Chapitre 24 - Une histoire de Papillons et de Grenouilles

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— J'ai quelque chose à te montrer.

Je n'hésitai pas un instant et pris la main que me tendait Charlie. Il m'entraîna dans les couloirs, sans se départir de son air de conspirateur.

— Qu'est-ce que tu complotes ? chuchotai-je, tandis que nous gravissions l'escalier de marbre.

— C'est un secret, me répondit-il sur le même ton. Mais ne fais pas de bruit, je ne voudrais pas tomber nez à nez avec Rusard !

Nous longeâmes le long couloir jusqu'à une large tapisserie cachant un étroit escalier de bois qui grinça sous nos pas. Je brûlais de savoir où il m'emmenait, mais m'abstins de tout commentaire. Arrivés au troisième étage, nous eûmes tout juste le temps de nous cacher derrière la statue de la sorcière borgne : Rogue faisait sa ronde dans les couloirs. Faisant le moins de bruit possible, nous nous terrâmes dans un coin sombre, retenant nos respirations. Une chance, Rogue passa sans nous voir. Charlie s'assura que la voie était libre et nous poursuivîmes notre route, toujours en silence.

Ce fut lorsque nous passâmes devant la statue de Lachelan le Maigre que je compris où il m'emmenait :

— Non Charlie ! m'exclamai-je en stoppant net. Je n'ai pas le droit d'y aller ! McGonagall m'a interdit d'approcher la Tour des Gryffondors jusqu'à la fin de ma scolarité !

— Personne ne le saura, chuchota-t-il. Allez viens ! On est en train de célébrer la victoire des lions !

— Non, Weasley ! me débattis-je. Je n'ai pas envie de passer toutes mes soirées en retenue avec l'autre grincheuse ! Tu as abusé de la Bièraubeurre ou quoi ?

— Mais je tiens à ce que tu viennes ! marmonna-t-il, visiblement déçu.

— Une autre fois, peut-être, mais pas...

Le portrait de la Grosse Dame s'ouvrit et un Gryffondor en sortit :

— Ah ! Te voilà ! s'exclama William Swann, soulagé de voir son ami. Mais où étais-tu passé ? Je me faisais... McBee ! J'aurais dû m'en douter. Qu'est-ce que tu fiches ici, toi ? (Il me regarda plus attentivement) Charlie t'a sortie du lit ou quoi ?

— Pardon ?

— Tes cheveux, c'est naturel ou tu es tombée du lit ?

— Mais ça va oui ? m'exclamai-je, outrée.

— Moi oui, c'est pour tes cheveux que je m'inquiète.

— Ne fais pas ton malin, Swann ! grondai-je.

— Des menaces, Touf'Touf' ?

— Ça suffit vous deux ! tempêta Charlie. Will, dans la Salle Commune, et il faudra qu'on ait une discussion tous les deux.

Swann me jeta un regard mauvais, mais fit ce que Charlie lui demandait, tout en ronchonnant et traînant des pieds.

Puis Charlie se tourna vers moi pour poursuivre notre conversation comme si de rien n'était :

— Polly, je suis désolé. Je n'ai pas réfléchi. Je voulais juste...enfin, dans l'euphorie du moment, je... Bon, c'est vrai que maintenant que j'y pense, c'était une très mauvaise idée, mais...

— Charlie ?

— Oui ?

— Tais-toi.

J'entourai mes bras autour de son cou, l'attirai vers moi et l'embrassai. Il posa ses mains autour de ma taille, et nous nous tînmes ainsi, étroitement enlacés. Ce fut presque à regret que nous nous séparâmes.

Pensées Pittoresques d'une PoufsouffleWhere stories live. Discover now