Chapitre 12

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Point de vue Milia

Excédée sans savoir pourquoi, je quitte la cafétéria et retourne chez moi où j'espère que mon copain sera là. Je n'ai qu'une envie me blottir dans ses bras et oublier tout le reste. Je ne sais pas pourquoi j'ai aussi mal réagi en voyant Eva, surtout qu'elle n'a rien de maléfique. Peut-être que je me suis juste sentie prise au dépourvue ?

Je me faufile dans les galeries du métro et emprunte celui qui me mènera directement chez moi. Une fois arrivée, je suis étonnée de l'atmosphère silencieux de l'appartement. Normalement Andrew devrait être là, son cours ayant fini il y a déjà plus d'une heure et demie. Inquiète, je lui envoie un message auquel il ne répond pas.

Tout en soupirant, je pars dans la chambre où je sursaute quand je vois Andrew complètement endormi sur le lit, son manuel posé sur le ventre. Je souris, attendrie. Je retire mes chaussures et m'allonge contre lui avant de caresser ses cheveux. Voilà mon passe-temps préféré, toucher ses cheveux. Instinctivement, il me blottit contre lui, sa main caressant délicatement mon dos. Je me sens tellement bien dans ses bras.

« Tu m'as manqué, aujourd'hui ! », lui avouai-je.

Les yeux toujours clos, il affiche un petit rictus satisfait.

« C'est pour cela que tu reviens plus tôt, mon amour ?

— Entre autre. On avait fini plus tôt nos révisions avec James. Puis il a recroisé une ancienne camarade de collège alors j'ai préféré les laisser tous les deux.

— Qui ?

— Elle s'appelle Eva. Tu la connais ?, lui demandai-je.

— Eva ? Eva ?! »

Il ouvre tout d'un coup ses yeux et me regarde étonné et presque heureux. Je pousse un soupir.

« Je ne sais pas. Elle a les cheveux auburn, les yeux noirs.

— Tu sais que l'on a passé de super bons moments tous les trois. On faisait les quatre cents coups.

— Pourquoi ça s'est arrêtée ?

— Elle a déménagé à Miami. »

J'acquiesce alors qu'une question me trotte dans la tête depuis tout à l'heure. Je sais que je ferais mieux de ne pas me la poser mais c'est plus fort que moi, est-ce que l'un des deux a eu une amourette avec elle ?

« Ça ne va pas ? »

Son visage passe du sourire à la crainte et à l'inquiétude. Je lui souris afin de le rassurer.

« Je suis désolé de te poser une telle question et je sais bien que c'est ma jalousie qui est en train de parler mais est-ce que tu as eu une amourette avec elle ? »

Il éclate de rire alors que les yeux portent leur attention sur le plafond blanc de la chambre.

« Non. Rassurée ?

— Oui un peu. »

Il lève les yeux au ciel devant mon sourire gêné. Puis il finit par m'embrasser avec passion comme à chaque fois qu'il veut désamorcer mes craintes de filles jalouses. Je finis par passer ma main sous son haut afin de le lui retirer, il prend mes mains dans les siennes et hoche négativement la tête.

« Il faut que je te dise quelque chose avant ! »

Je fronce les sourcils, intriguée par ce qu'il pourrait m'annoncer alors que l'on était à deux doigts de coucher ensemble. La demande pour habiter ensemble c'est fait depuis bien longtemps, la demande en mariage a eu lieu il y a déjà quelques semaines.

« Qu'est-ce qu'il y a ? »

Devant son silence, je finis par me relever pour m'asseoir sur le lit. Lui, en face de moi.

« J'ai mon entretien pour le stage dans quelques jours.

— C'est vrai ? »

Je suis tellement heureuse pour lui que je ne peux pas m'empêcher de sourire à pleine dents. Je suis soulagée pour lui et pour son avenir même si pour le moment ce n'est qu'un entretien, je sais par habitude qu'il va donner le meilleur de lui-même. Je prends en otage ses joues avant de l'embrasser fougueusement.

« Mais il y a un léger problème...

— Lequel ?, m'inquiétai-je.

— Si je suis accepté dans ce journal, je vais devoir partir trois mois à Philadelphie.

— Trois mois ? Mais et nous ?

— Ça ne changera rien. Je viendrais le week-end et puis il y'a le téléphone et les réseaux sociaux.

— Et pour les préparatifs ?

— Nous avons le temps. On va se marier que l'année prochaine ou dans deux ans, mon amour !

— Mais... »

Il vient me caresser la joue avant de poser son index sur ma bouche afin que je ne dise plus un mot. Toute façon, j'allais capituler son avenir professionnel est tout aussi important que le mien. Je ne peux pas le retenir puis ce n'est que pour trois mois s'il est pris. Secrètement, j'espère que ses demandes new-yorkaises vont bientôt leur donner une réponse et positive.

« Trois mois ce n'est rien. On est ensemble depuis six ans, tu crois vraiment que trois mois ça va changer le cours des choses ?

— Non bien sûr que non ! Mais c'est juste que je n'aime pas te savoir loin de moi.

— Mais serais-tu raide dingue amoureuse de ton fiancé ? »

Il me lance un sourire narquois avant de déboutonner lentement mon chemisier. Je finis par l'embrasser et l'entraîner dans ma chute.

« Tu n'imagines même pas ! »

Je pouffe de rire avant de retirer son haut, contemplant avec délice son corps d'Apollon.

« Si j'imagine bien.

— Surtout que tu as un corps à damner.

— En vrai je suis parfait ? »

Parfait ? Peut-être pas.

« On va plutôt mettre ça sur le compte de mon amour pour toi qui me fait gommer tes défauts.

— Je n'ai pas de défauts ! »

Nous éclatons tous les deux de rire. Il a des défauts mais c'est, je crois, ce que j'aime le plus chez lui. Je ne saurais l'expliquer tellement ça me paraît surréaliste. Comment peut-on aimer davantage les défauts que les qualités de son copain ? Ça fait six ans que je suis avec lui et je ne me suis jamais ennuyée. Nous n'avons pas vraiment de routine et c'est peut-être ça qui ne tue pas notre couple ou peut-être que c'est simplement le fait de se tolérer et d'être honnête l'un envers l'autre qui fait durer notre couple. Il est vrai que je n'aurais peut-être pas misé sur nous, il y a six ans. Il venait de rompre avec Olivia parce qu'il avait des sentiments pour moi, moi je n'avais jamais eu de copain et je ne savais pas du tout comment gérer cette nouveauté. Cependant je ne regrette pas d'avoir pris mon courage à deux mains et de mettre laisser emporter par notre relation.

Permis d'aimerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant