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Je rentrais chez moi peu avant midi, ma mère aussi était rentrée, elle me demanda si j'allais mieux, elle fut visiblement soulagée lorsque je lui répondis affirmativement. Elle me proposa de manger avec elle et Nicolas, je m'installai donc à table, bien que je n'avais pas très faim. Tandis qu'elle finissait de cuisiner, mon frère me demanda comment j'allais à son tour, je lui dis la vérité, que je me sentais mal et lui expliquais rapidement que Virginie était à la soirée et que mon comportement lourd avait mit en colère Stéphanie. Tout comme les amis que je venais de quitter, il me dit de ne pas m'en faire, que, comme dans les films, tout n'était qu'une question de temps avant que tout ne s'arrange.
"L'amour triomphe toujours grande sœur !"
Il avait déclaré ça en souriant et j'explosai de rire. Ma mère arriva en souriant elle aussi, voyant que la bonne humeur  était par mis nous, elle tenait dans ces mains une cocotte fumante dont l'odeur me fit grouiller l'estomac. Moi qui pensais ne pas avoir faim, mon corps me contredisait. Je mangeais deux grosses assiettes de poulet accompagné d'une tonne de frites et pour faire bonne mesure, quelques feuilles de salade. Durant ce moment je n'eus aucune pensée pour la soirée de la veille, pas plus que je ne pensais à Stéph. Ce ne fut qu'en mangeant mon dessert que ma petite amie apparut dans ma tête, je mangeais un yaourt à la vanille en y plongeant des biscuits langues de chat, elle adorait manger ses Danettes ainsi, c'était même elle qui m'avait conseillé d'en faire autant et depuis, c'était devenu pour moi un réflexe, je manquais de peu de me mettre à pleurer. Je me hâtais de finir de manger puis allais m'enfermer dans ma chambre. Une fois allongée sur le lit, mes yeux déversèrent leur torrent de larmes, j'eus l'impression que je pleurerai pour le restant de mes jours. Tout à une fin, la crise de larmes laissa ma place au sommeil, qui me gagna sans même que je m'en aperçoive. Ce fut mon frère qui me réveilla en tambourinant à ma porte deux heures plus tard.
"J'ai vu Thomas en ville, me dit-il après que je lui ai donné la permission d'entrer. Stéph est folle de chagrin, elle aussi est rentrée en pleurs hier soir mais elle n'a pas dit pourquoi à sa famille. Comme elle ne l'a pas fait, je lui ai dit que je ne savais pas non plus.
- Tu as bien fait. Merci p'ti frère.
- De rien mais ne tarde pas à contacter ta femme.
- Je fini de me réveiller et je lui envois un texto."
Il me fit un clin d'œil et sortit de ma chambre, me laissant seule face au dilemme le plus compliqué de ma vie: Que dire à Stéphanie ? Une chose était certaine, je n'avais pas le courage de l'appeler, rien que le fait d'entendre sa voix m'aurait fait fondre en larmes donc j'écartais cette idée. Je ne savais pas quoi lui dire par message non plus, mise à part un ridicule '' bonjour '' la page de la conversation restait désespérément vide. Au bout d'une longue demi heure passée à me creuser la tête au point d'en avoir une barre au front, je décidais qu'un simple '' bonjour mon coeur '' suffirait à prendre la température. Une fois le message envoyé je me mis à attendre une réponse, je patientais assise sur la chaise à roulettes de mon bureau, le regard plongé sur mon écran d'accueil qui était une photo de ma petite amie m'enlassant et souriant. Mes yeux plongeaient directement dans les siens et je me souvenais de tous les moments de bonheur que nous avions eu. J'étais à deux doigts de le poser sur le bureau pour aller me chercher un verre d'eau lorsque le téléphone vibra entre mes mains, de peur je le lâchai.
'' Laisse moi ''
C'était loin d'être la réponse à laquelle je m'attendais. Je sentais de nouveau mes yeux se remplir, je les essuyais d'un revers de la main.
'' Non. Je veux pas. Je t'aime. ''
Simple, rapide et efficace. Du moins je pensais que cela aurait été efficace.
'' C'est ça oui. Je crois plus à tes mensonges.
- Je ne mens pas! ''
Elle ne répondait pas, au bout de dix minutes, j'eus la sensation que mon coeur était prit dans un étau, la barre que j'avais au ventre se fit plus forte que jamais, j'étais totalement paniquée, je lui renvoyais un second message.
'' Putain Stéph je te jure que je t'aime. Bébé ste plaît reviens... ''
On dit qu'être amoureuse est une douce sensation de papillonnement au creux du ventre, mais être rejetée par la femme qu'on aime, je peux garantir que c'est une mort lente et douloureuse.
'' Non c'est fini Victorine. ''
C'est à ce moment que mon coeur cessa de battre, mes poumons stoppèrent leur activité, mon cerveau explosa et mes yeux coulèrent de nouveau. Que pouvais-je bien dire ou faire pour la reconquérir?

Lesb et heureuse : Stéphanie [terminé] Where stories live. Discover now