Chapitre 6

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- Sais-tu pourquoi je venais te parler ? commence-t-elle.

- Non je ne suis ni devin, ni Dieu et encore moins une IA qui connait tout sur tout.

Mon but est toujours de faire craquer mon cher mentor. Mission impossible. Même si mes mots sortant de ma bouche sont aussi tranchants que du verre, cela n'a pas l'air le moins du monde de la toucher. Je ne sais pas comment elle fait. Dès la première phrase, jaurais répondu au quart de tours à cet insolent langage qui plus est le plus fleuri que je connaisse.

- Bon, comme tu le sais depuis toute petite, le Tournoi permet d'avoir une place dans la société, et un rôle. Sauf que, après chaque tournoi, un petit journal ressence les postes attribués aux différentes personnes qui ont passés le tournoi.

- Je n'en ai jamais entendus parler. Pourquoi ?

- Réfléchis un peu.

Aie, ça fait mal. De l'autre côté de la table, Camille rigole. J'aimerais bien la voir à ma place pendant le tournoi elle. Alors, si je n'en ai jamais entendu parler c'est pour plusieurs raisons. La première est que le Tournoi est hyper secret. Je n'en avais jamais entendu parler avant. Aucune épreuve, ni histoire abominable comme j'ai pu en voir. Deuxièmement, par ce que ce journal doit être adressé à des personnes du gouvernement usant de leurs manigances pas très légales, ou à des personnes de mèche avec elles.

- C'est pour de hauts représentants.

- Gagné ! Tu veux une médaille en chocolat ?

J'ai envie de lui caresser la joue violemment de la paume de ma main. Elan Bélem supporte mes moqueries et mes piques sarcastiques, mais moi non. Une petite étincelle de rien du tout pourrait m'enflammer comme un lac de gaz inflammable. Je me contente de lui sourire mon plus beau faux sourire.

- Oui je veux bien. Peut-être cela sera-t il meilleur que ce que l'on mange. Un peu de couleur pourrait aussi égayer ces lieux si gris.

- Ma patience à des limites Claire.

Ah enfin ! Depuis le temps que j'attends de la faire craquer. Finalement même les meilleurs ne peuvent pas résister à ma langue bien pendue.

Camille me regarde avec des yeux ronds de peur. Et Elan Bélem me fixe avec des yeux dun serpent qui s'apprête à me dévorer.

- Quoi ? Demande-ai-je. Qu'ais-je encore fait ?

Je soupire. J'ai vraiment envie de reboucher mes écouteurs dans mes oreilles.

- Tu as parlé à voix haute, me dit Camille.

- Ah. Merde.

- Oui, tu fais bien de le dire me sermonne Elan. Je pense que je devrais en toucher deux mots à Samantha. Comme par exemple enlever tes affaires de couture de ta chambre et rajouter des cours de conduite en milieu familier. Peut-être deviendras -tu ainsi un peu plus facile à supporter.

Mes yeux sécarquillent. Mais comment sait-elle cela ? On m'espionne ou quoi ? Note pour moi même : cacher un peu mieux mes affaires de couture en éteignant la lumière. Je fronce mes sourcils et applique mon plan B : faire la gueule à tout le monde, sauf à Camille, et ne répondre que quand on me le demande directement.

- Tu ne changeras jamais. C'est une vérité maintenant, conclut Elan.

-

- Quel sens de l'expression dis donc !

Ma tête de déterrée lui fait reprendre son sérieux en moins d'une demie seconde.

- Je voulais simplement te dire que le journal va être publié ce matin. Un de nos agents infiltré va nous le rapporter. Je me suis dit que cela pourrait t'intéresser alors, rejoins-moi dans moins d'une heure dans la salle de réunion.

- Ok !

Elan se dirige à l'opposé de la salle pendant que je jubile. Un vrai sourire rejoint mes lèvres. Je vais pouvoir savoir comment vont mes amis ! Et aussi

- Tu penses à Raphaël, me coupe Camille.

- Toi aussi il faudra que tu me dises comment tu fais pour deviner les pensées des personnes autour de toi.

La commissure des lèvres de Camille se relèvent et un éclair de malice passe dans ses yeux.

- Mystère et boule de gomme ! Claironne-t-elle.

Je lève les yeux au ciel. De toute façon, je connaîtrai le fin mot de l'histoire un jour où l'autre. Je serai juste la pire amie en la tannant si nécessaire tous les jours à propos de cela. Je pense que Comme Élan Bélem, Cam craquera.

Nous débarrassons nos plateaux. D'une démarche rapide qui ne m'est pas allouée normalement, je me dirige vers ladite salle. Camille doit même trottiner pour rester à mon niveau. Elle me dit pendant le chemin que les informations ne vont pas changer ni s'envoler comme un oiseau. Je lui rétorque quaujourdhui, je n'ai plus confiance en beaucoup de choses et que quand on peut éviter de se planter des coups de couteau on le fait. Cela jeta alors un froid entre nous deux. C'est donc sur ce tempérament mêlé d'anxiété que j'ouvre la porte de la salle de réunion sans toquer au préalable, bien sûr.

Dans la salle, je remarque tout de suite qu'il ne manquait plus que ma présence. Je me dirige donc fissa dans un coin de la salle pour m'éclipser aux regards désapprobateurs de Samantha et d'Élan.

La lumière de la salle se tamise jusqu'à disparaître totalement. Il ne reste plus que le reflet blanc du pan de verre au centre de la pièce comme source de lumière.

Au bout de quelques secondes, une page de journal apparaît. Il recense les dernières affectations au Gouvernement. Un mauvais pressentiment envahi peu à peu les différentes cellules de mon corps. Les pulsations électriques de mon système transmettent au fur et à mesure les informations captées par mes yeux, au centre névralgique : mon cerveau.

La température chute précipitamment dans la salle. Peu à peu, les regards de la salle dévient de l'écran pour se poser sur mon visage.

Raphaël a pris mon affectation et Roman n'est pas mentionné.

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MiXado

Light Hole [TOME I FINI | TOME II EN PAUSE]Where stories live. Discover now