Chapitre 8 - Le Sorcière Hebdo

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Le programme de potions était très difficile à suivre, surtout après l'obtention des BUSE. En première année, on nous apprenait à faire une banale infusion pour soigner les furoncles : simple, rapide, efficace. En sixième année, tout se compliquait : les potions étudiées étaient pour la plupart très difficiles à réaliser et demandaient beaucoup de patience et de délicatesse.

Par exemple, la potion du Polynectar.

J'avais beau lire et relire les consignes de préparation de mon manuel, je n'y comprenais rien. Ce qui me rassurait, c'était que la plupart de mes camarades de classe pensait comme moi. En plus, Rogue nous avait bien spécifié en début de cours que nous testerions nos propres compositions et tant pis si on s'empoisonnait ! (J'ai toujours admiré Rogue et sa façon si particulière d'enseigner).

Comme ma potion n'allait pas se fabriquer toute seule, je pris mon courage à deux mains et allai chercher dans l'armoire les ingrédients nécessaires : une botte de sisymbres fanés (espèce de salade aux fleurs jaunâtres), du polygonum (une plante sentant bon la coriandre et la citronnelle), une poignée de chrysopes (petits insectes aux ailes vertes) et une mesure de sangsues vivantes (pouah !). Je revins à mon espace de travail et allumai un feu sous mon chaudron (incendio !) avant de le remplir d'une bonne mesure d'eau (aguamenti !).

Au bout d'une heure, la salle de classe disparut sous les volutes de fumée et nous n'entendîmes plus que les commentaires sarcastiques de Rogue passant entre les tables.

Je coinçai ma baguette derrière mon oreille et me penchai au-dessus de mon chaudron : ma potion avait pris une adorable couleur lilas au lieu de vert caca d'oie !

Nom d'un hippogriffe, où m'étais-je trompée ?

Absorbée par la relecture des consignes, je n'entendis pas le professeur s'approcher de ma table de travail :

— McBee ! Est-ce que vous savez lire ? gronda-t-il. Qu'y a-t-il d'écrit à la ligne cinq ?

— Euh... « mélanger trois fois dans le sens des aiguilles d'une montre » ...

— Parfaitement. Et qu'avez-vous fait ?

— J'ai... fait le contraire ? répondis-je au hasard.

Rogue se pencha et inspecta les gros bouillons de ma potion.

— Heureusement pour vous, on peut rattraper vos âneries. Allez chercher dans l'armoire une once d'écorce de sorbier.

Je m'empressai de lui obéir.

— Plongez le sorbier dedans et tournez deux fois votre potion. Ça ira, ou dois-je vous apprendre à vous servir d'une cuillère ?

Je rougis. La tête basse, je suivis ses directives. Quand enfin ma potion trouva la couleur qu'elle était supposée avoir, je poussai un profond soupir de soulagement.

— Et bien sûr, je retire un point à Poufsouffle pour ne pas avoir suivi correctement les consignes, McBee, dit Rogue d'une voix onctueuse avant de s'intéresser au chaudron de Weasley.

Je lui lançai un regard noir une fois qu'il eut le dos tourné et retournai à mon manuel : « écraser au pilon deux mesures de chrysopes jusqu'à l'obtention d'une poudre fine ».

Weasley toussota à côté de moi et poussa son mortier qui contenait ladite poudre.

— J'en ai trop fait, chuchota-t-il. Vas-y, sers-toi !

— Merci, mais non, déclinai-je en prenant mortier, pilon et insectes.

Sans aucune raison, je maltraitai ces pauvres bestioles mortes. Weasley me regarda faire, tenant toujours son pot entre les mains.

Pensées Pittoresques d'une PoufsouffleWhere stories live. Discover now