Chapitre 5

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Je ne souviens même plus comment je suis arrivé là. Cela fait vingt minutes que je suis allongée sur mon lit à regarder la Tour. Je me souviens vaguement qu'en sortant j'ai rencontré Marie qui m'a raccompagnée dans ma chambre.

Quelqu'un toque à ma porte.

- Entrez !

C'est Marie. Elle tient quelque chose dans sa main. C'est rectangulaire.

- Ma valise ! Oh merci !

Je saute du lit et prend ma valise que Marie a déposée au sol. Je la pose sur le lit et l'ouvre.

- Tu sais où se trouve la commode. Je te laisse le soin de ranger tes affaires. Je t'ai aussi apporté une montre. Cela peut être pratique ici.

Elle me tend la montre. C'est juste un écran avec l'heure et quelques fonctionnalités de base. Le bracelet est bleu azur comme le cadran.

- Merci.

- Il est dix-sept heures. On m'a chargé de te dire que le dîner est à vingt heures. Au réfectoire. Jusqu'au repas tu peux faire ce que tu veux. Tu peux rester dans ta chambre où aller au foyer.

- Qu'est-ce que le foyer ?

- C'est une salle de détente où il y a un billard, un baby-foot et quelques ateliers y sont possibles.

- Quels ateliers ?

- Si tu veux je t'y accompagne.

Je regarde ma valise. Je pourrai la ranger après le diner.

- Je veux bien, tu peux m'aider à enfiler la montre ?

- Oui, c'est facile.

Le foyer est plus une sorte de grande aire de jeux avec de petits îlots à thème. Au centre, il y a des appareils de musculation, à gauche des canapés rouges, à droite le billard et le baby-foot. Devant moi une cuisine et au fond des affaires de couture et de bricolage.

- On peut tout faire ?

- C'est le but. Cela a été créée il y a à peu près dix ans pour détendre les participants avant les tournois. Chaque type de classe a une salle identique. Mais, comme vous êtes très peu de candidats en classe Pouvoir, cette salle n'est pas souvent remplie.

- Il ny a personne.

- Bon, ce n'est pas tout mais j'ai du travail. À tout à l'heure.

Marie s'en va. Je décide d'aller à l'îlot couture. C'est tout ce que je sais entreprendre. Jai bien essayé une fois de faire de la cuisine. De la pâtisserie plus précisément. C'était pour les trente-huit ans de ma mère. Je m'étais levée tôt le matin pour aller au marché acheter des pommes. Puis je suis passée à l'épicerie au coin de la rue pour acheter le nécessaire à pâte. Une fois de retour chez moi, je suis allée dans la cuisine et j'ai imprimé une recette de tarte aux pommes. Au début tout allait bien, ma pâte était parfaite et les pommes furent coupées en fines tranches grâce au robot-cuisine. J'ai moulé la pâte, pris les lamelles de pommes, je les ai disposées en pétale puis j'ai mi la tarte dans le four. C'est à ce moment-là que j'ai tout raté. J'ai laissé la tarte trois heures dans le four ! Pendant la cuisson, j'avais fait de la couture. et j'ai oublié la tarte. Un vrai désastre ! C'est maman qui a retiré la tarte du four. La pâte était brûlée, même la pomme était carbonisée. Finalement on a fait une salade de fruits. C'était plus simple.

J'arrive à l'îlot. Une panoplie d'affaires comme je n'en avais jamais vues était soigneusement rangée dans les tiroirs étiquetés. Je m'assoie sur un tabouret en chêne et commence à toucher les différents tissus. De la soie, du velours mais aussi des textiles industriels et de nouvelles fibres techniques. Je pris une aiguille et du fil blanc avec lintention de me faire une écharpe en soie bleue et blanche comme ma montre.

- Salut.

Je sursautai. Tant j'étais absorbée par mon travail que je n'avais pas vu Xavier arriver.

- Salut bredouillai-je.

- Tu fais une écharpe ?

