Chapitre 197 : Quotient emotionnel élevé

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Peu de temps après le départ de Wu, Shuai se rendit chez Guo.

Dernièrement, Guo était très pris par la vente de ses serpents et celle de son établissement. Shuai fut perplexe de constater qu'il désirait vendre son parc.

« Pourquoi est-ce que tu veux déjà le vendre ? »

« J'ai besoin d'argent. » Répondit Guo.

Le docteur avait du mal à croire à ses paroles.

« Tu n'as plus d'argent ? »

« J'ai acheté une maison, et j'en ai reçu une en cadeau. »

« Tu as déjà plusieurs maisons, pourquoi en as-tu acheté une autre ? »

« Je l'ai acheté pour toi. » Dit Guo.

Shuai crut que le jeune homme plaisantait, mais après avoir cherché dans son regard la moindre once de malice, il comprit qu'il était sérieux.

« Quoi ? Écoute, tu n'as pas à faire ce genre de choses, de plus j'ai déjà mon propre appartement ! »

Guo resta silencieux.

« Tu sais, même si tu me donnes celle que l'on t'a offert, je n'en veux pas. Tu peux l'offrir à l'une de tes conquêtes. »

« J'ai déjà donné celle que j'ai reçu en cadeau à quelqu'un. Donc tu n'as aucun souci à te faire. » Répondit Guo.

Shuai ne pouvait contrôler sa curiosité.

« Qui ? »

« Yue Yue. »

« Yue Yue ? Comment se fait-il que tu la connaisses ? Attends... » Shuai réalisa soudainement un détail et ses pupilles s'écarquillèrent. « C'est toi qui as fait réapparaître Yue Yue, n'est-ce pas ? »

« Bien sûr que c'était moi. » Sourit Guo.

« Pas étonnant que Wu n'ait pas pu la retrouver même après avoir épuisé toutes ses ressources. Tu es machiavélique ! » Shuai avait du mal à suivre. « Pourquoi l'as-tu payé pour ruiner leur relation ? »

« Qui a dit que je l'avais payé pour la détruire ? » Demanda Guo. « Son retour n'était pas vraiment une mauvaise chose pour lui, n'est-ce pas ? »

Le docteur resta bouche bée. Guo continua.

« Wang Shuo a ruiné ma vie pendant plus de sept ans, maintenant que je me venge enfin, c'est considéré comme machiavélique ? »

Encore une fois, Shuai réalisa à quel point Guo pouvait être dangereux, le jeune homme était rancunier et comptait bien faire payer ceux qui menaçaient son bien-être, de plus il pouvait le faire très discrètement.

« Comment étais-tu certain que Chi Cheng n'allait pas se débarrasser de Wu pour toujours ? En fait, tu n'en avais rien à faire de Wu, c'est ça ? Tu voulais simplement que ton meilleur ami apprenne enfin la vérité. »

« Je lui aurais tout raconté si je voulais seulement qu'il apprenne la vérité. Sinon pourquoi j'aurais attendu tout ce temps ? »

Shuai n'en revenait pas.

« Comment pouvais-tu être sûr que Chi Cheng allait rompre tout lien avec Wang Shuo ? »

« Grâce à toi, tu m'en as donné l'idée. »

« Moi ? » Rétorqua Shuai, surpris.

« Tu te souviens de Meng Tao ? »

Le docteur fronça les sourcils.

« Pourquoi parles-tu de lui ? »

« Comment as-tu réussi à l'oublier ? » Le guida Guo.

Finalement, Shuai se souvint de sa situation, durant trois ans, il n'avait pas cessé de penser à ce connard. Puis, Meng Tao était réapparu et toute la vérité avait été révélée, enfin le cœur de Shuai avait pu se débarrasser de lui.

Mais ces deux situations, n'étaient-elles pas totalement différentes ?

