Chapitre 22 - Interlude

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— POLLY !

La voix de Charlie Weasley résonna dans tout le stade. Épouvanté, l'attrapeur vit le capitaine des Poufsouffles s'écraser sur le sol. Le silence s'abattit dans les tribunes, les élèves s'étant tous figés dans la stupéfaction. Charlie resta un long moment suspendu dans les airs, à fixer le corps inerte de Polly.

— Non, souffla-t-il.

Quelqu'un poussa un cri. Charlie propulsa son balai et atterrit à côté d'une Polly inanimée. Un frisson glacé le parcourut quand il se laissa tomber sur l'herbe : le visage de la jeune Poufsouffle n'était plus qu'un amas de chair et d'os, ses bras et ses jambes formaient un angle inquiétant. Madame Pomfresh et Bibine arrivèrent en courant vers eux, suivies de Chourave. Les deux équipes posèrent à leur tour le pied au sol, seuls les batteurs de Gryffondors restèrent dans les airs pour éloigner les Cognards.

Charlie vit Nymphadora Tonks tomber à genoux près de son amie et refréner un sanglot.

Chourave, en état de choc, regarda son élève gisant au sol comme un pantin désarticulé. Elle reprit contenance et obligea tout le monde à reculer pour faire de la place à Pomfresh. Cette dernière se pencha vers Polly pour lui prodiguer les premiers secours.

— Mr Weasley, s'il vous plaît ! Reculez ! gronda Chourave.

Charlie ne parvint pas à détacher son regard de la Poufsouffle. Ce n'était pas possible. Une telle chose n'avait pas pu se produire ! Il sentit William Swann le prendre par le bras et le forcer à se lever.

— Le match ! Il continue ! dit-il, lui aussi en état de choc.

Charlie cligna des yeux comme un hibou. Le match ? Il se fichait pas mal du match ! Il fit mine de vouloir se dégager de l'emprise de son ami, mais Bibine siffla la reprise.

C'était une blague ! Comment pouvait-il songer à jouer quand Polly était inconsciente ?

— Viens Charlie, il faut finir le match ! hurla Swann. On n'a pas le choix !

Tiraillé, le capitaine regarda Pomfresh faire léviter le corps de Polly avec sa baguette magique. Il croisa alors le regard de Tonks qui pleurait. Bibine leur fit signe de remonter sur leurs balais. Débordant de colère, Charlie obéit.

La voix de Lee Jordan résonna dans le stade :

— Après cet épisode dramatique, le jeu reprend. Le Souafle revient aux Poufsouffles...

La mâchoire serrée, le capitaine s'envola au-dessus de la mêlée. Le jeu des Poufsouffles était irrégulier. Le jeune Bonaparte laissa entrer deux fois de suite le Souafle dans ses buts. Les blaireaux étaient en train de se faire laminer.

Il aperçut enfin le Vif d'Or non loin des propres buts des Gryffondors. Il libéra toute la puissance de son balai et attrapa la petite boule dorée d'un geste, mettant un terme à la rencontre.

Il n'y eut aucun vivat quand Bibine siffla la fin du match. Sans prêter attention au score annoncé par Jordan, Charlie quitta précipitamment le stade, le Vif d'Or se débattant dans son poing.

Il entra dans le château et courut jusqu'aux portes de l'infirmerie. Rose Merryweather, le visage peinturluré de jaune et noir, était déjà là.

— Quelles sont les nouvelles ? bredouilla Charlie, au bord de l'angoisse.

Rose secoua la tête et dut prendre sur elle pour ne pas pleurer.

— Madame Pomfresh n'a rien voulu me dire, dit-elle, la voix brisée. Mais je crois que... c'est grave. Je... Je n'arrive pas à y croire. Pas Polly ! Ce n'est pas possible !

Pensées Pittoresques d'une PoufsouffleWhere stories live. Discover now