Chapitre 90

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Au Portugal, le beau pays que Léna gouvernera un jour, le premier décembre est un jour férié extrêmement important ou l’on fête la restauration de l’indépendance de mille-six-cent-quarante, après quatre-vingts années passées sous la domination de l’Espagne.

Depuis ce jour, chaque année, une cérémonie a lieu à Lisbonne ou le roi, la reine et leur fille apparaisse en public pour saluer leur peuple et passer quelques mots en faveur de l’indépendance et du développement de leur Etat.

C’est le genre de fête très joviale et solennelle où quelques malades mentaux débarquent de nulle part en nous pondent quelques jolis attentats. De quoi garder en éveil toute les forces de défenses et de protection.

Bref, le premier décembre est une sorte de deuxième fête nationale.

Et nous étions le trente novembre, en soirée. Le château grouillait de partout, obéissant à de multiples directives et pour la plupart des personnes, le stress montait crescendo. Tout le monde s’activait comme dans une fourmilière.

Tout le monde sauf deux personnes.

Léna et Jayson.

Collés l’un à l’autre, ils regardaient avec attention des vidéos de Youtubeurs très connus. Juste un moment agréable pour faire passer le temps, un paquet de pop-corn entre eux. En fait, ils attendaient patiemment que le palais s’endorme. Léna avait en effet eu un superbe projet pour finir cette soirée en beauté.

Ils allaient aller aux piscines. En hiver, le grand bassin était entièrement couvert, l’eau et la température de la pièce était chauffée et le lieu devenait un véritable paradis. C’est donc vers vingt-deux heures trente qu’ils décidèrent de s’éclipser doucement. Normalement, ils ne devraient croiser personnes dans les jardins royaux à cette heure-ci.

Jayson venait de terminer d’enfiler son maillot de bain lorsque la brunette déboula en claquant la porte, un magnifique sourire gravé sur les lèvres. Avec tout son bras gauche, elle tenait tant bien que mal un immense paquet de ce qui semblait être de grosses serviettes. Elle avait revêtu son petit maillot de bain blanc, ornant à merveille sa peau qui restait bronzé malgré l’hiver qui arrivait à grand pas et éliminait petit à petit le soleil du ciel.

Avant même qu’il n’eut le temps de dire un mot, Léna l’empoigna joyeusement par la main pour l’entrainer vivement vers l’escalier de bois en colimaçon et descendre à toute vitesse. Les deux jeunes gens n’avaient même pas pris le temps de se vêtir ou même d’enfiler de quelconques chaussures, et leurs corps furent immédiatement fouettés par l’air glacial alors qu’ils sortirent à l’extérieur. La rosée était déjà bien présente, humidifiant leurs pieds qui passaient en trottinant dans l’herbe fraiche.

Ils mirent quelques minutes pour arriver jusqu’à la piscine, et la jeune fille ouvrit vivement la porte. Immédiatement, un courant d’air chaud les envahit et un nuage de buée sortit de la pièce pour se propager à l’extérieur. L’adolescente se contenta de rire doucement et entraina Jayson à l’intérieur pour claquer la porte derrière elle.

Le garde du corps n’avait jamais vu une aussi belle piscine privée d’intérieur. La dernière fois qu’il était venu ici, nous étions encore en été. Et voilà que maintenant de magnifiques murs d’un blanc immaculés se dressaient tout autours, laissant bien cinq mètres de terrasse entre eux et le bassin. L’air était humide et presque bouillant, les chauffages avaient dû être allumés depuis quelques heures. Dans un coin de la pièce on trouvait quelques splendides plantes grasses, et sur l’eau azur flottait quelques grosses bouées.

Le changement brusque de température lui donna la chair de poule et il vit Léna frissonner à ses côtés avant de se retourner vers lui tout sourire et balancer sans ménage dans un coin de la salle les affaires qu’elle tenait. 

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