Chapitre 33

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Point de vue Milia

Depuis mes avances faites à James la nuit dernière, l'atmosphère entre nous deux est assez tendu et je ne sais pas comment faire pour la détendre. Peut-être joué carte sur table ou peut-être me taire pendant quelques jours et attendre que le temps fasse les choses. Je le regarde se concentrer sur la route tandis que nous prenons le chemin de New-York. J'ai hâte d'être chez moi, de me détendre et de virer toutes les affaires d'Andrew. Heureusement que l'appartement est à mon nom et pas au sien.

« James... Je suis sincèrement désolé pour mon comportement la nuit dernière. »

Il reste silencieux tout en laissant échapper un soupir. J'aimerais tellement savoir ce qu'il pense à cet instant précis. Est-ce qu'il est en colère ? Est-ce qu'il m'en veut ? Est-ce qu'il va me pardonner ?

« Peut-être que oui, je voulais me venger mais je n'ai pas compris ce qui se passait dans ma tête. Je ne savais pas ce que je faisais, j'en éprouvais juste le besoin. Je sais que ça ne suffit pas comme explication mais je suis sincèrement désolé. »

Il me fixe un bref instant sans aucune émotion. Un véritable mur.

« Parle moi James ! Crie moi dessus ou je ne sais pas quoi mais dis-moi un truc ! »

Exaspéré par la situation, il se gare sur le bas-côté de la route avant de me fusiller du regard.

« Je ne suis pas ta roue de secours ou ta bouée de sauvetage dès que tu te retrouves démunie face à Andrew ! Je t'ai toujours dit et promis que je serais là pour toi mais cela ne sous-entend pas que je suis une machine sans cœur et sans sentiments !

- Je... Je n'ai jamais pensé ça et je ne t'ai jamais considéré comme une bouée de sauvetage.

- Depuis qu'Andrew est parti, tu es collante avec moi. Tu as toujours besoin de mes câlins ou de ma présence ! Mais putain je ne suis pas ton copain, je suis ton meilleur ami et j'aimerais que ça reste le cas ! »

Quand je lui ai dit de me parler, j'aurais dû lui préciser de prendre les formes. Je le regarde complètement médusée par sa colère. Je ne la comprends pas et je suis vexée qu'il me dise que je le colle.

« James...

- Non Milia ! Tu sais pourquoi Eva refuse d'avoir une relation avec moi ?

- A cause de Clare !

- Non a cause de toi ! Parce que je suis constamment en train de prendre soin de toi, d'être là pour toi et toi tu en joues parce qu'au fond tu aimes bien ça ! Seulement, elle croit que je veux sortir avec toi ou que j'ai des sentiments pour toi ! Je suis en train de flinguer toutes mes relations à cause de toi ! »

Embarrassée, je ne sais plus quoi dire. Je n'ai pas l'impression d'en jouer, je profite juste du bien que fais sa présence dans ma vie. Je n'ai jamais eu l'intention de flinguer ses relations comme il le dit. Je suis simplement vigilante à ce qu'il ne lui arrive rien.

« Elle a tort ! Si elle pense cela alors elle n'est pas faite pour toi !

- Mais qui est fait pour moi, Milia hein ? Toi peut-être ?

- Hein ? », demandai-je choquée.

Il me fusille du regard avant de reprendre la route. Ne voulant pas causer d'accident, je décide de me taire et d'attendre que l'on arrive pour reprendre cette discussion qui n'a ni queue, ni tête. J'ai jamais prétendu qu'il était fait pour moi, pour moi la personne qui me correspondait vraiment c'était Andrew et je voulais juste que James connaisse ça avec une fille autre que Clare. Au bout de trois heures, nous arrivons enfin devant chez moi.

« Salut, me dit-il froidement.

- Non, il faut que l'on parle. Je n'ai jamais prétendue que j'étais faite pour toi ! Je voulais simplement que tu rencontres une fille qui te fasse te sentir aussi vivant que ce que j'ai connu avec Andrew. Je voulais simplement ton bonheur !

- Mon bonheur ? En me faisant des crises de jalousie sans fin ? En étant désagréable avec les filles que je fréquente ? Tout ça parce que tu as peur que je me détourne de toi et que je ne sois plus ton toutou ! »

Je reste sans voix. Je ne sais pas ce qui a déclenché cette rage mais je reste complètement sur les fesses. Je ne l'ai jamais vu aussi excédé par quelque chose.

« Je ne t'ai jamais considéré comme un toutou ! On ne doit pas avoir la même vision de l'amitié !

- Tu as voulu coucher avec moi alors oui on a pas la même vision de l'amitié !

- Je t'ai dit que j'étais désolé ! », criai-je.

Mais qu'est-ce qui m'a pris d'avoir une telle réaction avec lui la nuit dernière ? Saleté d'hormones ! J'aurais mieux fait de rester dans ma chambre.

« Mais putain si j'avais cédé , il se serait passé quoi ? On aurait couché ensemble et après ?

- Je ne sais pas ok !

- On aurait flingué notre amitié par simple pulsion de mon côté et toi, par simple envie de vengeance ! »

Il me foudroie du regard avant de descendre du véhicule. Il ouvre le coffre et me tend mon sac de voyage.

« Je crois que j'ai besoin d'une pause, de m'éloigner de toi.

- Comment ça ?

- J'arriverai jamais à avoir une relation avec toi près de moi ! Y a aucune fille qui ne te convient, c'est n'est pas vivable pour moi !

- Alors tu me laisses tomber !, pleurais-je.

- Je ne te laisse pas tomber. J'ai juste besoin d'une pause et toi, tu as besoin de te reposer et de faire le point sur ta relation avec Andrew. »

Il claque la porte du coffre avant de me faire rapidement la bise et de partir comme une fusée. Je rentre chez moi et constate que l'appartement est imprégné de l'odeur d'Andrew. Sans que je ne le comprenne je suis prise d'une rage folle. Je lui en veux de m'avoir trompé, je lui en veux d'entretenir une relation, je lui en veux d'être responsable de ce fiasco avec James. Excédée, je balances toutes ses affaires dans des sacs poubelles et les déposer dans la benne à ordure, en bas de chez moi. Je balaie d'une main le bureau où ses cours étaient et décide de les déchirer. Je casse la vaisselle et tout ce qu'il avait pu m'offrir. Je suis tellement en colère que James me laisse tomber. Tout ça c'est la faute d'Andrew et d'une manière ou d'une autre il me le paiera.

Permis d'aimerWhere stories live. Discover now