Chapitre 170 : Fais ce que tu veux

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Malheureusement, Wu avait à nouveau ignoré un avertissement de Chi Cheng.


Arrivé à son bureau, il pratiqua son lancer d'aiguille, il fut tellement pris par son entraînement qu'il en oublia de manger. Il se contenta d'intervenir lorsque ses employés nécessitaient son expertise, sinon il passa le reste de la journée à perfectionner sa nouvelle botte secrète.

Dernièrement, Shuai était aux abonnés absents, lorsqu'il apparut des têtes se tournèrent, du parking aux couloirs menant au bureau de Wu. Mais il resta calme après tout, c'était un maître ainsi il approcha confiant le bureau de son disciple.

Toc ! Toc ! Toc !

Il toqua trois fois.

Trois coups résonnèrent en réponse.

Perplexe, Shuai ouvrit la porte et entra. Il fut choqué de découvrir l'état du bureau. Plusieurs ballons, certains encore intacts et d'autres éclatés, différentes boîtes d'aiguilles éparpillés et des aiguilles plantées un peu partout.

Wu tira une aiguille en direction d'un morceau de carton, il n'arrivait toujours pas à percer un morceau de verre, mais il savait déjà percer les ballons à travers le carton.

« Dis-moi... Qu'est-ce que tu fais ? »

Wu se tourna très heureux d'entendre la voix de Shuai, il fut surpris de voir l'homme devant lui.

Shuai portait un costume trois pièces avec des baskets et une paire de lunettes de soleil très tendance, ses petites bouclettes blondes et son aisance aveuglèrent Wu.

« Putain, qu'est-ce qui s'est passé ici ? »

Wu fit tourner Shuai afin de l'examiner sous tous ses angles.

« Je fais des efforts vu que je veux plaire. » Rit Shuai.

Wu fit tourner une des bouclettes de son maître autour de son index et continua.

« Pourquoi faire ? »

« Comme ça ! » Répondit Shuai. « Je ne suis plus aussi débordé qu'auparavant à la clinique alors j'ai plus de temps pour moi. Je me suis donc dit pourquoi ne pas en profiter pour m'amuser un peu. J'ai rencontré un jeune homme d'à peine seize ans, la dernière fois, il avait la peau claire et très douce. »

Wu grimaça.

« Tu risques gros là, Guo va te montrer ce qu'est une peau douce et claire, s'il l'apprend. »

« Pas du tout ! » Dit nonchalamment Shuai. « Il est bien trop occupé à tenir la chandelle en ce moment, il n'a pas une minute pour se préoccuper de ce que je fais. »

Wu resta silencieux.

Habituellement, Wu était bien plus loquace lorsque Shuai mentionnait la relation ambiguë des deux meilleurs amis. Mais aujourd'hui, il ignora ses mots.

Il y croit aussi !

« Dis... Tu as vu quelque chose ? » Demanda Shuai.

Wu lui fit signe de le suivre, il mit le disque dans son pc et démarra la vidéo.

« Guo n'apparaît même pas ! » Dit Shuai, confus.

Wu ne répondit pas et attendit la fin de la vidéo, il voulait que Shuai entende les mots de Chi Cheng.

L'expression sur le visage de Shuai changea une fois qu'il les entendit.

« C'est bien ce que je pensais ! » Dit Shuai en frappant du poing sur le bureau. « Il y a bien quelque chose entre eux. »

Puis Wu mentionna les autres vidéos qu'il avait visionnées chez Wang Shuo, les deux hommes décidèrent d'analyser et discuter des différentes situations.

« Je pense que Chi Cheng a des sentiments pour Guo... » Commença Wu. « D'après ce que j'ai vu, je doute que Guo ait eu des sentiments pour lui en premier. Car si tu aimais ton meilleur ami, tu ne t'amuserais pas à le filmer constamment avec son petit ami. »

« C'est de Guo que l'on parle, tout est possible. » Marmonna Shuai. « C'est un taré, il est capable de tout. »

Wu ignora les commentaires de Shuai et reprit.

« Tu crois vraiment le connaître, vous n'avez pas passé tant que ça de temps ensemble. Qui dit qu'il en est capable ? Vous n'avez même pas encore couché ensemble ! »

« Qu'est-ce qui te fais dire que l'on n'a pas déjà couché ensemble ? » Cria Shuai.

Wu se pencha sur Shuai

« Quand ? Elle est grosse ? Combien de fois vous l'avez fait ? »

Shuai le fixa.

« On en parlera plus tard. On a des choses bien plus pressantes pour le moment. »

« Non ! » Répondit Wu, anxieux. « Je veux tout savoir maintenant ! Pourquoi tu ne me l'as pas... »

« Wang Shuo ! »

Ces deux mots firent taire Wu.

« J'ai l'impression que Guo est la cause de leur séparation. Soit Guo a couché avec Wang Shuo afin qu'il rompe avec Chi Cheng, soit Wang Shuo a intentionnellement créé cette situation afin de ruiner la relation de Guo et Chi Cheng. Ce sont les deux seules possibilités. »

« C'est sûrement la seconde ! » Intervint Wu, confiant.

« On a aucune preuve pour l'instant. » Soupira Shuai. « Tu te bases sur les vidéos que tu as vues, ce ne sont pas vraiment des preuves. De plus, si tu n'as rien pour le forcer à admettre, c'est inutile ! Tu ne sais pas ce qui l'aurait poussé à coucher avec Guo, peut-être par colère. »

« Qu'importe la raison, ce sont les résultats qui importent ! »

« C'est-à-dire ? » Demanda Shuai.

