Chapitre 34

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PDVAlizée 08/01/15 17:04

J'ouvre mes yeux en grand et je rencontre la vision d'un plafond trop blanc. Une décharge électrique parcoure mon échine de haut en bas mais je me refuse de réellement envisager les pensées qui me taraudent. Je referme les yeux, complètement déstabilisée puis je les rouvre. Je passe une main contre ma tête qui me fait souffrir, comme si je pouvais me souvenir de ce qu'il s'est passé entre l'instant où je suis sortie du restaurant routier et le moment où j'ai ouvert les yeux.

Mes yeux ne veulent pas bougés, fixés sur un point invisible sur le plafond et je suis obligé de me faire violence pour que mon regard se glisse difficilement vers mes jambes. Je rabat mes jambes vers le bord du lit et j'appuie ma main contre le matelas pour me relever.

Je descends lentement du lit pour me lever, les jambes flageolantes. Je me déplie longuement, comme une fleur qui s'ouvrirait, et, malheureusement, j'ai peur de me faner. Je passe ma main sur le mur, pour être sure et certaine que ce n'est pas un mirage et j'appuie sur l'interrupteur qui allume la lumière de la pièce.

A droite, j'observe a travers la brume sombre de ma vision un placard entre ouvert sur des vêtements, un bureau se trouve en face du lit sur lequel j'étais couchée avec un coiffeuse, un tapis recouvre une partie du sol, une petite table de chevet est posée à ma droite, collée au lit. Des photos en tout genre son accrochées au mur et je n'ai pas besoin de m'approcher pour savoir parfaitement ce qu'il se trouve dessus.

Ma chambre est encore plus laide que dans mon souvenir.

J'ouvre la bouche comme un poisson qui ferait une crise d'asthme et je tourne mes yeux dans mes orbites de droite à gauche, de haut en bas, n'en croyant pas mes yeux. D'épais rideaux blancs cachent la vue de l'extérieur et je m'approche de la fenêtre. Je tire d'un coup sec le rideau et je regarde longuement le trottoir couvert de sa pellicule blanche, par endroit perturbée par une ou deux traces de pas. Des enfants jouent dans le jardin de la résidence en fasse de la mienne, ils essaient de former des bonshommes de neige et des boules de neige, crient, se chamaillent ensemble et j'aimerais tant les rejoindre. Je me souviens que, dans mon enfance, mon père se débrouillé toujours pour m'amener à la patinoire et c'est pour cette principale raison qui fait que je ne crois pas que mes parents soient des "dealers" comme le dirraient certains.

Quand je lève le regard, je vois Kylie assise dans un arbre squelettique. Ses cheveux volent dans le vents et à chaque fois qu'ils claquent les uns contre les autres comme un drapeau, de la neige en tombe.

Je pose ma main a plat contre la vitre fraîche et je regarde la poudreuse tomber lentement grace a Kylie qui regarde les enfants avec une douceur surprenante, Kylie aurait sûrement aimé être mère.

Un nœud se forme dans ma gorge quand je me dis qu'elle ne pourra jamais fonder une famille, elle ne pourra jamais vivre une vie de femme comme elle l'aurait sûrement rêvée, elle ne deviendra pas Grand-mère, ne travaillera jamais, ne reverra jamais sa famille, ni Ashton. Elle lève son regard glacial vers moi et je baisse les yeux vers mes pieds nus sur le carrelage, je ne tiens pas à voir son visage triste et emplit de reproche.

Je tourne le dos à la fenêtre et mes yeux tombent sur ma représentation, assise en tailleur contre le mur blanc de ma chambre, en face de moi. Elle a ses cheveux d'un roux si flamboyants qu'ils semblent b^ruler, attachés en chignon et sa couronne de fleur est bien mise sur sa tête, comme une Perséphone du futur.

Je m'approche doucement et, a mieux regarder, je me rends compte que sa couronne de fleur est retenue par des menottes, les chaînes épaisses attachés au mur blanc derrière elle.

Je m'assois a genoux devant le mur et je repasse du bout des doigts le mot écrit, sur ce mur, d'un rouge vermillon.

« Tes ».

Sweet Serial KillerWhere stories live. Discover now