il n'a pas peur de le dire! Car c'est ce qui nous sauvera.

Il faut qu'on sorte. Et la rivière est mieux que ce bateau. J'allais partir. J'ai pris le bras de Valentina. Il fallait que l'on saute du bateau. Peu importe si c'est sous l'eau que l'on doit fuir. Il fallait partir. Alors j'ai tiré, mais, dans mon dos. Et dans mes oreilles:

-Ah... C'était donc, à ce point?

J'ai. J'ai. J'ai. J'ai...

J'ai eu... J'ai tremblé. Je tremble. Je suis figé. Je suis paralysé. Je... Non. Pas ça. Non. Pas lui. Pas lui. Pas lui. Pas ça! Je suis en sueur. Tout, mais pas lui! Pas lui! Pas LUI!

Pas cette voix-là. Pas cette voix-là.





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ANGE GARDIEN






Novembre 2003.

Carthagène des Indes.

Colombie.






-Mélina?

-Oh, sursaute-t-elle. Tu m'as fait peur!

-Excuse-moi. Ça fait longtemps que je ne t'avais pas vu... Ça fait huit ans.

-Euh oui... C'est vrai... Euh... Excuse-moi, je suis-.

-Tu es attendue c'est ça? Mais je vois que tu es seule, et je crois, Mélina, que personne ne t'attend... N'est-ce pas?

-Ah non, rigole-t-elle un peu gênée, pas du tout j'ai une fille de trois ans. Isabella.

"J'ai une fille de trois ans. Isabella."

"J'ai une fille de trois ans. Isabella."

"J'ai une fille de trois ans. Isabella."

"J'ai une fille de trois ans. Isabella."

"J'ai une fille de trois ans. Isabella."

Une fille... De trois ans. J'ai deux filles moi aussi. Et un garçon... Mais je ne les ai pas désirés. Je ne les voulais pas avec ces femmes-là. Je te voulais toi. Je te voulais toi. Je te voulais toi. Je te voulais toi. Toi. Toi. Toi. Toi. Mélina... Ça fait, neuf ans que je te cours après. Neuf ans. Et tu viens de me dire quoi?

-Tu... Tu te fous de moi c'est ça, riais-je nerveusement.

Elle allait partir. Mais le dernier regard qu'elle m'aura donné. Aura été noir, comme ses yeux. Aura été noyé de peur. Je l'effraie. Et je sens ses membres trembler. C'est maintenant qu'elle comprend. Que je suis un homme qu'il ne faut pas contrarier.

Alors elle s'est éclipsée. Rapidement. En même temps, que dans la salle du parlement sénatoriale, entre cet homme. Que j'ai vu, il y a trois ans de ça. Le même. Ce même putain de vert. Putain de vert! Le même homme! Qui m'a volé ma femme! Il me l'a volé. Mais il a volé aussi ma fille. Il m'a volé mon enfant! Et cette petite fille aurait dû être la mienne! Dans les bras de cette merde! Cette petite fille de trois ans, est calmement positionné dans les bras de cet homme. Et elle a ses yeux! Juste ça, car autrement, les traits de l'enfant sont ceux de Mélina. Et cet homme est acclamé. Bryan. Bryan. Bryan. Encore et encore. J'entends ce nom qui irrite mes sens. J'entends la brisure de mon cœur. Et je croise, au milieu de la foule, qui soutient son futur sénateur, de grands yeux verts. Ceux d'un bébé.

Celle qui aurait dû être ma fille.

Et je me fais la promesse, de la lui reprendre. Car cette enfant me revient de droit. Elle est mon droit!

De même que son nom. Je prendrais, et bâtirais. Sur son nom.





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CALEB


Je regarde... Ma femme. Elle est effrayée. Il lui a toujours fait peur cet homme. Je l'ai vu dans ses yeux la dernière fois que je l'ai vu.

Mais, c'était lui ou cette femme.

Mais regardez ce que mon cœur m'a fait...

Alors mon choix est fait.


Alors Preto n'a plus que Bianca. Et Caleb sait, qu'il mourra pour elle.


Je n'ai plus de souffle. Et des armes braquées sur moi par dizaine. Je suis seul, ce bateau vers une destination que je ne connais pas. J'ai la compression de mon cœur. La trahison au fond de mon être. Je me sens détruit. Je me sens dépossédé de moi-même. Je commence à douter de moi. Mais je ne lâche pas mon vert des yeux. Car je m'y perds certes. Mais au moins, j'aime ne pas savoir où je vais dans cette couleur.

Sa tétanie me fait du mal, car réfléchir n'est plus aussi simple qu'avant. Réfléchir est chaotique. Le scénario sera chaotique. Et doucement, s'assemblent, pièces du puzzle.

Il n'a pas pu.

Faire autant de mal.

-L'Australie. A été ta pire erreur.

A chaque mot. Je me sens me perdre. Car je ne réalise pas que c'est bien lui, qui à un canon dans mon dos. Ma poigne sur le bras de Valentina est atroce. Je n'ai rien à dire. J'ai du mal à dire, ce que je ressens. Là, au fond... Et pourquoi, comment, je ne l'ai pas vu avant.

-Tu... Tu dois partir, articulais-je douloureusement.

-Partir, me répond-t-il extrêmement surpris.

-C'est dangereux ici. Tu dois partir.

-Caleb... Murmure Valentina et son regard me fait comprendre que je suis en train de partir en vrille, je deviens fou, je délire. Caleb... C'est lui.

-Arrête! Pars! Putain, qu'est-ce que tu fous là!?

-Ryan à vraiment fait n'importe quoi.

-Qu'est-ce que tu fous là, Tio Ricardo!? Putain qu'est-ce que TU FOUS LA!?

-Tu n'étais pas censé voir le jour. Ni toi ni Bianca. Et Ryan, à vraiment fait du grand n'importe-quoi!

-Réponds-moi Tio... Réponds-moi.

Je me sens brisé. Je n'arrive pas à me retourner. La trahison est intense. Intense pour moi. Trop douloureuse pour un homme tel que moi. Qui a mis tant d'admiration dans l'image de cet homme. Et malgré son rejet, jamais je n'ai cessé de le considérer. Moi je n'ai jamais cessé de l'admirer. Il était l'exemple, pour le peu d'humanité que j'ai. Il était celui, qui me disait de ne pas pleurer, après avoir vu, horreurs sur horreurs. Qui m'a donné force, et courage. Quand j'ai perdu Casey. Le seul à être de mon côté. Le seul. Il m'a montré... Lui il m'a montré, un peu de joie, de bonté, quand tout était noir. Et si je marchais seul, je savais, que sa main était là...

-Je viens reprendre. Mais tu es tellement tenace. Qu'à chaque fois. Tu es là. N'est-ce pas Caleb?

-Reprendre quoi, réussissais-je à me retourner pour rencontrer, ses iris jumelles des miennes. Reprendre.quoi?

Et le voir, entouré de tous ces hommes qui sont prêts à tirer. Sur moi. Son neveu. Sur moi. Sur nous.

Et encore une fois... Le choix est fait. Je l'ai braqué en premier, chez lui, je l'ai menacé. J'ai dit que je tuerais sa fille. Et je l'ai fait.

Je ne lâche pas Valentina. Elle est à l'heure actuelle, mon seul repère sur terre. Elle est la seule force qu'il me reste pour ne pas sombrer. Et sa présence me relève de la décadence de  douleur que mon cœur ressent. Je suis déchiré de l'intérieur. La trahison, de l'homme que je considérais comme mon propre père. Mon sang, le pilier qui m'a fait avaler, encaisser. Mais je n'ai plus d'armure. Devant lui, je suis à nu. Devant sa trahison je suis totalement vulnérable.

-Dis-moi Tio. Dis-moi que ce n'est pas toi. Et je te jure que je ne te tuerais pas.

-C'est moi. Et tu vas devoir choisir. Toi ou moi ou elle. Et cette fois-ci, ce n'est pas du bleu contre du noir. Et tu aurais dû, la tuer, quand je te l'avais ordonné, la toute première fois. Tu sais, après que j'ai demandé a Noklek la famille de ton compagnon Sebastian Espinosa. Je t'ai dit qu'elle te ferait sombrer.

-QU'EST-CE QUE TU AS FOUTU! QU'EST-CE QUE TU AS FAIS, articulais-je en m'approchant de lui, enfonçant le canon qui me menace dans mon ventre.

-Caleb. Caleb...

Valentina... Et même si ta voix me fait, ce bien, je ne peux pas entendre. Car le son de ma déchirure fait résonne dans mon esprit. Et les échos annihilent, toute cette joie que fait l'amour que j'ai pour toi. Pardonne-moi. Reste avec moi. Mais tu m'entendras, hurler ma souffrance.

-Je t'ai dit de buter, l'autre gamin. C'était un clochard. Et tu l'as laissé baisé ta sœur Caleb. Un sale orphelin. C'est un putain d'arabe et un orphelin. Un déchet, un Aiza. Son père est une raclure en Irak. Et je me suis bien occupé de son cas. Mais là, encore une fois, tu as préféré donner ta sœur à cette saleté?

-Ne parle pas de ma sœur. Réponds-moi. Qu'est-ce que tu as foutu! Je perds patience! Je perds patience mon oncle. Et c'est avec les dents que je dois t'arracher les yeux pour que tu parles, je le ferais.

