66 pairings exo

27 - XiuChen

Il abuse. Il-a-buse ! D'accord, Minseok travaille beaucoup, je veux bien ! C'est pas nouveau ! Il a beaucoup de boulot, je veux bien, ça a toujours été comme ça, même avant qu'on se mette en couple, il part tôt, il rentre tard, il rapporte du boulot à la maison le week-end, parfait, on est d'accord ! Je n'ai jamais rien dit, jamais protesté, jamais pleuré, jamais fait de caprice, jamais tapé des pieds, jamais crié, je ne l'ai jamais supplié de quitter son travail, je n'ai jamais claqué la porte en partant avec mon sac, jamais ! J'ai encaissé tous les sacrifices à faire, tous les moments seul, tous les petits trucs à la con que son boulot nous a pourris, les week-ends en amoureux tombés à l'eau parce qu'il avait un fichier à finir avant lundi matin !

Mais on a une règle, une seule ! Le jeudi soir, c'est notre soir ! Le seul jour, l'unique soir où on est tous les deux ! Alors, la semaine dernière, il est rentré plus tard, il avait une réunion, d'accord, okay, je n'ai rien dit ! Mais là, on est jeudi soir, et il n'est pas là, encore, et cette fois il n'a pas d'excuse ! J'en ai marre, je me sens seul, je veux mon Minnie ! Il ne m'aime plus ? Il ne veut plus me voir ? Nous n'avons qu'un soir par semaine, s'il n'est pas là pour cet unique soir, c'est qu'il ne me supporte vraiment plus ? Et pourquoi je me prends la tête, alors que je sais qu'il m'aime ? J'en ai marre ! Je me fais rapidement à manger, lui laissant une assiette sur la table qu'il n'aura plus qu'à réchauffer, puis je vais me mettre en pyjama, et me roule sous la couette, il est encore tôt mais je m'en fiche...

Un peu plus tard, j'entends des pas dans l'appartement, ça y est, il est rentré. La porte de notre chambre s'ouvre alors que je n'ai pas entendu le micro-ondes, il n'a pas mangé... je le sens s'allonger derrière moi.

« Dae, je sais que tu dors pas... je suis désolé de ne pas avoir pu rentrer plus tôt, chéri. »

Je ne lui réponds pas, les yeux ouverts et la mâchoire serrée, restant dos à lui, j'ai hâte de voir comment il va se justifier !

« Tu sais, Jongdae, je voulais vraiment rentrer, mais mon boss m'a retenu un peu, et je suis vraiment désolé ! »

C'est moi ou il culpabilise ? Et je sais aussi ce qu'il pense, alors je me tourne vers lui et le regarde dans les yeux :

« Minseok, je veux que ce soit clair. Je me fiche qu'on fasse ou pas l'amour, je me moque que tu me prennes sous la douche. Mais le jeudi soir, c'est notre soir ! C'est le seul soir de la semaine où je te demande de prendre du temps pour nous, pour s'embrasser, pour se câliner, le seul soir où je te demande de me faire passer avant ton travail !

- Dae...

- Je sais ! Je sais que tu as des responsabilités, que ton patron aime te retenir le soir, que tes collègues ont besoin de toi ! Mais moi aussi j'ai besoin de toi, Minseok ! J'ai besoin de mon petit ami ! J'en peux plus, d'être seul tous les soirs ! De te voir partir tôt, rentrer tard, manger avec moi deux fois par semaine ! J'en peux plus ! »

Les larmes coulent sur mes joues, je suis en plein craquage nerveux et ça se voit. Je n'en peux juste plus ! Mon amant s'en rend compte, je vois son visage se décomposer en me voyant pleurer, et il me prend dans ses bras. Je le laisse faire, parce que je n'en peux plus, et j'ai juste besoin de l'étreinte de mon chéri, alors je m'accroche à ses épaules en cachant ma tête dans son cou, je pleure comme un gros bébé et il me berce doucement, me murmurant des excuses à l'oreille.

« Mon Dae... je suis désolé, mon cœur...

