Chapitre 23

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Ema,

Que tes lèvres sont délicieuses ! Que les promesses qu'elles renferment sont séduisantes ! Bon sang, je suis un sacré chanceux de t'avoir enfin pour moi tout seul et crois-moi, je ne suis pas prêt de te laisser. Pas avant d'avoir découvert si la réalité à tes côtés est plus belle que dans mes rêves.

Milan

La nuit est presque aussi sombre que les iris de Milan. Le beau brun a pris le volant de ma voiture après nous avoir conduits jusqu'au véhicule stationné sur un terrain vague. Je n'ai pas compté le nombre de fois où nous avons trébuché, le nombre de fois où j'ai dû me raccrocher à ses épaules, ni le nombre de fois où il s'est cogné contre des spectateurs. Nous avancions les yeux fermés, nos bouches soudées, nos cœurs liés. J'ai ri lorsqu'il a tenté de mettre le contact sans jamais cesser de m'embrasser. Il a grogné quand ma langue a lentement caressé sa lèvre inférieure. Et nous avons soupiré à mesure que nos corps se rapprochaient, se rapprochaient, se rapprochaient pour ne faire plus qu'un. Une seule et même toile en proie à deux virtuoses.

Si l'un enchaine des gestes assurés et exaltants, l'autre semble découvrir timidement le bonheur qui coule paisiblement de l'union de ces âmes prédestinées.

La tension qui règne dans l'habitacle est délicieuse. Aucun de nous ne parle et pourtant, je n'ai jamais autant entendu Milan.

Ses inspirations brusques, ses expirations chaotiques quand je le brûle de mon regard.   

Son souffle erratique qui suit le rythme de mes doigts sur sa cuisse.

Le clignement de ses paupières à mesure que ma bouche picore sa douce barbe.

Le bruissement de sa chemise trempée sous mes caresses aventureuses.

Je m'autorise enfin à le parcourir à ma guise, savourant son corps que j'ai hâte de sentir glisser entre mes paumes. Jamais je n'aurais imaginé me trouver si bien à ses côtés mais je crois que notre lien a terrassé la gêne qui colore habituellement les premiers émois. Mes gestes sont si naturels que je ne réfléchis pas. Je profite de nos baisers sans retenue.

A chaque feu rouge, Milan lâche hâtivement le volant pour dévorer mon visage. A chaque changement de vitesse, ses doigts caressent paresseusement mes cuisses. A chaque ligne droite, sa bouche fond dans mon cou pour me marquer, me faire sienne. Et je gémis, supportant délicieusement la douleur qui nait de sa fougue.

Milan gare mon auto devant son portail. Il prend à peine le temps de couper le moteur que son corps réclame déjà le mien, tentant de le plaquer contre la carrosserie pour l'embraser. Notre position n'est pas vraiment confortable mais le désir qui gronde sous ma peau est bien trop bouillonnant pour que je nous interrompe. A travers la pluie cinglante de baisers que le garçon déverse dans mon cou, je réussis à trouver un éclat de lumière pour me redresser et passer mes jambes autour de ses hanches. Milan ne me laisse d'autre choix que de m'affaisser contre son corps, alignant nos deux poitrines pour qu'elles se soulèvent et s'abaissent au même rythme.

La température monte d'un cran, je n'entends plus que nos soupirs mêlés à nos gémissements. Sa main droite se loge dans le creux de mes reins, envoyant d'exquis picotements en un point concentrique, là où je rêve de le sentir tout à moi. Il me maintient fermement contre lui, intensifiant la sensation enivrante qui nait entre mes jambes. Celle de sentir son désir grandissant se matérialiser au cœur du mien. 

Nos bouches enchainent les collisions, se consumant sans merci. Nos mains perdent la raison et filent à toute vitesse sous le coton de nos vêtements pour égrainer des milliers de caresses. La chemise de Milan s'envole, le bouton de mon short disparaît. Nos corps s'unissent de plus belle tandis que je me délecte de sa peau chaude et de son torse magistral qui parade sous mes yeux. Je le dévore de mes lèvres avides tandis que le garçon rejette la tête en arrière en grognant de plaisir.

Nos Petits Mots (Terminé)Where stories live. Discover now