Chapitre 49 - ASPIC

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Le lundi 5 juin 1991, le réveil sonna inutilement. Cela faisait déjà une bonne demi-heure que je regardais s'égrener les minutes. Et les filles en avaient fait sans doute autant, au vu de leurs traits tirés à leur réveil.

– B'jour, marmonna Tonks en repoussant ses couvertures.

– Ouais, réussis-je à dire, un peu nauséeuse.

Rose était si pâle que je crus un instant qu'elle allait tomber dans les pommes. Elle s'enferma la première dans la salle de bains. J'en profitai pour faire mon lit, préparer mes affaires et aérer la chambre (chose que je ne faisais jamais en général). Tonks, assise sur son lit, me regarda faire, un peu sonnée.

– Ça va bien se passer, tentai-je de la rassurer.

– Évidemment, rétorqua-t-elle. Ce n'est pas comme si on avait le choix, non ?

Oh, oh. Tonks était passée en mode sarcastique. Ce qui signifiait que son niveau de stress avait atteint le maximum. Je ne répondis pas et la laissai prendre la suite de Rose sous la douche.

Le petit déjeuner fut bien silencieux (mis à part ces sales mômes de première année qui péroraient sur les bienfaits d'une belle journée d'été à passer dans le parc de l'école). Les Nullos ne purent rien avaler, arborant une belle teinte verdâtre. Mon niveau d'angoisse atteignit son paroxysme :

– Oh, bon sang, que quelqu'un parle ! m'exclamai-je, exaspérée. Je ne sais pas moi, parlez de votre maudit Star Wars ou de votre Docteur Strange si ça vous chante !

Les Nullos me regardèrent, étonnés.

– Oui, bon, pardon. Je me suis un peu emportée.

Nous retournâmes tous contempler le fond de notre tasse de café, ruminant de sombres pensées.

– Vous croyez que Stephen Strange serait allé dans quelle maison ? demanda timidement Fey.

– Je ne sais pas... Gryffondor peut-être ?

– Il a quand même une part d'arrogance, songea Hastings. Je dirais Serpentard.

– Oui, mais il est sacrément intelligent ! Je dirais Serdaigle, renchérit Kenway.

Les Nullos étaient lancés. Notre modeste tablée sembla respirer un peu et nous suivîmes avec passion l'échange des garçons.

Du moins, jusqu'à ce que la cloche nous ramène à la réalité.

– Quand faut y aller, faut y aller, soupira Tonks.

Dans le tumulte, je ne pus voir Charlie et fus contrainte de suivre le mouvement hors de la Grande Salle. Tous les élèves passant leurs examens de BUSE ou d'ASPIC se rassemblèrent dans le hall.

Nous commencions par les Sortilèges et je commençai à regretter de ne pas avoir révisé suffisamment mes cours.

– C'est quoi la formule pour le sortilège d'Attraction ? demanda nerveusement Rose.

– Accio, lui répondit Tonks, le regard fixé sur la porte.

À 9h00, McGonagall nous fit entrer dans la Grande Salle, transformée pour l'occasion en salle des tortures.

Je cherchai comme tout le monde ma table en lisant les noms collés sur chaque bureau, quand quelqu'un me tira la manche de ma robe de sorcière. Surprise, je me retournai :

– Bonne chance, me chuchota Charlie à l'oreille.

– Oui, toi aussi.

La foule l'emporta vers le fond de la salle. Je repris mes recherches.

Pensées Pittoresques d'une PoufsouffleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant