Chapitre 33

472 48 188
                                    

Ema,

Je te connais, je sait que tu rêves de détruire tous ceux qui sont lié à la mort de tes parents mais j'ai peur. J'ai peur des risques que tu prend, j'ai peur qu'il t'arrive quelque chose, j'ai peur de te perdre. Alors je suis désolé si je t'agace au point que tu ai claqué la porte de ma chambre hier soir mais je ne lâcherais pas. Je préfère passer des nuits sans toi que te retrouver à nouveau en piteux état.

Milan

Cela fait déjà une semaine que l'inspecteur Anderson m'a convoquée. Une semaine que chaque conversation que j'essaie d'avoir avec Milan finit inlassablement par une dispute et des portes qui claquent. Il refuse que je retourne au centre. Je refuse d'abandonner. Même les moments que nous passons avec les garçons n'arrangent rien. Nous terminons toujours par nous crêper le chignon assez fort pour que même Sam n'ose piper mot. C'est dire !

Hier soir, j'ai même fini par aller me coucher dans la chambre où mon frère dormait. Milan m'a tellement mis les nerfs à vif que j'ai préféré m'isoler plutôt que lui dire des mots que je regretterai. Que ce soit clair, ce n'est pas dans mes habitudes de me canaliser alors j'espère vraiment qu'il a conscience des efforts que je fais pour ne pas envenimer la situation !

Après cette nuit morose, il me rejoint dans la cuisine pour prendre son petit-déjeuner. Je suis en train d'avaler ma dernière gorgée de thé quand il apparait dans l'embrasure de la porte, plus tourmenté que jamais. Plus beau que jamais. Torse nu, un pantalon gris en coton fin tombant bas sur ses hanches, pieds nus. Une véritable ode à la tentation. Un petit creux s'est formé entre ses sourcils froncés, ses cheveux sont un véritable champ de bataille et ses petits yeux ne semblent pas encore tout à fait réveillés quand il s'approche pour me prendre dans ses bras. Je parviens tout juste à poser ma tasse de thé sur le plan de travail qu'il blottit déjà sa tête dans mon cou pour laisser ses lèvres perdues au milieu de sa barbe brune malmener mes convictions.

-Je ne veux plus dormir sans toi poupée, grogne-t-il d'une voix rauque.

-Moi non plus, alors arrête de me prendre la tête avec ces bêtises et fais-moi confiance.

-Je te fais confiance, marmonne-t-il entre ses dents. Mais tu ne te rends pas compte des risques que tu prends.

-Est-ce qu'on peut faire une trêve ? J'aimerais prendre mon petit-déj dans le calme ce matin.

-D'accord, ponctue-t-il d'un petit baiser. Mais ça ne veut pas dire que j'abdique.

Je lève les yeux au ciel pour toute réponse. Alors qu'il ouvre un placard pour attraper ses éternelles céréales, sa voix se fait innocente malgré le sous-entendu de sa question :

-Tu vas faire quoi aujourd'hui ?

J'ai le choix de lui mentir et d'apaiser les tensions qui règnent en maitre depuis une semaine. Sauf que Milan mérite bien mieux qu'un âpre tissu de mensonge. Et même si je me jette toute seule dans la gueule du loup, je ne peux pas faire autrement.

-Je vais aller faire un tour à Natur'alliance. Et avant que tu ne dises quoi que ce soit, je ne vais pas voir les leaders, je veux juste parler un moment avec les membres de la communauté.

Milan se tourne vers moi en faisant violemment claquer la porte du placard en bois. Le bleu de son regard s'est déjà évanoui derrière l'orage qui gronde sous ses paupières. Et c'est reparti...

-Bon sang Ema mais tu n'as rien retenu de ce que je t'ai dit ! Ces gens sont dangereux ! Ils sont capables du pire et tu continues de les fréquenter ? Mais qu'est-ce que tu cherches à la fin ?

Nos Petits Mots (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant