Chapitre 39

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PDVAlizée 17/01/15 14:00

Je relève doucement presque gracieusement mon visage de l'oreiller blanc et je peine à glisser mes yeux gris vers la silhouette d' Ashton près de moi.

Je me lève tristement et je m'empare de mon vieil easpack posé contre mon armoire.

Je glisse ma main autour de la anse du sac et je le relève. Je me dirige vers mon tiroir, l'ouvre, et jette mon porte-monnaie et mon porte feuille dans l' easpack ainsi que quelques sous-vêtements et autre habits. Je me déplace lentement dans l'appartement, m'emparant de choses qui me paraissent essentielles mais qui sont pourtant des futilités tel qu'une brosse à dent ou des tampons.

Ashton m'attend sagement, assis sur mon lit, ayant préalablement fermer mes rideaux d'un coup sec.

Je finis par glisser ma main sur ma table de nuit en m'emparant de la cigarette et du petit papier froissé.

_Tu les a gardé ? demande Ashton, d'une voix mélangeant l'étonnement et l'amusement.

Je ne réponds pas et m'assois à ces côtés, posant mon sac sur mes genoux tout en refermant la fermeture éclair bruyante.

Je fuis anormalement le regard d' Ashton. Je refuse de regarder ses yeux, je redoute d'y voir le dégoût voir la peur qui animait le regard de toute les personnes que j'ai croisé ces derniers jours. J'ai peur d'être rejetée par la première personne dont le jugement aurait dû me laissé indifférente, et pourtant il m'est important.

_Alizée, tu sais, si tu pars avec moi, tu ne pourras sûrement plus revenir voir tes pro-

_Ce ne sont pas mes proches, je ne veux pas les revoir. le coupais-je

Il se tait quelques minutes et me regarde attentivement.

_Tu es sûre ?

_Ils ne sont plus rien pour moi, et ne le redeviendront jamais. Dis-je en me relevant, glissant mon sac sur mon dos.

_Comment as-tu su que je voulais que tu reviennes ? continuais-je

_Tu t'es rendue à l'adresse que j'avais noté. répond-t-il naturellement.

_Et si je ne l'avais pas trouvé ?

_Si tu ne l'avais pas trouvé, eh bien cela aurait voulu dire que tu ne voulais plus de moi dans ta vie.

_Comment peux-tu être sûre que je veuille de toi ?

_On en reparlera, quand tu te traîneras à mes pieds quand je partirai, ce que je ne compte pas faire pour l'instant.

_Et pourquoi ça ?

_Ce n'est pas dans mon programme, mais ne me fait pas changer d'avis. glousse-t-il

Je ne sais pas ce qu'il m'arrive mais les voix ne parlent presque plus dans ma tête depuis maintenant quelque jours, tendis que mes hallucinations elles aussi deviennent plus rares. Seul Kylie et Adam persistent à venir me rendre visite de temps en temps, comme de vieux amis venant prendre de mes nouvelles, même si le terme d'amis n'est pas le mot adéquate.

Je peux me persuader autant que je le veux qu'il est possible de supprimer mes hallucinations pour me donner de l' espoir, mais il faut que j'ouvre les yeux et que je regarde la triste vérité en face, mes illusions font parties de moi même, a même titre que n'importe lequel de mes organes.

Ashton me guide jusqu'au salon. Il ouvre silencieusement la porte d'entrée et, lorsque je suis dehors avec lui, campée sur mes deux jambes sur le tapis de mon entrée, la referme.

Au lieu de se diriger vers les escaliers habituels, Ashton ouvre une porte peinte d'un gris sale, menant aux escaliers de secours du bâtiment et s'y engouffre. Je le suis docilement et descend une à une chaque marche métallique de l'escalier jusqu'à me trouver sur la terre ferme, derrière mon immeuble. Ashton visse son casque noir sur sa tête et enfonce ses mains dans les poches de son jean, comme un jeune adulte tous qu'il y a de plus normal, sauf qu'il est tout sauf cela, tout comme je ne suis plus une jeune adolescente normale.

Sweet Serial KillerWhere stories live. Discover now