5

1.3K 41 0
                                    

Ma mère savait très bien que lorsque ma petite amie était chez nous, nous ne nous regardions pas dans le blanc des yeux et en nous voyant sortir de la chambre, le visage encore empourpré de notre début d'ébat, elle me prit à part dans la cuisine et s'excusa pour avoir ''interrompu quelque chose''. La voir ainsi toute gênée m'amusa et me fit aussi de la peine, je lui répondis que ce n'était pas grave, pour la rassurée, en vain. Dans la salle, j'entendais Stéph et Nico discuter tandis que je regardais la femme quarantenaire qui m'avait donné la vie s'affairer derrière ses poêles et ses casseroles. Ses courts cheveux blonds bouclés bougeaient au rythme de ses déplacements, ses yeux bleus clairs fixaient ce qu'elle faisait, je la trouvais très belle tout en me disant que je la ressemblais énormément. Au bout d'un moment elle releva la tête de ses fourneaux et me fixa à son tour.

« Que se passe-t-il Victorine ?

-Rien maman. Je me disais juste que je t'aime. »

Elle me fit un sourire radieux tout en rougissant légèrement puis me dit qu'elle aussi tout en reportant son attention sur sa cuisson. Nicolas fit son entrée dans la cuisine, l'air énervé, comme à son habitude. Il me fusilla du regard, lui avait les yeux de notre père, marron clair, mais les mêmes cheveux blonds que moi vu que nos parents l'étaient tous les deux.

« Elle fait chier ta gonzesse Vic !

-Qu'est ce que tu as encore ? Demanda ma mère.

-Elle veut pas se bouger pour mettre la table.

-C'est normal, dis-je, c'est une invitée, elle a pas à faire quoi que ce soit.

-Une invitée humf ! Elle crèche ici presque tout le temps !

-Nicolas ça suffit, intervint ma mère. Mets la table avec ta sœur et c'est tout ! »

Il souffla une nouvelle fois pour la forme et se mit à sortir les assiettes du placard qui se trouvait au dessus de l'évier.

« Papa sera là ? Demandais-je

-Non, il travaille tard... Encore. »

Ce fut au tour de ma mère de soupirer mais de tristesse pour elle. Mon père était médecin dans un hôpital, il lui arrivait de ne pas rentrer de la nuit parfois et cela avait tendance à s'accentuer depuis un an. Toute ma famille trouvait ça louche mais personne n'en parlait ouvertement. Je pris les couverts dans le tiroir qui se trouvait sous le plan de travail et suivis mon frère dans la salle. Stéph était installé dans le canapé et me regardait disposer les couteaux et les fourchettes près de chaque assiettes déposées par Nico. Je voyais dans son regard qu'elle mourait d'envie de me proposer son aide, mais elle lut aussi dans le mien que c'était une très mauvaise idée, autant éviter une nouvelle crise. Ce côté là aussi j'appréciais, avec Stéphanie, pas besoin de mots pour savoir ce que l'autre pensait la plus part du temps, comme il nous arrivait souvent de finir nos phrase et autre délires de ce genre. Nous étions sur la même longueur d'onde, encore plus que je ne l'étais avec Christopher.



 Nous passâmes à table, ma mère était une vraie cordon bleu et ce fut repus que nous en sortîmes. Par politesse, je demandais à ma maman si elle voulait de l'aide pour la vaisselle, tout en priant intérieurement pour qu'elle refuse, ce qu'elle fit. Pleine de gratitude, je regagnais ma chambre suivie par ma petite amie. J'avais trop manger, la paella était délicieuse, j'en avais repris deux fois, et le dessert était tout aussi bon, je me sentais ballonnée. À son habitude, Stéphanie entrouvrit la fenêtre pour fumer l'une de ces abominables cigarettes, je détestais l'odeur du tabac, elle le savait, c'est pour cette raison qu'elle fumait à la fenêtre et pour cette même raison qu'elle essayait péniblement d'arrêter. J'étais consciente des efforts qu'elle faisait pour moi et lui en était reconnaissante mais après ça pas question de se faire de câlin, pas avant qu'elle se soit brosser les dents ou mâcher un chewing-gum. Nous optâmes pour le brossage dentaire, je venais de m'enfiler deux assiettes de poisson, j'en avais bien besoin aussi nous fîmes donc un rapide passage par la salle de bain. Ensuite, me sentant toujours sur le point d'exploser, je m'écroulais lourdement sur mon lit, ma petite amie, qui avait manger moins que moi vint me rejoindre, elle m'embrassa tout en passant sa main sous mon T-shirt, à voir, elle avait fortement envie de finir ce que l'on avait commencé plus tôt dans la soirée mais je ne me sentais pas d'attaque pour une séance d'exercices coquins, je la repoussais donc gentiment et temporairement. Elle comprit sans problème et me prit dans ses bras. La tête calée sur son épaule, je me sentais si bien que je manquais de peu de m'endormir. 

Lesb et heureuse : Stéphanie [terminé] Where stories live. Discover now