Permis d'aimer

Chapitre 72

Durant la nuit,

Point de vue James

Sentant le lit froid et la place vide auprès de moi, je décide de me lever pour savoir où est passé Milia. J'allume la lampe de chevet tandis que mes yeux tentent difficilement de se faire à la lumière. Je baille et me lève de mauvaise grâce . J'ai le coeur lourd en me souvenant de notre légère altercation d'hier soir, cela arrive à plein de couple mais ce n'est pas pour autant que j'apprécie quand cela se passe dans mon couple. Je sais que j'ai mal agi et que j'aurais dû la laisser parler mais la jalousie et mon orgueil mal placé m'ont fait sortir de mes gonds. J'ouvre discrètement la porte et me faufile entre les cartons, manquant de me cogner le pied contre l'un d'entre eux. J'allume la lumière du couloir afin d'avoir un peu de luminosité dans le salon. Milia est recroquevillée sur le canapé, une couverture sur elle. Elle semble dormir à poing fermé et cela me dérange presque de la réveiller pour qu'elle aille dormir dans le lit. Sur la table basse, je remarque la bague de fiançailles . Où que j'aille, j'ai 'impression de la voir partout. Je m'accroupis auprès d'elle et caresse délicatement ses cheveux. Elle remue la tête comme si mon geste la gênée dans son sommeil. Je souris comme attendri par cette réaction.

"Milia, viens dormir dans le lit !

- Non, je suis bien là », marmonna-t-elle endormie.

Elle se blottit davantage dans la couverture avant de caler sa tête contre le coussin. Je retire le tissus qui recouvre son corps ce qui la fait pousser un gémissement de mécontentement. Je la porte dans mes bras et constate qu'elle était bien plus légère avant qu'elle ne soit enceinte. Par réflexe, elle entoure mon cou de ses bras et enfouie sa tête dans mon cou. A l'aide de mon pied, je pousse la porte et dépose Milia sur le lit.

« Pardon », me murmura-t-elle endormie.

Je souris mais ne prête pas attention à ce qu'elle vient de me dire. Je préfère que la nuit passe avant d'avoir cette conversation. Rien ne vaut une bonne nuit de sommeil pour se remettre les idées aux claires. Je soulève la couette et la pose sur son corps, elle en profite pour caler sa tête convenablement contre l'oreiller. J'éteins la lumière du couloir et celle de la lampe de chevet avant de m'installer de nouveau dans le lit. Consciemment ou inconsciemment, elle vient poser sa tête sur mon torse m'empêchant de me positionner correctement pour dormir. Je caresse délicatement ses cheveux alors que sa respiration se fait profonde, elle dort à poing fermé. Finalement je suis le seul à ne pas dormir.

Je me remémore notre dispute et je me sens idiot d'avoir réagi comme je l'ai fait. Pire que cela, depuis qu'elle s'est excusée dans un murmure il y a quelques minutes, je me sens minable. Elle a un vrai don pour me faire sentir plus coupable que je ne le suis déjà au départ. Je pousse un soupir tandis qu'elle se pose son autre main sur mon torse, m'entourent ainsi. Je dépose mon autre main sur son bras dans un geste protecteur.

Au bout de quelques minutes, énervé de ne pas trouver le sommeil, je sors de la chambre en faisant le minimum de bruit. C'est tellement rare en ce moment qu'elle dorme bien. J'allume la lumière du salon et décide de déballer quelques cartons, au moins Milia aura ça de moins à faire dans les prochaines heures. Je place silencieusement les livres sur la bibliothèque quand une photo tombe au sol, face contre terre. Je la récupère et regarde la date inscrite, le 17 juillet 2020. Je la retourne et découvre une photo de nous quatre : Clare, Andrew, Milia et moi. Nous avions tous les quatre un large sourire sur le visage, heureux d'être ensemble et d'être en voyage à l'étranger. C'était nos premières vacances en groupe et les dernières que j'allais passer avec Clare. Un mois plus tard, on allait rompre. Je me souviens de cette journée là comme si c'était hier pourtant nous n'avions pas fait grand chose, on avait juste profité du temps présent et de notre jeunesse.