Chapitre 46

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Point de vue Milia

« Ça va ? Je ne dérange pas trop ! »

Je me retourne vivement au son de la voix d'Andrew. La seule chose que je redoutais est en train de se produire. Je me détache à regret de James qui reste interdit. Il n'a même pas le temps de dire quoique ce soit, qu'un poing s'abat sur lui.

« Putain mais t'es un vrai malade ! », m'emportai-je.

Je m'approche de James et de son visage et constate que son nez pisse du sang. Il grimace légèrement quand j'effleure son nez. Quand je me retourne vers Andrew, il n'est déjà plus dans la pièce.

« Va lui parler !

- Non je ne vais pas te laisser dans cet état, m'inquiétai-je.

- Milia je ne suis pas en sucre, c'est juste un nez  certainement cassé !

- Viens avec moi dans la salle de bain. Toute façon il a déjà dû partir et je ne vais pas lui courir après surtout après t'avoir cassé le nez. »

Il veut protester mais je l'en empêche en l'embarquant de force dans la salle de bain. Il s'assoit sur le tabouret tandis que je le force à mettre sa tête en arrière. Pourquoi faut-il toujours que les mecs arrangent leur soucis par coup de poing ?
J'insère du coton dans son nez afin qu'il s'imprègne du sang. J'espère vraiment que ce n'est pas cassé. Il émet un léger bruit plaintif quand je désinfecte la plaie aux abords de la lèvre supérieure. Je ne sais pas comment Andrew s'y est pris pour lui casser le nez et lui causer une blessure à la lèvre en même temps.

« Je suis désolé. Je ne voulais pas que ça se finisse comme ça. »

Il remet correctement sa tête avant de me regarder étrangement. Je comprends alors le double sens de ma phrase.

« Non mais je ne te parlais pas de nous, idiot ! Je te parlais de la situation en elle-même !

- Bah à force de retarder le moment de lui dire les choses fallait s'en douter qu'à un moment donné ça allait coincer. »

Je constate que les saignements ont cessé mais nullement rassuré, je l'invite à aller chez le médecin ou aux urgences. Il refuse catégoriquement.

« James, ce n'est pas sérieux !

- Milia, je ne suis pas un gamin. Je suis assez grand pour savoir quoi faire, me sourit-il.

- Excuse-moi... L'habitude avec Andrew ! »

J'embrasse délicatement ses lèvres ce qui lui arrache une grimace.

« Désolé ! Je ne voulais pas te faire mal »

Il se lève du tabouret et me prend dans ses bras. Même si j'aurais préféré que les choses se fassent autrement, je suis soulagée qu'Andrew soit au courant de tout. J'en avais marre de me cacher derrière le reste.

« Alors maintenant, on peut entamer une relation sérieuse ?, lui demandai-je.

- T'es sérieuse, là ? Ton mec entre guillemet vient de me peter le nez et toi, la seule chose qui te préoccupe c'est de te mettre en couple avec moi !

- Oui... Je t'avais dit que je m'en fichais d'Andrew. »

Il fronce des sourcils avant d'afficher un petit rictus amusé.

« Tu me fatigues déjà ! », dit-il en riant.

Je lui tape l'épaule en comprenant son sous-entendu. Il grimace légèrement alors que nous sortons tous les deux de la salle de bain.

« Tu m'en veux si je te laisse ici ? Le temps que j'essaie de trouver Andrew.

- Non je te l'ai dit tout à l'heure, vas-y !

- Merci. Je te laisse mes clefs pour que tu puisses fermer derrière toi si tu es amené à sortir avant nos cours. »

Il acquiesce alors que je l'embrasse sans aucune tendresse, lui arrachant un bruit plaintif.

« Désolé pour ta lèvre !

- Désolé d'avoir fait exprès plutôt oui ! Sadique ! »

J'éclate de rire avant de sortir de l'appartement. A deux reprises, j'essaie d'appeler Andrew mais je tombe directement sur la messagerie. Je pousse un juron ce qui semble choqué la personne âgée que je croise au même moment. Je pars là où je suis susceptible de le trouver, sans succès. Découragée, je finis par me rendre devant la mare aux canards. C'est le seul endroit que je n'ai pas encore fait. Malheureusement, le banc est vide.

A James
Je viens de faire tous les endroits où il peut se rendre et je le trouve nulle part.

De James
Il est sans doute chez moi ! J'y vais !

A James
Non c'est à moi d'y aller ! Je t'envoie un message quand je pars de chez toi.

Je marche à grand pas jusqu'à chez James où je frappe frénétiquement à la porte. On finit par m'ouvrir.

« Toi ! », cria Andrew.

Je le pousse et entre sans ménagement l'appartement.

« Je suis désolé ! Je ne voulais pas que tu l'apprennes de cette manière !

- Depuis quand ? », tonna Andrew.

Je ne l'ai jamais vu dans une rage semblable. Prise au dépourvue, je reste interdite. Il s'approche de moi d'un air menaçant allant jusqu'à me pousser jusqu'à la cuisine.

« Je... Après Philadelphie.

- Comment tu as pu me faire ça ?

- Te faire ça ? Mais c'est toi qui m'a trompé !

- Et toi tu as couché avec mon ami d'enfance ! »

Son regard est noir et je me sens tout d'un coup toute petite. Je ne sais pas quoi dire pour me défendre, je ne sais plus quoi faire.

« Je n'ai pas fait exprès de tomber amoureuse de lui ! Je ne le voulais pas !

- Parce que tu es amoureuse de lui ?

- Je...

- Réponds moi ! »

Pris d'un excès de rage, il se saisit d'un couteau, mon sang ne faisant qu'un tour. Il faut absolument que je le calme avant qu'il n'y ait un malheur.

« Andrew, calme toi je t'en prie !

- Je t'aimais ! Je t'aimais vraiment ! J'ai complètement merdé avec Olivia mais je t'aimais ! »

J'essaie de me reculer alors qu'il brandit le couteau vers moi. Je finis par heurter le mur.

« Andrew, pose ce couteau ! On peut parler calmement !

- Non ! Je voulais me marier et avoir des enfants avec toi !

- Andrew pose ce couteau, je t'en prie ! »

J'ai beau essayer de le raisonner, je me rends compte que cela ne sert à rien. La rage et la colère sont bien au-dessus de tout le reste. Je n'ai même pas le temps de comprendre que je reçois un coup de couteau dans le ventre, me faisant tomber au sol. La douleur est tellement intense que je manque de m'évanouir.

« Andrew ! », le suppliai-je.

Il s'assoit sur moi alors que dans un dernier espoir j'essaie de me protéger et de lui faire lâcher le couteau mais mes forces me manquent. Il abat une nouvelle fois le couteau sur moi, au niveau de la poitrine. La dernière chose que j'entends c'est « si tu ne m'appartiens plus alors tu n'appartiendras à personne ».

Permis d'aimerWhere stories live. Discover now