- Oui, pour moi. Il fait froid en ce moment.

- Quel bel ouvrage.

- Merci.

- Sais-tu cuisiner ?

- Euh, non. Mes tests sont catastrophiques ! Et toi ?

- J'adore la cuisine. Sais-tu que l'on va être en retard.

- En retard ?

- Au dîner. Il est moins dix. Et il faut encore que l'on trouve la salle. Ce sont de vrais labyrinthes ces deux étages !

Je range mes affaires et dépose mon écharpe dans un bac. Je la reprendrai après le repas.

Xavier se dirige vers la porte. Je le suis. Dans le couloir j'essaie de repérer la salle. Quelques minutes plus tard, on rentre dans la salle. Nous sommes les derniers. Il y a deux tables. Une pour nous, les participants au Tournoi. Et une autre pour les mentors. L'agencement des tables me fait penser aux professeurs qui surveillent leurs élèves. Comme s'ils étaient supérieurs à nous.

Pendant le repas, personne ne parle mais tout le monde se regarde. Au bout d'un certain temps une sonnerie retentit. Les mentors se lèvent. Antoine Quépa -le mentor de Solène- se dirige vers nous.

- Vous pouvez faire tout ce que vous voulez jusqu'à vingt-deux heures. Après, je vous conseille fortement de dormir. À partir de demain, les journées seront chargées.

- Où pouvons-nous aller ? Demande Roman.

- Où vous voulez. Du temps que vous restiez dans le périmètre des deux étages qui vous sont attribués. Il finit sa phrase par un sourire exagéré.

Antoine Quépa part ainsi que les autres mentors. Je croise le regard de Xavier. Puis je scrute les autres élèves. Conclusion : je suis autant fatiguée que les autres participants. Je décide de retourner dans ma chambre ranger ma valise.

De retour dans ma chambre, je vois que Marie mattendait.

- Oui Marie ?

- Est ce que tu peux m'aider ?

Elle me regarde. Elle triture ses doigts, c'est un signe de stress.

- Qu'est-ce quil se passé ?

Elle commence à me faire paniquer...

- Ça va te paraître idiot, mais je voudrais que tu surveilles ton mentor, Marc Entarman.

Je fronce les sourcils.

- Hein ? Pourquoi ?

- Je ne peux rien te dire. Mais. S'il te plaît... Fais ça pour moi.

Et sans un mot elle se lève du canapé et sort. Une question me taraude l'esprit. Pourquoi surveiller Marc Entarman ? Et surveiller jusqu'à quel point ? Ce nest pas comme si je n'avais rien à faire de mes journées maintenant.

Pendant que je réfléchis, je range méthodiquement mes affaires dans la commode. Le coucher de soleil dans ses teintes orage et violette me fait rêver. Je décide d'aérer ma chambre. Dehors, malgré la hauteur de l'étage où je suis, j'entends le brouhaha de la population encore dans les rues avant de rentrer chez elle.

Je regarde ma montre. Il est bientôt l'heure d'aller dormir. Dommage que je naie pas eu la place de caser un livre dans ma valise. Je décide de regarder les livres en rayon dans la bibliothèque. Romance, action, science-fiction, fantastique, futuriste... Il y a tout type de lecture, de la poésie au théâtre en passant par les essais. Et tous les livres sont dans un état remarquable. J'opte pour un livre de science-fiction, Phobos, de Victor Dixen. Une histoire dans l'espace avec une intrigue amoureuse.

Je m'endors au bout du treizième chapitre.

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  Hey! Aujourd'hui, un chapitre pas sur le Tournois mais plus sur l'entourage. Et la demande assez spécial de Marie

   J'espère que ce chapitre vous a plus. N'hésite pas à mettre une étoile ou à commenter! Je poste toujours un chapitre tout les dimanches. À la semaine prochaine !

MiXado

Light Hole [TOME I FINI | TOME II EN PAUSE]Where stories live. Discover now