Chapitre 92

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Cinq gardes s'étaient mis autour de Léna pour la protéger, craignant que l'assassin ne soit venu avec des complices. En état de choc, la jeune fille ne sentait que la rage et la douleur l'envahir. Et elle ne savait qu'une chose : ces larmes qu'elle versait ne l'aideraient pas assez à évacuer de son corps ce flot d'émotions. Les militaires la poussèrent dans sa grande limousine où elle se laissa lourdement tomber sur les fauteuils de cuir, sentant la moindre parcelle de son corps trembler dangereusement.

Alors elle se mit à crier, maudissant le monde, réclamant la mort de l'auteur de ce drame, ordonnant qu'on l'emmène auprès de son garde du corps. Mais la voiture ne s'arrêtait pas et le chauffeur continuait à rouler, comme s'il ignorait les paroles de détresses que lançaient sa princesse. La brunette, folle de rage et de désarroi, se mit à frapper les deux militaires qui l'entouraient et étaient restés avec elle. Elle les frappa de toute ses forces, même s'il elle se doutait que ces gilets par balle et cette armure qu'ils portaient les protégeaient de ses moindres coups. Elle sentait ses phalanges s'ouvrir, mais qu'importe, car à cet instant présent, rien ne pouvait être plus déchiré que son cœur :

- Emmenez-moi à Dylan !

- Nous ne pouvons pas, Altesse.

- JE VOUS DIT DE M'EMMENER À LUI !

En pleine crise de nerfs, elle recommença à les frapper avant que son humeur ne change violemment et que ses muscles lâchèrent prise.

- S'il vous plait emmenez-moi... Murmura-t-elle tout en continuant à pleurer. Elle releva d'un seul coup la tête vers le garde qui se trouvait à sa droite et lui demanda d'une voix cassée mais pleine d'espoir :

- Peut-être qu'il est en vie ? A l'hôpital ? Il faut aller à l'hôpital !

- Je suis sincèrement désolé Majesté, mais ne nous sommes pas tenu au courant de l'état de santé de monsieur Duciel.

Léna ne trouva rien de mieux à faire que de le frapper à nouveau, lorsque la voiture coupa son moteur. Elle observa par la fenêtre, et vit avec étonnement qu'ils étaient déjà arrivés au palais. Les deux hommes la firent calmement sortir du véhicule avant de la remettre entre les mains de trois de leurs collègues, chargés d'emmener la jeune fille à ses appartements.

- Dylan, mon garde du corps, comment va-t-il ?

- Nous ne sommes pas tenus au courant de la ligne de vie de monsieur Duciel, navré.

- SA LIGNE DE VIE DOIT ÊTRE ÉTEINTE À L'HEURE QU'IL EST ! DITES-MOI OÙ IL EST ! EMMENEZ-MOI !!!!! Hurla-t-elle alors qu'ils commençaient déjà à monter les marches de marbres du grand escalier. Voyant qu'aucun des militaires n'était prêt à lui fournir l'aide nécessaire, l'adolescente se débattu du mieux qu'elle pouvait et fini par se défaire de leur emprise. Elle rebroussa chemin et courut au plus vite qu'elle put vers la sortie, avant d'être brutalement intercepté par trois autres gardes qui la tinrent fermement jusqu'à ses appartements ; et qui se postèrent juste derrière la porte.

- JE VOUS ORDONNE DE M'EMMENER LE VOIR ! S'égosillait-elle tout en tapant de toute ses forces sur la lourde porte de bois, n'obtenant aucune réponse. Comprenant que personne n'était apte à lui fournir des nouvelles du garçon, Léna arrêta d'un seul coup de bouger. Elle sentait tout de même son corps trembler, et d'un seul coup éclata de rire.

D'un rire étrange et faux, alors qu'elle tremblait et pleurait encore plus.

- Stop, stop, stop... Articulait-elle entre deux éclats.

On aurait pu croire qu'elle était possédée. Au bout de plusieurs minutes d'incontrôlable fou-rire, ses nerfs semblèrent se détendre et l'adolescente reprit peu à peu le contrôle de son corps et son esprit, continuant à se parler à elle-même.

Princesse LénaWhere stories live. Discover now