Chapitre 88

Depuis le début
                                    

Il s'avança pour poser la paire de gants sur le placard :

- T'as besoin de taper, pas de te faire taper dessus Léna.

- Rho mais c'est bon tu veux m'aider ou pas ?! La dernière fois que j'ai boxé contre toi tu n'as pas été si compliqué à vaincre !

Le garçon ricana. Il se souvient bien de cette première et dernière fois où il avait enfilé les gants pour monter sur le petit ring face à la jeune princesse. C'était cet été, à la fin d'une séance de sport.

- J'ai été gentil et ai fait exprès de te laisser des chances de me vaincre. Avait-il alors dit de façon arrogante, et sous l'air exaspéré de la brunette il commença à fouiller dans le placard pour finalement y trouver ce qu'il cherchait. Léna haussa un sourcil avant de lâcher de façon dédaigneuse :

- Des pattes d'ours ? Je n'utilise jamais ce truc...

Jayson haussa les sourcils et enfila les deux gros gants plats. Ils sont souvent utilisés à l'entrainement de la boxe anglaise pour recevoir et aider le boxeur à améliorer ses coups de poings.

- C'est parce que tu étais seule à te défouler.

Il tendit de moitié ses bras vers la jeune femme.

- Frappe.

Elle s'exécuta, donnant un coup de poing bien sentit au centre de la patte. Mais l'adolescente fronça les sourcils avant de lâcher un petit « attends deux secondes » et fouiner dans son placard pour en sortir un rouleau de scotch et deux bouts de feuilles sur lequel était imprimé quelque chose. Vite fait bien fait, elle accrocha un papier sur chaque gant.

C'était la tête de ses géniteurs.

- Sérieusement ? Lui demanda son garde du corps d'un air moqueur. Et pour toute réponse, la jeune portugaise hocha la tête et cogna dans les pattes d'ours de toutes ses forces, apparemment satisfaite. Mais elle s'arrêta au bout de deux minutes à peine.

- Déjà fatiguée ?

- Non.

- Fais pas semblant. Dit-il tout en s'approchant de sa protégée pour se coller à son dos et s'emparer de ses poignets, par-dessus les gants. Il souffla calmement à son oreille, tout en faisant bouger les bras féminins :

- Tu as de la force mais tu ne l'utilise pas assez. Regarde. Chaque objet à un centre, c'est à la fois sa force et son point faible. Tu frappes dans le centre, et si tu vise bien au centimètres près t'as tout gagné. Disait-il tout en lui faisant faire quelques gestes. La boxe n'est pas un combat de brutes, Léna, c'est tout un art. Un art qui bien appliqué pour être aussi gracieux que destructeur. Il décolla doucement son ventre du dos de la brunette pour se remettre face à elle, lui montrant ses mains couvertes des pattes d'ours :

- Frappe.

Elle s'exécuta, concentrée, sans s'arrêter et ce durant de longues minutes.

- Bien ! Elle comprenait vite, ses poings fusaient dans tous les sens, de plus en plus précis alors qu'il bougeait les mains, comme pour esquiver lentement ses coups. Le visage crispé de l'adolescente semblait évacuer toute la rage qui se consumait en elle, ça faisait tellement de bien. Quelques gouttes de sueur perlaient sur son front lorsqu'elle cessa ses gestes, essoufflée.

- Continue.

- Dylan, j'en peux plus là...

- Frappe plus fort encore ! Son ton était si sévère qu'elle ne put faire autrement qu'obéir. Ça ne l'avait jamais étonné que Jayson soit le leader de son équipe. Il semblait être né pour donner des ordres, et même les hommes les plus puissants étaient confrontés à cette force qui émanait de lui. Ou les femmes les plus puissantes.

Princesse LénaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant