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Je sentis mon portable vibrer, je jetais un regard rapide à Stéphanie qui observait toujours la route mais son téléphone était de retour dans ses mains.

« On parlera de ça à la maison, connasse.»

Mon dernier texto venait de faire mouche, je me doutais que j'allais en prendre plein le nez une fois que nous nous serions isolées dans ma chambre. Stéph était ainsi, aimante, câline mais aussi jalouse et possessive mais ça je le savais bien avant que l'on soit ensemble et ce côté exclusif me plaisait tout autant que le reste de sa personnalité. Elle savait pourtant très bien que c'était la frustration de son refus qui m'avait poussé à lui parler de la sorte, aussi bien pour l'histoire de l'ex que du vibreur car son portable à elle était en silencieux, comme toujours. Nous ne nous cachions rien, je pouvais regarder dans son téléphone quand je voulais et elle pouvait se servir du mien autant qu'elle le voulait, si il était en mode silence c'était juste parce qu'elle détestait l'entendre sonner à n'importe quel moment. Je la comprenais, le mien était en vibreur en permanence, jour et nuit pour la même raison.

« J'ai pas envie qu'on s'engueule encore. Pardon d'avoir dis ça mon cœur. »

Ma réponse était pleine de sincérité, mais cela ne l'empêcha pas de me lancer un regard noir qui en disait long malgré ses magnifiques yeux bleus. Moi qui espérais une séance coquine une fois rentrées, c'était mal parti. Nous n'étions plus qu'à une dizaine de minutes de notre ville, je connaissais bien la route, il fallait que je me rattrape, et vite. J'aurai pu jouer la carte de l'humour mais je savais que ça n'aurait eu aucun effet. Les excuses n'avaient pas marchées non plus, je ne voyais pas quelle solution il pouvait me rester, mise à part celle d'être encore plus sincère dans mon mea-culpa. Je pris une profonde inspiration et écrivis rapidement.

« Bébé, tu sais que je déteste quand tu me fais la gueule. J'aurai dû arrêter de t'envoyer des conneries après le je t'aime mais tu sais aussi que je suis incapable de réfléchir quand tu me boude, ça me fait trop mal au cœur de voir que tu m'ignore pour un truc aussi futile que ça, comme tu lisais pas mes sms, j'ai joué la carte de la provocation, j'aurai pas dû et je m'en veux affreusement. Tu le sais en plus. Je n'aime que toi Stéphanie, je te jure ! »

J'eus l'impression que le message mettait des plombes à s'envoyer, et lorsqu'il fut enfin parti, ce fut sa réception qui me parut durer une éternité, alors que le téléphone de ma correspondante était juste à une trentaine de centimètre de moi ! Plus on est proche, plus les messages sont longs à arriver. Je vis ma petite amie se concentrer sur ce qu'elle lisait, c'était bon signe, elle sourit à la fin, ce qui était encore mieux. Ce qui me déplût ce fut qu'elle ne mit que quelques secondes à me répondre. Le cœur serré, j'attendais de lire ce qu'elle avait écrit. En le voyant je soupirais de soulagement.

« Je t'aime aussi Victorine mais t'es une connasse quand même. »

Ce message me fit sourire à mon tour, même si je savais bien qu'il ne marquait pas la fin de notre ''dispute'', nous étions sur la voie de la réconciliation.

« Je sais mais c'est aussi pour ça qu'on s'aime... Parce que tu es une jalouse extrême et que je suis une connasse provocante et parfois stupide.

-C'est vrai. Mais parfois ton côté provocant me met hors de moi.

-C'est un peu le but mon cœur. Moi c'est quand tu fais la tête pour rien qui me fait déprimé.

-Je le sais aussi bb. »


En fait, elle le faisait exprès de m'ignorer... À cet instant je me demandais qui était la pire connasse de nous deux. Nous arrivions dans ma rue, je lui renvoyai un dernier message ne comportant que des cœurs et le la vis sourire à nouveau lorsqu'elle le reçu. 

Lesb et heureuse : Stéphanie [terminé] Where stories live. Discover now