Chapitre 37

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PDVAlizée 11/01/15 06:03

On m'a expliqué que j'avais fait un malaise. Cette chose qui paraît si insignifiante comparé à la mort mais qui est pourtant une épreuve de la vie que beaucoup doivent surmonter à leurs risques et périls. Nous ne sommes pas en vie, nous ne sommes pas mort, nous sommes imperceptiblement et exactement entre les deux, c'est à dire que d'un moment à un autre nous pouvons passer de vie à mort, ou vis versa.

Je suis longtemps restée à l’hôpital, mes hypocrites de proches m'ont portés des fleurs plus extraordinaires les unes que les autres comme si cela pouvait m'aider à guérir la blessure à vif qui brûle dans mon cœur. Ils ne peuvent pas comprendre ce que je ressens, pourtant, il font tout comme. Mais ils ne comprennent pas ! Ils ne savent pas ce que c'est de vivre alors que toute les personnes qui comptent pour nous disparaissent une par une ! Ils ne peuvent pas imaginer la douleur que je ressens à longueur de journée et ils ne peuvent pas savoir à quel point les voix dans ma tête sont horribles, à quel point leurs paroles sont des lames de rasoir affûtées qui s'enfoncent toutes ensemble, toujours plus profondément et toujours plus violemment, dans mon corps ! Ils ne savent pas et ne sauront jamais ! Je n'ai jamais rien demandé, j'ai tué une femme dans un accident de voiture, n'est-ce pas assez ? Ai-je vraiment mérité de vivre toute ces souffrances les unes sur les autres sans jamais interruptions ?

Ils ne peuvent pas faire semblant de savoir ce que je vis, il ne peuvent pas comprendre ! Je les déteste tous jusqu'au dernier ! Je déteste Diana, je déteste Lorenzo, je déteste Amélia, je déteste Santana, je déteste Kylie, je déteste la Reine des Glaces, je déteste le Roi des Serpent, je déteste tout mes anciens amis, je déteste ma mère, mon père, je déteste mon frère, je déteste Thomas, je les déteste tous ! J'allais presque dire qu'ils mériteraient la mort mais la mort est une délivrance trop belle pour eux qui ne mérite que de souffrir autant que moi.

Je veux juste rejoindre Adam, juste le rejoindre.

Je suis dans la voiture de mes parents, assise mélancoliquement sur la banquette arrière alors qu'ils parlent comme si je revenais d'un tournois de judo que j'aurais remporté, mais je n'ai pas gagné ! Ils ne comprennent pas que je ne suis pas la vainqueur, que je suis en train de perdre cette bataille dans mon corps, je meurs à petit feu, je meurs, je meurs.

Mes yeux glissent de la vitre jusqu'au rétroviseur, dans lequel ma mère me lance des regards emplit de fierté. Comme ils sont aveugles, ils sont aveugles et ne vois pas ce que je vis, ce que j'ai vécu et ce que je ne veux plus jamais vivre. Ils pensent que je vais reprendre une vie normale comme une adolescente normale, mais c'est impossible ! Impossible ! Je ne pourrais jamais me regarder dans un miroir sans revoir tous que j'ai vécu dans ma vie, tous les drames que j'ai fait, je ne pourrais pas m'observer normalement sans revoir le corps sans vie de Kylie et celui d'Adam. Je ne pourrais jamais.

Mon père pile la voiture devant un feu rouge et je n'hésite pas une seule seconde à glisser ma main sur la poignet intérieure de la portière et d'y appuyer ma force, l'ouvrir et descendre de cette machine infernale. Je pose mes deux pieds nus sur le goudron râpeux alors que la blouse immonde fournie par l’hôpital claque contre mon corps et je marche sur le trottoir, ignorant les vociférations coulant dans mon dos sans jamais vraiment me mouiller.

Je suis a moitié nue dans les rue de Cannes et pourtant je me sens tellement mieux qu'enfermée dans cette voiture à l'air conditionné.

Je marche sans destination précise et c'est ce que j'aime, ce que j'aime c'est n'être certaine de rien, voir où le destin me mène. Les gens me regardent comme si j'étais une extraterrestre venue envahir la terre mais je m'en moque, je me sens bien, même si bien n'est pas le mot adéquate, je sais que je respire, voilà tout. Je descends une longue rue qui débouche sur le petit port , bordé par d’innombrable bars et autres restaurants. Je m'assois sur le bord, plongeant mes pieds dans l'eau sûrement sale et nettement glacée. Ils virent presque au bleu et je me demande, que se passerait-il si je plongeait ? Peut-être qu' Ashton apparaîtrait et viendrai me sauver, comme il l'a déjà fait ?

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