- Donc pas de fumeuse avec toi ? 

- Tu fumes toi ?

- Occasionnellement, pour me détendre, ou pour passer le temps oui, j'en allume une. Mais si t'aime pas, je le ferai pas. 

- Merci. 

- Mais comment faire passer le temps dans ce cas ? Un verre ? 

- Pas d'alcool. 

- Tu disais pas ça chez Christopher. 

- Je ne boirai plus jamais. 

- Il faut jamais dire jamais ma chérie, il faut juste apprendre la modération. Viens ! "

Elle me prit la main et me tira jusqu'à la terrasse du café-tabac, situé en face. Toutes les tables étaient libres, et comme le bâtiment nous protégeais du soleil, il n'y avait pas besoin de parasol. Un garçon d'une vingtaine d'années vint nous voir, Virginie passa commande, deux vodka orange, le serveur repartit aussitôt. Je n'étais pas très à l'aise en sachant que j'allais de nouveau goûter à une boisson alcoolisée mais apparemment je ne pouvais pas l'éviter alors... Le serveur revint et déposa devant chacune de nous un verre remplit de liquide ressemblant à du jus de fruit. Virginie donna un billet à l'homme qui lui rendit sa monnaie tout de suite et nous laissa. Mon amie semblait être concentrée sur son verre, elle jouait à le faire tourner dans sa main. 

"  Tu sais, il y a beaucoup plus de jus de fruits que d'alcool dans ce verre. Rien de comparable avec ce que tu as bu chez Christopher. 

- Ouais je me doute bien mais c'est pas une raison. 

- T'inquiète pas, on en boit qu'un. "

Nous triquâmes puis bûmes notre verre en silence, je regardais les voitures passer, pour une petite ville qui valait à peu près celle où nous habitions, il y avait ici aussi un important trafic. lorsque nous eûmes fini notre consommation, il ne restait plus que quelques minutes à attendre pour prendre le bus, il arriva peu de temps après que nous ayons rejoint l'arrêt. Blanc et jaune, énorme, une bande bleue sur le côté nous indiquait qu'il roulait au gaz naturel, information qu'il était capital de savoir, me dis-je. Il s'arrêta à notre hauteur, Virginie passa la première, je la suivis pour constater qu'il était vide, nous étions les seules passagères de ce bus. Nous prîmes donc place dans le milieu, ou quatre sièges se faisaient face, assise chacune de notre côté. Je regardais les maisons défilées et mon amie en faisait autant, de la musique était faiblement diffusée, je reconnus une vieille chanson des années quatre vingt qu'écoutaient mes parents, puis la station de radio locale diffusa son jungle, la "  Radio Du Littoral " puis ce fut les publicités. Une autre chanson plus tard et nous vîmes se dessiner une gigantesque zone commerciale qui entourait la route des deux côtés, Virginie me montra du doigt l'hypermarché en me disant que nous allions bientôt descendre. Le bus s'arrêta deux cent mètres plus loin, où une foule de gens l'attendaient, nous descendîmes à cet arrêt. L'immense magasin était encore un peu plus loin mais nous avions le temps, il faisait beau donc cela ne me dérangeait pas de marcher un peu. Nous y fûmes dix minutes plus tard, je faisais alors face au plus grand magasin que j'avais vu de ma vie, il s'étendait sur deux étages, et avait une galerie marchande bien remplie. J'y entrais alors que Virginie me disait que le rez-de-chaussée ne nous concernait pas, il contenait  des boutiques de mobilier et d'électroménager, et même un concessionnaire automobile, quant à l'hypermarché, il ne contenait que de la nourriture. 

" Le plus intéressant, les fringues, les bijoux sont à l'étage, aussi bien pour la galerie que pour l'hyper. Tu me suis mon petit sucre? "

Je me demandais alors si elle se rendait bien compte que l'on se tenait toujours par la main. 


Le temps de faire le tour de toutes les boutiques qui nous paraissaient bien et celui de l'hypermarché nous prit un peu moins de deux heures, à la sortie, j'étais exténuée, je n'avais qu'une envie, pouvoir avoir le loisir de m'asseoir un peu. Je portais des baskets mais malgré cela mes pieds me faisaient souffrir, et il fallait encore marcher jusqu'à l'arrêt de bus pour rentrer. 

" Je sais qu'on va manger, dis-je, mais ça te tente une glace là-bas ?"

Je lui fis voir du doigt un glacier où il n'y avait que deux trois personne attablées, elle me répondis en secouant la tête, nous nous dirigeâmes donc vers le commerce, et nous assîmes à une table. Je soupirais de pouvoir enfin reposer un peu mes jambes, tout en regardant la carte, je me décidais pour une fraise melba. J'en fis par à la serveuse lorsqu'elle s'approcha de nous, Virginie, elle prit un chocolat liégeois. Nous fûmes rapidement servies, je dégustais ma glace jusqu'à la dernière cuillère, elle était terriblement excellente. Une fois mes pieds reposés, nous repartîmes en direction du bus, marchant lentement pour digérer tranquillement notre glace. Virginie me donnait la main, nous avions partagé en deux les achats que nous avions fait et chacune de nous en tenait une partie, nous allions être un peu plus chargée au retour qu'à l'aller mais j'avais encore de la place dans mon sac alors tout allait bien. Nous n'eûmes quasiment pas à attendre avant de reprendre le bus qui, cette fois-ci, était loin d'être désert. La plus part des places assises étaient prises par un grand nombre de scolaires, je me demandais quel lycée pouvait bien donner des cours jusqu'à presque dix-neuf heures, quand je fus subitement tirée par la main, Virginie venait de trouver deux places assise dans le fond. Nous revînmes dans notre ville de départ collée l'une à l'autre cette fois mais restant toujours aussi silencieuses. 

Lesb et heureuse : Stéphanie [terminé] Where stories live. Discover now