Chapitre 60

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Point de vue Milia

Après avoir pris mon petit-déjeuner et ne voyant pas James descendre, je décide de remonter dans la chambre afin de le réveiller. Il peut être une vraie marmotte quand il s'y met et le décalage horaire n'arrange rien. Sentant un tiraillement dans mon ventre, je me masse l'abdomen. Certainement les séquelles de ma mésaventure, parfois cela m'arrive de ressentir des tiraillements. Je pousse un léger soupir avant de rejoindre James dans le lit.

« Debout ! », lui criai-je en balançant mon oreiller sur lui.

Il ronchonne légèrement avant de me prendre dans ses bras et de me serrer de toutes ses forces contre lui. Il dépose ses lèvres dans mon cou alors que je lui demande gentiment de me relâcher. Je vais finir par ne plus pouvoir respirer.

« Non je ne te lache pas ! Tu m'as cherché, tu m'as trouvé ! », me murmure James.

Toutefois, je sens son emprise se faire moins intense. J'en profite pour reprendre mon souffle. Il finit par abandonner notre câlin pour se mettre sur le dos et frotter ses yeux. Attendrie, je souris bêtement. Je suis ridicule de l'aimer autant. J'ai l'impression d'avoir 15 ans.

« Tu as passé une bonne nuit ?

- Dans l'ensemble oui, mais je suis complètement fatigué par le décalage horaire. Pas toi ?

- Non ça va ! Peut-être que j'ai plus l'habitude que toi ! »

Sentant que j'allais me rendormir, je me lève et ouvre en grand les rideaux ce qui déplaît fortement à James qui pousse un juron.

« Voilà maintenant tu n'as pas d'autres choix que de te lever, mon amour ! »

Il me dévisage de la tête au pied et me tend la main afin que je la saisisse, c'est ce que je fais après quelques secondes de tergiversation.

« Viens par là toi », me sourit-il.

Je m'allonge sur lui tandis que ses mains viennent se placer dans mon dos. J'adore ces petits moments rien qu'à deux, puis là il n'y a pas le chat pour nous déranger. Il caresse délicatement mon dos alors que ma respiration se cale sur la sienne. Si ça continue, je vais finir par me rendormir.

« Tu as pris ton petit-déjeuner ?

- Oui avec ma mère. Je suis venue te réveiller comme je ne te voyais pas descendre.

- C'est gentil ! »

Il dépose l'une de ses mains dans ma chevelure avant de me les caresser. S'il continue je vais vraiment repartir dans les bras de Morphée.

« On a parlé...

- C'est bien, Non ?

- Oui, soupirai-je.

- Tu n'as pas l'air convaincu ? »

Je le regarde avant de l'embrasser chastement. Puis je dépose mon front contre le sien, les yeux toujours clos.

« Je le suis c'est juste qu'elle a toujours ce don pour me pousser dans mes derniers retranchements...

- Parfois cela a un bon côté d'avoir des personnes comme ça autour de soi ! »

J'acquiesce avant de m'asseoir à côté de lui. Il dépose sa main sur ma cuisse ce qui me fait légèrement frissonner.

« L'autrefois tu étais vraiment sérieux quand tu m'as dit que tu voulais avoir des enfants avec moi...

- Je... oui mais je ne vois pas trop le rapport avec ta mère là ! »

Il fronce des sourcils alors que je pose ma main dans la sienne.

« Y en a aucun... Je voulais juste savoir si tu étais sérieux ou si tu plaisantais.

- J'étais sérieux ! Mais je ne pense pas que cela soit le moment d'avoir un bébé. Notre relation est beaucoup trop récente.

- Je sais enfin pour moi aussi c'est trop tôt mais là n'est pas la question. »

Son regard septique croise le mien. Je me rends compte que je viens d'entamer un sujet beaucoup trop sérieux pour en parler un matin sur l'oreiller.

« Alors c'est quoi la question ou le problème ?

- Y a pas de problème ! Juste que je ne suis pas sure qu'essayer d'avoir des enfants soient une bonne idée... On sait très bien tous les deux qu'il y a trop peu de chance pour que je ne fasse pas de fausses couches.

- On a le temps d'en reparler, mon amour. Commence pas à angoisser sur ce sujet ! »

Il se lève précipitamment du lit, m'embrasse le front et sort de la chambre sans plus de cérémonie. Tout en soupirant, je décide d'aller sous la douche. J'ai besoin de me détendre. Je me prends la tête vraiment pour rien en ce moment, ce n'est pas comme si j'étais enceinte.

Sous la douche, je me remets à penser à mon agression. Qu'est-ce que nous aurions fait si j'avais été au courant de ma grossesse ? Est-ce que l'on aurait opté pour l'avortement ? Est-ce qu'on l'aurait gardé ? Dans tous les cas de figures, le bébé serait sur le point de naître. A cette idée, j'ai les yeux larmoyants. Je ne comprends pas comment cette fausse couche a pu autant m'affecter psychologiquement.

Une fois bien détendue, je m'emmitoufle dans un drap de bain. J'essuie mes cheveux avant de les attacher négligemment afin de pouvoir essuyer correctement le reste de mon corps. Après m'être habillée, je me maquille légèrement et sort de la salle de bain. Prise d'une nausée inexplicable, je cours au toilette où ma mère vient à peine de sortir. Je referme rapidement la porte sur moi.

« Ça va chérie ?

- Oui oui. Je n'ai pas digéré le petit-déjeuner c'est tout !

- Tu veux un médicament ? »

Je ressors des toilettes, barbouillée comme jamais. Je remercie ma mère et la suit dans la cuisine où James me regarde avec inquiétude.

« Tu as une petite mine tout d'un coup ? Ce n'est pas en rapport avec notre conversation. »

Je secoue négativement la tête avant de prendre le médicament que ma mère me tend.

« J'ai juste la nausée...

- Ça te reprend ?, demanda James.

- Te reprendre ? Parce que ce n'est pas la première fois que ça t'arrive ces derniers temps ?

- Oui j'en ai eu quelques unes il y a quelques semaines. »

Elle lève les yeux au ciel avant de me sourire tendrement. Étonnant de voir ma mère ne faire aucun commentaire. Je regarde James qui boit tranquillement son café, rien que l'odeur me donne un haut le coeur.

« Ça va aller ?

- Je voulais que l'on se promène un peu avant que Liam et Rina viennent mais je crois que je préfère me reposer. Tu m'en veux ?

- Pas du tout. Va te reposer si tu en ressens le besoin ! »

J'acquiesce avant de retourner dans la chambre, loin des odeurs de cuisine. Je ne sais pas ce que j'ai mais à mon retour à New-York, il va falloir que j'aille voir le médecin.

Permis d'aimerWhere stories live. Discover now