Chapitre 4

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PDVAlizée 14/12/14 18:25

Mes yeux s' ouvrent. Enfin.

Je relève mon buste doucement avec l'aide de mes bras. Je suis seule dans la pièce. Elle fait environ onze mètres carrés, elle est vide. Je baisse les yeux et vois que je suis assise sur une vieille moquette bleu roi décolorée, elle a du être belle il y a longtemps. Au plafond il y a une rangée de néon blanc hors services. Je pense que cette pièce était un bureau ou une salle quelconque. Je me lève malgré mes jambes flageolantes et me dirige vers la porte, même si je n'y crois pas vraiment.

J'actionne la poignée, rien ne se passe.

J'y mets tout mon poids, toute ma force. La porte s' ouvre.

Le garçon au bandana se trouve derrière,  les bras croisés. Il me regarde calmement puis plaque violemment ses puissantes mains sur mes épaules et me pousse dans la pièce. Je m’écroule sur la moquette dût à mes faibles jambes mais j'essai de me relever le plus vite possible. Je le regarde méchamment.

C'est lui, c'est sa faute.

_Alors ?

Quoi alors ? Qu'est-ce qu'il me veut ?

_Toi qui es si bavarde quand tu dors, ce n'est pas le cas au réveil ?

Je ne vais pas lui faire le plaisir de répondre,  ça c'est clair.

Il décroise enfin ses bras et passe une main dans ses cheveux. Il sourit et je fremis quand je vois qu'il a du sang séché sur ses mains, je doute fortement que ce soit le sien. Il traverse la salle pour se diriger vers la porte.

_Bye, Fork.

Fork. Il connait mon nom. Un frisson parcourt ma colonne vertébrale. Il en sait peut-être même plus et cette idée me donne envie de vomir. Je m'autorise à observer la pièce plus en détail. Le plafond est assez haut, à environs trois ou quatre mètres, il est composé de sorte de dalles reliées par des néons sales. Les murs sont blancs et durs, j'en tape un avec la paume de ma main et je reconnais ce genre de mûr : insonorisé. Il est parfaitement lisse et semble neuf comparé au plafond ou à la moquette.  En haut, au coin du mûr il y a une bouche d'aération pas plus grande qu'une mandarine : inutilisable. La porte a un encadrement normal, la première partie en bois et la seconde à barreaux de métal cylindrique d'à peu près deux centimètres d'épaisseur,  et séparé de trois centimètres. Je  peux y glisser ma main jusqu'aux phalanges proximales.

Je peux voir le sol du couloir entre les barreaux mais pas plus.

Je tapote la poche arrière de mon jean, comme je m'y attendais : elle est vide. Il m'a retiré mon téléphone,  mes clés et même l'épingle à nourrice qui y traîne toujours.

Comme si j'étais assez habile pour faire quelque chose d'une épingle.

Je fais un petit bilan de ce que je possède. Un élastique à cheveux (si emmêlé autour des miens qu'il doit être quasi impossible de le récupérer), le pull bordeaux que je porte, mon jean, mes vans et mes sous-vêtements.

En bref rien.

Je donne un coup de pied dans le mûr d'impuissance. Il ne bouge pas d'un pouce. Je m'assois sur la moquette et replie mes genoux sous mon menton. Je m'endors.

PDVAsh 18:40

Je marche tranquillement dans l'entrepôt vide en sifflotant,  le revolver à la main. Une femme aux très longs cheveux blonds est à genoux, ligotée et bâillonnée.

Elle qui était si gonflée de gloire et de dignité a perdu toute sa fierté en quelques secondes. Le bâillon étouffe ses sanglots et gémissements mais pas assez pour moi. Pourtant j'attends, j'attends que tout son mental craque.

Sweet Serial KillerOnde histórias criam vida. Descubra agora