-Oh, mais en dehors de Bianca. Il y a les gosses qu'elle a eus. Anoir? Sahana? Mahera? Ces noms de son même pas Espagnol. Et puis toi, toi, tu as donné ton nom a cette femme. On peut t'appeler Caleb maintenant? Pourtant ton père à tout fait pour protéger ton identité. Tu étais, un fantôme. Personne ne savait que Caleb Ryan Cruz était en vie. Personne ne connaissait Bianca. Mais tu as laissé une femme, révéler qui tu es?

-C'est exactement ce que j'ai fais. Je suis Caleb Ryan Cruz. Et Caleb n'a pas besoin d'un pseudonyme pour faire trembler quiconque ici-bas. Aucun regret. Si ce n'est toi. Je vais répéter. Encore et encore, jusqu'à ce que tu me détailles ce que tu as fait. Du début, à la fin, je veux que tu me dises tout ce que tu as fait. Et après, je te prendrais sagement la vie. Je te la prendrais Tio. Je te la prendrais.

Il ricane. Moi j'y arrive de moins en moins. Je ressens la montée fulminante de ma colère qui me ronge l'estomac. Ma fureur est absolument incontrôlable en moi. Je me sens fulminé. J'ai les yeux et le corps crispé. Durs comme de l'acier, méchant comme Caleb.

Et son arme change de trajectoire. Il la met sur le front de Valentina, mon haut-le-cœur atroce m'a incité à la pousser derrière-moi pour protéger cette femme, elle a posé ses mains sur mon dos, je sais qu'elle est épuisée, qu'elle a peur, elle voudrait juste rentrer.

-Tu es d'un ridicule, à en rire... Mi Sobrino. Tu penses, avoir le pouvoir. Mais si j'ordonne. Il s'en prendrons à elle. Et tu ne pourras absolument rien faire d'autre que contempler et comprendre, que je décide de la suite des événements. Je décide. Et tu écoutes, avant de comprendre que je récupère ce qui me revient de droit.

-Mais qu'est-ce que tu vas récupérer toi? Et tu penses avoir des droits sur qui? Sur elle? En qualité de quoi!? DE QUI!?

-Ça te fait bander de jouer les hommes mariés? Parce-que sa mère, je l'ai connu avant même que tu naisses.

-Ça me rend fier de moi ouais! Moi j'ai une personne à protéger. Une personne vers qui me tourner. Une personne avec laquelle je saurais me montrer loyal, fidèle, et de confiance. Moi je peux faire ça. Et toi!? Tu connaissais sa mère? Mais encore? MAIS ENCORE!? RIEN! Tu t'es bercé d'illusion. ALORS QU'EST-CE QUE TU AS FAIS!

-MOI!? J'ai assuré l'avenir de cette famille sale petite merde que tu es Caleb!  Voilà. Depuis que tu es né, j'élimine, menace et concurrents, pour que toi et Bianca, puissiez vivre en sécurité. J'assure tes arrières, pour que jamais, on pense que Preto est faible. Tu penses qu'au début de ton ascension, personne ne te courrait après pour quoi? Parce-que moi j'ai ordonné à la police de ne pas te toucher. J'ai ce pouvoir là moi, et toi, qu'est-ce que tu as? Tu t'adonnes au jeu de l'amour comme un misérable enfant. Et tu as sombré, comme un sombre idiot. Tu me dégoûtes. Tu n'es pas un Cruz. Tu es une putain de pédale. Tu es un sombre enfant de putain qui baise la fille que mon frère et moi-même avons découpé! Et sache, que Ryan a pris son pied en hachant sa mère.

Valentina a resserré ses mains sur ma veste en cuir. Je sais que ça l'a blessé. Je sais aussi que par fierté, elle ne va pas pleurer. Et tu as raison ma petite femme, ne pleure pas. J'assène un violent coup de tête à mon oncle qui rejette la tête en arrière, en tenant immédiatement son nez, je sais qu'il n'est pas comme mon père, au combat il est inefficace. Mais je ne peux plus continuer.

Valentina me serre la taille, j'entends ses gémissements, je sens la tension de ses mains. Ils nous ont collé des dizaines de canons sur la peau. Mon oncle arrache de la main d'un de ses hommes, un mouchoir, il s'essuie avec comme un ennui dans ses yeux le nez. Puis d'un geste théâtral de sa main qui tient son tokarev, il me dit, sans trop me regarder:

-Je n'ai qu'à demander. Et ils la trouent en premier.

-Tu ne vas pas la tuer, osais-je.

-Ah bon, et pourquoi?

-C'est après elle que tu cours depuis deux ans, tu ne vas pas la toucher.

-Oh mais, si. Tu penses, qu'on est les mêmes Caleb?

L'entendre m'appeler me rend, fébrile. Me rend atténué. C'est bien mon nom, entre les lèvres de mon oncle. Et depuis le début, c'est bien cet homme que je recherche et il était, là, juste à ma gauche, en train de murmurer, des desseins sombres pour elle et moi. Mais je ne comprends toujours pas le pourquoi?

-Pourquoi... Pourquoi tu as fait tout ça...?





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RICARDO CRUZ


Novembre 2003.

Carthagène des Indes.

Colombie.



-C'est cette maison-là.

-Mais c'est qu'elle est blindée ta gonzesse.

Je regarde mon frère. Ryan. Lui, ça fait bien longtemps qu'il me hait. Huit ans pour être précis. Avant ce que j'ai fait. Lui et moi, étions une seule et même personne. Mais, il a besoin de moi, et moi de lui. Alors encore aujourd'hui, on travaille main dans la main. Malgré les regards de haine qu'il ne cessera jamais de me lancer.

Je vois déjà la hache qu'il tient. J'ai le cœur mitigé. Entre l'envie de mettre fin à mes souffrances, et la laisser libre.

J'aurais voulu... Qu'elle soit libre. Mais quand on passe devant cette maison. Les voir à trois. Dans la joie. Dans la bonne humeur d'une famille unie. Quand je vois ce putain de Velasquez plisser ses yeux verts pour faire rire la petite, en fait, je ne veux que les voir brûler.

Moi je l'aime. À m'en écorcher l'âme. Je l'aime cette femme. C'est une obsession que je n'arrive pas à assouvir. Et je l'ai séduite pendant neuf ans. J'ai tout fait pour qu'elle cède. Mais Mélina est une âme indomptable. Elle n'est pas de celles qui se plient. Dont l'esprit est manipulable. Son aversion à la violence fait qu'elle me fuit. Et pourtant... Pourtant. Je sais que mes yeux bleus lui font tellement d'effets. Je sais. Je vois comme ses tétons durcissent, et son torse se soulève quand elle me voit. Comme ses pommettes rougissent. Et la tension entre nous est palpable moi je la sens, comme elle me durcit l'entre-jambe.

Mais quelle gentille fille. Une bonne petite fille. Elle sait, qu'un homme tel que moi. Il voudrait mieux le fuir n'est-ce pas. Elle l'a vu tout-de-suite. Ce danger au fond de mes yeux. Car les Cruz sont des malfrat. Ils sont atroces criminels qui sévissent depuis des années. Et j'admire sa retenue. Elle m'a résisté. Elle a mis une croix sur moi... Pourtant elle sait, comme ça aurait ou être absolument passionnel entre nous. Elle le sait, mais elle a écouté sa raison. Moi ce soir... Pour lui prendre la vie. J'écouterais mon cœur. Car il méritait d'être aimé. Mais elle m'en a privé. Alors je la priverais de vie, elle et sa famille.

Ryan il crochète doucement la porte de la cuisine à l'arrière de la maison. On se fait discret. Au Mexique, les gens commencent doucement à savoir. À comprendre, que les Cruz sont de dangereux loups noirs. Et quand on mord... Les crocs ne laissent personnes vivant.

-On ne devrait pas attendre qu'ils s'endorment, me fait-il remarquer.

-On y va maintenant!

Je suis trop impatient. Impatient de prendre trois vies. Elles n'ont pas le droit de subsister, alors que moi, je voulais juste l'aimer. Et si moi, je ne peux pas l'avoir, personne ne l'aura. Alors, les Cruz sont dans la cuisine.

-Aller Isabella, il est l'heure d'aller dormir.

J'entends la voix joyeuse de cet homme. Et à chaque fois c'est une douleur supplémentaire qui s'ajoute à mes souffrances! Il me torture de l'intérieur. Il me fait ressentir cette jalousie maladive qui accroît ma possessivité. Cette femme m'était réservée. Elle me revient de droit elle était à moi. J'ai cette colère. Que tout Cruz qui naît connait. Cette haine, qui s'inscrit dans nos gènes. Qui se transmet de génération en génération et qui fait de nous des êtres toujours plus effrayant à chaque génération.

Un nouveau Cruz sera toujours plus dangereux que le précédent. Et je suis pire que mon père.

-Non papa, attends. Bisous?

Il rigole en écoutant sa petite-fille... Isabella. Ma petite Isabella. Pendant que moi... Moi je pense, à ce que nous aurions pu concevoir avec Mélina. Peut-être qu'elle aurait mes yeux si c'est à moi qu'elle aurait donné son sexe. Et entendre le rire de cette femme creuse le trou de ma décadence. Elle était à moi. Interdite à un autre, qui me l'a volé. Il me l'a prise d'entre mes griffes! Elle a choisi cette vie honnête. Mais elle aurait dû se plier à ma volonté.

Alors dans la maison d'où seul le salon propose une basse lumière tamisée. Ryan et Ricardo Cruz avancent tels des loups. Et ils sont si dangereux ces prédateurs. Car Ryan est fou. Et Ricardo, est la tête. Et Ricardo s'en fout de faire autant de mal. Car il est deux fois plus fou que son petit-frère.

