Chapitre 10

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PDVAshton 18/12/14  18:11

Elle ouvre enfin le battant de la porte. L'air fouette son visage violemment, on dirait qu'elle revit, ce qui est peut - être vrai.
_Tu fais une balade, Forks ? dis-je
Elle se fige. Elle me regarde de haut en bas, n'en croyant pas ses yeux, j'ai envie de rire.
Je frappe son poignet avec une paire de menottes. Je les accroche et les resserre.
Je regarde son visage. Une larme, une seule, coule le long de sa joue. Elle passe sur la profonde blessure saignante située sous son oeil droit, et finie en une traîné rose. Elle n'est pas si pitoyable, ses yeux ne sont pas rouges, son nez non plus, il n'y a aucun signe de sa tristesse mis à part la fine trace mouillée qui a fini par goutter sous son menton.  C'est une larme de rage. Elle garde tout de même sa fierté et relève le menton, en me regardant avec mépris.
Tous ses efforts reduits à néant.
_Tu pensais vraiment que je ne savais pas ce que tu trafiquais ? Tu me prends pour un idiot?
En réalité je n'en avais pas la moindre idée, c'est simplement le fait de ne pas l'entendre râler qui m'a étonné. Quand je suis entré dans la pièce et que j'ai vu la dalle manquante j'ai rapidement compris et je me suis précipité vers la seule sortie possible.
_Peut-être. répond-elle méchamment
Je frappe son dos violemment, elle hurle. J'ouvre grand les yeux, qu'est-ce qu'elle a elle ?
Je soulève son pull pour voir son dos. Eh ben. Il est pas mal amoché. Un énorme bleu trône au milieu, il tire entre le vert, le bleu puis le mauve. Un véritable arc-en-ciel. Sa colonne n'a pas une forme normale, un genre de scoliose étrange. Je remets son pull en place et me mords la lèvre. Même si je ne veux pas me l'avouer, j'ai beaucoup de respect pour cette fille.
Je tâte son corps à la recherche de ses pseudo armes, je les trouve facilement : deux morceaux de verre et un tube de compote. Je confisque aussi le tube d'apparence inoffensif,  on ne sait jamais avec elle.
Je la pousse devant moi, mon semi-automatique pointé sur son crâne.
Elle commence à se débattre,  à gigoter dans tous les sens. J'ai assez de force pour la retenir mais je dois dire que c'est une véritable sauvage.
Je sais qu'elle meurtrit ses poignets avec les menottes et j'aimerais qu'elle arrête de se blesser pour des efforts voués à l'échec.
Je la mène dans un couloir, quatre portes à droite, quatre portes à gauche. Seulement deux salles sont occupées, une par une jeune fille, que je dois relâcher (ou peut-être tuer, je ne sais plus) et l'autre par un jeune homme, Adam.
En passant devant la deuxième porte, je vois le garçon accroché aux barreaux. Il regarde Alizée avec curiosité et je discerne même une sorte de fascination.
Nous avançons jusqu'au bout du couloir,  j'ouvre la porte de la pièce et la jette dedans.
Elle n'est pas plus grande qu'un placard à balais, les murs sont en carrelage jaunâtre, le sol et le plafond en béton.
Elle crie des insultes et des menaces.
Je ferme la porte à double tour en ignorant ses vociférations.
En repassant dans le couloir, je vois qu'Adam n'a toujours pas bougé, il me toise. Je pense que je n'aurais pas aimé ses parents, le fait d'appeler son fils Adam, le premier homme créer par Dieu, synonyme de perfection, montre à quel point ils devaient se sentir important.
J'ouvre la porte violemment et entre de la pièce du jeune.
Il émane une sorte d'insolence que je ne supporte pas, sûrement le fait d'avoir toujours eut tout ce qu'il désirait.
Il m'offre un magnifique sourire qui devait valoir cher pour les adolescentes.
_Et alors Ashton ? J'ai vu passé ton nouveau jou-jou.
Je ne tiendrai pas une minute de plus.
Je lève mon bras et frappe de mon poing son visage parfait. Il se contente de sourire. Voilà maintenant quatre mois que je le retiens ici, il n'a jamais cessé de  me faire sortir de mes gonds.
_Elle n'est pas mal du tout. La pauvre, être obligée de rester avec toi.
Je lui donne un coup de genoux dans le ventre.
Il ris à gorge déployée, le sang dégoulinant de sa bouche.
Je voudrais le tué, je ne dois pas. On ne m'a pas payé pour ça.
Pourtant je continue à frapper.

