Chapitre 44 : Collatéral

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Wu vit qu'un numéro de téléphone figurait sur l'avis de réception, il n'était pas certain qu'il s'agisse de celui de Chi Cheng, mais il essaya.

« Allo » répondit une voix rauque.

« C'est bien toi alors ? » demanda Wu gêné.

Un « Mmh » se fit entendre à l'autre bout.

« Est-ce que je peux t'emprunter de l'argent ? »

« Combien ? » répondit Chi Cheng.

« 25 000 euros... Si tu ne les as pas, ce n'est pas grave tu peux me donner moins, je te les rendrais plus tard. »

« Ton numéro de compte ? »

Wu fut surpris. Il ne s'attendait pas à ce que Chi Cheng accepte de lui prêter de l'argent aussi facilement. En général, quand il s'agit d'argent même si c'est un ami, il est nécessaire d'avoir un certain respect l'un pour l'autre et de la confiance.

« Que vas-tu faire de cet argent ? »

« Je veux acheter d'autres serpents, je suis retourné chez mon maitre il y a quelques jours et il m'a dit que le problème ne venait pas de la couvée mais du changement de saison. Ils ont une autre couvée à me proposer, une espèce rare et non sauvage, il y a moins de risque qu'ils meurent. »

Chi Cheng raccrocha immédiatement.

Au bout de quelques minutes, Wu reçut un sms confirmant un transfert d'argent effectué sur son compte.

« Il n'a pas essayé de t'arrêter ? » demanda Shuai.

« Il n'a rien dit » répondit Wu en secouant la tête.

« Es-tu confiant ? Et s'il se fichait bien de toi ou qu'il cherchait à t'arnaquer ? Tu as beaucoup à perdre. »

Wu ne comprenait pas très bien pourquoi il était aussi confiant lorsqu'il s'agissait de Chi Cheng, même lorsqu'il se tenait face à Yue Yue avec une brique à la main, il n'avait pas été autant confiant. Chi Cheng lui avait volé l'amour de sa vie, il lui avait rendu la vie insupportable, Wu prenait beaucoup de risques en jouant un tel tour. Mais il était certain d'en sortir vainqueur.

« Je suis confiant à 100%. »

Puis il s'en alla les poings serrés.

Wu approchait l'entrée de la ferme et son très 'amical' maître sortit le saluer avec le sourire.

« Je t'ai préparé les trois cent quinze serpents. Ce sont des adultes, ils pèsent tous au moins un kilo, je te les vends à toi car nous sommes amis. De tous les apprentis que j'ai formés, tu as quelque chose de spécial, j'ai l'impression de me revoir plus jeune quand je te vois, mais attention ce n'est pas facile de monter son affaire ! »

Wu se contenta de sourire.

« Passons à la caisse. »

« Tu ne veux pas jeter un œil sur les serpents ? » demanda le maître.

Inutile, tu as déjà dû leur retirer leur vésicule biliaire, pensa Wu.

« J'ai confiance en vous ! »

Le maître rit puis plaça son bras autour du cou de Wu et le guida à l'intérieur.

« Ce sont des serpents d'eau c'est pour cela qu'ils sont très lourds, sur le marché ils sont vendus 150 euros à l'unité. Tu es mon élève, je n'essaie pas de faire de profits alors je te les vends seulement 89 euros l'un. Ce qui fait un total de 28 000 euros. »

Wu prit une mine désolée.

« Je n'ai que 25 000 euros, j'en achèterai moins. »

Le maître tapa du pied et donna un coup sur le comptoir.

« Je te les laisse pour 25 000 euros, prends-les tous ! Considère les 3 000 euros comme un placement de ma part dans ta nouvelle affaire. »

Wu lui serra la main avec grâce.

« Merci beaucoup. »

« Ne t'inquiète pas ! » répondit le maître. « Ne m'oublie pas lorsque tu auras réussi. »

« Jamais ! » sourit Wu prétentieux.

Je ne t'oublierai jamais même après ma mort je ne t'oublierai pas !

Trois jours plus tard, Chi Cheng alla visiter la ferme.

Il était déjà venu auparavant pour une rapide inspection, il avait rencontré le maître. Lorsque le maître entendit que Chi Cheng venait d'arriver, il rentra précipitamment du marché pour l'accueillir.

« Maître Chi, laissez-moi vous dire une chose ! Ce n'est qu'une petite ferme. Je n'ai pas les moyens de me procurer d'aussi précieux serpents que les vôtres, j'ai à peine de quoi leur acheter des terrariums... »

Chi Cheng l'interrompit.

« Je ne suis pas là pour voir vos serpents, je viens vous en vendre. »

« Me vendre des serpents... »

Le maître s'efforçait de sourire.

« Cela tombe bien j'ai besoin de quelques serpents, ça m'évitera de faire un voyage jusqu'au marché. »

« Mille crotales des bambous et trois cent quinze serpents d'eau. »

Chi Cheng ordonna ses hommes de décharger les serpents du véhicule. Il ouvrit la première boite où devait se trouver les milles serpents qui étaient en fait les deux cents serpents que le maître avait vendu à Wu. Ils étaient découpés en mille et rangés soigneusement.

Les autres serpents étaient les mêmes que ceux d'hier, ils pesaient autant et ils n'avaient pas de vésicule biliaire.

Le visage du maître pâlit lorsqu'il vit les serpents.

« Négocions le prix » lui dit Chi Cheng.

Le maître s'agita.

« Pas besoin, Maître Chi, dites-moi votre prix. »

Chi Cheng réagit très poliment.

« Comment puis-je vous faire ça ? On parle affaires ici, il faut être juste et appliquer les règles. »

« C'est, c'est... » bégaya le maître.

« Les crotales sont plutôt petits et à l'unité ils doivent être à 5 euros ; les serpents d'eau eux se vendent 150 euros l'un sur le marché. N'est-ce pas monsieur Wang ? Je ne me trompe pas. »

« Non » se força à répondre le maître.

« Cela fait un total de 53 000 euros. J'ai entendu dire que vous encouragiez vos apprentis à monter leurs affaires et donniez même une réduction de 3 000 euros. Pour vous remercier, je vais réduire mon prix. Arrondissons à 50 000 euros. »

Le cœur de monsieur Wang saignait intérieurement.





J'ai dû changer tous les chiffres, ça n'avait aucun sens même sans changer la devise. 180 (montant à l'unité) x 2000 (nombre de serpents) = 360 000 mais Chi Cheng donnait seulement 250 000 yuans à Wu. Wu n'est pas censé utiliser son propre argent, la transaction se fait avec l'argent de Chi Cheng uniquement. Enfin j'ai voulu changer à la dernière minute désolée mais même lors de ma première lecture, j'avais trouvé les calculs bizarres. J'ai arrondi mais les sommes sont plus réelles. Cette incompréhension doit venir de moi vu que je suis extrêmement nulle en maths.

Counter attack (Traduction française)Where stories live. Discover now