-Bryan! Bryan!

Je suis cagoulé. Pas Ryan. Quelle ironie, ils ont presque le même nom.

Ryan il aime jouer. Se montrer théâtral, c'est ce qu'il aime dans le meurtre. Lui, c'est un tueur-en-série. Le classique. Il tue par satisfaction. Par pur plaisir. Moi, j'y vois toujours un plaisir certes, mais un intérêt m'est nécessaire. Moi je n'y vois aucun but à tuer sans que cela m'apporte quelque chose dans ce bas monde, je prends des vies pour que ça me serve construire sur les os, sur le sang. et plus je bâtis des montagnes de morts, plus j'ai l'empire qui décuple de volume, et c'est ce soir que je décide que plus personne ne connaîtra mon visage!

Les yeux de Bryan sont grands ouverts. Ils sont traumatisés. D'ors et déjà traumatisés. Ryan lui s'est assis sur le petit sofa. Il les regarde en faisant claquer lascivement le manche de sa hache dans sa main.

Je sens... Hum... Cette petite tension. Qui brise l'espoir d'une pièce quand j'y suis. Je ressens le cadrant, qui indique aux hommes, qu'ils savent, que maintenant, c'est tracé. Et quand la salle s'alourdit de cette terreur nocturne, cette brume qui fait la sueur qui s'étale dans l'air, pour nous dire qu'il y a un côté qui est effrayé, et l'autre excité.

-Qu'est-ce... Qu...

-Bryan Velasquez... Et Melina... C'est donc à cause de vous que mon frère m'a trahi... Elle est mignonne c'est vrai. Très mignonne.

Il dévore cette femme magnifique des yeux. Il prend possession de son corps, et je ne supporte pas ce regard qu'il lui porte... Mais que puis-je dire? Je ne réponds pas... C'est vrai. Que Ryan et moi nous étions comme les deux doigts de la main, mais, il y a huit ans... J'ai commis... J'ai-. Je n'aurais pas dû la toucher.

-On va jouer à cache-cache Isabella. Tu m'aides à me cacher?

Bryan parle sans montrer sa peur à ce bébé. Elle est belle. Extrêmement belle. Je regarde, ce visage de trois ans. Les traits de sa mère. La noirceur de ses cheveux me donne l'excitation du danger. Isabella. Tu es belle. Tellement belle que ça me fait quelque chose. Je me sens... Plus encore possédé. J'ai l'impression, que cette enfant a été faite pour moi. J'ai le droit de l'avoir. Je la veux. Et ses grands yeux verts me plaisent. Elle me plaît... Elle me plaît...

Il pose sa fille, Isabella... Elle se met à courir en riant follement. Je regarde cette petite poupée agiter ses cheveux brillants dans les couloirs de son immense demeure. La voir s'éloigne me prend un peu de souffle. Je veux qu'elle me revienne. Elle disparaît derrière les couloirs mais ce n'est rien, car je la retrouverais.

-Mélina appelle la police!

Et mon frère balance sa hache. Je l'appelle La Hoja, depuis quelque temps déjà. Car il n'a cessé de se trimballer avec cet objet. Et quand il lance, jamais il ne rate. C'est pour ça que Casey et Caleb sont déjà excellents en termes de précision, pourtant, il n'a que huit ans et Casey dix.

La hache fend le téléphone fixe en deux, et nous regarde des yeux d'horreur et de peur. Ryan se lève lentement pour récupérer cette arme.

Mon frère à plus de présence que moi. Pourtant il est plus petit que moi de quatre ans. Mais... Il me dépasse largement. Lui, il est totalement noir. Ses cheveux bouclés, ses yeux. Tout est noir. Il n'a pas une once d'empathie. Ni pour lui. Ni pour ses enfants. Il est une machine à tuer. Il ne ressent désir et plaisir uniquement dans le meurtre. Peut-être que si Papa ne nous avait pas cogné autant, peut-être que nous serions différents. Peu importe.

Ryan marche, et il prend sa hache en l'arrachant du meuble en bois dans lequel s'était enfoncé le métal... Quand il fait ça. On ressent tous sa dangerosité. Moi je ne joue pas avec les corps. Le sang ne m'intéresse pas tellement. Lui... C'est différent. Et je sens que Caleb devient comme lui. Il deviendra absolument comme Ryan Cruz. Caleb est déjà dangereux. Il perd de sa lueur à chaque jour qui passe. Car il en a déjà trop vu. Et si il rit encore avec son frère. Ça ne risque pas de durer... Il a déjà cessé de le faire sur les photos... Depuis longtemps. Il n'est plus innocent.

-Écoutez, j'ai de l'argent, j'ai des économies, prenez ce que vous voulez, et partez, j'ai ma femme et ma fille, ne leur faites pas de mal!

-Ow... Articule Ryan en souriant glacialement. Ow... Sans bégayer. Je suis impressionné. Il est courageux ton sénateur. Et si c'est la chatte de la petite dame, je peux prendre aussi. Tu as dit, prenez ce que vous voulez n'est-ce pas?

-La Hoja-.

-Ferme-la-toi, me coupe sèchement mon frère, je converse avec monsieur.

-Je vous en supplie...

Son air de... Désespoir, m'aurait presque donné  pitié si je n'étais pas... Totalement insensible. Là... Finalement, je bouillonne contre mon propre frère. Car il oublie que c'est moi l'aîné. Et il est en train de prendre son pied à l'idée de prendre la vie d'une femme, que j'aime. À en devenir, absolument sénile.

-Ouvre le coffre?

Bryan ouvre les yeux. Il regarde sa femme. Un peu interloqué. Je crois qu'il a de l'espoir. Il hoche la tête rapidement, et se dirige vers un mur dans son salon. Ce mur est décoré d'un élégant miroir ovale. Sous lui, une commode vintage. Sous elle, un lourd coffre.

Lui et sa femme se précipite vers l'acier. Je fixe Melina... Et quand enfin... Son regard me croise. J'ai l'impression qu'elle pass un temps... Incroyable à détailler mes yeux. Elle ne peut voir que ça. Elle prend mes yeux. Et je vois dans son regard que doucement elle comprend. Elle fronce d'abord les sourcils. Elle n'est pas sûre de ce qu'elle pense reconnaitre.

-J'ai juste le collier en perle de ma mère, nous explique Bryan en jetant les perles sur moi.

Je les rattrape. Et sans regarder le bijou, je caresse ces perles de mes doigts... J'aimerais voir cette femme avec. J'aimerais te baiser avec ces perles qui doivent valoir des milliers Melina. J'aimerais t'étouffer avec ces perles autour de ton cou. Bordel j'ai envie de te secouer. Que tu me regardes avec passion. Non, que tu cèdes à la passion. Car je sais... Je sais qu'en toi, tu l'as déjà eu...

-Le code des coffres, demande mon frère nonchalamment.

-C'est toujours un, six, zéro, trois... C'est l'anniversaire de notre fille. S'il vous plaît... Elle n'a que trois ans. Ne nous faites aucun mal prenez tout ce que vous voulez-.

-Oh arrête. Dis, m'interpelle Ryan, tu penses que je peux me la faire?

-Arrête de jouer au plus con La Hoja.

-Ric-... Ricardo?

Je retrouve. Ces iris sombres. Pour mon plus grand malheur. Elle m'a reconnue... Alors j'enlève cette cagoule. Presque conquis. Totalement satisfait. Je suis enchanté que ma voix l'ai interpellé.

Elle pousse un essoufflement et un cri de frayeur en me voyant. Je n'aime pas vraiment voir autant de destruction dans son regard. Autant de dégoût. Plus une once de passion. Je vois ce regret au fond de son âme. J'y lis de la dépravation, une haine avide.

-Tu connais cet homme?

-Non je-. Je-.

-Tu ne me connais pas Mélina? Après toutes ces années?

-Que voulez-vous? Pourquoi...?

-C'est pour toi que je suis là. Et maintenant que je te vois...

-POURQUOI TU ES LÀ!

Elle a hurlé. Avec rage! Elle est enragée! Elle a déformé ses beaux traits pour me grogner sa rage. J'ai ressenti le souffle brûlant de sa haine incommensurable pour moi. Et la brûlure de sa colère se propage en moi! Ça me rend, inhumain! Je veux cette femme!

-Je te veux!

-Pardon!? Pardon!? Pardon!? Pardon!?

-Je te veux! Et ça fait neuf ans que je te cours après! Neuf ans Melina. Je vois tes rougeurs quand parfois tu me regardes... Mais tu me résistes... Jusqu'à aujourd'hui. Et je sais... Oh je sais mon petit Diamant noir, que tu pourrais m'aimer malgré tout. J'en suis persuadé! Donne-nous une chance. Prends la petite, et donne-nous une chance?

Bryan la regarde interloqué. Il arque un sourcil. Non il est extrêmement choqué en analysant les traits de cette femme. Car... Lui, comme moi, voyons que je dis vrai. Une seconde, quelques secondes... Suffisent, moi je vois, ce brin de folie, de délire ou disons... Juste... De passion. Oh oui, et ça me fait horriblement sourire. Car je sais... Je sais qu'elle ressent ce petit quelque chose.

-T'aimer...?

