Chapitre 56

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Le 15 décembre 2023,

Point de vue James

Assis sur le canapé, j'essaie de lire tranquillement mon magazine. Je dis bien essayer car Una passe la majorité de son temps entre moi et le magazine.

« Una... Tu ne veux pas aller embêter ta maîtresse ? »

Elle me regarde avant de taper sa tête dans ma main me faisant lâcher par la même occasion le prospectus. Je pousse un soupir en constatant que mon pantalon est plein de poil de chat. Certes les chats a poils longs sont magnifiques mais on oublie facilement les désagréments. Je la prends dans mes bras avant de la remettre par terre. De la chambre, j'entends Milia pousser un juron. En ce moment, elle n'est pas vraiment à prendre avec des pincettes. Elle râle tout le temps et tous les moyens sont bons pour y parvenir. Sans oublier qu'elle bouge tout le temps et ne s'arrête jamais, elle m'en donne le tournis parfois.

« Qu'est-ce qui se passe encore ? », demandai-je en allant voir Milia.

Elle est assise sur le lit et semble masser ses orteils. J'imagine alors qu'elle a certainement dû se les cogner contre la valise.

« Alors ? »

Elle se retourne vers moi tandis que le chat vient se poser sur le lit. Una fixe sa maîtresse avant de s'allonger sans plus de cérémonie.

« Rien. Je me suis cognée le pied contre cette putain de valise qu'il faut que je refasse parce que ton chat n'a rien trouvé de mieux que de froisser les vêtements et de mettre des poils sur nos pulls ! », s'agaça-t-elle.

Elle se lève d'une traite avant de me faire face, les bras croisés sur le torse. Je réprime mon envie de rire devant son air agacé.

« Mon chat ? Je te signale que c'est avant tout le tien. C'est Clare qui te l'a offert aux dernières nouvelles !

- C'est ton chat quand ça t'arrange !

- Tu es vraiment en train de me prendre la tête à cause d'Una là ?

- Oui ! », s'emporta-t-elle avant de sortir de la chambre.

Je pousse un profond soupir. Je ne sais pas ce qu'elle a en ce moment, mais il va falloir qu'elle se calme un tantinet sinon elle va finir par me rendre chèvre. Dans la cuisine, je la vois s'activer à faire la vaisselle.

« Stop ! », hurlai-je.

Elle sursaute et s'arrête d'un coup. Elle se retourne vers moi et me fait les yeux ronds. Visiblement, elle ne semble pas comprendre la réaction. Je lui fais lâcher l'éponge qui tombe dans l'eau de l'évier.

« Viens t'asseoir sur le canapé et repose toi ! Tu m'épuises à te voir brasser de l'air !

- C'est vrai que l'appartement va se nettoyer tout seul ! La valise aussi va se faire toute seule !, s'emporta Milia.

- Tu brasses du vent ! C'est tout ce que tu fais ! »

Elle me fusille du regard pendant que je la défie du regard de continuer ce qu'elle était en train de faire. Tout en capitulant, elle sort de la pièce sans rien ajouter à ce que je viens de dire. Elle s'assoit nonchalamment sur le canapé.

« Voilà t'es content ? Monsieur peut se reposer maintenant !

- Mais qu'est-ce que tu as en ce moment ? Tu es exécrable !

- Je ne suis pas execrable !

- Tu te fous de moi là ? »

Je la regarde avec sévérité tout en restant debout en face d'elle. La sonnette de l'appartement nous coupe de justesse dans notre dispute. C'est la première fois que le ton monte entre nous et j'aurais préféré que cela ne se produise jamais mais là, elle me fatigue. Je vais ouvrir nonchalamment.

« Salut ! », dis-je froidement.

Clare me regarde stupéfaite face à mon attitude, puis finit par me faire la bise avant d'entrer dans le salon où elle dit bonjour à Milia.

« Je crois que je dérange !, dit-elle confuse.

- Pas du tout ! J'épuise monsieur parce que je nettoie l'appartement et fais la vaisselle !

- Non ! Tu m'épuises parce que tu brasses de l'air depuis quelques jours ! »

Gênée, Clare se gratte la gorge. Ça se voit qu'elle tergiverse entre rester ou partir d'ici avant de devoir compter les points entres nous.

« Je ne brasse pas de l'air ! Mais vu que tu penses le contraire ! Va chercher à boire, tu veux !

- Non mais tu ne me donnes pas d'ordre ! »

Excédé, je sors de l'appartement sans plus de cérémonie. J'ai besoin de changer d'air sinon je vais commettre un meurtre. Elle est horriblement chiante en ce moment et elle ne s'en rend pas du tout compte. Je ne l'ai jamais vu aussi agaçante, râleuse et énergique que ces derniers jours.

Point de vue Milia

Je reste sans voix devant l'attitude de James. Clare semble être prise au dépourvue également.

« Bien je ne sais pas ce que tu lui as fait mais je ne l'ai jamais vu être aussi énervé ! », constata Clare.

C'est certainement cela le pire, c'est que je ne sais pas ce que je lui ai fais pour qu'il soit aussi agacé contre moi. Je nettoie juste l'appartement et je râle de temps en temps.

« Justement je ne sais pas ce que je lui ai fait...

- Tu vas bien ?

- Oui je vais très bien. Je râle simplement quand j'ai des raisons de râler comme le chat qui met plein de poils sur les pulls que nous allons emmener à Berlin...

- Tu es à cran quoi !

- Commence pas toi aussi ! Je ne suis pas cran ! », m'emportai-je.

Je pars dans la cuisine et finis ma vaisselle tandis que Clare m'observe du seuil de la porte.

« Milia tu es à cran... James a raison ! Regarde tu t'enflammes pour un rien !

- Je ne m'enflammes pas pour un rien ! Je fais tout ici alors il ne faut pas s'étonner que je m'énerve.

- Arrête Milia ! J'ai vécu avec James pas longtemps mais suffisamment pour savoir qu'il est dû genre à partager les tâches ménagères ! Alors c'est quoi le problème ?

- Je n'ai pas de problèmes ! »

Je balance le torchon sur l'élément de la cuisine avant de prendre le chemin du salon.

« Bref je vais te laisser cogiter seule. Je voulais juste que tu me passes tes clefs pour que je nourrisse Una pendant votre absence. »

Sans aucune gentillesse, je lui donne mes clefs. Elle me fait la bise avant de sortir de l'appartement. Je pars dans la chambre où je pleure à chaudes larmes tandis que le chat vient me sentir le visage. Je la caresse tendrement pendant qu'elle s'allonge tout contre moi.

Permis d'aimerWhere stories live. Discover now