*** 21:02
Je me rends dans ma salle. Je prends une bière et m'affale sur le canapé. Je bois une gorgé et mon regard dérive sur la vielle brûlure sur la moquette.
J'étais sur le point de brûler une photo. De Kylie. Une larme était tombée sur ma chaussure, puis le briquet par terre.
La photo était restée intacte.
Quand je l'ai rencontré nous étions en première. Kylie n'était plus que l'ombre d'elle même, une personne brisée. Moi, j'étais un jeune de 17 ans, craint par les lycéens, désiré par les lycéennes. J'avais beaucoup d'amis, mais aucun ,mis à part Michael et quelques autres, ne m'appréciaient véritablement. Ils ne pensaient qu'à ma popularité.
Voilà trois ans que Kylie se faisait battre par son père, j'ai été le premier à qui elle en a parlé, le premier qui l'a réconforté. Grâce à moi elle était redevenue quelqu'un qui pouvait sourire sans pleurer, quelqu'un qui pouvait mettre des shorts sans craindre que ses fraîches scarifications ne se voient.
Une histoire clichée évidemment, mais pourtant superbe.
Après près de deux ans ensemble, il est arrivé ce qui est arrivé. Pourtant je l'aimais, je l'aimais comme un fou et je pense que c'était réciproque. Ma vie se résumée à elle.
Pendant un certain temps, un ou deux mois, je suis resté enfermé dans ma chambre, à demi-mort. Je me disais que c'était ma faute si elle était partie, ma faute.
Et puis j'ai perdu pieds.
Littéralement.
J'ai tué. Tué, tué, tué, les hommes qui battaient leurs enfants. Six pour être précis dont son père Ce n'était pas ma faute, mais en partie la sienne.
Aucun remord, quand je dis que je suis un sociopathe.
Après ça je ne prenais plus forcément plaisir à tuer mais c'était devenu une sorte de médicament à ma peine, un défouloir. Être tueur à gages était le meilleur compromis.
Avec recul, je peux voir que cette relation a quelque chose d'ironique.
J'ai fait d'elle une personne magnifique et elle a fait de moi une personne horrible.
Tout ça a cause de Forks.
Je bois une seconde gorgé,  je souffle des insultes à Alizée,  en réponse à ses hurlements qui n'ont pas cessé.
Mes yeux se déplace sur mon avant bras et je regarde les fines cicatrices qui le zèbre. Une autre conséquence à son départ.
Je pense à Alizée,  combien de fois ai-je rêvé de sa mort ? Malheureusement Michael veut que je la garde en vie pour l'instant et je ne peux pas trahir sa demande. 
Je la hais.
Je la hais.
Je la hais de tout mon être, car elle a fait disparaître la seule personne pour laquelle j'avais envie de ressentir quelque chose. 

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Coucouuuuu merci beaucoup pour les +900 vuuuuuuues !!
Comment vous avez trouvé le chapitre ?
Et sinon (question hors sujet) vous lisez quoi comme livre en ce moment ?
Moi perso La Mer Infinie de Rick Yancey (qui est le deuxième tome de la trilogie La 5eme Vague) que je vous conseille complètement si vous aimez les livre de style Post-Apocalyptique, les contrutopies ou dystopies (comme vous voulez c'est la même chose hahaha).
Voilà, allez voter, commenter et dormir, bisounours ♥

Sweet Serial KillerWhere stories live. Discover now