Le bleu de mes yeux, devient plus intense. Je le sais, j'ai l'impression que mon visage se gorge de chaleur, de sang. Mon arme tremble dans ma main. Ce tokarev qui ne me quitte jamais. Je le fais claquer contre ma cuisse. Je veux possession sur cet être. Je veux, qu'elle plie les genoux... Mais... Elle met fin à tout, quand se chargent d'amertumes, de rogne, l'ambiance de cette salle.

-Qu'est-. Ricardo? C'est qui putain!? Melina!? Putain!?

-Je ne le connais pas. Crois-moi Bryan... Je ne le connais vraiment pas! Cet homme rôde autour de moi, depuis neuf ans comme il l'a dit. Il rôde. C'est un rôdeur. Et moi, je n'aime pas les rôdeurs. Ça fait neuf ans qu'il me fait peur. Ça fait neuf ans que parfois, dans mes cauchemars c'est lui que je vois. Je vois vos yeux. Et je ne comprenais pas pourquoi, comment? Pourtant rares sont les fois où nous nous sommes parlés. Mais j'ai l'impression que vous êtes toujours là. Une main sur ma gorge! Et ce soir, vous avez osé. Trépasser les limites de mon foyer! Vous venez chez moi? Me parler d'amour, parce-que vos yeux m'ont fait rougir une fois. Mais j'ai vu immédiatement que vous n'étiez pas un homme très commode. Alors j'ai fui. Je me suis toujours montrée polie envers vous, pour éviter cette soirée. Aimer? Aimer quoi? La psychose? Vous penser? Vous pensez donc quoi je peux m'accommoder d'un homme psychopathe? Offrir quelle vie à ma fille? Qu'est-ce que je lui donne à mon enfant? Des armes pour ses dix-huit ans? Pourquoi êtes-vous là? Pourquoi... Je vous ai dit... Je vous fais comprendre depuis neuf ans, que vous m'effrayer.

Quand elle s'est directement adressée à moi. Chaque moi. Fut ma descente en enfer.

Il me fallait. De la douleur. J'aime faire mal. Car ça m'enlève des souffrances à moi quand quelqu'un souffre plus que moi.

J'ai senti mes tremblements s'accentuer. Il me fallait... Oh. Une vie. Une seule. Celle qui l'achèverait, car elle saurait que ses mots sont la cause de ses pertes.

-J'aurais voulu, juste au moins une nuit.

-Mel-.

C'est fini. Moi dans son crâne, j'ai planté une balle. Il s'est écroulé raide à ses pieds.

Ses yeux. Écarquillés. Elle est absolument horrifiée. Elle regarde mon âme avec les yeux figés. Elle n'a pas crié. Elle tient ses cheveux dans ses mains. Elle ne crie pas. Elle devient juste de plus en plus blanche. Mais... Sa douleur ne me fait pas du bien. Non... Sa douleur ne me fait pas du bien. Ses grands yeux anéantis sont en train de me brûler. Je crame au fond de moi. J'en suffoque. Je veux lui donner de la joie. Bordel je l'aime à m'en étouffer! Pourquoi faut-il que ce soir si compliqué!?

Et quand Ryan se lève. J'ai un haut-le-cœur humiliant. Je me sens juste humilié d'amour. Blessé d'amour. Je me sens impuissant. Je voulais juste... Qu'elle m'aime. Mais Ryan... Il est pire que moi, je ne veux ça. Elle ne regarde même pas mon frère qui s'approche doucement. C'est moi qu'elle fixe. C'est moi. Et elle me hurle sans un mot, le silence de ses douleurs. Elle me dit, à quel point, Ricardo est répugnant.

-Attends, articulais-je avec douleur pour ne pas qu'il la touche.

Mais Ryan. Jamais il attend.






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VALENTINA.





Je suis restée forte. Partagée entre ma raison, et le cœur que j'ai. Partagée. Je me sens tanguer. Mais aujourd'hui je suis restée forte. Pas de larmes, pas de sanglots.

Et les poumons de Caleb ne poussent plus comme d'habitude. Il est en train de brûler. Faire une crise sourde au fond de lui... Une crise sourde.

Moi aussi. Mais je ne laisserais rien, m'affaiblir. Pas aujourd'hui. Plus maintenant. Car j'ai surmonté beaucoup trop de montagne pour m'abattre, et aujourd'hui, pour mes garçons, je saurais me montrer forte.

Je décolle mes mains des côtes de Caleb. Et je le vois du coin de l'œil pivoter la tête vers moi. Quelques pas, pour me mettre à côté de lui. J'entends donc, la confession d'un homme.

De l'homme qui a assassiné mes parents. J'entends ça. J'entends ça. Et je ressasse, son acte. Ainsi que les mots de ma propre mère. Qui est morte pour ne pas sombrer dans l'illégalité. Mais voilà, dix-neuf ans plus tard. Son acte aura été vain, car regardez, je suis enceinte du fils de celui qui l'aura lacéré. Je suis amoureuse, d'un homme, qu'elle aurait fuis. Je regarde avec compassion, avec attention, je cuisine, je parle, je fais les machines, je ris, je mange, je partage, je conçois, j'envisage, j'avance... Avec un homme que ma mère aurait voulu fuir.

Alors je suis totalement partagée. Je suis en pleine crise identitaire. Car Valentina Cruz assume l'amour qu'elle porte dans son cœur. La Cruz elle, elle le veut. Elle est heureuse. Alors... Suis-je sénile? Qui pourra répondre de ce que mon cœur me fait. Et il sait qu'il pompera éternellement pour lui. J'aurais à jamais cet amour pour l'homme dont je porte le nom. Pour l'homme dont je porte l'amour. Pour l'homme dont je porte ces deux enfants. Et je sais aussi, que je ne ressens, ni peur, ni dégoût. Malgré son attrait pour la mort. Pour les corps. Pour les meurtres. Le sang. Bien qu'il puisse exploser un cerveau et en sourire avec satisfaction. Avec grand plaisir. J'ai ressenti, un jour peur et dégoût. Au fond de moi, des fois, je le ressens toujours. Je ne cautionne pas ces actes-là. Mais je ne les crains pas. Alors qui suis-je? Et puis, je suis une criminelle... Moi aussi, mais mes mots me hantent moi. J'ai eu horreur de leur prendre la vie, et aujourd'hui encore, j'en tremble. Je me sens horrifiée, dégoûtée de l'avoir fait. Mais lui?

Si il veut mes bras, je les ouvre et je lui donne mes bras. Si il veut mon cœur, j'arrache ma peau, et je lui donne. Si il veut mon âme, alors je meurs et je lui donne. Il veut mes yeux? Je les enlève pour lui. Il veut mon corps, il veut mon sexe, mais il sait que je m'offrirais à lui autant de fois qu'il le voudra. Il sait que jamais je ne me refuserais à lui. Plus jamais. Et pour mon sang... Oh il sait que je rêve de le mélanger au sien...

Alors qui suis-je. Et l'amour passionnel justifie donc t-il que je laisse mon cœur l'aimer. Mon ventre frétiller. Pour être malgré tout à ces côtés?

Maman n'aurait pas approuvé...

Papa non plus.

Oh Valentina... Petite Valentina. Regarde, jusqu'où tu es tombée... Bien bas. Et personne ne comprendra.

Tu n'aurais pas dû. Mais tu l'as fait. Et à vrai dire, tu n'as pas choisi d'aimer un meurtrier. Mais tu l'as fait... Je ne devrais pas? Pourquoi tu ne devrais pas. Il est différent de moi. Pourquoi il est différent de toi? Il fait beaucoup de mal aux gens. Tu en as fait aussi. Oh... personne ne devrais. Mais moi, si. Je l'aime. J'aime un homme pour qui tuer... Oui tuer. Est une activité. Un moyen  de se défouler. De s'alléger oui... Il est comme ça, celui que j'appelle... Mon mari.

Et mon mari tue. Il fait peur. Effrayant. Il est celui dont personne ne veut croiser la route. Ceux dont on parle le soir avec ses copines quand on exprime à quel point ça doit être effrayant de rencontrer la route d'un assassin. Ceux dont on souhaite la mort. Et dont on aimerait qu'il n'existe plus sur la surface de cette terre. Ceux dont on accuse tous les maux...

-C'est... Murmurais-je. C'est déconcertant.

Je ne regarde pas Caleb. Je le regarde lui. Son oncle. Et il me regarde... Il est absolument étonné. Autour de nous, ces hommes en noirs sont toujours menaçants. Le bateau avance le long de cette rivière qui me paraît si profonde. Et l'issue de cette journée s'annonce pour moi... Chaotique...

-Déconcertant, répète-t-il doucement.

Puis ses yeux, les mêmes que Caleb. Les mêmes. Ils me regardent. Et je l'entends articuler:

-T'ai-je donné la permission de m'interrompre Isabella?

Cette phrase m'a surpris. Je ne m'y attendais pas vraiment. Et là, il me met, mal à l'aise.

-Tu ne lui donnes aucune permission. Et là n'est pas la question Tio. Vous avez buté ces parents, pour un amour à sens unique? C'est pour ça Tio? Et après ça? Toi, tu penses être assez bien placé pour m'enlever mon patronyme? Me dire que je ne suis pas digne d'être un Cruz? Alors que toi tu t'es époumoné tout seul?

-Attention, menace Ricardo en tendant son arme vers nous.

-Attention, répète Caleb en le questionnant.

Ça a été tellement rapide que j'ai sursauté. Caleb a cogné le poignet de son oncle, la seconde qui a suivi, c'est Caleb qui tient cet homme en joug.

