Princesse Léna

Chapitre 27

Un homme s'approcha de lui. Âgé d'un trentaine d'année, il semblait sûr de lui et sa carrure imposante l'affichait comme un homme compétent. Ils se sourirent amicalement.

– T'es bien calme, gamin.

Dylan sourit avant de répondre :

– Je surveille.

L'homme le regarda, comme un père regarde son fils et sortit un paquet de cigarettes de sa poche.

– Laissons les autres surveiller à ta place, donc. Parlons un peu. Tu n'a pas été très bavard. T'as un feu ?

- Si tu veux, parlons. Dit-il en riacannant et sortant un briquet de sa poche qu'il lui tendit. Mais je continuerais à surveiller. Je reste sur mes gardes.

– Merci. T'en veux une ?

Il allait refuser, étant dans son cadre de travail. Mais le trentenaire anticipa sa réaction :

– T'inquiète. Ce n'est écrit nulle part que fumer est interdit.

Dylan ne mit pas longtemps à délibérer et tandit la main, lançant un simple "bah je veux bien alors" en riant légèrement. Pourtant, le jeune homme avait conscience de la repercuation bien trop dangereuse de cet acte. S'il avait su que cette soirée allait changer le cours de sa vie... Son collègue lui rendit une cigarette et le briquet par la même occasion.

– T'es bien éduqué toi, dis donc. Très tendu aussi. Allons, calme toi, gamin ! Tu es au Portugal ! Pays du soleil et des vacances ! Profite un peu. Dit-il en lui donnant une petite claque amicale sur l'épaule.

Ça fait un mois que je vis dans ton "pays des vacances" et crois-moi je n'ai pas cette vision-ci... Pensa le garçon, mais sans rien faire paraître.

– Dis-moi gamin, on peut t'appeler comment ?

– Dylan. Répondit-il tout en tirant un coup sur sa cigarette et jetant un coup d'œil à Léna. Il continua en sourirant :

– Mais j'ai comme l'impression que tu continueras à m'appeler gamin et n'utiliseras pas mon prénom. Je me trompe ? Et toi ? Comment je t'appelle ?

– Pas faux, gamin. Un autre garde du corps arriva près d'eux et s'adossa au mur. Je m'appelle Mathieu et voilà Brieuc.

Le dénommé Brieuc acquiesça discrètement avant de se rouler lui même une cigarette, minutieusement.

– Tu es un bébé dans le milieu non ? T'as encore une petite tête d'enfant qu'on pourrait te prendre pour un invité. Dit Mathieu tout en riant et continuant à fumer. Dylan pensa alors que cela faisait plusieurs années qu'il protégeait ainsi des gens, qu'il n'avait jamais fait rien d'autre et n'y avait jamais pensé. Il ne lui avait jamais été proposé de changer de carrière. Et il ne l'a jamais imaginé. Peut-être même qu'il évoluait dans le milieu depuis plus longtemps que son interlocuteur. Il sourit intérieurement. Secret professionnel.

L'existence de Dylan Duciel est en cet instant précis un secret professionnel. Et ça le faisait rire. Plus même, il aimait ça.

– Oui, je suis un bébé. Il porta sa cigarette à la bouche, inspira la fumée et l'expira au visage de l'homme, continuant à parler :

– Un bébé qui fume.

– Gamin. Lui repondit son interlocuteur en riant.

Après quelques minutes de silence, le dénommé Brieuc prit enfin la parole, tout en écrasant de son talon les dernières cendres qu'il restait de sa cigarette.

– Alors, Dylan, qui surveilles-tu ce soir ? Tu m'as l'air bien concentré et aux aguets, mais sois zen mon garçon. Tu es jeune, dis donc, calme toi un peu tu vas nous faire une attaque cardiaque. Les deux hommes rirent et le jeune bodyguard, quand à lui, sourit en coin. Mathieu poursuivit :

– Moi je suis là pour la princesse Irlandaise et Brieuc surveille à la fois les français, allemands et suisses.

Il était dans les environ de minuit. La discussion se prolongeait et Dylan trouvait en Mathieu et Brieuc deux hommes tout à fait sympathique qu'il commençait à apprécier.

– Donc toi qui surveilles-tu ce soir, gamin ?

Le jeune homme entama une autre cigarette. La petite flamme de son briquet semblait briller dans le coin sombre où ils étaient. Il allait répondre, anticipant leurs réactions, lorsqu'un corps s'accrocha à lui.

Léna était juste là, sourire aux lèvres, ses yeux petillaient de joie.

– Monsieur Ducieeeeeel ?

– Oui, mademoiselle ?

– Est ce que vous m'aimez bien ?