« Ils n'ont pas couché ensemble. » Répondit Wu confiant.

« Et ? »

« Je vais mener ma petite enquête et prouver que Guo est innocent. »

« N'oublie pas que si tu prouves qu'il est innocent, leur relation va s'améliorer. » Lui rappela Shuai.

« Je sais. Je vais aussi prouver que Wang Shuo n'est pas une mauvaise personne, il avait réellement des sentiments pour Chi Cheng, il était sérieux, je doute qu'il ait fait quoi que ce soit pour blesser Chi Cheng. »

« Wang Shuo n'est pas une bonne personne. Tu n'as pas entendu ce qui s'est passé au parc de Guo avec l'un de ses serpents ? Wang Shuo est comme un serpent, tu prends soin de lui, mais il est possible qu'il te morde. »

« Je ne lui donnerai pas la chance de me mordre en retour. »

Shuai resta silencieux.

Un long silence s'empara de la pièce et alors que l'ambiance devenait pesante, un ballon éclata.

Shuai se tourna vers le ballon.

« Qu'est-ce que tu fais ? Tu t'amuses à éclater des ballons ? Pour les fêtes foraines ? »

« Qu'est-ce qui te fait penser que c'est pour cette raison ? » Sourit Wu.

« Pour quelle raison alors ? » Moqua Shuai.

Wu raconta sa rencontre avec son idole et énuméra les différents talents de l'homme, sans cacher l'admiration qu'il lui portait.

Shuai se racla la gorge.

« Tu parles d'un humain ? Ou d'Iron Man ? »

« Quoi ? » Questionna Wu, vexé. « Tu ne dirais pas ça si tu le connaissais, il est trop cool ! Écoute, les mots me manquent pour le décrire, si seulement je pouvais retourner dans le temps pour revivre ces moments. »

Shuai posa son index sur la poitrine de Wu.

« Il te plaît ? »

« Peut-être. » Répondit joyeusement Wu en s'avachissant sur son bureau.

« Tu plaisantes, n'est-ce pas ? »

Wu sourit.

« Ne fais rien de débile, crois-moi si Chi Cheng l'apprend, tu es mort ! »

« Ou j'assure mes arrières avant qu'il ne veuille plus de moi. » Dit Wu en jouant avec une aiguille sur le bureau. « Ainsi, il aura une excuse pour se débarrasser de moi plus tard. »

Cet échange provoqua une migraine à Shuai.

« Je doute que les sentiments de Chi Cheng soient faux, je me suis souviens de sa réaction lorsque tu as été mordu par son serpent. Aujourd'hui encore, je suis touché par ses mots. »


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Peu de temps après le départ de Shuai, Chi Cheng arriva devant les locaux de Wu.

Le bureau était rempli de cadavres de ballons et le bruit était perceptible jusqu'en bas de l'escalier menant à la pièce.

La secrétaire descendit du second étage et salua Chi Cheng.

« Où est-il ? »

« Dans son bureau. »

« Qu'est-ce qu'il fait ? »

La secrétaire hésita, car son patron lui avait demandé de ne rien dire à Chi Cheng, s'il lui posait cette question pendant son entraînement.

Malheureusement, Chi Cheng se doutait que ses mots furent ignorés, il se dirigea confiant vers les escaliers. Une silhouette se jeta sur les escaliers et fonça vers le bureau avant que Chi Cheng ne puisse entrer. Mais le jeune homme le rattrapa, il le saisit par le col et le jeta aux pieds des escaliers. Puis il ouvrit calmement la porte.

Wu était tellement pris qu'il ne réalisa pas qu'un intrus venait d'entrer.

Chi Cheng défit sa cravate et banda les yeux de son amant. Ensuite, il enveloppa Wu dans le plaid qu'il trouva sur le sofa et noua le corps avec sa ceinture. Il fit tout ceci en moins de trois minutes.

Aucun des employés ne réalisa que leur patron venait de quitter les lieux sur l'épaule de Chi Cheng, tous étaient persuadés que l'homme était simplement venu récupérer des affaires.

Lorsque Wu fut jeté dans le coffre, il se mit à crier.

« Qui... Qui est-ce ? Pourquoi tu me kidnappes ? »

Chi Cheng, austère, ne répondit pas, il se contenta de démarrer le véhicule.

Wu paniqua davantage dès qu'il entendit le bruit du moteur.

« Écoute-moi bien, tu peux me tuer ou faire ce que tu veux de moi, mais jamais tu n'auras mon argent ! Si c'est de l'argent que tu veux, tu peux rêver ! »

Chi Cheng mourait d'envie de tuer ce bâtard qui était prêt à donner son corps plutôt que son argent.

Après un long silence, Wu reprit.

« Hé, ta respiration me semble familière. »

Chi Cheng resta silencieux.

« Tu dois être de la famille de Chi Cheng. »

« Non... » Continua Wu. « C'est quoi ton nom alors ? »

Chi Cheng répondit enfin.

« Ma. »

Ce nom n'est pas très populaire.

« Et ton prénom ? »

« Ssacre. »*

« ... »


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* Massacre. Chi Cheng a utilisé les sinogrammes pour tuer (屠 tú) et homme/mari (夫 fū) qui ensemble créent le mot (屠夫 tú fū) tueur. Il est certain qu'ici Chi Cheng utilise les deux mots pour désigner qu'il va tuer son compagnon.



Désolée pour le retard, je n'ai pas pu peaufiner le chapitre hier, merci de votre patience et je vous souhaite une très bonne fin de semaine !

Counter attack (Traduction française)Where stories live. Discover now