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Je me réveillai le lendemain sous une lumière atrocement éblouissante, j'en eus du mal à ouvrir les yeux. Je me retournai dans le lit et palpa l'emplacement à côté, ce dernier était vide, ma petite amie devait déjà être levée. Je me concentrais un instant, oubliant la douleur qui commençait à renaître dans mon crâne, la sensation de sécheresse de ma bouche ainsi que l'odeur fétide qu'elle dégageait, bloquant même ma respiration quelques instant afin d'entendre au maximum les bruits environnant, il semblait n'y en avoir aucun, pas plus dans cette chambre que dans le reste de la maison. La famille de Stéphanie était loin d'être calme et le silence était une denrée rare pour elle, cela me parut étrange. J'essayais alors de me souvenir de la soirée de la veille, je me rappelais le jeu, le verre que je bus avec Stéphanie assise sur moi puis... Plus rien. Qu'avait-il bien pu se passer pour que ma petite amie me laisse dormir seule, elle avait prit l'habitude de me réveiller en même temps qu'elle le dimanche matin pour faire un câlin, et d'après ce que je me souvenais de la veille, la nuit aurait dû être chaude. J'ouvris à nouveau les yeux brièvement et remarquais durant cet instant que le soleil pénétrait la pièce, l'orientation de la chambre de Stéph rendait cela impossible, je me demandais une nouvelle fois où j'étais, il fallait que je le découvre, je me forçai alors a garder les yeux bien ouverts malgré la douleur au crâne que cette simple action me provoquait, je reconnus ma propre chambre. Mille questions se bousculèrent dans ma tête par dessus la douleur, que c'était-il passé hier soir ?Pourquoi étais-je chez moi ? Et seule en plus ! Je me levais péniblement pour découvrir que j'étais encore habillée, en passant devant le grand miroir de ma garde-robe, je vis qu'il restait un reste désastreux de maquillage aussi, il avait coulé le long de mes joues, avais-je pleuré ? Si oui, pour quelle raison ? Plus j'essayais de me rappeler d'hier, plus ma tête me faisait souffrir. J'avais aussi une soif du tonnerre, la bouche tellement sèche que ma langue collait à mon palais. Sans réfléchir, je sortis de ma chambre pour tomber nez à nez avec ma mère. Elle me dévisagea des pieds à la tête avant de me parler très fort.

« Tu as bien dormi ?

-Oui mais pas si fort s'il te plaît maman.

-Pourquoi ?

-J'ai mal à la tête.

-Il ne fallait pas rentrer dans cette état ! Tu as réveillé ton père, je te dis pas ce que tu vas prendre ce soir !

-Je suis rentrée à quelle heure ?

-Dans les deux heures du matin. Ton ami t'a gentiment raccompagnée.

-Stéphanie ? »

Ma voix, malgré la sécheresse, se mit à pétiller.

« Non, Christopher. Il a bien grandit.

-Ah...

-Heureusement qu'il t'a ramenée car je ne suis pas sûre que tu n'aurais jamais trouvé la maison seule. Et la prochaine fois que tu sors, pense à prendre tes clés ! Sur ce, moi je vais en courses, dessoûle bien ! »

Elle me laissa à la porte de ma chambre et me tourna le dos, j'aurai bien voulu lui demander si elle savait ce qui c'était passé hier soir mais avant que je formule ma question intérieurement, elle était déjà partie. Je me dirigeais lentement vers la cuisine afin de me servir un verre d'eau fraîche, tout en pensant que j'allais passer une dure journée quand je tombai sur mon frère en caleçon en train de prendre son petit déjeuner. D'ordinaire, j'aurai râler pour sa tenue mais ce matin là, je n'en avais tout simplement pas la force. Je me servis un grand verre que je bus en un trait, puis le remplis à nouveau et m'installa à la table, en face de Nicolas. Je me perdais dans la contemplation de ses cheveux blonds, sans penser à rien.

« Tu as eu une grosse soirée hier grande sœur.

-Ho ça va hein !

-Je disais rien de mal, ça m'est arrivé aussi. Mal au crâne ?

-Affreusement !

-Mange un morceau. »

Il me beurra une tartine avec du Nutella. Personnellement, je préférais la confiture de lait pour le petit dej' mais ce matin je n'étais pas d'humeur à faire la difficile. Je la mangeais en quatrième vitesse, mon estomac se mit à gargouiller fortement, ce qui fit sourire Nico, il m'en prépara une seconde que je dévorai aussi vite que la première.

« Tu verras que ça ira mieux.

-Comment tu sais ça ?

-Je suis passé par là petite sœur, mais moi j'étais plus calme.

-Je savais pas que tu faisais des soirées arrosées.

-Comme je t'ai dis je suis plus discret. Je rentre pas en réveillant toute la maison en pleurant parce que je suis célibataire.

-J'ai fait quoi ?! Je suis quoi ?! »

je n'arrivais pas à en croire mes oreilles. Qu'avait-il bien pu se passer ?

« Tu ne te souviens pas ?

-Non.

-Tu devrais appeler le garçon qui t'a raccompagnée cette nuit. »

Pourquoi n'y avais-je pas pensé avant ? Une solution simple trouvé par mon frère, j'avais du mal à y croire. Je filais dans ma chambre pour pouvoir appeler tranquillement Christopher.



Lesb et heureuse : Stéphanie [terminé] Where stories live. Discover now