Léna se retourna pour poser machinalement sa robe sur les vêtements de celui qu'elle connaissait depuis un mois, et son regard s'attarda légèrement sur le torse musclé du garçon. Ni trop, ni pas assez. Un petit sourire prit place un court instant sur son visage.

Il est pas mal. Pense-t-ella furtivement, avant de s'élancer toute joyeuse vers la piscine, entraînant son garde du corps, qu'elle avait saisit par le bras. Elle sauta à l'endroit où la profondeur atteignant les deux mètres cinquante, sous les applaudissement de tous les spectateurs.

Dylan remonta en premier, puis ce fut la tête de Léna qui apparue. Heureuse et insupportable comme à son habitude, elle sauta sur son garde de protection rapprochée et ils s'enfoncèrent tout deux dans l'eau avant de réapparaître quelques secondes plus tard. La princesse riait. Elle s'approcha du bord et saisit le premier venu pour le tirer avec elle. Des rires, des cris. Et la moitié des adolescents se retrouvèrent dans la grande piscine en moins de trente secondes.

Dylan profita de la situation pour sortir en douce de l'eau. Il s'empara d'une serviette et frictiona ses cheveux trempés quelques instants avant de retourner vers ses collègues. Mais il n'eut même pas le temps de faire la moitié du chemin qu'un bras s'était enroulé autour de sa taille pour poser une main sur son ventre. Son corps entier se contracta et il ne put s'empêcher de soupirer d'énervement.

– Oui mademoiselle Léna ?

La princesse, trempée de la tête aux pieds sourit doucement.

– La fête n'est pas finie. Revenez-donc avec nous, monsieur Duciel.

Le garçon posa son regard noir, presque colérique, sur la jeune fille qui paradoxait entièrement par ses jolis yeux pétillants de joie.

– Chacun sa place. La vôtre est auprès de vos amis, à fêter vos dix-huit ans. La mienne est auprès des miens, à vous surveiller dans l'ombre.

– Mon cher... Commença-t-elle en l'entrainant en sens inverse. Ne me faites pas croire que vous êtes un garde du corps parfaitement dans les normes, tout comme ces messieurs présents. Vous ne semblez pas, depuis maintenant un mois, vous confirmez aux strictes règles de tous ces hommes et parfois femmes que j'ai eu la plaisir de connaître ces onze dernières années. Dit-elle ironiquement.

– Majestée. Je suis comme eux, et la seule chose qui puisse nous différéncier n'est que l'âge. Mon comportement se réfère à celui de mon organisation. Je suis parfaitement normal. Parfaitement cadré. Je suis des normes et valeurs qui me son imposées depuis mon plus jeune âge. Et étant un homme respectant son travail, permettez moi de partir.

Il se détacha doucement de l'adolescente qui eut quelques secondes à l'observer. Sans réagir. Ses yeux avaient arrêtés de pétiller. Mais ne s'avouant pas vaincue, elle se rapprocha de lui et replaça son bras dans la même position qu'il était avant.

Léna ne s'avouait pas vaincue. Et lorsqu'elle avait un but derrière la tête, rien ne pouvait l'arrêter. Dylan le savait très bien, commençant à connaître sa protégée, mais il était pareil, et résisterait autant de temps qu'il le pourrait.

– Vous fuyez votre princesse.

– Je ne suis pas portugais.

– Je sais. Elle soupira. Vous êtes français.

– Oui.

– Venez tout de même ! Je n'ai pas fini mon pari moi ! Et notre accord ? Vous avez oublié notre accord ? Vous venez et en échange vous avez une soirée joyeuse et sans encombres.

– Mais je suis venu, princesse. Je suis venu et maintenant permettez-moi, s'il-vous plaît, de repartir.

– Je ne vous le permet pas.

Le garde du corps commença à s'énerver et la jeune fille sentit même sous ses doigts ses muscles se contracter. Il se plaça devant elle, la surplombant largement.

– Je n'ai pas d'ordres à recevoir de vous.

– Je suis votre supérieure. Sachez que j'ai le droit de vous licencier... Par un simple claquement de doigt. Elle sourit. Monsieur Duciel, je ne doute point que vous soyez un homme de valeur et que vous jouissiez d'une bonne réputation auprès des gens travaillant dans mon château. Commença-t-elle en appuyant bien sur le déterminant possessif "mon" château. Il ne répondit pas et elle continua alors :

– Votre réputation pourrait voler en éclats, ce soir même. Vous avez fait un accord avec la princesse portugaise, il y a une heure environ. Je tiens mes accords, et espère grandement que vous feriez de même.

– Bien. Mais j'espère que vous tenez bien votre parole. Pas d'incidents ce soir. Ou vous baisseriez franchelent dans mon estime.

Elle rit et ses yeux se remirent à pétiller, comme ils savaient si bien le faire. La bodyguard le savait très bien : elle jouait avec lui. Elle jouait comment un enfant joue avec son nouveau cadeau. Il était l'enjeu d'un pari entre adolescents. Il soupira, se laissant entraîner vers la piscine par la jeune fille.

– Monsieur, j'ai un minimum de huit-cent hommes de votre profession qui me tiennent bas dans leur estime. Un de plus n'y changerait rien.

– Vous le regretterez un jour.

Son rire cristallin envahit l'air.

– Je ne pense pas. Un enfant n'a jamais regretté de s'amuser.

– Il y a d'autres façon de s'amuser.

La princesse reprit soudainement son sérieux. Deux mots sortirent amèrement de sa bouche :

– Pas ici.

Puis son air jovial réapparu tout aussi brusquement qu'il était parti et elle sauta dans la piscine, entraînement dans sa chute le garde du corps. Ivan les rejoignit, suivi de Gabino, et ils entraînèrent leur amie vers le centre. Dylan sourit en coin avant de reprendre un air neutre. Il s'assit sur le rebord de la piscine et reprit sérieusement sa fonction de bodyguard. Son cerveau analysait chaque mouvement de la jeune princesse. Chaque geste de son entourage. Il devait la protéger et la surveiller. Rien d'autre. Et elle ne pourra pas l'en empêcher.

Princesse LénaDonde viven las historias. Descúbrelo ahora