Et Ricardo n'est absolument pas effrayé. Il représente tout ce qu'engendre être un Cruz. L'arrogance et la fierté. Beaucoup d'orgueil et d'insolence. De supériorité et énormément de suffisance. Et je ne peux pas m'empêcher de remarquer, qu'il ressemble tellement à Caleb...

Il essuie son nez qui n'a cessé de saigner. Avec un sourire moqueur. Le même que Caleb sait si bien faire. Il arque un sourcil en nous regardant. Il n'est pas très grand cet homme. Mais il en impose tellement, qu'il paraît géant. Ils ont... Cette prestance. Qui bouffe l'endroit, et on est presque obligé de faire attention à eux. C'est inexplicable mais c'est comme ça. Ils sont trop. Juste trop. Et on le ressent des hommes comme eux, ils ont juste trop. Trop. Trop.

Les hommes de mains s'approchent un peu. Mais la main de Ricardo les stoppe. Je ne sais pas vraiment si mon cœur est totalement effrayé? Car pour le moment il est intrigué. Il veut la suite du récit... Il veut comprendre...

-Comment Ryan l'a déchiré... Articule-t-il. Pourtant, je lui ai dit d'attendre. Je ne voulais plus qu'il le fasse. Il l'a... Massacré... Tout ce qu'elle représentait, cette douceur, cette beauté. C'était fini. Il l'a fait seize fois. Tu sais la force que ça demande d'hacher un corps? Tu le sais n'est-ce pas Caleb. Puisque tu l'as déjà fait toi aussi.

J'ai dégluti. Avec la boule à la gorge. Et l'interdiction de pleurer. Je me le suis interdit. Je voulais montrer à quel point, j'avais fait mon choix. Et je savais que mon choix, allait me retomber dessus.

-Alors... Isabella? Mais j'ai cru comprendre que plus personne ne t'appelle comme ça. Pourtant ta maman c'est ce qu'elle a crié quand Ryan l'a lacérée. On a déjà dû te poser la question? Et tu me fascines. Ta mère m'a fui, pourtant je suis sûre que je lui faisais de l'effet. Mais toi? Toi... Oh non toi. Tu es mariée avec le fils de celui que ta mère a fuis? Toi tu t'appelles Cruz? Et encore mieux, tu écartes les jambes pour un Cruz. Et tu as donné un fils à un Cruz? Mort. Parce-que... C'est ça la vie de femme de narcotrafiquant. C'est d'être en danger. Constamment. Je me demande ce qu'il s'est passé dans ta tête à toi. Mélina elle a tout fait pour m'éloigner d'elle, malgré ses pulsions. Toi tu n'as même pas tenue un an. Ça te plaît? Il te plaît? Tu aimes le danger? Pourquoi tu t'es laissé comblée? Tu aimes cette vie? Tu aimes vraiment cet homme?

-Oui, réussissais-je à articuler en tremblant.

-Oui? Oui. Et je te trouve à vomir.

Je ne sais pas pourquoi, mais ça m'a absolument blessé. Ça m'a touché beaucoup plus que ça n'aurait dû.

-Et en même temps, tu me fascines. Et quand j'aurais éliminé mon neveu. Toi et moi vivrons de grandes aventures fais-moi confiance. Stop-.

Il a regardé rapidement Caleb. Que j'ai senti se crisper.

-Stop. Tire Caleb. Et tu deviens une passoire dans la seconde. Tire, et tu vas voir. Tire?

-Valentina, m'appelle doucement Caleb.

Je le regarde. Et cette fois-ci, j'ai eu une seule larme. Une symbolique. Une unique.

Sa voix... Elle est comme un écho. J'ai l'impression de l'entendre de sous la terre. Elle est triste et caverneuse. Et j'ai l'impression que c'est la dernière fois que je l'entends...

-Si tu le sens. Je t'en prie, saute. Pars, d'accord?

J'ai fait non de la tête. Mais ses yeux bleus se sont plantés dans les miens. Ils sont, si beaux. Ils me parlent d'amour. De trop d'amour. Ils me disent qu'ils sont désolés... Encore. Ils me rassurent, et sont presque joyeux, et amoureux.

Alors je comprends que ce n'est pas une question. C'est un ordre. Et je dois absolument lui obéir. Si j'ai une ouverture. Je sais que je devrais sauter. L'abandonner. Je le sais... Et je sens ce cœur connaître une telle dépravation. J'ai l'impression qu'on est en train de me le salir. De me le détruire comme un mur que l'on abat à coup de marteau. J'ai des battements, non, des cognements foudroyants. J'ai envie de pleurer, mes yeux picotent. Et j'aime tellement son regard... Je meurs de ne jamais quitter ses yeux passionnels...

Oui. Il me plaît oui. Et je suis folle. C'est un fait. Comment aimer un meurtrier? N'éprouver aucune aversion pour lui? Seul mon cœur peut y répondre. Et sa réponse est si simple. Il m'a guéri quand personne n'aurait pu le faire. Il m'a donné, une force et un courage qu'il a fait sortir d'au fond de moi. Et... Il me plaît.

-J'ai bâti mon empire sur les six millions de ton propre père Valentina, continue Ricardo. Et tu sais. Ce soir là. On t'a cherché. Partout. On a retourné la maison. Il faut dire que ta cachette, à ce jour, je ne la connais toujours pas... Mais peu importe. Ce soir là. J'ai décidé de devenir l'Ange-Gardien. Et Ryan était la Hoja. Je l'ai haï à mon tour. Pour avoir découpé l'amour de ma vie. Mais je n'avais pas le droit de le détester. Moi je lui avais fait pire...

-Et ma mère? Et Valentina? Pourquoi?

C'est Caleb qui a parlé. Il se contient, mais je sens qu'il veut des réponses pour trouver la paix avant de prendre la vie de cet homme que je sais... Il aime à en mourir.  J'ai regardé ce Ricardo. Et un large sourire s'est affiché sur son visage. L'arme que tient Caleb lui fait toujours aucun effet.

-Elle, articule-t-il en me désignant de son doigt. C'était un test. Un test que tu as raté. Alors je l'ai mise en danger. Et parfois je l'ai sauvé. Car moi aussi je la voulais. Quand j'ai donné à Angel l'adresse de l'hôpital ou elle comatais. C'était un test ça aussi. J'aurais tellement voulu que tu le passes avec succès. Tu es sorti de l'hôpital, mais tu es revenu quand tu as compris qu'elle était grandement en danger. Je l'ai sauvé chez Salomon, car c'était trop tôt. Je voulais voir si tu allais venir. Et tu as fait mieux. Tu lui as donné ta veste... Ta putain de veste! Alors le test. Est un échec. Je voulais que tu ai le cran, de la détruire. Pour devenir aussi puissant que moi. Pour m'assurer que je puisse te léguer ce business. Mais non, tu as préféré menacer Barbara. Et tuer ma propre fille. Alors voilà. Je vous ai traqué, depuis les États-Unis. Ça n'a pas été simple. Si il y a une chose que tu sais faire au moins, c'est effacer tes traces. Disparaître, tu es excellent dans ce domaine. Même mieux que moi. Alors quand vous êtes allé en Australie. Tu n'as plus fait attention. Brandon, il a une puce dans son téléphone. Et là... C'était fini. Je vous ai traqué. Et j'ai trouvé.

-Un test... Tout ça... Juste un misérable test mon oncle... Juste un jeu, un t.e.s.t?

-Un test. Juste un test. Moi je t'ai dit de la tuer. Et si elle n'avait pas été là. Tu aurais été tellement puissant mi Hijo. Tu aurais eu le monde à tes pieds. On aurait continué à te craindre. A trembler rien qu'à l'entente du nom: Preto. Tu n'aurais jamais connu ces quatre mois de prison. Et tu sais quoi? C'est moi qui ai demandé à ce qu'on te garde en cellule d'isolement. J'ai sauvé ton cul du viol des autres prisonniers. Encore une fois j'ai sauvé ton cul. Tu aurais évité d'innombrables balafres. Personne n'aurait jamais su ton nom.

-Puissant mi Tio? Mais je pèse un milliard. J'ai fait ce que mon père a voulu de moi. Voilà... Et avec cette femme à mes côtés qui plus est. Alors... Qu'est ce que tu me racontes? J'y suis arrivé. Car mon père m'a donné toutes les clés. Je suis parti de rien. De rien après que mon père ai été assassiné. Ma seule ressource c'était cette cocaïne qu'elle m'a certes volée, mais qui a inscrit sur la pierre mon nom. Et je le suis. Je suis toujours aussi dangereux. Je suis pire.

-Non il a raté. Tu en pèses un. J'en pèse vingt. Voilà. Et dans ce monde. L'amour est interdit. Car tu n'en pèseras plus un seul quand je devrais te prendre la vie.

-L'amour est interdit pour toi. Parce-que personne ne t'aime. Et pourquoi? Regarde-moi, moi, je t'admirais comme un père. Mais regarde... À la seconde ou je vois une ouverture, tu auras de ma part un joli trou dans le front. Et crois-moi que je vais le faire. Peu importe si j'en meurs, tu l'auras cette balle.

-Tu le penses? Moi je crois. Que c'est toi qui vas mourir. Toi, tu as l'amour à protéger. Voilà pourquoi tu es en position de faiblesse.

-Elle est ma force quand toi, tu puises en moi pour te gonfler d'arrogance. Tu n'as rien. Tu ne te bats contre rien. Tu te cherches des combats, dans l'ombre, pour rythmer ta vie... C'est tellement triste. Tu m'attristes. Alors, sache qu'en réalité je m'en branle de ta morale. Je veux juste savoir ce que tu as fait. Ma mère?

