Chapitre 138 : Animal

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Après le nouvel an, Shuai avait enfin repris un peu de poids, son menton fin était maintenant un peu plus rond et sa peau semblait plus souple.

Il a été élevé par sa grand-mère, alors il ne rentre seulement que pour le nouvel an voir ses parents sur Shanghai. Chaque année, ils le forcent à manger plus, ils ne le laissent pas repartir avant qu'il ait pris un kilo ou deux.

« Docteur Jiang, ça faisait longtemps que l'on ne s'était pas vu. Ma nièce est venue pendant le nouvel an et m'a demandé de lui présenter quelqu'un, vous êtes le premier à qui j'ai pensé, mais on m'a dit que vous étiez chez vos parents. »

Madame Cho lui parlait régulièrement de ce genre de choses, il en avait l'habitude maintenant.

« Ne vous inquiétez pas, une fois que ma situation sera plus stable, j'y penserais. »

Madame Cho fronça les sourcils.

« Votre vie n'est pas suffisamment stable ? Vous allez bientôt avoir trente ans, vous avez votre propre appartement et véhicule, vous êtes beau alors pourquoi vous êtes encore célibataire ? Si vous ne le faites pas maintenant, une fois que vous aurez trente-cinq ans, ce sera trop tard ! »

Shuai sourit poliment.

« Je laisse le destin faire les choses. »

« Vous êtes certain que vous devriez attendre que les choses se fassent ? »

« Ne vous inquiétez pas pour moi » répondit Shuai tout en la guidant vers son cabinet. « Les choses se feront d'elles-mêmes au bon moment... » ajouta-t-il en insistant sur les derniers mots.

Une fois qu'elle quitta la clinique, le calme revint, Shuai se mit subitement à penser à Wu. Il semblerait que depuis la fin du nouvel an, il n'avait pas vu le petit bâtard, il ne l'avait pas vraiment appelé non plus. Shuai ne savait pas ce qui l'occupait autant.

Il décrocha le fixe de la clinique et composa son numéro, une voix très professionnelle répondit.

« Bonjour. »

Shuai rit.

« Qu'est-ce que tu fais ? »

Wu fut soulagé.

« C'est toi ! Je suis en train de nettoyer l'entrepôt, je crois que je vais devenir fou. » Wu but quelques gorgées avant de reprendre. « Ce n'est pas marrant du tout d'être le patron d'une entreprise. Une fois que j'aurais un peu plus d'argent, je changerais pour l'immobilier. »

« Tu n'as pas gagné suffisamment d'argent déjà ? » le taquina Shuai. « Si tu touchais à l'argent que tu as dans ton petit coffre chéri, tu pourrais certainement acheter une grande maison, non ? »

« Je ne peux pas toucher à l'argent ! J'en ai besoin pour autre chose ! »

« Pour quoi faire ? » demanda Shuai en fronçant les yeux, avec curiosité.

Wu répondit de façon prévisible.

« Pour me marier ! »

Avant que Shuai ne puisse continuer, une silhouette apparut à l'entrée. Une fois qu'il vit clairement l'homme, Shuai fut choqué, en colère, anxieux et inconfortable... Une vague de sentiments s'empara de lui et il ne dit plus rien.

« Shuai ? Pourquoi tu ne dis rien ? » demanda Wu.

Son téléphone lui glissa des mains et atterrit sur son bureau, un bruit sourd résonna dans la pièce.

« Étrange... » dit Wu en raccrochant, puis il l'appela à nouveau.

La sonnerie du téléphone retentit dans la clinique, l'homme qui venait d'entrer entendit celle-ci et un sourire moqueur apparut sur son visage.

« Tu utilises toujours cette sonnerie même après toutes ces années ? »

Shuai ignora la question et le questionna sans tourner autour du pot.

« Que fais-tu là ? »

« J'ai divorcé » l'homme dit ces mots comme s'ils n'étaient rien d'important. « Je l'ai fait pour toi. »

Shuai continua dégoûté.

« Rentre à Shanghai et reste loin de moi. »

L'homme se ficha des mots du docteur, il se mit à faire le tour de la clinique comme si celle-ci lui appartenait, il scruta chacun recoin, il cherchait des indices sur la situation amoureuse de Shuai, il voulait savoir ce qui lui était arrivé ces deux dernières années.

« Ose toucher ma bibliothèque et tu vas voir ! » dit Shuai très énervé.

L'homme prit un livre au hasard et tourna les pages, puis il dit d'un ton moqueur.

« Tu lis toujours des livres sur le corps humain ? Pas étonnant que tu paraisses toujours aussi jeune. Je suis curieux de savoir si cette partie de ton corps est toujours aussi étroite qu'avant ? »

Shuai jeta son pot à crayons, mais l'homme l'esquiva, le pot passa par la fenêtre et se brisa lorsqu'il atterrit sur la route près d'une voiture.

Guo se pencha et ramassa un morceau de celui-ci, il fronça les yeux et l'examina soigneusement, puis il entra silencieusement dans la clinique.

À cet instant, Shuai se débattait, son petit cou était devenu rouge, mais l'homme persistait et l'enlaçait de force, l'expression sur son visage ne changea pas même lorsque Shuai lui résistait, il était l'incarnation de la crapule parfaite.

Guo debout dans l'entrée toussa poliment.

L'homme lâcha Shuai quelques instants et adressa un regard interrogateur à Guo.

Guo sourit.  

Counter attack (Traduction française)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant