Chapitre 6 - Le réveil

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Au petit matin, la sonnerie stridente du réveil me fit tomber du lit. Abasourdie, je regardai l'engin hurler à mort.

— Qui a ramené ce machin ? m'exclamai-je.

— C'est le mien, me dit Rose, encore ensommeillée et éteignant sa machine infernale. Désolée, j'ai mis le son un peu fort.

Comme la nuit avait été courte !

— Bon, ben, quand faut y aller... bâillai-je.

Je traînai des pieds pour prendre ma douche. De mauvaise humeur, j'enfilai ma robe de sorcière. Mon écharpe dormait encore et il fallut que je hausse le ton pour qu'elle daigne s'enrouler autour de mon cou. Puis, je jetai pêle-mêle des parchemins et des plumes dans mon sac. Rose essaya en vain de réveiller Tonks.

— Laisse tomber, soupirai-je. Comme d'habitude, elle se lèvera dix minutes avant que les cours ne commencent. Va te préparer. Je te retrouve dans la Grande Salle.

Bâillant et frissonnant, je rejoignis la Salle Commune, étrangement vide à cette heure. Je me consolai en songeant que je ne serais pas en retard pour les cours.

Je dirigeai mes pas vers la Grande Salle sans croiser âme qui vive dans les couloirs sombres. Je n'avais plus l'habitude de me lever si tôt ! Les quatre sabliers scintillaient à la lueur des torches, et je vis que celui des Gryffondors avait déjà perdu quelques rubis (sans doute la faute aux deux jeunes Weasley, fraîchement débarqués la veille en première année et déjà fauteurs de troubles).

Je franchis la grande porte de chêne et... rien.

La Grande Salle était vide et les tables ne contenaient pas la moindre trace de petit-déjeuner.

— Mais... que se passe-t-il ? Où sont-ils tous passés ?

— Encore au lit, ma chère petite !

Effrayée par l'arrivée soudaine du Moine Gras derrière moi, je sursautai.

— Quoi ? Comment ça ?

— Ignorez-vous donc l'heure ? Les matines n'ont même pas encore sonné ! À cette heure de la nuit, seuls les fantômes hantent les couloirs de Poudlard... Et en parlant d'esprit, je vous suggère de retourner au plus vite dans votre chambrée, si vous ne souhaitez pas croiser Peeves...

Formidable ! Maudite Rose et son réveil... Pour une rentrée scolaire, je pouvais repasser. Je remerciai le Moine Gras qui proposa de me raccompagner « au cas où ».

— Je suis ravi de savoir que le professeur Chourave vous a confié le poste de capitaine cette année, me confia-t-il sur le chemin me ramenant à la Salle Commune. J'espère que vous hisserez Poufsouffle au premier rang !

— Je l'espère aussi !

Le fantôme me laissa à la porte du dortoir et j'attendis qu'il disparaisse à travers le mur avant d'entrer dans ma chambre, prête à étriper Rose :

- Oh ! Je suis tellement désolée, Polly !

Bien sûr, je fus incapable de me rendormir. En entendant la respiration régulière de mes amies, je finis par laisser tomber et redescendis dans la Salle Commune, embarquant au passage un des romans sentimentaux dont Rose était si friande (l'histoire niaiseuse à souhait d'une infirmière anglaise se retrouvant transportée au XVIIIe siècle et forcée d'épouser un bel écossais bien viril... Comme si ça pouvait exister !).

Sur les coups de six heures, j'entendis les Poufsouffles les plus téméraires commencer à remuer dans leur dortoir. Lorsque je jugeai l'heure propice au petit déjeuner, je descendis pour de bon dans la Grande Salle. Je m'attablai seule et me servis copieusement de bacon, d'omelette, de gaufres et d'une tasse de café fort pour me tenir éveillée.

Pensées Pittoresques d'une PoufsouffleNơi câu chuyện tồn tại. Hãy khám phá bây giờ