Chapitre 187 : Liaison

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Alors qu'il venait de terminer sa journée, Chi Cheng croisa Xiao Chang dans l'ascenseur. Les deux hommes se retrouvèrent seuls et Xiao Chang tenta de lui faire la conversation.

« On est jeudi, comme d'habitude, c'est Wu qui te récupère, n'est-ce pas ? »

Chi Cheng ne répondit pas et sortit une fois que l'ascenseur atteignit au rez-de-chaussée.

Une fois à l'extérieur, il réfléchit à son dîner. Un second collègue l'approcha.

« Monsieur Chi, vous attendez Monsieur Wu ? »

Chi Cheng se tourna vers elle, puis s'enfuit.

Il erra dans une rue commerçante, il désirait dévorer un bon petit plat, il passa devant un petit restaurant et la propriétaire à l'extérieur lui sourit et s'approcha.

« Tu viens de finir ta journée ? Viens, je vais te montrer ce que l'on sert, nous ne cuisinons qu'avec des produits frais. »

Chi Cheng entra et jeta un œil à l'étalage de plats cuisinés, il aperçut le plat favori de Wu, des ailerons de canard laqués.

Lorsque la femme constata le regard insistant du jeune maître sur les ailerons, elle s'adressa à lui.

« C'est ce que tu veux ? »

Chi Cheng hocha la tête.

« Combien en veux-tu ? »

« Je vous laisse décider. »

La femme remplit un sac.

« Tu es tellement différent, contrairement à toi, Wu ne m'aurait jamais dit de décider. Habituellement, il m'aurait répondu d'en mettre neuf, pas un de plus ni un de moins. Si j'en mets plus ; il ne me dit rien, mais si j'ai le malheur d'en oublier un, alors il me le signale et ne paie qu'une fois que cela lui convient. »

Son mari joignit la conversation.

« Wu est tellement marrant, il en achète toujours neuf, je lui ai demandé une fois pourquoi il n'en achetait pas dix. Il m'a dit que vous étiez deux et que chacun en mangeait quatre. Pourtant, s'il en achète dix, il peut aussi diviser équitablement. Si chacun en mange quatre, ça ne fait que huit alors. Mais il me demande toujours de mettre de la sauce chili* pour lui sur la plus grosse. Ha ha ha... »

La femme se mit à rire avec son mari.

« Oui, d'ailleurs avant même que je n'ai le temps de lui rendre la monnaie, elle a déjà disparu. Il m'a même demandé de ne rien dire, si un jour, je voyais un homme très grand entrer. »

« Il a bien précisé de ne pas mentionner la sauce chili. » Ajouta le mari.

« Oh oui, oui, oui. »

« Ha ha ha... »

Le couple continua de plaisanter sans retenue, mais aucun ne releva l'expression étrange sur le visage du jeune maître.

Avant qu'il ne quitte l'établissement, la femme le rattrapa.

« Je ne l'ai pas vu depuis un moment. Est-ce qu'il a déménagé ? »

Chi Cheng acquiesça.

« Hé... Il venait régulièrement, maintenant, il me manque. La dernière fois, il voulait du riz gluant malheureusement, j'avais déjà tout vendu. Je lui ai dit de revenir le lendemain, mais je ne l'ai jamais revu... »

Alors que la femme continuait son récit, Chi Cheng quitta le restaurant.

Auparavant, Chi Chent faisait quelques courses avant de rentrer, puis lui et son amant cuisinaient ensemble. L'un lavait les légumes et l'autre cuisinait les nouilles, qu'importe le résultat final, ils dévoraient joyeusement le plat. Mais à présent, il ne restait plus que lui, il ne mettait plus un pied dans la cuisine, d'ailleurs, il restait encore les pommes de terre que Wu avait acheté, elles n'avaient pas pourri, car c'était encore l'hiver, mais plusieurs avaient commencé à germer.

Normalement, lorsqu'un amant rendait visite à ses parents ou qu'il passait moins de temps avec sa moitié, alors celle-ci se sentait seule, mais elle restait heureuse. Mais après une rupture, les émotions sont totalement différentes, le cœur souffre sans une seule once de gaieté.

Son cœur était comme un champ de mines que seul le mot Wu pouvait déclencher, s'il venait à penser à lui alors tout explosait en morceaux.

Son amant l'avait quitté sans hésiter, laissant derrière lui une étagère remplie de figures en sucre.

Des centaines de figures en forme de serpent, certains avaient le museau en l'air, d'autres avec la queue levée, différentes espèces y étaient représentées. Chi Cheng se demandait comme son partenaire avait réussi à utiliser les bonnes couleurs et se souvenir de chacun d'entre eux sans faire d'erreur.

Chi Cheng dîna puis se doucha, il ouvrit son armoire et vit le pyjama que Wu lui avait offert.

Avant, il n'osait pas le porter, aujourd'hui, il n'avait pas envie de le porter.

Wu avait emménagé sans rien et la seule trace de son passage restait ce pantalon.

Celait prouvait que son départ était calculé et qu'il n'avait rien à avoir avec le comportement de Chi Cheng. Ainsi, il ne pouvait ni lui trouver d'excuse ni se blâmer.

Counter attack (Traduction française)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant