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Elle s'installa derrière le volant et finit par me demander ce qui n'allait pas, comme si elle ne le savait pas ! Ce n'était pas nos premières courses ensemble et elle m'avait déjà fait le coup de payer à ma place, j'avais horreur de cela, j'avais la sensation d'être une femme entretenue, et ça, je ne voulais pas. Je n'avais pas encore d'emploi, certes, mais j'avais de l'argent et ma copine le savait très bien. J'avais de l'argent de poche toutes les semaines, et plus si je faisais quelque chose comme tondre la pelouse ou laver la voiture, j'en avais un peu plus. Je ne fume pas, ne bois pas, j'économisais alors beaucoup, pour ne pas être entretenue justement si Stéph et moi je décidions à vivre ensemble plus tôt que prévu, en fait elle n'avait qu'un mot à dire et j'étais prête à partir. J'économisais donc, mise à part les rares sorties du vendredi soir, je ne dépensais pratiquement rien de mon argent, je le plaçais chaque semaine dans une tirelire de ma chambre, et une fois par mois, je la vidais et allais placer le tout sur mon compte bancaire. Je commençais même à avoir une jolie petite somme. Stéphanie savait évidemment tout cela, elle savait aussi que comme Christopher était mon ami, ça aurait du être à moi de lui acheter son cadeau, mais Madame venait de recevoir sa paie, et elle tenait à me le montrer, comme si je ne le savais pas... Cette attitude avait le don de me blesser à chaque fois.

« Arrête de faire la tronche ! »

Nous venions de quitter le parking du magasin pour nous diriger vers le fast-food le plus proche.

« Tu sais très bien pourquoi je fais la tête.

-Tu vas même pas en boire ! Alors que moi... je tuerai la bouteille si je pouvais.

-Je te tiendrai pas les cheveux au dessus de la cuvette !

- Pas grave, je me les attacherai avant de vomir ! »

Elle rit de sa bêtise puis me lança un regard sérieux.

« Bébé, franchement... Si c'était un alcool que t'aurai goûter au moins, je te jure que je te l'aurai laissé payer, mais là tu vas même pas toucher à la bouteille.

-C'est pas une raison.

-Tu veux que je fasse demi tour ? On lui offrira aussi une bouteille de vodka... Tu m'as dit que tu voulais essayer la dernière fois. »

Je me souvenais de cette soirée, nous étions à une fête chez un collègue à Steph, toute sa famille était là, et tous buvaient de la vodka, tous sauf moi, et me sentant un peu mise à l'écart, avec les enfants qui buvaient du coca, j'avais lancé l'idée comme ça, en étant certaine que ça n'arriverai pas dans l'immédiat. À voir, mes paroles avaient fait mouche dans l'ouïe de ma petite amie qui ne l'avait pas oublié, à mon grand regret.

« Pas besoin de faire demi tour, on en trouvera à Carrefour.

-Ok. Donc on va manger un morceau et direction Carrouf ! Je paie le repas... Ça te gênes pas au moins ? »

Elle me regardait du coin de l'œil, souriante, je savais pertinemment bien qu'elle me taquinait. J'aurai pu laisser tomber, lui dire que non, de toute façon je me doutais bien qu'elle aurait réglé le repas aussi, mais au lieu de ça je rentrais dans son jeu.

« Oh si ! Je crois que je vais en faire une attaque !

-Bof, ton père est cardiologue donc ça devrait aller. »

Nous pouffâmes alors qu'elle engageait la voiture dans la file d'attente du drive. Je n'aimais pas trop cette façon de manger, à l'intérieur de la voiture mais vu l'heure, nous savions toutes les deux qu'il nous serait impossible de trouver une place dans le restaurant. Quand ce fut notre tour de passer commande, Stéph ne me regarda même pas pour savoir ce que j'allais prendre, elle me connaissait vraiment bien puisque dans mes pensées, je me disais que j'allais prendre comme d'habitude, un menu maxi et un coca, elle en demanda deux puis avança la voiture jusqu'à la fenêtre où la nourriture allait nous être servie. Une fois que le sachet arriva, je me chargeais de vérifier si tout était bien à l'intérieur, les erreurs étaient fréquentes, et les réclamations quasi impossibles. Une fois que j'eus dit à Stéph que tout était bon, elle sortit à nouveau sa carte et régla. Nous partîmes ensuite nous trouver un petit coin tranquille pour manger. Nous avions nos habitudes, et sans même réfléchir, ma petite amie se dirigea vers le bois des dames, il y avait là un petit parking de gravier où jamais personne ne venait et où nous y serions rien que toutes le deux pour prendre notre repas.

« Manger et voir plus si affinités, dit Stéph en riant.

-Si on est pas trop remplies chérie. »

Elle fit mine de bouder un peu.

« La prochaine fois je te prendrai un menu enfant alors ! »

Nous rîmes une nouvelle fois alors qu'elle garait la voiture de sa mère de façon à faire face à l'entrée de notre petit coin, il était désert en règle générale mais on ne savait jamais. Nous prîmes notre repas tiède en silence, j'essayais, comme toujours de ne pas en mettre partout, trouvant qu'il y avait dans leur hamburger beaucoup trop de sauce, et je voyais ma copine tenter de faire pareil, ce qui me fit sourire. Si elle en serait venue à se tâcher, je crois que j'aurai explosé de rire.

« Tu dois rendre la voiture à quelle heure cœur ?

-Seize heures, t'inquiète pas bébé, on a le temps.

-Ça te dis de te reposer un peu après ?

-Ouais grave ! »


Une fois le sandwich et les frites dévorés, nous allongeâmes les sièges de la voiture pour nous reposer un peu avant d'aller finir nos achats et rentrer rendre la voiture à Éloïse, emballer les bouteilles et partir chez Christopher. Stéphanie vint m'embrasser longuement avant de sortir fumer une cigarette, de mon côté, je me surpris à penser une nouvelle fois à Virginie. 

Lesb et heureuse : Stéphanie [terminé] Where stories live. Discover now