Il y a eu un blanc. J'ai eu l'impression d'y lire une certaine forme de tristesse dans les yeux bleus de Ricardo... Une lourde tristesse. Un regret ou... Je ne sais pas. Et les secondes se sont écoulées. Le silence gênant m'a donné un mal de ventre... Et j'ai évité de poser les mains sur mon ventre. Je ne referais pas la même erreur deux fois...

-Ta mère? C'était une pute.

J'ai écarquillé les yeux. Caleb s'est approché. Je l'ai tiré vers moi quand j'ai vu, la dizaine de canons s'enfoncer dans nos peaux. J'ai des armes collées sur mon ventre. Ma tempe, ma gorge, mon dos. Je suffoque car je suis effrayé. Je tiens le t-shirt Caleb. Il sert les dents. Il est atrocement frustré. Il est tellement frustré. Il devient rouge et noir. Encore plus furieux qu'il ne l'est déjà. J'entends ses dents grincer, sa mâchoire est contractée, ses muscles sont tendus, il est monstrueux, avec ses veines qui ressortent, il respire fort. Et ses yeux me regardent. Avec haine, mais je sais qu'elle ne m'est pas destinée.

Son bras est toujours tendu. Et je remarque, que cet acier gris est planté pile au milieu du front de Ricardo, qui se met a franchement rire.

-Ça te met en colère de l'apprendre hein!

-Ne parle pas de ma mère comme ça! Ne fais pas ça putain sale petite merde que tu es!

-Une grosse pute! D'accord!? Une petite traînée si tu veux?

Caleb a tremblé. Il tremble littéralement. Sa respiration devient grossière. Et il jauge son environnement. Il jauge tout. Ses yeux assassins calculent et analysent ses probabilités, ses possibilités. Il est en train de se faire un plan mental.

-Tu m'as déjà vu, chez vous Caleb?

Caleb baisse les yeux sur son oncle, le souffle brûlant. Il n'en peut plus de ne pas tuer. Mais on est entouré de canons!

-Non, affirme Ricardo. Je t'ai toujours vu, après la salle rouge. Ou tu venais chez moi. N'est-ce pas?

-Pourquoi? Pourquoi tu me racontes tout ça!? HEIN!?

-Tu as toujours vu tes parents, déchiré. Ton père, celui qui t'a élevé, ne t'a jamais aimé. Et Bianca, il ne lui a jamais accordé une once d'attention. Même quand elle s'est faite violée. Il ne lui a rien accordé. Je me trompe? Toi, tu étais son soldat. Et après Casey. Mon frère et moi, il valait vraiment mieux qu'on s'évite.

-D'accord. Ta mère la putain. Valentina il faut que-.

-Attends. ATTENDS un peu... Mi Hijo.

-Ne m'appelle pas comme ça. Tu es une sale putain de merde! Une raclure de merde, un putain de fils de la grosse merde de ton père!

-Ah bon... Et pourtant. De quelle couleur sont les yeux de ton père? Ryan?

Caleb intensifie son regard. Il fronce anormalement les sourcils... Ses yeux deviennent vitreux... Je... Je... Je laisse mon regard jongler. Entre mon mari... Et cet homme.

Et Caleb me fait me baisser d'un coup sec. Je trouve place au sol. Ils sont tous déstabilisés. Et d'une jambe il en recale deux. Et personne ne tire, car Caleb se met à prendre des vies. À esquiver des coups mortels.

Moi je commence à reculer. Je sais que je dois reculer. Et j'en souffre de devoir reculer. Je me déteste de reculer. De le laisser prendre des vies tellement facilement. Le voir se battre pour nous. Je me hais pour ce spectacle.

Mais de toute façon. On tire horriblement mes cheveux. Je hurle. Et Caleb tire en même temps qu'il ne tourne la tête. Je me sens libre. Mais lui, il ne l'est plus. Car cette fois-ci, c'est son oncle qui le tient en joug.

-Réponds. Réponds ou c'est elle que je plombe. De quelle couleur sont les yeux de ton père Ryan?

Caleb hésite. Il me regarde il est de profil, et son regard jongle tristement entre moi et Ricardo.

-N-. Noirs... Répond-il finalement.

-Bien... De quelle couleur sont les yeux de ton frère? Casey?

-Noirs.

-De quelle couleur sont mes yeux, Caleb?

-B... Bleus.

-De quelle couleur sont tes yeux? De quelle couleur sont les yeux de Bianca? De quelle couleur sont les yeux de Cosme? De Sahana?

-Bleus. Bleus. Bleus mon onc-...

Je ne sais pas pourquoi. Je me suis mise à légèrement pleurer. Caleb m'a regardé. Comme pour être sûr de lui. De ce qu'il venait de comprendre. Il m'a regardé avec une horrible tristesse, et je l'ai vu tout comprendre. Il a tout compris. Tout... Et moi aussi, je sais maintenant pourquoi.

-Voilà. Alma. Je l'ai baisé après mon retour de Colombie. Un nombre incalculable de fois. Mais il a fallu qu'elle tombe enceinte. Il a fallu que cette salope tombe enceinte de trois putain de gosses! Et pire encore, elle n'a rien dit à personne. Elle attendait des putain de triplets. Elle a réussi à garder le secret. Et c'était facile, avec Ryan, on était constamment en déplacement dans ses derniers mois. Voilà. Et mon frère a failli nous tuer. Mais je t'ai donné. J'ai accepté de te donner. Il pouvait faire de toi son fils. Et Bianca sa fille. Il t'a éduqué comme un soldat. Et après qu'il ai lacéré Mélina en Colombie. J'ai eu une telle rage, que j'ai tout dis à Casey. J'ai mis dans son esprit des pensées dégueulasses sur toi et Bianca. Et tu t'es vengé de ton père pour moi en tuant Casey. Voilà ton histoire. Mon fils.

Caleb s'est mis à rire. Il a reculé d'un pas. En riant. Je me suis sentie atrocement gênée. Déstabilisée. Je sais ce que ce rire signifie. Et même si il paraît tellement sincèrement, c'est celui qui nous dit, qu'il va bientôt péter un plomb. Qu'il va exploser.

Il regarde son oncle... Enfin... Non. Et moi, comme lui, savons. Savons qu'il dit vrai. Il dit vrai... Et c'est un fait. Caleb ressemble plus à celui qui l'a élevé. Il ressemble à Ryan Cruz. Mais les yeux... Ces yeux-là, ce sont ceux de Ricardo. Les Cruz prennent de leur oncle. Comme Cosme ressemble tellement à Caleb... C'est comme ça. J'ai le cœur en miette. Là, par terre sur ce bateau, qui n'a cessé de s'enfoncer dans ce cours d'eau interminable. J'ai douleur au fond du cœur, car je sais que le monde de mon mari est en train de s'effondrer. Je sais qu'il se sent absolument perdu. Qu'il se remet en question. Qu'il doute. Et ses yeux plissés, qui semblent rire sont la réponse à ce que je vois.

Je le connais par cœur. Et c'est effrayant de constater à quel point je sais absolument tout de ses réactions. Je le comprends, parce-qu'au fond. Il est en moi, et je suis en lui. J'entends les hurlements que fait le supplice de son âme.

-Tu as vu. Mon fils. Comme tu me ressembles. Car comme moi. Cette femme aura été ta faiblesse. Cette femme a causé ta perdition. Et cette femme est la seule pour qui tu éprouveras à jamais de l'amour. Comme moi. Tu sais... L'amour, à la fois, intensément pur, mais toxique. Celui qui est destructeur et mortelle. Ma qui redonne vie, qui guérit. Qui élève, qui apaise. Mais toi, mon garçon. Tu m'auras surpassé... Car toi, elle t'a aimé en retour. Autant que toi. Elle t'aime tellement, que j'en suis... Oui, presque jaloux mon fils. C'est devenu, absolument maladif, et tu sais quoi... Comme toi mon garçon, par folie, j'ai tué mon propre frère. Car Ryan, a osé se moquer de la mort de Mélina. Il y a quatre ans de ça. On était simplement debout à dehors, et il s'est mis à tellement rire... Que je ne me suis pas rendu compte de mon geste. La seconde qui a suivi, s'était fini, son corps longeait la rivière. Une balle dans la tête.

-Aucune... Aucune, tu as... Tu as eu aucune considération, pour celle qui nous a porté, Bianca, Caden et moi?

-C'était une pute. Rien d'autre. Je l'ai baisé, jamais aimé. Alors la vendre à Angel, c'était un pur moment de jeu.

Un coup de feu a retenti. Un homme qui tenait Caleb en joug tombe raide au sol.

Quelques secondes c'est le temps qu'il nous faut pour réagir. Juste quelques secondes.

Et la vitesse de mon mari me rend alerte. Il est trop rapide pour moi. Et je n'ai pas encore sauté de ce bateau. Mais je ne peux pas l'abandonner. Cette notion est pour moi trop douloureuse, et je sens que je le regretterais à vie si je pars. Alors je glisse sur le sol. Il y a des coups de feu tout autour de nous. Je me demande ce qui se passe. Mais ces hommes en noirs tombent un après l'autre. Quand j'ai un glock en main, et que je m'adosse aux parois de ce bateau, je tends les bras. Mon cœur acide ne réfléchit plus, et tout ce qu'il sait, c'est qu'il doit couvrir Caleb comme il peut. En tirant, des balles et des balles. Dans des êtres humains. Mon corps à toujours autant horreur de la mort. De la donner. La faire subir est un supplice. Moi... Moi j'ai tué, probablement, une vingtaine ou une trentaine de personnes. C'est plus que certains tueurs en séries. C'était psychopathe. C'est à ce point...

