Chapitre 10 : Peut-être pas une bonne idée

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Pdv Ash :

Elisya dort profondément sur ma poitrine depuis une heure mais je n'arrive pas à trouver le sommeil. Pas depuis que j'ai ouvert ce carnet qui repose sur sa table de nuit pendant qu'elle se changeait dans la salle de bain. Je sais bien que je n'aurai pas dû, que je n'avais aucun droit de faire ça, mais je voulais savoir ce qu'il contenait. Quand je suis venu chez elle la dernière fois je l'ai vu écrire dedans à travers la fenêtre du balcon avant de frapper à la vitre et en le revoyant ici ce soir, j'ai eu envie de l'ouvrir. J'ai juste jeté un coup parce qu'il ne fallait surtout pas qu'elle me surprenne mais ce que j'ai eu le temps de voir était magnifique et pourtant tellement sombre. J'ai parfaitement conscience qu'elle ne s'ouvrira jamais à moi et ce petit carnet qui semble être une sorte de journal intime est sûrement la seule chose qui puisse me permettre de la comprendre d'avantage. Voilà pourquoi ça fait une heure que j'essaye de me retenir de l'ouvrir de nouveau. J'ai vraiment envie de savoir ce qu'il contient et ainsi essayer de résoudre un peu plus le puzzle qu'est cette fille.

Je finis par attraper le carnet sans pouvoir me retenir. J'ai besoin de jeter un coup d'œil, juste un pour mieux la comprendre. Je ne veux pas qu'elle continue à m'éloigner d'elle et lire ce carnet, même s'il semble être une sorte de journal intime et ça ne se fait pas, pourrait m'apporter beaucoup de raisons. J'ai bien conscience de me chercher des excuses pour l'ouvrir parce que j'ai envie de voir ce qu'il y a marqué dedans, mais d'un côté je le pense vraiment. J'ai vraiment envie de la connaître même si je ne comprends pas pourquoi. Alors j'ouvre le carnet et commence à lire la première page à la lumière de mon téléphone.

"Je pensais que le monde était remplit de couleurs mais je me suis trompée. Il est sombre, tellement sombre que j'ai l'impression d'être engloutit dans la noirceur un peu plus à chaque seconde sans pouvoir rien y faire. La culpabilité m'a marqué au fer rouge, me changeant entièrement. Elle gouverne ma vie et je l'y aide, ne pouvant faire autrement pour ne serait-ce que me rattraper auprès des personnes auquel j'ai tant prit même si ce ne sera jamais suffisant. Cette nuit là, quand j'ai tout prit, je me suis repliée sur moi-même, m'étant entourer d'une carapace si épaisse que personne ne peut m'atteindre et c'est tout ce que je mérite pour ce que j'ai fait. J'accepte le destin qui est devenu le mien, c'est tout ce que je peux faire tandis que la vie continue autour de moi et que je la regarde sans pouvoir y prendre part. Ce n'est plus mon droit depuis longtemps. Et parfois quand tout cela devient trop dur, je me rappelle encore et encore ce que je t'ai volé pour me punir encore plus. Mais malgré tout ça, tu me manques à chaque instant de chaque jour et j'en suis la seule responsable."

C'est triste et bien trop noir pour son âge. Je me demande bien de quoi elle parle et surtout ce qui l'a poussé à écrire comme ça. J'espère le découvrir au cours de ma lecture. Je lis chaque page même si je sais qu'au début je ne devais en lire d'avantage mais je n'arrive pas à m'arrêter, surtout quand je découvre que parfois elle parle de moi. Elle n'écrit jamais mon prénom mais je sais qu'elle parle de moi, de notre rencontre et tout ça. Alors je lis chaque page en espérant qu'il y est encore un texte sur moi. Le temps passe sans que je ne m'en rende compte et la nuire est presque finit quand j'arrive aux dernières pages, tombant sur le dernier texte qu'elle a écrit à mon sujet.

"Je me demande un peu plus à chaque fois si je vais parvenir à l'oublier quand ça me paraît totalement impossible. Il est toujours dans mes pensées, peu importe où je me trouve et avec qui. C'est comme s'il m'avait marqué sans que je m'en rende compte, même si ça semble absurde puisqu'on ne se connaît pas depuis si longtemps que ça. Pourtant tout est inattendue avec lui. Il apparaît toujours quand je m'y attends le moins et que je me dis que ça y est, il est temps de l'oublier, apportant un nouveau coup à ma carapace. Comme si j'avais besoin de ça en ce moment, maintenant que j'ai cette vie. Il est trop tard pour tomber. Je n'en ai plus le droit dorénavant. Si j'étais toujours celle que j'étais avant, je me serais aller à essayer, même si je n'aurai pas été le genre de fille de cet homme. Mais les choses sont ainsi et je ne pourrais jamais laisser le monde que j'ai mit tant de temps à créer autour de moi voler en éclat, ne laissant plus rien sur son passage et surtout pas moi. Et puis que je vois la douleur du passé dans ses yeux, une douleur qui fait écho à la mienne, et je ne peux que me dire il a déjà assez vécu et que je ne veux pas le détruire lui aussi. Alors je dois garder mes distances, parce que tout ce que je peux encore lui offrir n'est que souffrance et il ne mérite pas ça."

Le cœur et la raisonWhere stories live. Discover now