Chapitre 57 : Renard

1.6K 132 16
                                    

Dans l'après-midi, Chi Cheng mit son téléphone dans son manteau et prit Xiao Bao dans ses bras puis sortit du poste.

« Hé Chi Cheng ! »

Il tourna la tête et vit Jing Hua.

« Y a-t-il un problème ? »

Elle tenait une pile de documents et le fixait énervée.

« Quand vas-tu me rendre ton rapport ? Tout le monde me les a rendu sauf toi ! »

Chi Cheng partit sans lui répondre.

Elle tapa du pied sur le sol.

« Comment peut-il se comporter ainsi ? Il ne me rend jamais ses rapports et après je finis par les écrire pour lui ! »

« Tu apprécies le faire pour lui » lui dit Fang Xin.

Elle le dévisagea et s'en alla en colère.

__________

Chi Cheng patrouillait, il s'arrêtait parfois pour réguler le trafic, mais la plupart du temps il restait dans la voiture et tenait compagnie à Xiao Bao afin qu'il ne s'ennuie pas.

Dernièrement, Chi Cheng verifiait constamment son téléphone, comme un jeune adolescent lors de sa première amourette. Il pensait que son intérêt pour Wu n'était que l'effet de la nouveauté. Il était fatigué et lassé d'être entouré du même type de personnes et que de rencontrer tout d'un coup ce rustre personnage lui permettait de se divertir. Mais récemment il réalisa à quel point il était déconnecté de tout, émotionnellement et mentalement. Il ne ressentait rien lorsqu'ils étaient ensemble mais une fois loin, il lui manquait.

Il revoyait ses joues se gonfler pour créer les figures en sucre.

Il le revoyait lire son livre dans le salon de thé, la façon dont il relisait la même phrase pendant une dizaine de minutes.

Il le revoyait jouer au basket, la façon dont il bougeait son derrière.

Chacun de ses mots resonnaient dans sa tête. 'Je n'en suis pas sûr, mais je t'aime toi.'

__________

Inconsciemment Chi Cheng appuya sur la touche appel.

Son interlocuteur décrocha rapidement mais ne dit rien.

« Qu'est-ce que tu fais ? » demanda Chi Cheng.

« Je quitte la ville » répondit Shuai en imitant la voix de Wu.

« Tu quittes la ville ? » Chi Cheng plissa ses yeux. « Tu vas où ? »

« Bao Ding. »

« C'est loin. »

Shuai était choqué. Il n'avait pas été démasqué ! Alors il décida de continuer la conversation afin de soutirer quelques détails.

« Hier soir... »

Shuai fit exprès de ne pas finir sa phrase.

« J'ai passé un bon moment » répondit Chi Cheng.

« Bon à quel point ? » répondit Shuai en se raclant la gorge.

« Tu n'as qu'à rester avec nous la prochaine fois et on te montrera. »

Shuai fut surpris. Putain, il le savait ? Mais il jouait le jeu ? Ce type est rusé comme un renard.

__________

Une demi-heure plus tard, Chi Cheng gara sa voiture devant l'entrée de la clinique.

A chaque fois que Chi Cheng venait, Shuai avait l'impression que l'atmosphère se gâtait.

« Où est-il ? » demanda Chi Cheng.

Shuai ne leva même pas la tête pour lui répondre.

« Je t'ai dit qu'il avait quitté la ville. »

Chi Cheng savait très bien que Shuai mentait. Il avait l'habitude que Wu disparaisse pendant quelques jours, alors il ne posa pas d'autres questions. Il se contenta de se rendre dans la chambre de Wu, il resta devant le stand en bois un moment avant de le prendre ainsi que les figures en sucre se trouvant dessus.

Shuai le prévint calmement.

« Il n'appréciera pas le fait que tu les prennes. »

« Je n'en ai rien à foutre » répondit froidement Chi Cheng.

__________

Lorsque Chi Cheng retourna à son bureau, un rapport y avait été déposé.

Quelques temps après sa collègue apparue.

« Rends-moi ton rapport ! »

Chi Cheng montra le rapport de son menton. Son geste voulait signifier, garde-le après l'avoir écrit la prochaine fois, ne le mets pas sur mon bureau. Je sais que tu vas l'écrire alors épargne nous ton spectacle.

Elle fit la moue et reprit le rapport.

Chi Cheng se rendit aux toilettes pour se rafraichir. Quand il revint, elle était encore dans son bureau. Elle comptait constamment les documents, il n'y en avait que dix mais elle continuait de les compter. Chi Cheng ne dit rien. Il sortit son précieux tube de Da Bao de son tiroir et déposa un noisette de crème sur ses paumes avant de l'appliquer sur son visage.

Elle jeta un œil à Chi Cheng, elle le trouvait très viril lorsqu'il mettait de la crème.

« Euh... Pourquoi Da Bao est si populaire auprès des hommes ? »

Jing Hua prit le tube et approcha son nez.

« Ça sent bon. C'est une bonne marque ? »

« Pas mal » répondit Chi Cheng distrait.

« Laisse-moi essayer. »

Elle prit la crème et appuya dessus pour en déposer un peu sur sa paume. Inconsciente de la façon dont Chi Cheng la regardait. Elle appliqua la crème sur son visage et tapota ses joues légèrement.

« Oh ? Elle hydrate bien ! Bien mieux que ma crème à plus de soixante euros. »

Au même moment, quelqu'un apparu.

Yue Yue était restée debout à la porte depuis un moment. Elle était là depuis que la collègue avait appliqué la crème de Chi Cheng.

Yue Yue était connue comme la reine des guerres froides. Depuis le jour où ils devaient manger avec les parents de Chi Cheng, ils ne s'étaient pas parlés. Mais pour une fois, elle brandissait son drapeau blanc.

Malheureusement, elle assista à ce genre de scène.

« J'y vais » dit Jing Hua.

En sortant elle croisa le regard de Yue Yue, qui lui sourit gracieusement comme une dame de la haute société. Jing Hua fut surprise mais elle lui retourna son sourire.

Counter attack (Traduction française)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant