Chapitre 11

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Deux semaines plus tard,

Point de vue James

Tout en regardant le code pénal, j'observe du coin de l'oeil, Milia. Je ne peux m'empêcher de sourire quand je constate qu'elle a exactement les mêmes mimiques qu'au lycée quand elle essaie de se concentrer. Le haut du stylo dans la bouche, elle mâchouille le bouchon tout en fronçant les sourcils. Mon regard insistant finit par l'interpeller.

« Pourquoi tu me regardes comme ça ?

— Comme ça quoi ? »

Un peu sur la défensive, je reporte mon attention sur le code pénal. Je tapote le stylo contre la feuille de mon bloc-notes.

« Je ne sais pas. Tu ne m'avais jamais regardé comme ça auparavant.

— Tu sais que ça ne te va pas d'être fiancée ! Tu te fais des films. »

J'éclate de rire devant ses insinuations. Si j'avais dû être amoureux d'elle, j'aurais été amoureux d'elle bien avant aujourd'hui. Elle peut dormir sur ses deux oreilles, la seule femme que j'aime pour le moment c'est Clare.

« Non mais je n'insinuais pas ça, James ! Je me doute que tu n'es pas attirée par moi. Tu m'as juste fixée d'une drôle de manière c'est tout.

— Tu es vraiment en train de me prendre la tête pour un regard ?

— Bien sûr que non ! Puis je ne te prends pas la tête. Je te posais juste une question à laquelle tu ne réponds pas.

— Tu m'as juste fait rire parce que tu as les mêmes mimiques qu'au lycée quand tu essaies de te concentrer. Voilà rien de plus, rien de moins. »

Je me lève de ma chaise et par au comptoir de la cafétéria pour reprendre un chocolat. C'est à ce moment-là que je croise Eva, une ancienne copine de collège qui a bien changé depuis. En me voyant, elle affiche un sourire franc et vient me faire la bise.

« Je ne pensais pas te trouver là !

— Moi non plus, ris-je. Je suis avec une amie, ça te dit de nous rejoindre ? »

Elle me fixe longuement avant d'acquiescer par le biais d'un sourire gênée. Par un raclement de gorge, je signifie ma présence auprès de Milia.

« Qu'est-ce qu'il y a encore James ? »

Elle quitte son livre des yeux et reste muette devant la présence d'Eva.

« Je te présente Eva, c'est une copine de collège.

— Ah ? Tu ne m'en avais jamais parlé. »

Elle lance des éclairs à Eva qui est plus gênée qu'autres choses par la situation.

« Eva, je te présente la fiancée de mon meilleur ami Milia.

— Et son amie, rectifia Milia.

— Oui mais ça va de soi vu que je suis en train de réviser avec toi. »

Je la regarde perplexe, je ne comprends pas sa réaction. Normalement, elle n'est pas aussi désagréable avec les autres filles. Enfin après tout, je ne suis sorti qu'avec Clare et elles étaient à ce moment-là déjà très amies toutes les deux.

« Je dois y aller. MON fiancé m'attend comme tu dis si bien ! À plus tard. »

Je lui lance un regard surpris. Je ne sais pas qu'elle mouche est en train de la piquer mais je ne comprends pas du tout son comportement. Je ne vois pas ce qu'il y a de mal à la présenter comme étant la fiancée d'Andrew, après tout c'est ce qu'elle est. Si elle ne voulait pas l'être, elle n'avait qu'à lui dire non.

« Je suis désolé, dit Eva.

— Tu n'y es pour rien. Elle est un peu à cran en ce moment.

— Le mariage ?

— Je crois qu'il n'y a pas que ça... »

Elle arbore un petit rictus tandis que je range mes affaires dans mon sac. Je suis bien content de cette pose inattendu, puis cela me change de la compagnie de Clare.

« Bon alors tu deviens quoi ? Visiblement tu fais du droit, rit-elle.

— Effectivement. Milia aussi. Et toi ?

— Psychologie... C'est moins impressionnant que le droit...

— Pourquoi tu dis ça ?

— Je ne sais pas. En général les personnes dénigrent facilement ceux qui font psycho.

— Pas moi ! »

Elle arbore un léger sourire alors que nous continuons de parler de tout et de rien. Ça fait du bien de parler à quelqu'un que tu connais depuis si longtemps, même si entre temps nous nous étions perdus de vue.

« Et du coup, Andrew qu'est-ce qu'il est devenu ?

— Eh bien, c'est lui le fiancé de Milia.

— Oh alors vous êtes toujours resté ami tous les deux !

— Eh oui. C'est dommage que tu sois partie, on formait un bon trio. »

Au souvenirs de nos bêtises, nous éclatons de rire. Nous avons fait les quatre cents coups ensemble.

« Ça me ferait plaisir que l'on se revoit tous les trois ou tous les cinq, si Milia veut venir et si tu as une copine. »

Elle me détaille, attendant la réponse à sa question subtile mais non moins bien visible.

« Je n'ai pas de copine et oui, ça serait avec plaisir de se revoir tous les trois comme au bon vieux temps. »

Elle acquiesce, contente de ma réponse. Je ne pense pas que Milia prendra mal le fait que l'on se voit tous les trois, elle n'est pas forcément quelqu'un de jaloux. Puis pourquoi je pense à cela ? Après tout ce n'est pas mon problème, c'est celui d'Andrew.

« Je vais te passer mon numéro, ça sera plus simple pour que l'on se tienne au courant.

— Oui bien sûr. »

Elle me tends son portable afin que je me rajoute dans ses contacts. Puis je m'envoie un message pour récupérer son numéro.

« Je suis vraiment contente que l'on se revoit après tout ce temps. Je sais que l'on ne peut pas rattraper le temps perdu, mais on peut toujours essayer.

— Je suis totalement d'accord avec toi. »

J'arbore un petit sourire en coin, puis après quelques minutes je m'excuse auprès d'elle. Je lui fais la bise et retourne à la fac pour mon cours.

Permis d'aimerWhere stories live. Discover now