« Wang Shuo est malin, il a su placer ses pions, il a réussi à hanter l'esprit de Chi Cheng pendant des années. Même après son retour, il a laissé les autres se charger de révéler la vérité, il comptait d'ailleurs se remettre avec Chi Cheng. Tout ce qu'il cherchait à faire, c'était se débarrasser de moi. »

« Il est très patient. Six ans quand même ! »

« Et alors ? Il a réussi à faire profil bas pendant six mois sachant qu'il était dans la même ville. Six ans à l'étranger, ce n'est rien ! »

Shuai n'imaginait pas à quel point cet homme pouvait être persévérant.

« Durant ces six mois, il s'est bien préparé, il s'est tout d'abord renseigner sur tout le monde, puis il a patiemment attendu d'être découvert par l'un d'entre nous. Il s'est servi de Wu pour prouver son innocence tout en bien sûr ternissant sa réputation, et ainsi les forçant à s'éloigner l'un de l'autre. Son plan semblait parfait malheureusement dès le début, il était voué à l'échec. »

Shuai continua la tirade de Guo.

« Il était heureux à l'idée de pouvoir regagner ce qu'il avait perdu, mais il ne s'attendait pas à ce que ce qu'il avait perdu, ne puisse pas être regagné. Pour lui, Chi Cheng était ce qu'il avait perdu, mais de son côté, Wang Shuo n'a plus aucune valeur après qu'il ait rencontré Wu. »

« En quelques sortes. » Reprit Guo. « Mais ce n'était pas suffisant, c'est pour ça que j'ai ramené Yue Yue. Après que Wang Shuo ait décidé de repartir et que Chi Cheng n'ait plus aucun sentiment envers lui. Il était temps qu'elle revienne, si Chi Cheng croyait que leur relation était menacée, alors Wu serait encore plus précieux à ses yeux et il n'aurait pas la force de lui faire payer pour lui avoir menti. S'il avait tout appris plus tôt, cela aurait simplement marqué son cœur au fer rouge. Mais attendre plus longtemps était un avantage, son petit secret est devenu une arme et lui a permis de gagner de la valeur. Je pense que Wu l'a aussi compris. »

Shuai a toujours cru qu'il était doté d'un quotient émotionnel très élevé, à présent face à Guo, il avait l'impression de n'être qu'un novice.

Mais une chose le dérangeait encore.

« As-tu fait tout ça par vengeance ou bien pour ton meilleur ami ? »

Guo sourit et pinça la joue de son petit-ami.

« Qu'en penses-tu ? »

Shuai gifla sa cuisse.

« Salopard ! Tu as acheté une maison afin que ton meilleur ami puisse enfin être heureux. Tu as donné à Yue Yue celle que tu as achetée et tu essaies de me refiler celle que l'on t'a offerte, n'est-ce pas ? »

« As-tu déjà vu quelqu'un acheter une maison à quatre millions et s'en faire offrir une à soixante millions ? »

Shuai n'entendit même pas les soixante millions, il était déjà choqué en entendant la somme précédente.

« Pourquoi lui as-tu donné une maison à quatre millions ? »

« Laisse tomber, certaines personnes ne réaliseront jamais rien de leur vie, mais il est préférable de ne pas les fréquenter davantage. De plus, elle vivra le reste de ses jours dans la crainte, alors une maison en compensation n'est pas énorme. » Rassura Guo.

« Tu veux seulement lui clouer le bec, hein ? Tu as peur qu'elle manigance contre ton ami ? »

Shuai ne comptait pas lâcher le morceau. Guo soupira.

« Tu ne comptes pas en déduire que j'avais payé Yue Yue pour qu'elle détruise leur relation, mais que cela à rater ? Ou as-tu alors une autre thèse en tête ? »

« C'est exactement ça, tu comptes aussi me donner une maison afin que je ne l'ouvre pas non plus. » Moqua Shuai.

« Oui, oui. » Répondit Guo pour le provoquer. « J'ai vendu le parc parce que je n'en ai plus besoin, je l'ai initialement construit pour jeter les serpents de Chi Cheng en pâture aux miens. »

Le visage de Shuai s'assombrit.

