Chapitre 47

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PDVAshton 24/10/16 06:30


J'ouvre de petits yeux, éblouis par les rayons de soleil jaunes tapant sur mon visage à moitié endormi. Je grogne de mécontentement et tourne mon corps couché sur le lit, plaque mon torse contre le dos d'Alizée. Je passe avec affection mon bras par-dessus son corps nu, posant ma main sur son ventre. La chaleur de cette jeune femme transperce ma peau, vient directement réchauffer mon intérieur et me procurer un sentiment de sécurité agréable.

Mon esprit divague vers ces deux dernières années passées avec Alizée.

Lorenzo, dont j'ai appris le vrai nom il y a de cela peu de temps, est parmi nous depuis de nombreux mois maintenant. Les retrouvailles avec Rose n'ont pas été des plus festives, à coup de poings et de cris, j'avoue avoir été plus que dépassé par les événements. Je n'ai appris que plus tard la raison de cette haine si grandissante venant d'Alizée à l'égard de l'espagnol. Il était venu dans l'optique de nous prévenir du danger qui nous surplombait depuis maintenant trop longtemps, danger que j'avais tenté de repoussé depuis trop de temps.

Nous avons donc quitté la petite ville, où nous nous trouvions auparavant, avançant un peu plus vers le Nord-Ouest, autour d' Abilene. Nous nous sommes retrouvés dans l'obligation de trouver un véritable logement, car ma vieille voiture ne permettait pas de loger cinq personnes. Nous ne savons pas vraiment ce que nous allons faire par la suite, Alizée travaille chez un petit marchant de fruits et légumes de temps en temps, mais ce que nous aimons vraiment, c'est la route, vivre au jour le jour sans nous soucier du lendemain cependant, de nombreuses menaces planent au dessus de nos têtes.

Je niche mon visage dans le creux du cou de la rouquine qui dort toujours à poings fermés, parfois agitées par ses curieux cauchemars. J'ouvre les yeux à leurs maximum afin de me réveiller autant que je le peux.

Je retire le drap qui me cachait ma nudité du reste du monde. L'air frais mord ma peau et un souffle de vent vient soulever mes boucles bronze, qui brouillent ma vision. Je trouve le courage de me lever nonchalamment du lit, récupère mon revolver sous mon oreiller avant de me diriger vers la petite armoire renfermant mes quelques affaires. J'ouvre la porte de bois et m'empare de mes affaires. J'enfile un boxer, un jean, un t-shirt et mes bottes de motard à vitesse grand V. Je referme mon épaisse veste en cuire et replace mon arme dans ma ceinture.

Je traverse l'appartement silencieusement, d'abord la chambre, puis le salon et claque la porte sans bruit. Je tourne ma tête vers le petit pictogramme de cigarette barrée, tire une clope de ma poche et porte le briqué à son embout, puis descends les marches de l'immeuble. J'ouvre la porte du bâtiment et sourit à la vue d'un soleil lumineux et joyeux qui pointe son nez derrière quelques nuages blancs et cotonneux. J' aspire une seule fois la nicotine et jette la cigarette sur le sol du trottoir. Mon regard se braque curieusement sur la petite flammèche s'éteignant. Je relève ma tête et traverse la route, je marche tranquillement dans la petite ville campagnarde jusqu'à l'enseigne d'un bar -le seul de la ville-. Je pose ma main à plat sur la porte et la repousse, y rentre en tant qu'habitué.

Je traverse la salle, cherche du regard mes amis et me glisse à la table où se trouve déjà Michael et Black. Je m'assoit lourdement sur l'une des chaise, ignore l'espagnol et me tourne vers Santana.

Je m'empare de la carafe transparente posée sur le bois et me verse un verre d'eau que j'avale goulûment puis repose le récipient.

— Où est ta pute ? glisse Lorenzo.

— Ferme-la.

Avant que Black ne me réponde une injure, Calum déboule dans le bar comme une furie et se jette pratiquement sur la table.

— Les gars, on a un gros problème !

Mon sang ne fait qu'un tour, comprenant de manière explicite ce qui nous colle aux baskets. J' écarquille mes yeux, ma mâchoire en tombe.

— Quoi ?! s'écrie Lorenzo en se relevant de sa chaise comme un ressort, comprenant lui aussi la situation devenant critique pour tout le monde.

— C'est pas possible. souffle Michael, frottant son visage de ses deux mains.

— Ils sont où, putain ! m'écriai-je, élevant la voix.

— Pas encore là, et il vaudrait mieux que nous en profitions pour déguerpir.

— Si tu tiens temps à ta petite protégée, casse toi d'ici sans elle, c'est la seule chose que tu peux faire sans la mettre en danger. ajoute Lorenzo à mon intention sans pourtant me regarder

— C'est hors de question. répondais-je sans même réfléchir.

— Comme tu veux, mais tu ne viendras pas te plaindre si elle se prend une balle en pleine poire.

— Elle ne s'en prendra pas. grognais-je en brandissant mon poing contre la table.

— Où les as-tu vu ? crie Michael, complètement paniqué.

— Route 286A, le nord. Lâche Calum, essoufflé tandis qu'il s'assoit sur un chaise, épuisé.

— La 286A !? hurle Lorenzo, les yeux lui sortant de la tête.

Je me lève de ma chaise, appuie mes main sur la table et me balançant en avant.

— Il faut partir dès maintenant. affirmais-je avant de m'élancer vers la sortie à toute jambe, la main sur mon armes, légale au Texas.

C'est une bataille dans ma tête, un combat violent et torturant cédant à la panique, à la désorganisation, à la lâcheté.

Je prends de la vitesse et finis par courir comme si ma vie en dépendait -bien qu'elle en dépend vraiment. Je fend l'air, essaie de me déplacer aussi vite que la lumière bien que cet exploit soit complètement impossible. Je traverse la route sans même regarder, la carrosserie d'une voiture frôle mon cosys et je ne prends pas la peine de lever mon majeur parce que ce je n'ai pas le temps. Mon corps bat tellement vite qu'il menace de sortir de ma poitrine d'une minute à l'autre, quoi que ce serait peut-être une bonne chose, je serais plus léger et plus rapide afin de retrouver la femme que j'aime. Ma tête cogne et je ruisselle de sueur tant le soleil que je trouvais agréable tout à l'heure devient trop fort, trop brillant.

Je monte les marches de l'appartement quatre à quatre et ouvre la porte à la volé.

J'hésite le long du chemin, hésite, hésite et encore tergiverse entre la laisser et ne pas la mettre en danger, ou bien l'amener avec moi, et donc l'exposer. Mais je refuse qu'elle pense que je l'abandonne, je ne veux pas qu'elle croit que je me tire, moi aussi et je préfère la savoir avec moi que seule. Car je sais que je serrais là, aux prix de ma vie, pour la sauver.

Ce besoin récalcitrant de la défendre, de la protéger. La protégé. C'est ce que je m'efforce de faire depuis le début, depuis tant de temps alors qu'elle n'a nullement besoin d'être sauver. Elle est forte, elle est intelligente, et assez courageuse pour créer des hallucinations -au risque de devenir folle- qui ont pour but de matérialiser ses sentiments pour qu'elle les combattent, elle bat ses illusion, parce qu'elle est forte. Elle est folle, ce n'est un secret pour personne, mais elle n'est pas seulement instable, elle n'est pas que ça et c'est pour cela que je l'aime, parce que ouais, je suis tombé amoureux de cette folle parce qu'elle est forte, plus que n'importe qui.

Follement forte.

— Prends tes affaires, chérie ! hurlais-je

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Sweet Serial KillerKde žijí příběhy. Začni objevovat