Chapitre 48

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PDVAlizée 24/10/16 09:04

Je ne cherche pas à comprendre quoi que ce soit, enfile la première chose qui me passe sous la main, m'empare précipitamment d'un sac en toile et y enfourne une arme et un peu d'argent. J'accoure vers la porte de sortie, le carrelage blanc défilant sous mes yeux gonflés. Ashton fourre toutes les clés que nous possédons dans la poche de sa veste et, lorsque je suis sur la palier, referme la porte derrière nous en un claquement infernal. Je tourne mon visage paniqué vers le sien décontenancé et il attrape ma main entre ses doigts, fort. Il m'entraîne à sa suite, dévalant les marches si vite que nous semblons glisser, voler. Nous courons sur le parking de l'appartement, mes pieds nus rappent contre le goudron et Ashton me jette pratiquement à l'intérieur de la voiture ordinaire de Santana. Mes fesses rencontre le cuir usé des sièges et je me replace convenablement, sans avoir le temps de boucler ma ceinture de sécurité tandis qu' Ashton appuie sur l'accélérateur. Ses mains sont crispées sur le volant, ses phalanges sont blanches tant la pression qu'il exerce sur le pauvre cuir est puissante. Je ne comprends pas ce qu'il se passe, mais je descelle le danger comme une odeur de pourriture et de soufre qui vient attaquer mes narines, forte et menaçante. Je vois à quelques mètres de nous Calum et Michael, tout les deux dans la voiture de Calum, roulant à une vitesse époustouflante et à leurs côtés Lorenzo sur une Harley, le vent claquant son corps.

Je respire difficilement, la gorge prise dans un étau. La panique, l'angoisse et surtout l'appréhension, une appréhension grandissante que me transmet Ashton, m'atteignent. Ses yeux passent machinalement de la route au rétroviseur et je fais de même, nerveusement. Il tourne le volant d'un coup sec, s'engage sur une longue voie d'autoroute, succédant la voiture grise renfermant les deux tatoués.

Nous doublons plusieurs voitures qui semblent faire du surplace tant notre vitesse est trop puissante, grisante et illégale. Je triture mes doigts, suis des yeux l' imperceptible trace noire que laisse les pneus de la moto qu'enfourne Lorenzo.

Je laisse mes yeux vagabonder sur les silhouettes hasardeuses des arbres au feuillage bientôt disparu en ce mois d'octobre frais, flous car mes yeux n'ont pas le temps d'analyser l'image avant qu'une autre se présente trop vite devant moi. Un péage se dresse devant nos yeux et j'entends distinctement les jurons peu élégants lâchés par mon compagnon, qui presse sa main sur ma cuisse. Nous nous retrouvons dans l'obligation d'arrêter la voiture et d'attendre sagement que la queue d'automobiles avance. Mes poils se hérissent à n'importe quel bruit inhabituel, d'un klaxon jusqu'au cri d'un enfant. Un enfant. Voilà de très longs mois que je n'en avais pas entendu un, innocence et pureté. Je tire sur mon cou à la recherche visuel du petit mioche responsable des pleurs qui résonnent dans ma tête.

Lorsque je comprends d'où viennent ces pleurs maintenant légèrement étouffés je fais volte face et mitraille du regard ma représentation assise sur la banquette arrière, retenant dans ces bras fin un petit garçon gigotant.

Le bébé n'a pas un seul cheveux, des petits yeux entrouverts dévoilant deux iris d'un bleu saisissant. Ses petits pieds sont relevés pour équilibrer son corps, mal posé sur les genoux de la rouquine.

Il pleure.

Fort.

Bientôt, ses cris deviennent stridents, emplissent l'espace restreint de la voiture, résonne comme un écho. Enfin, l'auto accélère, je demande à Ashton d'aller plus vite et il ne se fait pas prier, les pneus couinant sur le goudron et je boucle rapidement ma ceinture. Je pensais que la vitesse allait boucher mes oreilles, allait étouffer les hurlements du bébé à l'arrière mais rien n'y fait, rien.

Il se débat entre les mains de ma représentation, qui, elle, semble flotter, son esprit bien loin d'ici. Ma tête cogne, autant du bruit que de l'anxiété.

Sweet Serial KillerHikayelerin yaşadığı yer. Şimdi keşfedin