Chapitre 13

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- Mais tu te rends compte : Ils ont osé mettre un gosse de mon âge en tant que garde du corps ! Ils se fichent de moi ou quoi ?

Assise dans les jardins du château avec Eloïse, Léna fit, par ses cris de colère, s'envoler quelques oiseaux. Le garçon se trouvait non loin de là, assis sur le rebord d'une fontaine. Sans doute l'avait-il entendu, car il soupira, l'air agacé.

- Laisse lui déjà le temps d'arriver. C'est peut-être quelqu'un de très gentil, tu sais.

- Gentil ou non, je m'en fiche, il est ici pour me pourrir la vie, comme les autres. Répliqua-t-elle l'air boudeuse et presque triste face à cette triste vérité : il lui pourrissait la vie, ils lui pourrissaient tous la vie depuis de très nombreuses années. Très sûre d'elle face à cette réponse, elle s'allongea dans l'herbe fraiche.

Sa meilleure amie soupira avant d'attraper machinalement une touffe d'herbe, de la mixer minutieusement entre ses doigts et de finir, le sourire aux lèvres, par lâcher le tout sur le visage de la jeune princesse qui avait fermé les yeux. Celle-ci se releva brusquement en menaçant : "Eloïse, TU VAS MOURRIR !" et elle commença à poursuivre la blondinette qui avait détallé comme un lapin, mais fit l'erreur de se diriger vers un arbre. Elle trébucha sur une racine et tomba de tout son long sur le sol.

Elle n'eut même pas le temps de se relever qu'elle reçut sur elle une pluie de verdure mêlée à quelques touffes de terre.

Leur petite bagarre mélangée à quelques fous rires allait recommencer mais la voix lointaine de Juliette se fit entendre.

Les deux adolescentes regardèrent l'heure en même temps : onze heures.

- Qu'est-ce qu'elle veut encore ? Demanda Léna dans sa barbe, en colère qu'on vienne encore une fois la déranger.

Voyant le regard noir que lui lançait sa jeune maitresse, la gouvernante eut un moment d'hésitation et finit par dévier sa trajectoire vers le garçon qui les surveillait à quelques mètres de là. Ils échangèrent quelques mots et Dylan finit par s'avancer vers elles tandis que la femme revenait sur ses pas.

- Je crois qu'elle a peur de toi. Dis la blondinette en riant. La princesse rit légèrement mais fixait son garde du corps qui arrivait. C'est suspect, se disait-elle. Si Juliette allait demander au jeune homme de lui transmettre le message, c'est sûrement que cela n'allait pas lui plaire du tout. Du tout du tout.

- Je suis navré mesdemoiselles, mais je suis dans le devoir de raccompagner son Altesse dans ses appartements afin qu'elle se prépare pour la venue de notre nouvelle ministre de l'éducation qui viendra déjeuner avec sa famille.

Eloïse lâcha échapper un grognement digne d'un ours qui sort d'hivernement, tandis que son amie, faussement joyeuse et avec une aire ironique, tapa dans ses mains en disant :

- Mais c'est super ! Mes chers parents ont encore trouvé le moyen de gâcher ma journée ! Allez ! Allons-y ! Au revoir Elo, je ne peux même pas te raccompagner à la porte d'entrée, parce que bien évidemment, môssieur va me rappeler que c'est trop loin, trop dangereux et trop près de la sortie ! Mais bon, ce n'est pas grave hein, ce n'est pas comme-ci tu étais ma meilleure amie.

Puis elle se tourna vers le garçon et continua :

- Vous, je n'ai pas besoin de votre compassion et de n'importe quel sentiment. Faites votre boulot, comme les autres : ne dites rien, ne faites rien, ne servez à rien, soyez désagréable et mal-poli. Je suis en crise d'adolescence et je l'assume com.plè.te.ment !

Eloïse la regarda malicieusement avant de lui répondre :

- T'es en crise d'ado depuis plus de dix ans là quand même...

Princesse LénaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant