Chapitre 16 - Cent ans de Balai

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Pas de panique, surtout pas de panique. J'avais forcément rangé mon billet d'entrée quelque part !

Toutes mes affaires étaient retournées sur mon lit, sans que je ne mette la main sur ce fichu bout de parchemin.

Rose sortit de la salle de bain, ses cheveux blonds enrubannés dans une serviette. Elle fronça les sourcils à la vue de mon désordre :

— Tu cherches quelque chose ?

— Oui, mon ticket d'entrée ! Je ne sais plus où je l'ai mis !

— Ah c'est vrai ! C'est aujourd'hui ton exposition ! dit-elle en s'affairant près de ses livres.

— Oui, mais sans billet, je ne vais pas pouvoir aller très loin ! me lamentai-je.

— Calme-toi, c'est moi qui l'ai. Je te connais, Polly, tu perds toujours tes affaires.

Elle tira mon précieux pass de son agenda et me le tendit.

— Oh, Rose, tu es la meilleure ! Zut ! Je suis en retard maintenant !

J'enfilai à la hâte ma paire de bottes, rangeai mon appareil photo dans mon sac et donnai quelques tours d'écharpe autour du cou.

— Profite bien de ta journée ! cria Rose tandis que je me ruai hors du dortoir.

Je courus à perdre haleine dans les couloirs de Poudlard, passai à la hâte le contrôle de Rusard et piquai un sprint jusqu'aux grilles du château. Charlie m'attendait et son visage afficha un profond soulagement quand il me vit arriver. Essoufflée, je parvins à sa hauteur, un point de côté me terrassant.

— Pardon... retard... merci... attendre, bafouillai-je.

— Je vois ça. Hé ! Respire un coup, McBee !

Il attendit que je reprenne mon souffle, puis nous rejoignîmes Pré-au-Lard à pied.

Ses amis nous y attendaient : son poursuiveur William Swann et Stephen Piccadilly. Ce dernier me serra la main, ravi de faire enfin ma connaissance (j'en fus flattée), et Swann, les sourcils froncés, grommela quelque chose qui ressemblait vaguement à un « bonjour ».

— Je crois que Swann ne m'apprécie pas beaucoup, soufflai-je à Charlie quand son copain s'éloigna.

— Je te promets qu'il ne mord pas ! me rassura-t-il, amusé.

L'exposition avait été installée sous une grande tente blanche magiquement agrandie, à la sortie de Pré-au-Lard. Il ne fut pas difficile de trouver l'entrée à la vue de la queue qui serpentait jusque devant chez Zonko. Des élèves de Poudlard discutaient joyeusement, attendant patiemment leur tour d'entrée. Malgré le soleil timide qui perçait derrière les nuages, les températures frôlaient le négatif, à tel point que je sentis mes orteils se glacer au fond de mes bottes. Les garçons s'étonnèrent de voir mon écharpe bouger : elle accepta de se faire caresser par Stephen, mais battit furieusement la queue quand William approcha sa main. Quand arriva notre tour, un sorcier vérifia nos billets d'entrée. J'étais tellement excitée que je sautillai sur place, incapable de me contenir.

— J'espère qu'il y aura le prototype du prochain Nimbus ! s'exclama Will, les yeux brillants. J'ai lu tellement de choses sur lui... La future génération des balais de course !

— Je préfère nettement les Brossdur, répliquai-je. Ils sont maniables, et moins lourds.

— Attends, tu compares Nimbus, fleuron de l'industrie des balais, à ces minables de Brossdur ? s'offusqua Will en ouvrant de grands yeux hébétés.

— Tu as vu le prix d'un Nimbus ? remarquai-je.

— Tu as vu la qualité d'un Brossdur ? rétorqua-t-il.

Pensées Pittoresques d'une PoufsouffleOpowieści tętniące życiem. Odkryj je teraz