Pourtant mon index sur la gâchette continue de tirer. Et je vois Caleb, avec Ricardo. Caleb déchaîne sa haine. Je pleure atrocement, car je vois, je vois... La mort d'un homme.

J'essaye de le couvrir, et les hommes en noirs ils tombent, mais ils le tuent tous. Ils le plantent. Je vois bien, qu'il est blessé Caleb. Je sais qu'il doit être grandement blessé. Mais quand il est comme ça, je sais aussi qu'il ne sent rien. Il est à son état le plus dangereux alors je commence a hurlé son nom. Et il ne m'entend même pas.

Il massacre son oncle avec une telle horreur que j'en frissonne. Je sais qu'il ne réalise pas qu'il est démoniaque. Il tire la peau à même ses dents. Il arrache la chair. Et laisse ce sang gicler de partout. Ce bateau blanc est bien rouge. Je tire sans m'arrêter, à en pleurer à grosses larmes. J'en suffoque, et je hurle son nom, je m'époumone pour qu'il m'entende. Et quand les derniers hommes tombent. Je me précipite sur lui.

Je pousse son corps pour qu'il arrête.

Son corps rigide. Dur comme de l'acier, ça m'effraye. Ça me rend paralysée. Mais au lieu de le craindre lui. Je n'ai peur que de l'avoir perdu. Il est noir. Comme une bête, tout est noir en lui. Ses yeux, et son visage enragé est couvert de sang. Il est baigné d'horreur. C'est juste, le monstre dont on parle le soir, et dont on ne veut jamais croiser la route. Il est absolument ignoble... Oui je sais, et son souffle brûlant, essoufflé s'étale sur moi. Tout son corps est moite, mouillé de sang.

J'ai osé regarder son... Père.

Je n'aurais pas dû.

La vision d'horreur est pire que le corps de Miguel.

J'ai vu, des lambeaux et de la peau. Je retiens mes larmes, et je ne sais pas comment là, je suis capable de les retenir. Je n'en sais rien, mais mon corps le fait.

Ses yeux me cherchent. Je sais qu'il cherche un repère. Il n'y arrive pas. Son corps tangue. Il est presque agressif envers moi. J'ai l'impression de devoir calmer un lion en furie.

-Caleb? C'est moi. C'est fini. D'accord. C'est fini.

Il me fixe. Il ne réalise pas. Il est toujours, aussi sombre, et en colère. Il se brûle, je le sens se cramer, car ça me touche moi aussi. Je les sens moi ses flammes, et l'enfer est sombre pour un homme tel que lui. Je ne lui demande que l'effort de me revenir. Calmer ses torpeurs, car c'est fini...

Mais on sent une odeur. On sent une odeur. Et la seconde qui a suivi. Il m'a violemment saisi par le bras. Il a couru et sa vitesse nous a fait sauté hors du bateau.

Essence. Explosion. Sous l'eau.

Encore sous l'eau.

Caleb nous a enfoncés sous l'eau.

Il a forcé pour que nos corps restent sous l'eau. Car à la surface, un brasier de feu recouvre la rivière qui se couve d'un voile de kérosène. Alors il a mis ses forces pour que nous passions hors ce nuage de brûlure. Il a nagé, et ce fleuve est si profond. Mais il se réchauffe à cause des flammes, et la lumière orage me fait voir les tracés de sang.

J'ai un tressautement dans le ventre. Et constatant qu'il y a plusieurs filets de sang qui suivent mon mari. Et ce sang s'échappe de lui. Il est troué. Il faut sortir de l'eau.

Toujours, lui et moi. Sous l'eau. Nos pires et nos meilleurs moments se sont passé avec l'eau.

L'eau, est un symbole qui fluidifie notre couple. J'ai souffert sous l'eau avec lui. J'ai guéri sur l'eau avec lui. J'ai aimé. J'ai ri. Alors, mon instinct me dit des choses, que j'ignore. Il se bat pour nous sous l'eau. Mais je l'aide moi aussi. Je nage à ses côtés. Et quand... Quand son corps est plus lourd que le mien. Je ne le regarde pas. Non, je fais comme la première fois. Mes bras autour de lui, et je pousse sur mes jambes agitées.

Je pousse pour que la clarté du fleuve deviennent une évidence.

Il ne peut pas.

Il ne peut pas.

Pas maintenant Caleb pas maintenant. J'ai une chose à te dire. Et des mots doux à te murmurer. J'ai une histoire à vivre. Et c'est fini maintenant. C'est fini. On a réussi. On a tout surmonté. Plus personne à nos trousses. Pas maintenant Caleb...

Et ma force me mène hors-de-l'eau, je mets plusieurs secondes à repérer la rive. Et là, je commence à sentir ma gorge se serrer. Je me force à ne pas pleurer. J'ignore la lourdeur de mon cœur. Car il est aussi lourd que le poids de mon mari. Ils meurent tous les deux. Alors j'ignore pour garder espoir.

Je m'aide de l'eau pour nager. Et j'entends d'un coup mon nom.

Je tourne la tête.

Je découvre, Sebastian. Il nage vers nous j'ai de plus en plus d'espoir. Je les vois tous. Je remarque aussi Esteban sur la rive. Et je remarque aussi, Ruben qui commence à s'enfoncer dans l'eau. C'est eux qui nous ont aidés. Ils ont tiré de la rive. Ils ont fait demi-tour et nous on suivit. Et j'ai tellement envie d'hurler ma tristesse.

Je m'enfonce plusieurs fois dans l'eau. Je tousse, ce fleuve est gigantesque. Je perds en force, et la mer à cette manie. Elle vous accueille. Et elle ne vous prend jamais d'un coup. Elle vous donne plusieurs chances avant de vous emmener au fond.

Je vais me noyer. Caleb est plus lourd que la dernière fois. Et je suis moins coriace que la dernière fois que j'ai voulu le sauver de la noyade. Je suis enceinte, et épuisée. Je n'ai pas beaucoup mangé. Je n'ai pas beaucoup dormi. Je me sens partir. Mais je ne le lâche pas. Je ne peux pas le lâcher.

-Seb-. Sebast.

La mer m'avertit qu'elle ne me donnera pas beaucoup de chance. Je me sens me remplir d'eau. J'ai peur pour mes bébés. Pas maintenant. Pas lui. Pas mes garçons! Je prie mon Dieu. De tout mon cœur je prie. Je n'arrive plus à voir Sebastian. Ni Ruben. Je me sens m'enfoncer.

Et le corps de Caleb me quitte. Je m'enfonce avec lui. Pour le reprendre. J'attrape son t-shirt. Mais à quoi bon. Pas assez de force.

Pas de force.

Il faut...

Aidez-moi.

Son corps me quitte une deuxième fois.

Mais, il ne s'enfonce plus. Il remonte.

Et je réalise que moi aussi.

Je ne sens presque pas les bras qui m'entourent. Mais je sais que l'on est en train de me sortir de là. Alors je me laisse faire.

-Respire mi querida! Putain fais pas ça! Fais pas ça! Tu es une petite soldate! Aller. Aller!

Je tousse déjà. Moi ça-va. Je crache mes poumons. Je sais que c'est toi Sebastian. Et je ne sais pas comment, je pourrais te remercier. Pour tout ce que tu as fais depuis le début.

Alors, il me porte d'un coup. J'entends l'eau s'éclabousser. Elle retourne à la mer quand Sebastian quitte l'eau. Il me pose par terre, et il me met sur le côté. Je tousse, j'en vomis l'eau. J'en vomis. Et je vois... Pas distinctement, mais je vois, Esteban. Carrément sur Caleb. Il procède à un massage cardiaque pour lui. J'entends leur souffle angoissé. J'ai des moments d'absences. Je ne supporte pas la voix de Ruben.

Et moi j'ai la force. J'ai, cette toute petite force. D'où je la puise? Je ne sais pas. La vérité, c'est que je ne sais pas d'où je la puise, mais j'avance sur le sol. Je sens même les mains de Sebastian me pousser pour m'approcher.

Ce visage calme. Mort en fait.

Enterré. Je me suis enterrée. Absolument là ou il est.

Je vois, du sang par terre. Des filets. Et je remonte ce t-shirt noir, toujours noir. Il est troué. Tout troué. Et j'approche ma bouche de la sienne. Je n'ai pas beaucoup d'émotions. Juste de la terre dans mon âme, car elle est sienne. Et si il meurt. Alors moi aussi.

Et j'essaye de lui donner, un peu de ma vie. Juste un peu de souffle.

Esteban continue le massage. En faisant les pauses nécessaires. Et je donne l'air. Je n'en ai pas beaucoup. Mais j'espère qu'il sera suffisant.

-Ne fais pas ça... Pas maintenant.

Du coin de l'œil j'ai vu Ruben se lever...

-Je t'en supplie. Je t'en su... pplie...

Cette fois-ci... Oh, cette fois-ci, j'ai pleuré. J'ai éclaté dans un atroce sanglot. J'ai hurlé son nom. J'ai senti la terre s'écarteler sous mon corps affalé. J'ai hurlé! Pour qu'il me revienne comme il me l'a toujours promis!