« Tu peux garder ta maison ! Donne-la à une de tes conquêtes, j'en ai rien à faire ! »

« Ton nom est déjà sur le contrat, si tu acceptes de payer les trois millions de frais pour le changer, alors je veux bien la reprendre. »

Shuai serra la mâchoire et s'apprêta à partir.

Guo le rattrapa et l'enlaça, ses grandes paumes se posèrent sur les joues de Shuai et il le fixa droit dans les yeux.

« Arrête de jouer à ça avec moi. Sinon, je risque de céder et te quitter. »

« Génial, mets fin à notre relation, s'il te plaît. » S'obstina Shuai.

« Meng Tao a réussi à m'échapper. » Mentionna-t-il intentionnellement. « Qui sait ? Peut-être qu'il entrera chez toi au milieu de la nuit. »

Shuai se figea, mais il essaya de garder son sang-froid devant son partenaire.

« Arrête de dire des choses comme ça ! Ce n'est pas un fantôme ! »

« Mais il est handicapé maintenant. » Répondit Guo. « Il ressemble à un mort-vivant, une coque vide, il ne cligne plus des yeux et il a du mal à parler. »

Les yeux de Shuai scrutèrent la pièce à toute vitesse.

« Arrête d'essayer de me faire peur ! »

Guo posa sa paume contre la nuque du docteur, il sentit son cœur battre la chamade.

« Qui ? Moi ? Si ses parents le voyaient, qu'est-ce qu'ils diraient ? Ils se demanderaient qui a fait ça à leur fils. Et ils voudraient sûrement se venger. »

Le coeur battait violemment, mais il tenta de se calmer.

Il essaie de te faire peur ! N'aie pas peur ! Si tu lui montres que tu as peur, tu perds !

Après quelques minutes, sa respiration redevint régulière.

« Je vais rentrer, bye ! »

Il se dirigea vers la porte puis se tourna et sourit.

Guo mourrait d'envie de lui faire l'amour sur place, mais il avait été très patient jusqu'à présent, attendre un peu plus n'allait pas le tuer.

Shuai rentra à son domicile dans la soirée, il frissonna une fois à l'intérieur. Il alluma toutes les lumières.

Soudain, il vit un visage par la fenêtre, il cria et alla se cacher dans un coin. Mais le visage avait disparu.

Une fois calmé, il se dirigea en tremblant vers la fenêtre, il trouva le courage de regarder par celle-ci, mais il ne vit rien.

J'ai vu un visage juste maintenant...

Shuai en eut la chair de poule.

Il se précipita dans sa chambre, il entendit le vent se lever à l'extérieur.

Il ne regarda pas la télévision, il ne toucha pas son pc et alla directement au lit. Alors qu'il s'apprêtait à s'endormir, il entendit trois coups contre sa porte.

Il eut très peur, il s'assit, mais les coups cessèrent.

Finalement, il couvrit sa tête avec la couverture et les coups reprirent, mais cette fois-ci, ils furent accompagnés par les pleurs d'une femme.

« Mon fils, mon précieux fils. Qui a bien pu te faire ça ? »

Shuai transpirait abondamment sous la couette.

Li Wang bailla à l'extérieur.

Guo était vraiment un bâtard, il ne l'avait pas laissé dormir et il avait insisté pour qu'il paie une femme pour enregistrer les pleurs. Il lui a demandé de jouer la bande dix fois et ce, durant dix minutes à chaque fois.

Au bout de la neuvième fois, Shuai était sur le point de perdre la tête. À la dixième, il sortit de son lit.

Li Wang avait accompli sa mission et il s'en alla.

Au même moment, Shuai montait à la hâte dans l'ascenseur de son immeuble.


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Je n'ai pas eu la force de le relire hier soir, mais le voici. Bonne fin de semaine et à la prochaine !



Counter attack (Traduction française)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant