Je me fais coiffer pour les dernières scènes de mon clip, qui s'est finalement déroulé sur deux jours. J'étais loin d'être concentré, ce qui m'a valu de refaire certaines prises plusieurs fois. Le départ d'Alcatraz m'a affecté plus que je n'aurais pu l'imaginer. On rajoute à cela le fait que je ne suis pas au mieux de ma forme, et que, depuis hier, je me lève avec un semblant de gueule de bois sans même avoir pris de l'alcool la vieille... Que du bonheur. Ça doit être la fatigue de ces derniers jours, combiné au stresse de me retrouver devant les caméras pour ce clip qui provoque tout ça...
Quant à Leon... Je ne sais plus quoi en penser ! J'ai essayé de le contacter juste après avoir quitter le club précipitamment, sans même un regard pour Pepe. Et je suis inlassablement tomber sur sa messagerie. J'ai essayé de relativiser... Il dit être occupé. Et j'ai eu tendance à le croire. Seulement, il a fait la grave erreur de laisser circuler une photo de lui sur internet dans une piscine, accompagné d'une charmante blonde... Sans aucune gêne. Rien que d'y repenser, je bouillonne.
Sérieusement, j'ai de quoi avoir le morale dans les baskets...
- Tini !interpelle Cass'. C'est bon, tout est prêt de notre côté, tu peux venir.
Je n'avais même pas remarqué que Marie avait fini de s'occuper de moi. Dans un dernier effort, je me lève et vais me mettre en place. Pour cette partie du clip, je suis assise, heureusement ! Je ne sens plus mes pieds à force de danser sur des talons depuis hier. J'essaie de me concentrer, oubliant tout mes petits tracas et dès que l'on commence à tourner, je me donne à fond, voulant terminer au plus vite... Et surtout éviter de tourner la même scène dix fois, comme hier et ce matin. Je souris, et prend mon rôle à coeur pour cette dernière prise... Ce qui au final n'a pas l'air d'être très concluant pour moi...
Tellement que quand Fatima et un cameraman crient que tout est fini, je prend près de 30 bonnes et longues secondes à réaliser que je peux descendre de ma chaise, sans avoir à refaire la scène et que tout est réellement terminé ! On me félicite et toute l'équipe applaudit, ce que je fais aussi à leur égard.
- Tu vois quand tu veux ?rigole Cassandre en me rejoignant. T'y es arrivée finalement à nous faire une scène parfaite !
Je lui souris puis, Adrian arrive avec deux bouteilles de champagne en main, disant qu'il fallait fêter cette fin de tournage comme il se doit. J'adore ce gars. Alors qu'il me sert une coupe (enfin, un verre en plastique, on est sur un plateau de tournage donc on fait avec les moyens du bord ), j'espère le recroiser un jour. Ou que l'on puisse retravailler ensemble.
Alors que je parle avec Fatima, Cassandre et évidemment Adrian, nous ventant de l'équipe de choc que nous avions été et nous remémorant les moments forts de cette semaine, je me sens soudainement patraque mais n'en montre rien.
Néanmoins, au bout de quelques minutes, je suis prise de bouffé de chaleur, tout en ayant de légère crampe au bas ventre. Je donne mon gobelet à Cass' qui me regarde bizarrement.
- Je vais au toilette.dis je simplement.
Je prend mon sac. Sûrement mes menstruations qui vont bientôt se pointer... J'en broie presque aussitôt du noir. Lorsque je reviens, je fais le tour de la salle pour dire au revoir à tout le monde en terminant par mes trois acolytes. Je remercie Adrian et Fatima pour tout ce qu'ils ont pu faire pour moi et les efforts qu'ils ont fourni.
- Tu t'en vas déjà ?demande Cass', plutôt surprise.
- Oui, je crois que j'ai besoin de me reposer un peu, je me sens pas super bien.
- Ça se voit... Tu as mauvaise mine. remarque Adrian. J'espère qu'on aura l'occasion de se revoir !
- Et comment !
Je le prend dans mes bras, tout comme Fatima, puis, après un dernier geste de la main, quitte les lieux.
Lorsque j'arrive chez moi, Ludmila est affalée sur mon canapé. Alors que j'allais lui demander ce qu'elle faisait là, je me souviens que je lui avais dit de passer pour sortir Moufle, car je ne savais pas à quel heure j'allais rentrer... Mais là, elle fait beaucoup plus que sortir le chien... Soit se goinfrer de gâteaux devant la télé.
- Qu'est ce que tu fais là ?grogné je.
- Bonjour à toi aussi Tini, et oui, je vais très bien merci ! La politesse, tu connais ?
- Toi, tu t'en moques aussi de la politesse par moment ! Alors je ne vois pas pourquoi je me devrais de la connaître si j'en ai pas envie! rétorqué je en enlevant mes chaussures.
Je vais m'installer à ses côtés en poussant ses pieds de ma place, manquant d'assommer ma chienne qui dormait paisiblement au pied du canapé. Je prends le paquet de gâteaux sans demander mon reste. Ludmila a l'air interloqué par mon humeur du jour. Je change de chaîne.
- Mais ! Je te gêne pas j'espère ?! D'où tu m'enlèves ma série comme ça ?
- Je suis chez moi, non ?lui renvoyé je en reposant les gâteaux.
- Tu t'es levée du pied gauche ?!se moque t-elle.
