Chapitre 21

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– Mademoiselle par pitié comptez vos foulées et avancez vos mains sur l'encolure vous lui bousillez la bouche à la jument !

La jeune princesse regarda avec exaspération le palefrenier d'une trentaine d'année qui lui servait aussi de moniteur.

– Facile à dire, facile à dire... Marmonna a-t-elle avant de faire repasser son cheval au galop, former une courbe tout en essayant de ne pas glisser à terre car elle montait à cru, et repasser le vertical qu'on leur faisait faire depuis maintenant quelques temps.

L'adolescente suivit le saut de son cheval du mieux qu'elle pouvait et avança ses mains jusqu'au milieu de l'encolure.

– Vous vous raccrochez au rênes mademoiselle. Vos mains étaient bien mais vos coudes tout crispé et écartés... L'homme soupira et lui fit signe de répéter l'exercice encore une fois.

Myllie, la jument baie que montait Léna executa un petit coup de cul juste avant l'obstacle, signe de son impatience face à cette même répétition de l'exercice. Elle sauta tout de même la petite hauteur, emportant dans les airs sa cavalière, et atterrit après les barres.

– Vos coudes mademoiselle, vos coudes !

L'homme semblait désespéré et il soupira bruyamment.

À leurs côtés, Ivan montait Sauterelle, ce beau cheval noir qui sautait si bien. Dépourvu de selle, le jeune homme tenait difficilement sur le dos de sa monture et avait préféré ne pas sauter. Il était un excellent cavalier, mais en Ukraine, son moniteur ne lui avait jamais fait effectuer cet exercice d'équilibre et d'assiette. Il regardait d'un œil presque admiratif son amie "voler" sans tomber. Il pouvait voir le visage rouge la jeune princesse signifiant qu'elle était à bout de souffle.

– J'ai fini pour aujourd'hui.

– Il faudrait recommencer l'exercice cependant.

La jeune fille avait secoué négativement la tête et laissé à la jument les rênes longues. Celle ci laissa son museau frôler le sable de la carrière.

– Myllie n'en peut plus et moi non plus. Nous recommencerons une autre fois.

Face à l'autorité de la jeune fille qu'il ne pouvait contredire, le moniteur baissa les bras et rangea les obstacles, laissant la cavalière et la jument souffler.

Le corps en sueur de l' équidé trempait le pantalon noir de Léna qui grimaçant légèrement face à cette sensation désagréable. Le soleil tapait rudement et elle décida au bout de quelques instants de descendre de sa monture et la ramener aux écuries, où l'air y était bien plus frai. Quelqu'un la ramènera sûrement au pré pour la nuit.

Quelques minutes plus tard Ivan arrivait et confia Sauterelle à un palefrenier qui le prit pour le doucher.

– Tu montes très bien, Léna.

La princesse haussa les épaules, peu convaincue.

– Mais si Léna tu étais дуже добре très bien.

Elle lui sourit doucement, sans répondre.

– Je suis d'accord avec Monsieur Ivan, vous avez une excellente assiette, Majestée.

Ils se retournèrent tout deux vers le jeune garde du corps, surpris de son intervention soudaine. Le prince ne dit pas un mot et Léna murmura un simple "merci" gratifié d'un petit sourire avant de détourner le regard.

La fin d'après midi se passa en vitesse, et le dîner de la même manière. Ivan dormait seul dans une chambre d'amis et devait repartir le lendemain, en fin de matinée.

Princesse LénaUnde poveștirile trăiesc. Descoperă acum