Chapitre 47

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Léna se réveilla au beau milieu de la nuit. L'esprit de la jeune fille était en alerte, encore rempli des images effrayantes de clown et fantômes ensanglantés.

À la fin du deuxième film, Dylan l'avait doucement réveillée pour qu'ils aillent se coucher dans leurs chambres respectives. Fatiguée, elle s'était endormie en quelques secondes, ayant de toute façon déjà commencé sa nuit dans les bras chauds du garçon. Elle sourit à cette pensée. C'est que ce n'était pas si mal que ça...

Mais bon il ne fallait surtout pas que ça devienne une habitude.

Ses yeux parcoururent rapidement la chambre. Pourquoi s'était-elle donc réveillée ? Peut-être un cauchemar, vu la magnifique soirée qu'elle avait passée ce ne serait pas étonnant. Elle s'attendait avec horreur à voir surgir un machin effrayant dans chaque recoin sombre. Le problème c'est qu'on était là nuit, donc tout était sombre.

Oui, elle avait peur, extrêment peur même. Peut-être que c'était son esprit qui lui jouait des tours, mais elle avait cru voir un truc bouger dans le coin. L'adolescente se redressa subitement dans son lit, fermant brusquement ses paupières pour essayer de se rendre la raison.

Et lorsqu'elle rouvrir les yeux...

Un visage masculin se posait juste face au sien.

Elle hurla.

Elle cria tous ses poumons mais rien ne se passa. Les dents abîmées, les yeux, fous, les traits ridés, l'individu empéstait la haine. Léna croyait avoir réveillé tout le château, mais celui-ci semblait rester silencieux.

Même Dylan n'arrivait pas. Toute la maisonnée semblait bien dormir, nullement dérangée qu'un intru ait pu s'introduire à l'intérieur de l'enceinte et vienne terroriser leur princesse en pleine nuit. Et c'est là que Léna comprit : elle ne criait pas, un hurlement résonnait vraiment, mais seulement dans sa tête. Sa bouche s'était bien ouverte mais aucun son n'en sortait. Comme paralysée, la jeune princesse se pinça les lèvres. En à peine trois secondes l'homme se trouvait au dessus d'elle. Il avait un corps maigre et fébrile mais ses actes semblaient sûrs et accomplis.

La jeune fille avait eut tellement peur qu'elle aurait pu en mourrir. Des nausées lui montaient alors que l'homme plaqua sa main froide sur le bas de son cou. Elle aurait bien voulu se débattre mais de toute façon il était bien plus fort qu'elle et la surplombait largement.

S'il vous plaît, s'il vous plaît venez m'aider !... Pensait-elle au fond d'elle même, s'étonnant de sa sincérité et son soudain besoin des autres. D'habitude si fière, tout éclat avait maintenant disparu de ses yeux. Il n'y avait que la peur qui la terrassait abondamment. Cette peur soudaine dont elle n'avait pas l'habitude.

Cinq, dix secondes à peine s'étaient passées depuis qu'elle se retrouvait face à cet homme. Mais cela semblait durer une éternité, alimentée par la croissance de son désespoir et de sa crainte.

Brusquement, sans la ménager, l'individu la prit si violemment par les cheveux qu'elle en grimaça. Il retroussa la manche de son bras et lui exposa un tatouage, encré de noir dans sa peau. Une rose des vents, un horloge, des flèches et de jolis motifs... Le même qu'Inacio. Le signe de leur organisation criminelle qui trône un peu partout dans le monde. S'en était donc un membre. Léna avait alors immédiatement pensé à son pendentif, mais l'espoir fut vite réduit en cendre : elle l'avait caché dans son grenier et jamais cette personne ne la laisserait y aller. Fuir ? Impossible, elle discernait bien dans ces yeux méchants une soif de tuer. Même de faire souffrir. Un frisson l'avait parcouru.

Le mafieux lui saisit les deux joues avec sa main pour appuyer dessus et rapprocher le visage de la jeune princesse du sien. Il dit d'une voix sombre et effrayante :

Princesse LénaWhere stories live. Discover now