- Comme toi, la moitié de l'année.me moqué je.
- Oui, bah justement, n'inversons pas les rôles, veux tu ? C'est moi la plus méchante de nous deux. Toi t'es gentille à la base, et reste le, parce que sinon, qui va canaliser l'autre ?
- Tu te canaliseras toi même.
Elle se redresse un peu plus sur le canapé, alors que j'arrive enfin à trouver un programme à peu près potable à regarder. Elle me fixe avec insistance. Je tourne la tête vers elle.
- QUOI ?!l'agressé je.
Elle hausse un de ces sourcils parfaitement épilé, la bouche légèrement entrouverte, avant de déclarer:
- Bon, décidemment, y a un truc qui va pas... Mais vraiment gros pour le coup. Qu'est ce qui se passe ?
- Rien.
- Quelque chose s'est mal passé durant le tournage ?questionne t-elle.
- Non. Tout s'est très bien passé.
- Bien, alors pourquoi cette excès de colère ?
- Tu m'énerves avec tes questions Ludmila, je suis juste fatiguée.
Ma déclaration la fait taire. En vérité, je ne sais pas moi même pourquoi je suis autant irritée... Je crois que c'est un ensemble de petites choses qui me rendent comme ça. Nous regardons le film que j'ai mis et qui, en fait, n'est pas si bien que ça à mon goût. J'arrête la télé.
- Hein ?s'offusque ma soeur. Mais attends, je commençais à comprendre tout le sens l'intrigue !
- Tant pis...sourié je. Je voulais te demander un truc... Avec Federico...
- Je ne veux plus entendre son nom.coupe t-elle aussitôt. Je peux te jurer que sinon, on sera deux à faire la gueule. Seulement, tu sais que je suis à un level beaucoup plus supérieur au tien quand je suis d'humeur maussade.
- Ok, je me tais.
- Si tu pouvais rallumer cette télé ce serait génial aussi !
Je lui balance le télécommande.
- Vas y, mets ce que tu veux, je vais dormir.
- Quoi ? Mais il est seize heure...
- Je sais mais je suis crevée, tu m'excuseras.
Elle hausse les épaules puis acquiesce, rallumant son écran de télévision. Je prends mon portable et me lève. Moufle, qui s'est réveillée entre temps, me suit jusqu'à la chambre. Je me laisse carrément tomber sur le matelas, soufflant profondément. Je suis rapidement rejoins par ma chienne qui se calle au niveau de mes tibias. Mon corps me paraît particulièrement lourd. Je me sens partir assez rapidement vers le pays des rêves quand mon téléphone se met à vibrer. Le nom de Leon qui s'affiche me fais sursauter. Je me redresse doucement et répond.
- Tini ?m'interpelle t-il joyeusement à l'autre bout du combiné.
- Un revenant...soufflé je froidement.
Je l'entends soupirer.
- Oui, je sais... Je n'ai pas eu le temps de...
- Oui, j'imagine bien. Tu étais trop occupé à te baigner avec d'autres filles.
- Tu as vu la photo ?
- Oui.
- C'est une danseuse de ma troupe...
- Ça m'importe peu Leon... Je te fais confiance. Ce qui m'irrite le plus c'est que je me suis prise des vents à répétitions, tu n'as répondu à aucun de mes appels ces derniers jours ! Sans parler du fait que j'ai eu besoin de toi et que tu n'as pas été là... Je peux comprendre que la préparation de ta tournée de prenne du temps, mais...
- Je suis désolée Tini.me coupe t-il. Je voulais te répondre où te rappeler mais quand j'arrive le soir, je suis crevé, et avec le décalage horaire, je n'ose pas t'appeler de peur de te réveiller... Je sais que tu dors mal en ce moment. C'est Juan qui me l'a dit... Cassandre a apparemment l'air inquiète à ton sujet depuis quelque temps et je le suis aussi... Que se passe t-il ?
- Si tu t'inquiétais tant que ça, au lieu d'être avec cette charmante danseuse, tu aurais pu essayer de m'avoir au téléphone.
Je sais, j'y vais peut être un peu fort, mais je me sens vraiment agacée et en colère... Ludmila et lui étant les seules personnes présentes, ils se prennent tout à la figure... J'en suis consciente, mais peut être un peu trop tardivement.
- Les choses sont un peu compliquées en ce moment... Je fais de mon mieux Violetta. Tu sais très bien que je serai toujours là pour te soutenir...
Lorsqu'il n'utilise pas mon surnom, je sais qu'il commence à être excédé par mon comportement... Ce qui m'excède moi aussi et encore plus que lui, tout simplement parce qu'il n'a pas à l'être.
- Non, tu ne l'es pas...
- Bon, très bien, ça suffit. Qu'est ce que tu me reproches exactement, je t'ai bien appelé aujourd'hui, non ? Donc tu peux me parler, vas y...
- Ce n'est pas maintenant que j'avais besoin de toi !!fulminé je.
- D'accord...se calme t-il. Écoute, tu dois être fatiguée avec ton clip et tout le reste, et je le suis aussi, ok? Les choses sont difficiles à gérer en ce moment... Je te rappellerai plus tard, quand tu te sentiras mieux, avant que ça ne parte trop loin... Bonne soirée à toi...
Et il raccroche sans même me laisser le temps de répondre.
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