-Je suis enceinte! Caleb! Je suis enceinte de trois mois! Ne me fais pas ça, je t'en prie Caleb, je t'en prie! Ce sont des jumeaux! Des jumeaux Caleb ne me laisse pas seule!

J'ai sursauté. Quand j'ai senti sur une main sur mon bras. J'ai regardé. Et c'était la sienne. Alors c'est lui que j'ai fixé. Et il m'a souri. Les yeux fermés. Il m'a souri. J'ai entendu toute son âme me dire, que d'une certaine manière, il a tenu sa promesse. Car même mort, il me reviendrait. Car je le porterais en moi. Et nos enfants garderont, la moitié de lui. La totalité de moi. Alors, il ne m'a pas menti.

Et quand sa main est retombée.

J'ai hurlé. Hurlé ma peur. Hurlé ma peine. Et quand Esteban a cessé le massage. Qu'il est tombé sur le côté à côté de ce corps encore brûlant. J'ai suffoqué. Les crises, que lui seul arrive à calmer. Les crises qu'il arrive à m'éviter. J'ai eu la mort sous la peau moi aussi. Il a mis en moi une vie toute morte. Car il est moi, et je suis lui. Alors à deux... On ferme les yeux. Car il prend mon cœur, et l'emmène en enfer avec lui.

J'ai eu cette douleur atroce. Dans tout le corps. La douleur de la passion. Et croyez-moi, que c'est la pire. Car elle est, elle devient une cicatrice ouverte, et physique. Qui ne pourra être refermée uniquement par l'être aimé. J'ai eu tout le corps, jusqu'au fond des os, rongé par la souffrance de ces yeux clos. Je veux voir, une dernière fois ces yeux azurin. Entendre cette voix. Et son parfum? Oh... Son parfum!? Son odeur. Son identité. Ses yeux, et sa beauté. Sa douceur et sa colère. Sa tendresse et sa nervosité. Je veux tout ce qu'il est. Je demande une âme pour m'acquitter. J'ai besoin d'une vie, j'ai besoin de paix. Je veux mon mari, je veux le père de mes trois garçons! Je demande, je veux, je souhaiterais, je prie, je supplie, j'espère!

Que mon Caleb me revienne.

On me soulève. Et je me mets à hurler pour qu'on me laisse à côté de lui. Je deviens rigide et agile. Je veux juste pouvoir le câliner. Mais je n'arrive plus à respirer.




J'aurais pu aimer, un homme au cœur pur.

Sans bavures, sans dictature.

Un homme d'une autre carrure sans cette musculature.

J'aurais pu faire baisser la température,

et épouser un être digne de droiture.

Sur mon corps, toutes mes éraflures,

mes ratures, mes cyanures, sur mon ossature...

Elles s'annulent, grâce à toi, ma parure.

Alors voyez-vous, ce sang en moi qui coagule...

Il carbure, pour cette armure, cette sombre créature.

J'ai sur mon cœur, gravé, "Caleb", sa signature.



Mais voir son corps là. Là, enfoncé dans la terre mouillée. Faible et vulnérable. Ce corps blanc, alors que normalement, il est tellement bronzé. Le voir, comme ça. Mort. Créer un traumatisme intense dans mon esprit.

Il était... Invincible à mes yeux. Indestructible. Il m'a toujours protégé et même, onze coups de couteaux ne l'ont pas empêché de me sauver. Il a tout encaisser... Mais la trahison de son oncle... Il ne l'a pas encaissé.

Il n'a pas supporté... Moi je hurle à mesure que Sebastian s'éloigne. Je ne veux que son corps. Que son âme près de la mienne.

Alors je hurle. Pour qu'il entende mes peines. Et qu'il me revienne.

Tu m'as promis. La toute première fois que tu m'as dit; "Je t'aime."

Tu m'as promis de me revenir...

Mais, ton corps blanchit. Et tes yeux se font de plus en plus sérieux. Tu es mort.

Caleb, tu es mort.

Tu laisses en moi, un creux immense. Que je n'arrive pas à croire. Moi, je n'y crois pas... Je n'y crois pas. Tu n'es pas mort à mes yeux. Je n'arrive pas à y croire. Qu'en quatre jours, tout a basculé.

De toute façon, toi et moi, ça s'est toujours passé comme ça. Tout va bien, puis tout nous est enlevé. C'est un combat perpétuel. Je lutte... Pour que nous soyons bien. Mais Esteban près de ton corps réalise la vérité. Je vois ses larmes, ses regrets.

Alors Sebastian m'éloigne de la scène de crime. Mais je ne demande qu'à être la victime. Pour que toi tu puisses subsister. Je suis prête à te laisser nos fils, pour que tu continues à vivre. A revenir te chercher dans le profond puis de l'enfer, pour que tu me serres une dernière fois dans tes bras. Je repense d'ors et déjà à nos rires et nos baisers. J'ai la sensation de t'avoir déjà enterré. Et te sentir sous terre est la tombe de ma vie.

Je meurs à chaque pas que fait Sebastian. Je décède. Et je ne lâche pas des yeux. Jusqu'à ce que tu sois trop loin pour que je puisse admirer une dernière fois tes traits.

Alors je préfère abandonner. Et sombrer dans les bras de Morphée.


C'était toi... Mon Ange gardien.

Que ferais-je... D'un ange déchu?

Je ne ressens plus que toi.

















FIN.
































֎



Avant toute chose.


Merci.

Et surtout, je publierais très vite, un épilogue et un bonus pour que vous ayez une petite suite.


Coucou mes beautés.

J'espère que vous allez bien?

Moi ça-va.



Pratiquement un an à travailler cette histoire. Pour être honnête j'en suis vraiment fière. J'ai été la plus régulière possible, et j'ai tenté de vous répondre à tous, même si il y a certains chapitres ou je n'ai pas répondu, sachez que je lis tous les commentaires sans exception.

Ça à été une année pendant laquelle vous m'avez accompagné, et j'avais tellement besoin de vous. Je me demande encore comment j'aurais passé ma dernière année d'étude sans vous. Wattpad c'était mon échappatoire et ma petite paix, le temps de partager mon imagination avec une communauté adorable de filles que j'ai vraiment apprécié.

Entre les lives instagram sur lesquels vous m'avez insulté (PTDR à cause de Léo vous m'avez Hagar). Les messages, les audios touchant ou vous m'avez conté vos histoires et vous m'avez expliqué pourquoi VALENTINA vous touchait autant.

Et ça me rend fière de moi, de savoir que d'une certaine manière cette histoire à été appréciée par plus d'une personne autre que moi. Je suis reconnaissante du temps que vous avez pris à me lire, à commenter chaque lignes, à me partager vos vies, votre intimité. J'en suis honorée et je n'oublierais pas cette année à vos côtés.

Je ne pensais pas que j'aurais apprécié écrire à ce point. J'ai toujours inventé des histoires par-ci par-là, mais sans plus, j'inventais des personnages et puis sa s'arrêtait là. Mais pas avec cette histoire. Il y a eu tellement de moment ou j'étais prête à la supprimer. À arrêter, abandonner, mais vous avez toujours réussi à me rappeler que vous étiez toutes à mes côtés.

On dirait que j'ai gagné la présidentielle à m'entendre mais c'est juste que je suis fière d'être arrivé à la fin. D'avoir construit cette relation avec vous. J'ai l'impression que parfois j'étais la seule à être aussi proche de vous. À réellement prendre le temps de vous répondre, de vous considérer et parfois vous écouter. Et ça aussi j'en suis fière, parce que vous avez été nombreuses à me dire que j'étais une des seules à vous accorder de l'importance et pour moi c'était l'essentiel.

Alors je vous remercie. ❤️

Sincèrement sur les derniers chapitres... Je voulais absolument tout arrêter.

J'ai continuer pour ne pas décevoir ceux qui aiment vraiment cette histoire et je ne voulais pas vous laissez sans fin. Alors j'ai fini ce livre, juste pour vous.

Après un an, j'ai la sensation de m'être tellement investie que ça m'a porté préjudice.

Ca serait mentir que de vous dire que ça ne m'a pas fait plaisir, j'ai apprécié les moments passé à vos côtés, sincèrement, Wattpad c'était pendant cette année de cours un échappatoire comme je vous l'ai dit. Mais sont arrivés les commentaires désagréables, les personnes qui se sont permis de cracher sur ma personne. Et encore ça, je peux faire abstraction.

Mais après il y a eu les personnes que j'appréciais, et qui se sont bien foutu de ma gueule. Et j'ai fini par me demander mais pourquoi je m'époumone à ce point?

Entre ceux qui pensent que je les voles, ceux qui pensent que je suis là pour faire la promo de mon instagram...

Franchement j'ai essayé. Et c'était une très belle aventure, j'en garderais que de bons souvenirs.

Je n'ai plus du tout la même joie à ouvrir Wattpad maintenant.

Alors à toutes les personnes qui sont là depuis le début, ou non.

Celles qui ont été d'une bienveillance et d'une gentillesse non négligeables. Au lecteur fantômes. A ceux qui commentais chaque lignes. A ceux qui ont vraiment aimé cette histoire jusqu'au bout. Je vous fais d'énormes câlins. Je vous remercie, et je ne souhaite que pour vous la protection d'Allah. Que vous puissiez prospérez dans vos vies. Que vous arriviez à surmontez vos combats.


MERCI!















𝐿𝑜𝑣𝑒 𝑦𝑜𝑢, 𝐾𝑢𝑛𝑎𝑓𝑎. 🌹

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