Chapitre 77 - Who lives, who dies, who tells the story ?

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Je trouvai du réconfort entre mes parents. Mes bras entouraient la taille de maman, papa caressait mes cheveux. C'était agréable de les avoir de nouveau près de moi et je fermai les yeux pour apprécier le moment.

Je voulais plus que tout oublier ces dernières heures. Je ressentais encore ce gigantesque trou dans mon cœur, me demandant si je pourrais un jour le reboucher.

– Veux-tu rentrer à la maison, ma Poupette ? me demanda maman.

Pendant un court instant, je redevins cette petite fille de Poufsouffle qui se faisait consoler par sa mère.

Mais, quand je rouvris les yeux, ce fut pour me replonger dans l'effervescence de la Grande Salle, où la joie était mêlée au deuil. Plus loin, Charlie réconfortait sa mère dévastée par le chagrin. Les Nullos, épuisés par la bataille, somnolaient. Rose était soutenue par Madame Chourave, aux joues inondées de larmes.

– Ma Poupette ? m'appela maman.

– Je ne peux pas. Je dois aller voir Mrs Tonks. Je dois lui dire que...

Ma phrase se perdit : annoncer les faits rendaient les choses plus dures.

– Je peux y aller si tu veux, proposa mon père.

Je secouai la tête : c'était à moi de le faire, même si c'était la chose la plus éprouvante à faire...

Et je devais aussi récupérer mon petit garçon...

– Je passerai à la maison, promis-je.

Maman sembla déçue de me voir partir si vite, après tout ce temps où nous avions été séparés. Mais elle le comprit : j'avais maintenant ma propre famille.

Le corps endolori, je me levai.

Je rejoignis d'abord Charlie pour lui dire où je me rendais, et il hocha la tête d'un air absent.

– Je vais aller au Terrier, dit-il. Pour...

Je lui embrassai la joue. Je comprenais.

– Je te rejoindrai, avec Jamie.

– Jamie... répéta-t-il, comme s'éveillant d'un songe. Non, c'est moi qui viendrai vous voir. J'aimerais rentrer chez nous.

Le voir ainsi me brisa le cœur, et il me fut dur de le quitter dans cet état.

Je sortis de la Grande Salle au moment où les Médicomages et les Psychomages passaient les portes. Tous les blessés seraient transportés en urgence à Sainte Mangouste, les vivants seraient pris en charge pour évacuer tous leurs ressentis de cette terrible nuit.

Mes pensées accompagnèrent Orazio et Tom Morrow. Je me promis également d'aller les voir à l'hôpital le plus tôt possible...

La journée s'annonçait longue et mes paupières étaient déjà bien lourdes.

Je chassai mes envies de sommeil et transplanai.

oOo oOo oOo

Six heures sonnèrent au clocher de la petite église. Je remontai l'avenue et me dirigeai droit vers la maison des Tonks. À chacun de mes pas, l'angoisse me tordait le cœur : comment annoncer à une mère qu'elle ne reverrait plus jamais sa fille ?

Je passai les barrières magiques entourant la maison et sonnai. Je n'attendis pas longtemps : Andromeda Tonks ouvrit la porte, le visage rempli d'espoir.

Comme cela fut dur de lire la déception dans ses yeux !

J'entendis des pleurs dans la pièce du haut. J'ouvris la bouche, mais fus incapable de prononcer le moindre mot. Elle comprit cependant mon silence.

Pensées Pittoresques d'une PoufsouffleWhere stories live. Discover now