- M-min... Je-je...

- Je te demande pardon, mon bébé. Tu sais quoi ? Je vais prendre ma journée demain, et quoi que dise mon patron je ne travaillerai ni demain ni ce week-end. On va passer tout notre temps ensemble, d'accord ? »

Je suis toujours en larmes, accroché à ses épaules, pendant qu'il essaie de me bercer, de me calmer, jusqu'à ce que je reprenne le contrôle.

« Dae, je suis désolé...

- Pardon... je suis fatigué...

- C'est pas grave, Dae. Dors un peu, bébé, j'appelle mon boss et je te rejoins. »

Minseok se lève, je l'entends appeler son boss depuis le couloir, je pense que son chef proteste, vu la durée de l'appel, mais il reste ferme et refuse tout en bloc, il dit qu'il ne peut pas venir, que sa famille a besoin de lui, et qu'il sera injoignable jusqu'à lundi. Son boss finit apparemment par laisser tomber, et mon copain revient dans la chambre, il se recouche à côté de moi, et me reprend dans ses bras.

« Qu'est-ce qu'il t'arrive, Dae ?

- Je suis juste... fatigué... J'en ai marre... Pardon, j'ai... complètement craqué...

- C'est pas grave, mon cœur. Ça arrive à tout le monde. J'aurais dû être plus présent, pardonne-moi mon ange.

- Non, c'est moi... moi je bosse à peine, je fais presque rien de ma vie, toi tu bosses comme un fou pour nous deux et moi je suis juste bon à craquer et faire des crises de nerfs...

- C'est pas vrai, mon ange. Ne te dévalue pas comme ça, tu es fantastique.

- Je t'aime.

- J'en connais un qui va se faire chouchouter tout le week-end. »

C'est sur ces mots que je m'endors, bien au chaud dans les bras de mon homme, laissant mon corps relâcher toute la pression.

Je suis bien, au chaud dans les bras de mon homme, dans son odeur, c'est très agréable, d'autant que j'ai perdu l'habitude depuis la dernière fois. Je garde les yeux fermés, faisant semblant de dormir en espérant qu'il ne partira pas tant que je dormirai dans ses bras. Alors je garde les yeux fermés, lové dans ses bras, écoutant les battements de son cœur, lents et forts. Rassurants, aussi. Je me souviens que les premières fois où on a dormi ensemble, c'est ce que j'aimais le plus, de sentir son cœur battre pendant qu'il dormait. Il le savait, c'est pour ça que je pouvais et peux encore dormir avec la tête posée sur son torse, il est parfaitement au courant que j'adore ça.

« Bébé, je sais que tu ne dors pas. »

Je me colle un peu plus contre lui, tenant son épaule, et il me rend mon contact.

« Mais je suis bien, là... »

Son torse se soulève plus rapidement quelques secondes, signe qu'il rigole doucement, puis il papouille mes cheveux.

« Alors on n'a qu'à rester comme ça. »

Je hoche la tête, adhérant à son idée. Je me suis actuellement changé en chaton, et si cela continue comme ça, je vais me mettre à ronronner. Je suis tellement bien, dans ses bras, sur notre lit, à profiter de mon petit-ami, qui me murmure à l'oreille :

« Pardon chaton, j'essaierai d'être plus présent à partir de maintenant...

- Si ça recommence, je vais personnellement voir ton boss et je lui explique que tu es à moi, et qu'il a pas le droit de me prendre mon homme. »

Il sourit, et m'embrasse la joue.

« De toutes façons, je ne le laisserai pas faire.

- Tu as intérêt !

- Bisou ?

- Bisou. »

Il m'embrasse donc délicatement, puis avec ma plus belle tête de chat potté, je prends une voix mimi :

« Bain ? »

Il hoche la tête, et aussitôt il me soulève comme une princesse, et m'emmène vers la salle de bain, en nous faisant tourner sur place. Je m'accroche à ses épaules en riant, content, et j'ai une pensée pour le boulot de mon chéri. Parce que JE suis le plus important à ses yeux.